La fenêtre, actrice de la transition environnementale

Par ses fonctionnalités, sa composition, son cycle de vie, la fenêtre contribue à optimiser les consommations énergétiques et les émissions de CO2. Face à la gravité des enjeux, elle se transforme.
« Le rôle de la menuiserie extérieure dans la transition environnementale ne peut pas se réduire à des arguments commerciaux ou marketing, car il s’agit de notre avenir, nous devons l’aborder à deux niveaux : d’abord en fabriquant proprement et en s’assurant que nos fenêtres soient 100 % recyclables en fin de vie. En France, nous avons pris du retard sur ce sujet, or une fenêtre est mise en œuvre pour plusieurs décennies et si elle n’est pas d’assez bonne qualité, elle pénalise le bâtiment durant toute sa durée de vie », martèle Jean-François Touillaux, directeur commercial de Pierret. Pour cet expert, si les propriétés du produit sont évidemment primordiales, « la qualité de la pose l’est aussi », afin de préserver l’isolation et l’étanchéité du bâti. Pierret garantit ses menuiseries 20 ans, « ce n’est pas un effet d’annonce, cela impose de la rigueur », témoigne-t-il.
FINEO by AGC : des solutions congruentes face au changement climatique
© FINEO - FINEO a participé à la restauration de l’hôtel néerlandais "The Noblemen", héritage patrimonial d’exception au cœur d’Amsterdam
L’avenir de l’architecture durable sera en verre isolant sous vide ou ne sera pas… c’est en ces termes que FINEO répond aux enjeux majeurs de l’économie circulaire et la préservation des ressources avec son vitrage isolant sous vide et sa durée de vie exceptionnellement longue, sa recyclabilité à 100 % et une excellente performance énergétique.
FINEO s’adapte à tous types de constructions
Cette nouvelle génération de vitrage isolant d’une finesse inégalée, au confort thermique et acoustique optimal répond à un large spectre d’exigences et libère la créativité.
Chaque produit FINEO présente des avantages spécifiques autorisant toute dimension et liberté architecturale.
© FINEO - FINEO s’intègre à toutes les métamorphoses en rénovation ou neuf
Aperçu de la gamme :
- FINEO Heritage : vitrages spécialement conçus pour les bâtiments classés ;
- FINEO Acoustic : isolation acoustique améliorée jusqu’à 45 dB ;
- FINEO Hybrid : permet d’obtenir une valeur d’isolation supérieure (jusqu’à Ug = 0.4 W/m²K) pour des dimensions similaires à celle des vitrages isolants classiques ;
- FINEO Solar Control : grâce à une couche de protection solaire de haute qualité, FINEO Solar Control préserve la fraicheur à l’intérieur du bâtiment en été ;
- FINEO Safety : sécurité renforcée sans compromis sur l’isolation ;
- Verre coupe-feu Pyrobel avec FINEO : classe de protection incendie EI30 avec épaisseur de 28 mm.
Performance thermiques, étanchéité, ventilation
« La fenêtre reste un produit simple à changer, qui a beaucoup évolué et dispose encore de marges de progrès, mais c’est la conjugaison de ses trois atouts (performances thermiques, transmission lumineuse et facteur solaire) qui lui confère des qualités environnementales », rappelle Aymeric Reinert, directeur général de Profils Systèmes. En effet, « les fenêtres réduisent les pertes thermiques, ce qui diminue la consommation d’énergie pour le chauffage et la climatisation. Grâce à une meilleure isolation, elles participent à la baisse des émissions de gaz à effet de serre en limitant la consommation énergétique des bâtiments, elles optimisent aussi l’apport en lumière naturelle, réduisant le besoin d’éclairage artificiel », confirme Marion Ringotte, responsable RSE du Groupe Estémi. Chez Huet, Didier Cornière, directeur recherche développement et innovation, cite : « les fenêtres en PVC Zenow avec leurs profilés multichambres, qui offrent une excellente isolation thermique, et en aluminium les gammes Stylium et Sensalium qui bénéficient de ruptures de pont thermique pour améliorer leurs performances. Ces fenêtres sont également reconnues pour leur durabilité et leur recyclabilité ».
