Les villes de moins de 50 000 habitants, championnes de « l’école durable »
© Olivier Rolfe Le plan France Relance alloue 4 milliards d’euros à la rénovation énergétique des bâtiments publics.
Pour les bâtiments éducatifs, qui composent la moitié de ce parc, les actions de rénovation doivent viser à la fois la sobriété énergétique et l’amélioration de la qualité de vie et d’apprentissage des élèves. Partout en France, ces « écoles durables » commencent à émerger. Engagé depuis 15 ans aux côtés des collectivités sur leurs enjeux de développement durable, Certivéa délivre la cartographie de ces établissements aux performances attestées en matière de sobriété énergétique et de qualité de vie à l’école. Des bâtiments qui montrent la voie.
463 bâtiments certifiés ou labellisés en développement durable en France depuis 2005
© Certivea
Depuis 2005, 463 bâtiments d’enseignement (crèches, écoles, collèges, lycées, universités, centres de formations, etc.) des secteurs public et privé - ont été certifiés ou labellisés par Certivéa pour leurs performances attestées en matière de développement durable.
Localisés dans 208 villes en France, ces bâtiments représentent une surface totale de 2,3 millions de m2, soit l’équivalent de plus de 300 terrains de football.
Les villes moyennes championnes de « l’école durable »
© Certivea
Dans le détail, cette cartographie révèle que les villes moyennes (entre 10 000 et 50 000 habitants) sont les championnes de l’école durable. Alors qu’elles représentent 2,5 % des communes françaises et accueillent 26,5 % de la population, elles sont à l’origine de 50 % des projets d’établissements certifiés ou labellisés initiés par les villes.
A l’échelle des régions, l’Ile de France, les Pays de la Loire et le Grand Est sont les plus gros porteurs de projets. Du côté des départements, le Nord, le Val de Marne et la Seine Maritime forment le trio de tête.
Penser « durable » pour appréhender de front les enjeux climatiques, sociétaux et économiques des territoires
Patrick Nossent, président de Certivéa : « Le plan France Relance promet d’impulser un effet de levier d’une envergure inédite pour l’amélioration de notre parc de bâtiments. Mais la rénovation énergétique ne répondra pas à elle seule aux grands défis auxquels nous faisons face, en particulier lorsque l’on parle des établissements d’enseignements. La santé, le confort, la sécurité des élèves et des enseignants sont absolument essentiels. Nous avons besoin d’actions de rénovations écologiques plus globales, qui conjuguent les enjeux énergétiques, environnementaux et la qualité de vie des élèves et leurs professeurs. Face à ce défi, les décideurs publics doivent rapidement déployer des actions de rénovations globales. »
S’ils pèsent lourd sur la facture énergétique et l’empreinte carbone des territoires, ces bâtiments scolaires ont aussi un impact très fort sur la qualité de vie et d’apprentissage des élèves. Les démarches de certification en développement durable, à l’instar des certifications globales HQE permettent d’appréhender de front ces enjeux, en agissant sur les critères ci-dessous :
Qualité de vie et d’apprentissage
- Limiter les bruits perturbants (depuis l’extérieur, à l’intérieur ou entre les espaces d’enseignement) ;
- Eclairer suffisamment (en associant lumière naturelle et intérieure, cruciale pour la concentration) ;
- Adapter la température (pour un apprentissage de qualité, en hiver comme en été) ;
- S’adapter aux besoins de l’enseignement (travail sur la modularité des espaces).
Santé & Sécurité
- Qualité de l’air intérieur (ventilation et aération pour limiter les risques d’allergies, asthme…) ;
- Limitation des polluants intérieurs (matériaux de construction, revêtements, produits d’entretien, etc.) ;
- Qualité de l’eau (limiter le risque de contamination, d’autant qu’elle est souvent bue par les écoliers.) ;
- Protection des enfants aux ondes électromagnétiques (importante du fait de leur sensibilité) ;
- Sécurité des enfants (accessibilité, sécurité incendie et contrôle des accès).
Préservation de l’environnement
- Conformité aux règlementations environnementales en vigueur et à venir : RE2020, décret tertiaire, etc.
- Limiter l’impact environnemental des projets en tendant vers la sobriété énergétique et le zéro carbone
- Adaptation des bâtiments aux chocs climatiques (canicule, froid, tempêtes, inondations).
- Sensibilisation des élèves aux écogestes, mise en place de bonnes pratiques (recyclage, etc.)
Optimisation des frais de fonctionnement des établissements
- Baisse des besoins et consommations eau et énergie (chauffage, éclairage, équipements électriques, etc.)
- Diminution des travaux d’entretien.
Les collectivités face au défi d’agir vite et d’attester des performances de leurs actions
Face à l’urgence climatique, les collectivités doivent agir vite. La réglementation en vigueur et à venir impose également de pouvoir démontrer l’efficacité des actions qui seront mises en place. Le décret tertiaire, dont toutes les modalités d’application sont désormais connues, impose par exemple à tous les gestionnaires de parcs immobiliers non résidentiels de plus de 1000 m2, privés et publics, d’abaisser leurs consommations d’énergie de 40 % d’ici 2030. Les décideurs publics sont donc aujourd’hui mis au défi d’agir vite et de mesurer les performances de leurs plans d’actions. Un bouleversement qui implique dès aujourd’hui d’accompagner et sensibiliser les équipes.