2019 : La fin d'un cycle ?
L’année 2018 se clôture sur un bon niveau d’activité, malgré de fortes contraintes selon Jacques Chanut.
L’emploi suit, avec une hausse de 2,6 % en 2018, soit 30 000 postes créés, dont 24 000 salariés, très majoritairement recrutés en CDI. Le score eut pu s’avérer bien meilleur, si les entreprises n’avaient pas buté sur la contrainte de fortes difficultés de recrutement, quasiment aussi prégnantes qu’en 2006-2007. Ces dernières expliquent d’ailleurs un déport d’une partie de l’activité sur le début 2019.
Les mises en chantier de logements reculent donc de près de 6 % en 2018, passant de 428 000 à 404 000 unités. Les permis et les ventes de logements ressortant en net retrait sur l’année, la baisse des mises en chantier s’accélèrera en 2019, pour atteindre -7 %.
Le décompte des logements commencés s’établira alors un peu en deçà de 380 000 unités. Compte tenu des délais de production, l’activité des entreprises de bâtiment en logement neuf s’est logiquement maintenue en hausse de 2,8 % en 2018, mais connaitra un repli progressif en 2019 pour ressortir à -4,5 % sur l’ensemble de l’année. Comme en 2012-2013, la reprise fléchira donc sous les coups de boutoir des économies budgétaires de court terme.
Malgré un environnement économique tout aussi chahuté que pour le logement, la tendance reste plus favorable dans le non résidentiel neuf, non soumis aux aléas des dispositifs publics de soutien de la demande. Hors locaux agricoles, les surfaces commencées progressent encore de 1,3 % en 2018 et connaîtront une quasi-stabilisation en 2019, à -0,4 %.
Ce tassement de tendance ressort principalement de l’évolution sur le segment des locaux commerciaux qui, après une bonne résistance pendant la crise 2007-2015, souffre de l’explosion d’une bulle immobilière et de la concurrence de l’e-commerce. Au global, compte tenu là encore des délais de production, l’activité en non résidentiel neuf des entreprises s’affiche en vive progression de 7,4 % en 2018 et devrait ressortir à +3,0 % en 2019.
Le segment de l’amélioration-entretien a souffert des hésitations du marché de la rénovation énergétique. Sur 2018, l’activité a connu une petite hausse de 0,8 %. Toutefois, ce mouvement en deux temps se traduira par un bilan encore légèrement positif de l’emploi, avec de l’ordre de 5 000 postes créés en moyenne annuelle.
Au-delà, une période de stabilisation pourrait se dessiner. Trois facteurs positifs, venant en complément de ceux déjà mentionnés, devraient permettre de mettre un frein à la baisse du logement.
- L’annonce de la réouverture du dossier PTZ en zones B2 et C.
- La relance effective de l’Anru et de la mise en place du programme « Action Coeur de ville », accompagné depuis du « Denormandie ancien »
- Des lois Elan et Essoc votées en 2018
Les mesures structurelles, notamment en matière de simplification et d’amélioration des règles d’urbanisme, devraient permettre de progressivement faciliter l’acte de construire, tout en limitant les hausses de coût.