© Proferm - Fenêtre Perform76, le profilé de 76 mm participe à l’amélioration énergétique
Le secteur se mobilise. « Depuis de nombreuses années, les industriels de la menuiserie innovent sans relâche pour améliorer les performances et réduire l’impact écologique de la fenêtre », souligne Etienne Gruyez, directeur général de Proferm. Côté performances, « les avancées technologiques se traduisent par une meilleure conception des profils, avec une augmentation de l’épaisseur et du nombre de chambres pour optimiser l’isolation thermique, le passage de deux à trois joints d’étanchéité, améliorant la résistance aux infiltrations d’air et d’eau, l’utilisation de vitrages de plus en plus performants, intégrant des couches spécifiques ou des gaz comme l’argon, réduisant les déperditions thermiques », ajoute-t-il.
Dans l’habitat individuel, « quel que soit son matériau, la fenêtre représente environ 15 % des déperditions énergétiques, elle est certes peu isolante par rapport à un mur, mais elle affiche de nombreux avantages car elle apporte de la lumière et de la chaleur, donc de l’énergie gratuite », considère Cédric Goepfert, président de Bader bois. Avec la nécessaire transition environnementale, la fenêtre évolue. « Il s’agit d’un produit de plus en plus isolant, qui permet de réaliser des économies d’énergie », assure Guillaume Le Goff, directeur marketing et communication de Bouvet Menuiseries. Cet industriel renforce les performances de ses cadres grâce à un système de trois joints de compression qui équipe l’ensemble de ses gammes. C’est également ce que propose Pierret : « nous avons opté pour les trois joints dès 2014 afin d’être sereins », glisse Jean-François Touillaux.
On le voit, « depuis le Grenelle de l’environnement, les exigences portent non plus seulement sur l’isolation thermique, mais aussi sur l’étanchéité à l’air, avec une obligation de résultats et donc de qualité dans la mise en œuvre », constate Cédric Goepfert. Un contexte grâce auquel les produits et les techniques de pose se sont modernisés, notamment avec le développement de l’isolation thermique par l’extérieur (ITE), l’ossature bois, etc.
Roto, les grandes manœuvres
© Roto Frank - Pour Roto, la ferrure oscillo-battante n’est plus une option !
Pièce maîtresse dans l’écosystème des fermetures, les ferrures participent au confort premium de l’habitat. Roto poursuit le développement de solutions et systèmes ingénieux, résistants, faciles à manœuvrer, plaçant la sécurité, le confort et le design au cœur de ses innovations. L’expert offre ainsi aux professionnels différentes gammes novatrices pour fenêtres et coulissants notamment, dont Roto Patio Inline SR, totalement invisible, qui fait la part belle au vitrage – adaptée aux grandes ouvertures, elle peut supporter un poids jusqu’à 200 kg – et participe à une signature design du coulissant.
La ferrure oscillo-battante, une solution de premier plan
Sur le devant de la scène pour ce sujet prioritaire, Roto s’active à démocratiser la fenêtre oscillo-battante (OB) l’adaptant à toutes les situations de vie. Déterminé, Marc Phlippoteau, directeur général de la filiale française & Afrique de Roto Frank, assure : « Nous persévérons à poursuivre inlassablement la valorisation de l’oscillo-battant et toutes ses déclinaisons pouvant renforcer la sécurité et le confort ».
© Roto Frank - Marc Phlippoteau, directeur général de la filiale française & Afrique de Roto Frank
Avec toujours une ferrure d’avance, pour Roto, l’oscillo-battant(OB) n’est plus une option, mais une valeur ajoutée incontournable de première intention qui se doit de retrouver toute la place qu’elle mérite dans l’Hexagone, « au contraire des autres pays européens, fidèles et convaincus utilisateurs de cette technologie de premier plan », rappelle le dirigeant, détaillant les bénéfices incontestables de la ferrure oscillo-battante Roto NX. « Elle répond à la fois aux critères de sécurité antichute, limite les risques de home-jacking, et tout en purifiant l’air naturellement s’applique également à la problématique de l’accessibilité pour les personnes en situation de handicap grâce à une poignée placée sur la partie basse de la fenêtre pour faciliter sa prise en main ».
