L'ancien siège de l'ONF prend une nouvelle tour de taille
Redessiné par Maud Caubet Architectes, l’ancien siège de l’Office National des Forêts s’élance avec une nouvelle silhouette dans le ciel de Paris, tout en conservant son âme et ses racines.
Quand l'agence Maud Caubet Architectes est retenue pour transformer l'ancien bâtiment iconique de l'ONF, c'est tout d'abord pour sa vision organique de l'ouvrage et sa capacité à faire résonner les pulsations d'un emblème patrimonial tout en le métamorphosant sans le trahir.
© Maud Caubet Architectes
La tour Racine, anciennement siège de l’ONF, s’est rehaussée en concertation entre acteurs
publics et privés ; un nouveau phare dans le 12e arrondissement de Paris, redessiné
par l’éclairante inspiration de Maud Caubet Architectures
Rémy Bourgeon, le président d'Alderan (SCI Ewok) et maître d'ouvrage de l'édifice, ne s'y est pas trompé, sensible au projet de la jeune architecte et de son équipe à retenir l'âme du bâti dans une nouvelle culture d'usage et approche architecturale. Pour ce bâtiment "coup de coeur" de Rémy Bourgeon, « il s'agissait de révéler le site et son potentiel en respectant son histoire de 40 ans, tout en lui inventant un nouveau futur dans une démarche à la fois esthétique et bioclimatique en vue d'une ville écologiquement résiliente », expose Maud Caubet.
Fin 2023, la nouvelle tour de 42 mètres baptisée Racine, intègrera donc des bureaux et une mixité de services accolés à la Sorbonne Nouvelle, au début de l’avenue de Saint-Mandé (12e). Cet ouvrage contemporain à l'élégante physionomie distingue une remarquable toiture de verre happant à 360° une vue imprenable sur la capitale, serre nervurée ouvrant la corolle d'une respiration végétale inédite, agencée par la main verte de Topager, spécialiste du paysage comestible. Une idée de l'agence Maud Caubet, pour laquelle une « architecture heureuse » se définit par sa capacité à « emprunter au biomimétisme une intégration naturelle avec son environnement et à créer du lien conscient et inconscient ». Dans cette mise en oeuvre cognitive et art de la construction, le projet Racine déploie ses formes circulaires jusqu'au dernier étage coiffé de sa toiture agricole. Une couronne de verre dont les membranes célestes s'échappent en un harmonieux mouvement giratoire.
Projet Racine – PARIS- Maître d’ouvrage : Alderan (SCI EWOK) |
© Maud Caubet Architectes
Tour Racine, intérieur
Mise en oeuvre avec la main verte de Topager, spécialiste du paysage comestible,
le dernier étage déploie une vue panoramique à 360° sur la capitale avec une serre
offrant un espace totalement atypique
Nouveau signal urbain
Ce travail de sculpture signe une figure de style poétique sous la plume d'une architecture inspirée et respectueuse des enjeux environnementaux sur le long terme. « Nous avons minimisé au maximum l’utilisation de matières nouvelles dans la rénovation du bâtiment grâce au réemploi », évoque Maud Caubet. « L'impact maîtrisé du chantier et la mise aux normes thermiques de la façade visent par ailleurs des labels environnementaux ambitieux comme la certification HQE Excellent Bâtiment Durable, les labels BiodiverCity®, Effinergie, BBC Rénovation ou encore la certification Ready to OsmoZ ». A l'intérieur, la structure du projet qui prend racine au sol et s'enroule atour d'un noyau porteur en béton se développe en plans itératifs valorisant l'espace en tiers-lieux inondés par la lumière naturelle. « Nous avons creusé des patios en nous appuyant sur l'existant tout en donnant à la tour une nouvelle agilité et scénographie », poursuit Maud Caubet. « La valeur ajoutée de l'édifice s'exprime ici par de nouveaux usages, mais aussi par la création d'un sentiment de sérénité à l'intérieur comme à l'extérieur et la sensation d'un bâtiment vivant tout au long des différents moments de la journée ».
Une direction artistique subtile qui vaut à l'agence Maud Caubet Architectes de remporter de nombreux défis et une juste reconnaissance. Sa forte sensibilité associée à une vision interdisciplinaire et un très fort sens esthétique se démarquent par la retranscription d'un retour à l'essentiel gravé dans une quête expérimentale permanente de nouveautés et d’innovation. Une mission forte que Maud Caubet défend dans un monde architectural – parfois trop masculin – au service de l’humain, de la société et de son évolution.
© Maud Caubet Architectes
Tour Racine, rez-de-chaussée
Le nouvel édifice revisité et immeuble de bureaux devrait accueillir une mixité d’usages
parfaitement intégrée dans son quartier à l’horizon 2023. Potagers, serres agricoles,
tiers-lieux… et plusieurs niveaux de jardins prendront place à différents étages ;
une extension de la biodiversité urbaine avec un bâtiment visant de nombreux labels
environnementaux
Maud Caubet, architecteInspirée par les différentes rencontres de son parcours, c’est auprès d’Andrée Putman que Maud Caubet retient le goût pour l’artisanat d’art. Elle collabore ensuite chez le designer Jean-Marie Massaud avec qui elle partage la vision d’une création vivante et contextuelle. Maud Caubet se reconnaît dans une création intuitive en perpétuel mouvement qu’elle insuffle au coeur des directions artistiques de chacun des projets de l’agence. En quête permanente de nouveautés et d’innovation, Maud Caubet se nourrit du monde extérieur afin de remplir le rôle qu’elle définit à l’architecte : répondre à des problématiques sociétales et environnementales en s’adaptant à chaque contexte.
© Maud Caubet Architectes |
© Maud Caubet Architectes