FOUR Francfort, 4 tours jumelles portant haut la technologie du verre

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Parmi les nombreuses tours actuellement en projet à Francfort, FOUR s'érige au premier plan depuis 2018 et fait la part belle aux performances innovantes du verre et aux intercalaires Super Spacer®.




Quand le changement climatique influence la technologie du verre

1973. La crise pétrolière donne une nouvelle impulsion à la technologie du verre ; cinquante ans plus tard, l'isolation à  rupture de pont thermique et les vitrages de contrôle solaire deviennent plus importants que jamais face à la hausse des températures liée au changement climatique et aux prix élevés de l'énergie. En réduisant considérablement la rupture de pont thermique, les systèmes d’intercalaires warm edge, à l’instar du Super Spacer®, participent grandement à l'efficacité énergétique des façades et murs-rideaux. Les vitrages de grande dimension qui sortent des lignes automatisées ultramodernes pour la transformation de double et triple vitrage bénéficient d'une productivité optimale parallèlement à l’intégration de l'intercalaire dans ces ensembles XXL.

Parmi les récents projets où s’est distingué l'intercalaire flexible choisi par le transformateur verrier AGC Interpane - acteur majeur de réputation internationale depuis des décennies dans l’innovation technologique du verre - le "FOUR Frankfurt" s'est ainsi vu attribué les atouts du Super Spacer®.

 

FOUR Francfort : les plus hautes exigences en physique du bâtiment 

En 1982, iplus neutral, le premier verre d'isolation thermique au monde argenté et donc de couleur neutre, est suivi au début des années 1990 par le verre de contrôle solaire ipasol 66/34, lequel, grâce à sa double couche d'argent, filtre la chaleur du soleil avec seulement 34 % de pénétration pour une transmission lumineuse de 66 %. Un confort thermique d’exception que l’architecte Norman Foster, parmi l'un des principaux représentants de l'architecture high-tech, sélectionne pour le vitrage de la tour Commerzbank (le plus haut gratte-ciel de l'Union européenne) qui recueille de nombreuses distinctions et ouvre ses portes en 1997 dans le quartier des banques de Francfort.

Comme beaucoup de centres financiers actuels, ce dernier vit une transformation hybride pour un usage mixte, à la fois lieu de travail et de résidence, où bureaux et logements cohabitent avec des espaces de restauration, d'hôtellerie, garderies et boutiques. Symbole de ce nouveau paradigme multistructurel et l'un des projets architecturaux les plus exceptionnels et avant-gardistes de ces dernières années en Allemagne : le FOUR Frankfurt, développé depuis 2018 par le promoteur du projet Groß & Partner.

Quatre tours entre 100 et 233 m de haut sont ainsi en cours de construction dans le périmètre connu du triangle de la Deutsche Bank entre la Junghofstrasse, Große Gallusstrasse et Neue Schlesingergasse, reliées par une base commune de 6 étages avec terrasse végétalisée accessible au public. Sous le concept "Une ville pour tous" proposé par le cabinet d'architecture d'Amsterdam UNStudio dirigé par Ben Berkel, des liaisons savamment pensées connectent un parcours quotidien entre passages et places publiques reliant la zone de ce projet de 1,6 hectare au centre-ville. L'intégration d'une façade classée des années 1950 le long de la Junghofstrasse se superpose également à la conception de cet ensemble qui s’ouvre en deux lieux jumeaux, également fleuron d’un nouvel hôtel 5 étoiles. 

 


© Groß & Partner

Parmi les nombreuses tours actuellement en cours ou en projet à Francfort, cette intention architecturale tient un rôle de premier plan. Malgré l’importante densité urbaine, l’élégance de ces gratte-ciel dynamise l’espace, offrant aux occupants de l’édifice une spectaculaire vue panoramique avec un niveau maximal de clair de jour. Les lignes hexagonales des étages, orientés chacun à 90 degrés autour de leur axe longitudinal, s’associent à la verticalité  des cadres à hauteur du bâtiment, les effets plissés et le jeu des différents matériaux habillant la façade confèrent à FOUR une architecture résolument avant-gardiste et un impact visuel inédit.