Dotée en outre d’un dispositif releveur anti fausse manœuvre offrant souplesse et confort d’utilisation, le système d’ouverture à blocage indexé de la ferrure Roto NX permet de bloquer les fenêtres et portes-fenêtres. Et met fin aux failles de sécurité des fenêtres entrouvertes : « Le système à ouverture oscillo-battante intègre une crémone renvoi d’angle qui multiplie le temps d’effraction par trois. Associée aux composants TiltSafe, ce dispositif offre une protection anti-effraction renforcée, même en position soufflet », indique Marc Phlippoteau.
En recherche constante de perfection, l’industriel a par ailleurs développé un capteur sans fil, Roto Com tec, pour détecter et signaler l’état de la fenêtre. Un boîtier permet à l’occupant de recevoir en direct des informations sur sa fenêtre : fermée, ouverte ou en position oscillo-battante. Ce capteur, qui permet d’agir en amont d’un cambriolage met fin à l’éternel questionnement sur le verrouillage des fenêtres après avoir quitté son domicile.
« Roto NX incarne les valeurs de Roto : l’optimisation des performances au service du confort, de l’esthétique et de la sécurité »,
résume Marc Phlippoteau.
© Roto Frank - La ferrure oscillo-battante Roto NX répond à toutes les situations
En outre, « les fenêtres facilitent l’aération naturelle des bâtiments (via les systèmes de ferrures comme l’oscillobattant, malheureusement pas assez employé en France), limitant ainsi l’utilisation de systèmes de ventilation mécanique qui consomment de l’énergie. Par exemple, avec les ferrures Roto NX, il est possible d’effectuer une microventilation (7 mm) ou encore de régler le compas d’ouverture avec deux positions d’ouverture ajustables sur les ferrures Roto NX, 80 ou 140 mm d’entrebâillement », argumente Marc Phlippoteau, directeur général France & Afrique de Roto Ferrures. « Nous proposons une fenêtre avec davantage d’options, des matériaux de qualité – comme les joints Deventer – et un ferrage pour tous types d’ouvertures au service d’une menuiserie performante et parfaitement étanche », poursuit-il.
© Technal - La gamme Soleal Next conçue par Technal
Aujourd’hui, « notre principale difficulté est de rendre la fenêtre intelligente », avoue Pierre Vannicatte, responsable marketing et communication de Sapa, « les bureaux d’études y travaillent et les produits sont testés avec des logiciels permettant de calculer le meilleur compromis entre la transmission de chaleur et la capacité à capter la clarté ». Durant sa vie, le produit bénéficie de capteurs pour optimiser son usage. Par exemple chez Technal, Grégoire Claverie, responsable marketing, mentionne « le contacteur d’ouverture-fermeture qui équipe Soleal Next ».
TÉMOIGNAGE
Florent Paliga, directeur des opérations de JFE Concept pour l’installation de la gamme Reynaers sur chantiers
© JFE Concept - Indusline de Reynaers mis en œuvre par JFE Concept à Sceaux (92). Promoteur : Franco-Suisse
Rapport performance-prix et efficacité énergétique
« Grâce à la gamme Reynaers Indusline, nous offrons à nos clients un équilibre parfait entre performance énergétique et maîtrise des coûts. Son design optimisé et son nombre réduit de références nous permettent de limiter les stocks et d’accélérer significativement la fabrication, tout en maîtrisant la qualité et en bénéficiant des atouts de l’aluminium. Moderne et ingénieuse, cette gamme nous positionne idéalement sur les projets résidentiels collectifs et tertiaires, garantissant un excellent rapport performance-prix et une meilleure efficacité énergétique des bâtiments ».
