Nouveau gymnase à Colombes réalisé par Ropa & Associés Architectes
Ropa & Associés Architectes a livré à Colombes le nouveau gymnase du collège Marguerite Duras.
« Horizon dégagé »
Le sinistre qui a ravagé le gymnase du nouveau collège Marguerite Duras en 2010 a laissé place à un horizon dégagé. La démolition nécessaire de toutes les fondations de l’ancien gymnase rendue obligatoire en raison des procédures, devait conduire à excaver la quasi-totalité du terrain. Nous avons utilisé ce prétexte pour définir un projet basé sur une « logique d’excavation » avec une architecture partiellement enterrée.
Parti urbain et architectural : « Accompagner sans écraser »
Le projet s'inscrit dans la logique d'étagement déjà en œuvre dans les espaces récréatifs du collège Marguerite Duras et permet une transition douce entre le collège et le quartier. Un simple rectangle de béton flotte à 4 mètres au-dessus du sol extérieur, surmonté d’un toit jardin de surface quasi égale.
Seule émergence : le volume des salles de classes relais assure une transition d'échelle bienvenue avec le petit bâtiment à R+2 en mitoyenneté. Totalement habillé d’acier inoxydable, il accentue l’intégration du bâti par son reflet permanent de l’environnement urbain. En dessous de ce plateau, la transparence est totale, depuis la cour haute et le plateau sportif vers le jardin de la rue de Bellevue. Un autre plateau de moindre dimension et moins élevé abrite, au nord, la salle de gymnastique. Cette mise en scène urbaine et paysagère vise à accompagner et à mettre en valeur l'ensemble bâti du collège dans un contexte dominé par l'habitat individuel.
© Luc Boegly
Enfoui aux 2/3, le bâtiment permet de dégager un horizon lointain. La vue est dégagée depuis la cour de récréation vers les lointains. L’espace du collège bien que protégé de l’extérieur ne présente aucun caractère d’enfermement. La volumétrie reste à l’échelle du quartier en préservant les qualités d’ensoleillement du secteur.
La logique d’excavation du programme permet de créer des points de vue inattendus sur le quartier, le collège, le paysage urbain. Le tiers supérieur est vitré sur 4 côtés et baigne le gymnase d’une douce lumière. Les vues et transparences sont abondantes et jouent de reflets subtils.
© Luc Boegly
Béton brut et verre, lumière et bois clair. Sol sportif rouge brique en rappel du plateau sportif extérieur. A la halle de sport principale s’adjoint une salle de gymnastique à l’éclairage zénithal abondant. En superstructure 4 salles de cours destinées à de petits groupes d’élèves permettent une diversification de l’offre pédagogique dans l’établissement avec un accès et une vue apaisante sur le toit-paysage. Le bâtiment bénéficie par nature d’une très forte inertie en toutes saisons, et donc minimise ses consommations énergétiques de manière très significative.
Le gymnase dispose d’un accès depuis le plateau sportif du collège, mais également d’un accès public permettant l’utilisation de l’équipement hors temps scolaire en complète autonomie. Ses parois acoustiques sont habillées de lattes de bois. Sur les quatre côtés, des hauts jours apportent un éclairage généreux et homogène. Des débords formant abris protègent les vitrages et les personnes de la pluie et des rayonnements solaires perturbateurs.
« La logique d'excavation du programme permet de créer des points de vue inattendus sur le quartier, le collège, le paysage urbain. » © Luc Boegly
Les circulations ont toutes fait l’objet d’une attention particulière. Au sous-sol, celles donnant accès au gymnase et aux vestiaires présentent des lignes de sol simulant des couloirs de course !
Une résine jaune appliquée au sol du RDC et à tous les escaliers lient visuellement l’ensemble des circulations. Les effets sont démultipliés avec les reflets en sous face du volume des salles de classes créant « une sixième façade cinétique ».
Enfin au R+1, la circulation donnant accès aux salles de classes bénéficie d’une verrière laissant la vue sur le ciel.
© Luc Boegly
« Revégétaliser un cadre très minéral »
A la logique d’impact minimum s’exprimant dans une architecture de relative disparition, répond un projet paysager ambitieux à l’échelle du site.
Des pins noirs sont plantés, en pleine terre entre le gymnase et la rue de Bellevue. Ils offrent au collège un fond de scène de grande qualité et une belle séquence paysagère pour tout le quartier, qui, bien que pavillonnaire, conserve un caractère très minéral. Ils sont accompagnés par des plantations basses de types graminées permettant de poser visuellement le gymnase sur un tapis végétal, offert à la vue des riverains et des passants.
© Luc Boegly
Un épais biotope recouvre le toit du gymnase. Outre les qualités d’isolation, d’inertie thermique et de rétention des eaux de pluie, il est la réponse à un souci permanent d’utiliser chaque toiture comme prétexte de recolonisation végétale de milieux urbains. Cet espace offert (hors programme), est accessible depuis les salles de classe et permet des ateliers pédagogiques en petits groupes pour suivre l’évolution des végétaux tout au long de l’année.
L’architecture porte une attention bienveillante aux habitations riveraines dont les vues et l’ensoleillement sont préservés, elle offre en couverture un sanctuaire de biodiversité en ville. Sur une épaisse couche de terre, euphorbes, graminées et végétations spontanées composent un paysage inattendu. Ils assurent aux insectes et oiseaux de passage un havre de tranquillité au cœur d’un contexte urbain très minéral. Un cadre en acier corten confère à l’ensemble, une identité de sculpture paysagère urbaine.
Un épais biotope recouvre le toit du gymnase : euphorbes, graminées et végétations spontanées composent un paysage inattendu, offrant en couverture un sanctuaire de biodiversité en ville. © Luc Boegly