Ce sont donc quatre tours en construction simultanée dans un espace particulièrement étroit - 200 000 SHO (Superficie HorsOœuvre)- qu'il a fallu planifier et coordonner entre différents corps de métiers, disciplines et logistique. Saluons l’impressionnante performance des gestionnaires et urbanistes ARGE UNS + HPP et de la filiale GP CON, responsables entre autres du gros œuvre et de la logistique du chantier. Le BIM et le recours majoritaire à la préfabrication favorisent la plus grande modularité et souplesse possible et un rythme de construction impressionnant malgré les problématiques en chaîne liées à la traversée de la pandémie, puis la pénurie des matériaux. Après les premières édifications certifiées DGNB qui ont débuté en 2018, la dernière tour devrait être achevée fin 2024. 

FOUR Francfort est porteur du premier projet architectural à être certifié "Villes verticales" par le Conseil allemand de la construction durable (DGNB). Le triple vitrage intérieur répondant aux exigences élevées en matière d'isolation phonique et d'efficacité énergétique constitue donc un levier d’importance en vue d’une certification platine. A noter également le parti-pris géothermique des fondations, qui associé à l'activation de pompes à chaleur, fourniront une puissance d'environ 1 700 mégawatt-heures par an.
Quant aux tours de bureaux T1 et T4, elles  peuvent accueillir jusqu'à 4 000 employés, tandis que la T2 (173 m de haut) et la T3 (120 m de haut) sont prêtes à loger jusqu'à 1 000 personnes dans 600 appartements environ. Remportée par Gartner, spécialiste de la réalisation de façades basé à Gundelfingen, la transformation du verre des T2 et T3 a nécessité  environ 24 000 m² de vitrage fournis par AGC Interpane pour les 40 000 m² de murs-rideaux double peau,  dans lesquels le podium (dont les éléments sont réalisés sous forme de façades à montants et traverses) et des loggias viennent par endroits s’y nicher et se découper. La façade classée monument historique se trouve intégrée, quant à elle, dans la zone du socle du T3.

Responsables du conseil et développement de la façade, Emmer Pfenninger Partner et Priedemann Fassadenberatung se sont particulièrement mobilisés dans cet ouvrage hors-norme. Heidi Starré, chef de projet dans l'équipe Emmer Pfenninger Partner durant la phase d’opérabilité, a ainsi souligné les défis à relever : « En raison des différents matériaux et des plis dans les façades, la mise en œuvre s’est avérée très complexe. Des paramètres à gérer contradictoires, comme la pénétration de la lumière du jour, l'isolation et le confort thermique, la gestion du froid, du contrôle solaire et de la performance énergétique, ont notamment imposé à surpasser les exigences en matière de physique du bâtiment ». Et de poursuivre : « Un concept de base identique et très efficace devait être développé pour l'enveloppe thermique du bâtiment de l’ensemble des tours, malgré leurs usages différents. Pour atteindre des valeurs Ucw bien inférieures à 1 W/(m.K), des valeurs g d'environ 0,34 ont été ici attribuées au vitrage de contrôle solaire ; le warm edge devient donc aujourd'hui  une caractéristique quasiment standard pour de tels projets, car seul moyen d'obtenir les propriétés structurelles et physiques requises », conclut Heidi Starré.

Le triple vitrage des deux tours résidentielles utilise, de l’intérieur vers l'extérieur, le verre de contrôle solaire neutre ipasol 70/37, le verre d'isolation thermique iplus 1.1 et le verre de contrôle solaire Stopray Vision 60 à isolation thermique optimisé. Et le podium s’est vu attribuer le double vitrage iplus 1.1 et Stopray Vision 62. Dans les deux cas, le choix s’est porté sur le Super Spacer® SG pour l’intercalaire. Joachim Stoss, vice-président des ventes internationales chez Edgetech Europe/Quanex Inc. explique : « L'application robotisée de l'intercalaire autorise des tolérances minimales et assure le parallélisme, même dans le cas de vitrage de grande dimension ». 


© Groß & Partner


Source : verre-menuiserie.com

L'auteur de cet article

photo auteur Anne BOULAY
Journaliste et consultante en développement durable depuis 1996, Anne Boulay est passionnée par le débat des idées et des mutations sociétales et environnementales de l’entreprise et des territoires pour relier, transmettre, brasser les cultures professionnelles et les interdisciplinarités. Son expérience s’est étoffée depuis Nantes, puis à Paris auprès de grands groupes d’édition. Aujourd’hui Rédactrice en chef du bimedia VMA, elle conduit et valorise la ligne éditoriale au service d’une information inspirante et fédératrice destinée à tous les acteurs - dirigeants, prescripteurs, architectes…. - du marché du verre, de la menuiserie et de la protection solaire.
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