Le secteur doit également prendre en compte l’argument économique. « L’enjeu est de proposer une fenêtre accessible financièrement, c’est pourquoi Sapa se positionne avec des solutions optimisant les coûts de production et veille à ne pas pousser la surqualité », signale Muriel Silvestre, responsable communication et stratégie Sapa France. Un enjeu économique que Reynaers défend également : « clairement, il n’existe pas de solutions miracles, mais des solutions pragmatiques ; il est par exemple possible d’augmenter la performance thermique d’une fenêtre en intégrant un vitrage spécifique ou un joint, tout en conservant un ratio économique intéressant pour nos clients », veut croire Maxime Runtz, directeur marketing et communication de Reynaers.
3 questions à
© Ferco
Laurent Charlier,
directeur marketing & produits Ferco
Quelles sont les contributions des ferrures de fenêtre à la transition environnementale ?
Elles jouent un rôle clé ! Les ferrures de qualité favorisent la réduction des pertes de chaleur en hiver et empêchent la chaleur excessive d’entrer en été, ce qui permet de réduire la consommation d’énergie. La conception et le positionnement adéquat des fenêtres maximisent l’éclairage naturel diminuant la consommation d’électricité. Ainsi, pour répondre aux besoins du marché, Ferco développe des quincailleries adaptées aux nouveaux designs de profils (plus fins) et adaptés à des reprises de poids de plus en plus élevés. Leur compatibilité avec des objets connectés permet de piloter les ouvertures/fermetures et d’optimiser la consommation d’énergie.
Nous réalisons des produits recyclables et durables avec des matériaux en majorité d’origine recyclés. Nous testons la performance des produits afin de les faire perdurer dans le temps.
Nous travaillons avec les gammistes en amont, ainsi qu’avec les fabricants, afin d’adapter les produits. Par exemple, notre laboratoire d’essais éprouve les solutions au niveau de l’étanchéité.
Quelle est la stratégie de Ferco en matière RSE ?
L’entreprise s’est engagée dans une démarche RSE en 4 axes - environnement, social et droits humains, éthique, achats responsables - et a mis une charte en place avec un plan d’actions à moyen et long terme : réduction de la consommation énergétique, écoconception, matières recyclées, fabrication en France sur son site de Réding, réduction de l’impact carbone sur la partie logistique (FRET21).
La charte comprend notamment un volet "Achats Responsables" qui consiste à travailler avec des fournisseurs en cohérence avec nos engagements responsables.
Quelles innovations au niveau des produits ?
Ferco propose des produits robustes, de qualité et respectueux de l’environnement. Par exemple, dans la gamme Uni-Jet, la technologie SeClimate permet une aération passive (ferrure à ouverture parallèle qui ouvre la fenêtre de 5 mm parallèlement au dormant pour permettre à l’air consommé de s’échapper par le haut et à l’air frais d’entrer par le bas).
Par ailleurs, la nouvelle technologie CC180° SO et HO offre une ouverture à 180° pour une meilleure contribution à l’éclairage naturel. Son ferrage invisible permet d’assurer la continuité du joint sans encoches.
Enfin, nous disposons d’une hot-line qui gère environ 8 000 interventions par an, nos clients fabricants apprécient, car cela désengorge leur SAV.
© Ferco
Aluminium recyclé versus matière décarbonée
© Sepalumic - La gamme de baie coulissante 6700 Sepalumic intègre des profils de menuiseries à partir d’aluminium bas carbone et 100% recyclé
« L’aluminium est une ressource clé pour la transition énergétique. Aujourd’hui, il est important de se challenger sur une production plus responsable et par la même occasion sur la construction vertueuse, l’un des enjeux pour nos clients fabricants », a déclaré Olivier Cros, directeur Général Sepalumic, dans un communiqué. Pour réussir sa mutation, Sepalumic a entrepris une transformation des trois métiers de sa chaîne de valeur : conception, production et distribution.
© Installux - Gamme Installux Espace® 70TH+
La fenêtre accompagne la transition en jouant sur trois points clés : la consommation énergétique, l’empreinte carbone et la recyclabilité, selon Katalin Duc-Dodon, cheffe de produits ouvrants du groupe Installux, Ainsi, détaille-t-elle, « nos fenêtres sont de plus en plus performantes, par exemple la 70 TH+ affiche un coefficient Uw de 0,79, ce qui est exceptionnel pour une fenêtre de 70 mm d’épaisseur. Notre groupe bénéficie du label Alu+ C- pour l’ensemble des profils, nous utilisons de l’aluminium bas carbone, des emballages vertueux, des laquages sans COV et l’aluminium est recyclable à l’infini ». Sur le terrain, précise Cécile Tavernier, directrice marketing et communication du groupe Installux, « la bascule s’opère progressivement, les clients commençant à s’approprier la nouvelle gamme 760 TH+, d’autant que nous l’avons complété en 2024 ».
© Groupe Estémi - Ouvêo Menuiseries Gamme Bois Manoir
Toujours dans le secteur de l’aluminium, le groupe Estémi fait part de ses avancées. Ainsi, avance Marion Ringotte, « les menuiseries Ouvêo, conçues pour optimiser les apports solaires, et contribuer activement à la sobriété énergétique des bâtiments, évoluent en intégrant des matériaux plus durables, comme le PVC et l’aluminium recyclés (la part de recyclé se développant d’année en année) ou des bois certifiés issus de forêts gérées durablement. Les cadres sont également affinés pour réduire la quantité de ressources nécessaires tout en augmentant les apports de lumière naturelle. La conception des fenêtres est optimisée pour en faciliter la réparation, la mise à jour et le recyclage, prolongeant ainsi leur durée de vie et leur circularité ».
L’environnement, une priorité 2025 pour le SNFA
© SNFA - FDES fenêtre frappe en profilés aluminium 2 vantaux
Parmi les travaux majeurs que le SNFA souhaite accélérer, l’environnement reste une priorité. La stratégie 2025 du SNFA intègre autant des travaux sur l’amélioration de l’impact carbone, la fourniture de données environnementales, le développement d’outils de configuration pour répondre au plus près aux besoins des marchés, que des questions de circularité au sein de la filière avec Valobat ou encore l’anticipation des réglementations européennes. L’accompagnement technique, avec la révision de DTU majeurs et l’évolution du Règlement Produit de Construction, est également une mission prioritaire.
Le SNFA poursuivra aussi ses travaux menés dans le domaine de la performance énergétique pour la prise en compte des impacts positifs du remplacement de fenêtre dans le DPE, et plus largement des performances de la paroi vitrée dans les projets de rénovation.
Dès le mois de janvier, le SNFA a communiqué sur la révision de trois FDES collectives en profilés aluminium, conformes aux évolutions de la démarche de traçabilité Alu+C-
Réalisées sous la nouvelle norme NF EN 15804+A2, et son complément national paru en novembre 2022, ces FDES tiennent compte de la recyclabilité à plus de 95 % de l’aluminium.
Il s’agit de :
- fenêtres coulissantes en profilés aluminium > 2,3m², quincailleries comprises ;
- fenêtres à frappe 2 vantaux en profilés aluminium ≥ 2,3m², quincailleries comprises ;
- fenêtres en profilés aluminium, quincailleries comprises. Cette dernière étant configurable, elle sera intégrée au configurateur FDES du SNFA, Config’Alu.
© FenêtréA - Acteur emblématique du monde de la menuiserie, FenêtréA propose une large offre aux marchés du neuf et tertiaire, et de la rénovation, comme ici avec l’évolution du système Coretec V1 pour ses fenêtres à frappe Alu Azur 75 qui intègrent également le renvoi d’angle, ainsi que le galet champignon
Enfin, deux visions s’affrontent actuellement sur le marché qui impactent la conception des fenêtres. Avec, d’un côté, les promoteurs de l’aluminium recyclé, le groupe Hydro en tête qui communique et pousse ses produits fabriqués en Hydro Circal. Par exemple, illustre Grégoire Claverie, « Soleal Next est fabriquée en Hydro Circal composé à 75 % d’aluminium recyclé et à 95 % recyclable ; nous menons une démarche en amont avec nos fournisseurs de composants afin de prévoir la future démontabilité de la fenêtre ». La question de la recyclabilité est transverse. Ainsi, comme le réitère Muriel Silvestre (Sapa), « il s’agit d’un enjeu commun à toutes les marques du groupe ».
D’un autre côté, des voix s’élèvent pour dénoncer le manque de matière recyclée et appeler de leurs vœux d’autres stratégies. Chez Reynaers Aluminium, Guillaume Nijdam, directeur du développement durable, n’en démord pas : « l’aluminium recyclé ne répond qu’à une partie des besoins, la demande croît plus rapidement que le temps nécessaire à la mise à disposition d’aluminium recyclé ». C’est pourquoi Reynaers emprunte une autre voie : « nous avons changé notre politique d’achats afin d’accéder à de l’aluminium primaire décarbonné, le véritable enjeu est là », affirme-t-il. Et de conclure : « l’empreinte carbone d’une fenêtre en aluminium représente environ 5 % de l’empreinte carbone incorporée d’un bâtiment, c’est peu mais assez significatif pour que nous continuions à décarbonner nos matériaux ». Une partie de l’empreinte carbone de la production aluminium provient de la consommation d’électricité, d’où l’intérêt d’utiliser de l’énergie verte pour faire chuter le poids carbone…
Rehau - Chantier de 31 logements collectifs et 17 pavillons à Méry-sur-Oise (95)
© Rehau
- Maître d’ouvrage : CDC Habitat (75)
- Maîtrise d’œuvre : SCAR (75)
- Produit : Fenêtre Aralya droit, bloc-baie CalisthS2 et lames aluminium, plaxage extérieur noir Midnight Black Mat (RAL 9005)
- Fabricant-Installateur : MPO Fenêtres (61)
- Livraison : hiver 2024
- Réhabilitation en site occupé, recyclage des menuiseries déposées
© Leul - Créateur de tendances aux multiples combinaisons et finitions, les menuiseries multimatériaux Leul exposent leurs atouts et performances, comme la fenêtre PVC swingline & finition Spectral noir au toucher velours ou softline (ci-dessus) ; sa beauté contemporaine s’admire par ses profils galbés et sa symétrie avec une poignée centrée
PVC & écoconception
© Deceuninck - La nouvelle gamme PVC Elegant ThermoFibra Infinity et Elegant Infinity 100 % circulaire et 100 % recyclable développée par Deceuninck
« À date, le PVC et le bois sont les deux matériaux les moins émetteurs de CO2 dans leurs cycles de vie avec la possibilité d’être proche de 50 Kg CO2 /UF quand d’autres matériaux sont proches des 100 kg CO2 /UF », note Maxime Boileau, directeur marketing-communication-prescription de Rehau, division Windows Solutions France. Nombreux sont les industriels et fabricants qui développent des fenêtres écoconçues. Ainsi, Deceuninck se positionne avec Elegant, la gamme en PVC recyclé qui a vu le jour début janvier. « Nous disposons de la plus grosse usine de recyclage de PVC d’Europe capable de traiter plus de 45 000 tonnes par an, cet outil industriel nous permet de fabriquer Elegant, une fenêtre intégrant plus de 40 % de PVC recyclé », se félicite Jean-Michel Lucas, prescripteur France chez Deceuninck. « Nous utilisons de la fibre de verre longue 100 % recyclable à la place des renforts métalliques, ce qui nous permet de proposer une menuiserie moins lourde, et donc plus facile à transporter », précise-t-il.
Thermofibra par Deceuninck
© Deceuninck
Développée par Deceuninck, Thermofibra incarne une révolution technologique alliant fibre de verre continue au PVC dès l’étape d’extrusion. En combinant des matériaux aux propriétés complémentaires, cette innovation offre une solidité inégalée, tout en éliminant le besoin de renforts métalliques. Avec pour résultat, des performances thermiques et acoustiques largement supérieures.
© Bouvet - La gamme Fullsun de Bouvet, des fenêtres invisibles, écoconçue avec l’intégration de 75 % de PVC recyclé. FDES 42.9 kg.eq CO2/UF
Bouvet a lancé la gamme "Full Sun" dès 2020, qui intègre du PVC recyclé dans son noyau, enrobé de PVC neuf. « La fiche FDES de cette fenêtre fait état de meilleurs résultats que celle de la fenêtre en bois », souligne Guillaume Le Goff. Bouvet travaille également avec de l’aluminium bas carbone afin de diminuer son impact. « L’écoconception va se développer, mais nous devons également utiliser moins de matières, d’où le travail que nous menons afin de minimiser les masses et privilégier les apports solaires », résume encore Guillaume Le Goff.
© Oknoplast - Chez Oknoplast, Pixel, disponible en double vitrage et en triple vitrage 4Xglass (4/18/3/16/3) assurant un coefficient Ug à 0,83 W/m2K
Oknoplast prépare un nouveau produit : « nous commercialiserons en 2025 un produit intégrant 97 % de matière PVC recyclée, nous étoffons notre gamme en 76 mm, car c’est la fenêtre de demain et déjà le produit le plus vendu en Pologne et en Allemagne », annonce Gilles Carré-Roué, président d’Oknoplast France.
© Préfal - Préfal, projet de fenêtre PVC bas carbone (moins de 45 % de kg CO2/m2 émis)
Lors du dernier Salon Batimat, Préfal a présenté un projet de fenêtre PVC bas carbone (moins de 45 % de kg CO2/ m2 émis), élaboré avec ses fournisseurs Gealan et Saint-Gobain. « Pour réduire l’impact carbone, le PVC ne suffira pas », estime Franck Jennepin, chef de produit Préfal, « il est nécessaire de trouver de nouvelles pistes, c’est pourquoi Gealan travaille sur le PVC bio-attribué, PVC fabriqué à partir d’éthylène renouvelable, issus de la biomasse de deuxième génération ». Objectif ? « Nous espérons pouvoir baisser de 45 % l’impact carboned’une fenêtre grâce à l’association PVC/PVC- bio-attribué et vitrage bas-carbone », répond-il.
Dans un contexte où l’économie circulaire devient une priorité, « le PVC se distingue par sa capacité à s’inscrire dans un cycle vertueux de production et de recyclage. Nous avons créé le Label EcoPuls pour mettre en avant les produits de notre gamme qui contiennent du PVC recyclé, car nous garantissons au minimum 40 % de PVC recyclé, et jusqu’à 86 % selon la géométrie du produit », atteste Maxime Boileau. Néanmoins, prévient-il, « l’usage du PVC, et notamment du PVC recyclé, est réglementé, il respecte des normes européennes en vigueur et fait figure d’exemple car une fenêtre PVC en fin de vie deviendra une nouvelle fenêtre en PVC, nous ne pratiquons pas de “downcycling“ (le fait d’utiliser le PVC issu des fenêtres en fin de vie pour faire d’autres produits moins nobles) ». Chez Rehau Window Solutions, promet-il, « nous travaillons sur les matériaux du futur avec l’usage de thermoplastique chargé de fibre de verre pour atteindre le recyclage à l’infini ou encore l’usage d’un éthylène biosourcé dans nos recettes de PVC pour éliminer l’éthylène pétrosourcé ».
AVIS D’EXPERT
© Groupe Liébot
Christophe Klutz, directeur RSE du Groupe Liébot
La composition de la fenêtre évolue
« La transition, c’est essayer de se passer d’énergie ; il ne s’agit pas de prôner la décroissance mais la sobriété, il s’agit de faire mieux avec moins. Dans notre industrie, cela se traduit par l’utilisation de matériaux recyclés notamment au niveau du verre plat avec la mise en place de process de récupération de vitrage, permettant à nos fournisseurs de nous proposer du verre bas carbone. Or, ce n’est qu’en augmentant les surfaces vitrées des fenêtres que l’on peut remplir nos promesses environnementales. K.Line y contribue avec sa fenêtre lumière, une surface vitrée maximale et des profils très fins.
Concernant l’aluminium recyclé, nous n’avons pas toujours accès à la matière. Le Groupe Liébot assure son sourcing à très long terme, d’où l’idée de disposer de sa propre fonderie (Coralium). La composition des fenêtres évolue ainsi grâce à des produits davantage bas carbone.
Enfin, les systèmes domotiques sont indispensables et doivent être natifs pour piloter les produits et contribuer à une occultation plus sophistiquée ».
Le bois naturellement durable
« Le bois est naturellement un matériau de qualité environnementale, il est recyclable en combustible et représente à l’instant T un puits de carbone », énonce Cédric Goepfert, qui a pris la présidence de la charte Bois 21 au mois d’octobre dernier. En outre, « le recours aux bois exotiques est en perte de vitesse au profit des résineux, par exemple chez Bader, nous sommes passés de 70 % à plus de 90 % de nos approvisionnements en pins sylvestre, les bois européens gagnent en importance », se réjouit-il. Ce qui renforce la sobriété de la fenêtre en bois. « Le bilan carbone d’une fenêtre en bois oscille entre 40 et 60 kg de CO2 par m2, quand celui d’une fenêtre PVC dépasse les 60 kg et celui d’une fenêtre en aluminium les 110 kg », révèle-t-il.
Minco communique via des fiches FDES de ses fenêtres en chêne et en pin. « Les calculs sont en cours pour la fenêtre en bambou, nous divulguerons les éléments précis lorsqu’ils seront validés, mais il semble que les résultats soient proches de ceux du pin », confie Maxime Girard, directeur commercial de Minco. Si la recyclabilité du bois pose question, Minco mise sur « la réparation et la démontabilité » pour rendre les produits plus durables. « Nous utilisons un minimum de colle au profit d’un assemblage mécanique, mettons en œuvre des vitrages calés par exemple, la culture de la réparabilité revient en force, comme dans d’autres secteurs d’activité, d’autant qu’elle permet de faire appel à des partenaires locaux », développe-t-il. Peu de chance néanmoins de pouvoir reconditionner une fenêtre en bois… En revanche, oppose-t-il, « avec le projet Recowood, Minco transforme le bois récupéré des chantiers de déconstruction pour créer des carrelets destinés à ses fenêtres hybrides, offrant ainsi une solution circulaire et écoresponsable ».
"Village des médias" à Dugny
- Les menuiseries réalisées ici sont issues de la gamme Bader Bois 68 en pin sylvestre avec une finition lasure grise
- L’acoustique des menuiseries va de RAtr 32 à 40 dB du fait de la proximité des axes de circulation, du parc des expositions et de l’aéroport du Bourget
- Architectes : Bourbouze & Graindorge
- Photo : Clément Guillaume
Enfin, les fabricants de fenêtres s’orientent vers des vitrages "bas carbone", réalisés si possible en circuit court. C’est le cas de Bader qui fait appel à une usine de float Euroglass, basée à proximité. Chez Oknoplast, Gilles Carre-Roué prône « l’usage du triple vitrage lorsqu’il est nécessaire » et encourage ses partenaires « à conseiller les clients finaux et à ne pas proposer le même type de vitrage partout, mais à varier les solutions en tenant compte de l’exposition et de la localisation ».
© Winkhaus - Ferrage invisible par Winkhaus
À son niveau, la quincaillerie joue également son rôle. « Nous travaillons sur des ferrages invisibles qui limitent les déperditions, car là où il y a une paumelle, le joint est interrompu et provoque une légère perte », reconnaît Jérémy Caron, président de Winkhaus France. Pour le reste, les fabricants de ferrage soignent leurs chaînes d’approvisionnement et favorisent les emballages récupérables, « un sujet sur lequel Winkhaus a été précurseur », conclut-il.
— Véronique Méot
Photo ouverture © Profils Systèmes - La fenêtre frappe ouvrant minimaliste Cuzco® conçue par Profils Systèmes, valorise les apports solaires