Économie durable : les voyants passent au vert
Le couperet de la RE 2020 vient rappeler aux industriels que la prise en compte de l’impact environnemental de leur activité est primordiale. L’offre de produits plus vertueux se multiplie, tandis que l’outil de production s’attache à réduire ses émissions de carbone. La neutralité est en ligne de mire, mais l’objectif ardu.
Le secteur de la construction est un ogre en matière de production de gaz à effet de serre puisqu’il est responsable de 25 % des émissions de carbone enregistrées. Soit peu ou prou le même volume que celui du secteur automobile. Pas un hasard si ces deux secteurs d’activité sont montrés du doigt et cherchent pour regagner leur légitimité les moyens de ralentir leur impact sur l’inexorable réchauffement climatique. Car l’ambition est grande : la neutralité carbone de la France à l’horizon 2050. Les initiatives dans le secteur de la construction sont ainsi légion, et le segment de la menuiserie industrielle n’en est pas exempt. Si certains ont pris le train en marche, d’autres ont pris le tournant de la transition écologique de leurs produits, notamment depuis la mise en oeuvre de la RT 2012 qui imposait déjà en filigrane des critères de sobriété carbone. Il faut dire que les métiers de l’enveloppe et de la fermeture sont de gros consommateurs de matière première, à commencer par l’aluminium, le matériau en vogue dans bon nombre de gammes des fabricants. Idem pour le PVC issu de l’industrie pétrolière et de l’acier dont la fabrication exige une consommation énergétique titanesque. Pour faire table rase du passé et retrouver le cercle vertueux d’une économie plus responsable socialement et environnementalement, c’est l’ensemble du cycle de vie d’un produit qui est désormais concerné. Une démarche à laquelle s’est attelée depuis quelques années déjà le groupe Hydro Building Systems (HBS), maison mère de la marque Wicona. Depuis le salon Batimat de 2019, l’industriel n’a eu de cesse de communiquer sur sa politique RSE. Engagé dans la certification Cradle to Cradle, laquelle favorise la transition des entreprises vers l’économie circulaire, le groupe norvégien s’est lancé au sein de ses deux marques Wicona et Technal dans le recyclage de l’aluminium pour réduire son empreinte carbone.
Wicona sur tous les fronts
Depuis juin 2020, la fenêtre Wicline 75 Max de Wicona contient près de 80 % d’aluminium recyclé issu de déchets de chantier. Son site de valorisation situé à Dormagen en Allemagne a traité en 2019 quelque 36 000 t de matière première. La Wicline 75 Max, menuiserie à ouvrant caché primée lors du dernier salon Batimat, ne comporte désormais plus aucune partie en PVC. Les barrettes isolantes sont par ailleurs issues du recyclage d’anciens airbags d’automobiles.
Chez Technal, les menuiseries de façade Spinal ainsi que Geode, sont en aluminium recyclé Circal 75R ainsi que depuis 2000 l’ensemble de l’offre portes et coulissants sera issue de cet alliage bas carbone nouvelle génération. Toutefois, certaines références de profilés en aluminium ne peuvent pour l’heure être produites à partir d'aluminium provenant du recyclage de menuiseries issues du secteur de la déconstruction.
© Hydro Building Systems France
La valorisation de l’aluminium est un des grands projets stratégiques lancés
par le groupe Hydro depuis quelques années – Les billettes d’aluminium recyclées produites
par le groupe permettent d’économiser 95 % d'énergie par rapport à une matière primaire
– Hydro Building Systems France, billettes Hydro Circal 75R
Des profilés qui basculent dès lors sur le second aluminium également bas carbone du groupe Hydro, le Reduxa. « Ce produit est un aluminium première fusion qui est produit à partir de l'énergie hydroélectrique, d’où son empreinte carbone d’à peine 4 kg de CO2 par kilogramme d’aluminium produit », explique Lucilia Kouamé, chef de produit Wicona. « Le groupe HBS possède ses propres centrales sur son site de fabrication de billettes en Norvège. L’entreprise détient également ses mines de bauxite, ce qui nous permet de maîtriser intégralement la chaîne de production de l’aluminium qui va de l’extraction jusqu’à la livraison aux usines d’extrusion ». Depuis 2019, Wicona le dit haut et fort : l’entreprise a placé la responsabilité sociétale au coeur de son modèle depuis plusieurs années. « S’interrogeant sans cesse sur le renouvellement de ses pratiques, la marque a notamment mis au point une approche circulaire de son activité et s’engage concrètement et quotidiennement en faveur de l’environnement en préservant les ressources naturelles, en diminuant les déchets, en garantissant la sécurité de ses collaborateurs, tout en continuant à répondre aux exigences de qualité de ses clients », énonçait déjà le dossier de presse diffusé en 2019 lors du Mondial de la construction.
De ce document à aujourd’hui et conformément notamment aux critères du Cradle to Cradle (cf encadré), des progrès ont été opérés pour parfaire les engagements originels. « Le Circal contient aujourd’hui 75 % d’aluminium recyclé qui est le taux minimum que nous garantissons depuis la mise sur le marché de ce produit il y a cinq ans », poursuit Lucilia Kouamé. « Mais ce taux évolue en fonction de la qualité intrinsèque de l’aluminium récupéré, laquelle qualité s’est améliorée avec le temps. La matière que nous récupérons sur les chantiers est issue de menuiseries plus récentes qu’auparavant, avec un aluminium plus qualitatif. Cela nous permet désormais d’atteindre près de 82 % de matière recyclée dans nos billettes Circal, voire 87 % dans le meilleur des cas. L’objectif est de continuer à réduire la part d’aluminium primaire pour à terme atteindre 100 % ». Ambitieux, mais cohérent. En février dernier, Wicona appuyé par le groupe HBS, a ainsi présenté sa stratégie développement durable 2025 en posant d’entrée le constat suivant : « cette nouvelle stratégie constitue une étape importante vers la transparence de toutes les actions écoresponsables en interne et la définition d'objectifs clairs et mesurables ». Alors que pour se refaire une image, beaucoup d’entreprises optent pour le greenwashing (ou verdissement) de leurs activités, Wicona veut donner les preuves de son engagement. L’entreprise s’est ainsi fixé comme objectif la réduction de moitié de ses émissions carbone d’ici 2025. Alors que depuis 2018, ce taux a atteint 25 %, des efforts restent donc à accomplir.
Janneau accélère sur son réseau de collectePartant du constat que 8 fenêtres sur 10 déposées par les artisans chez les particuliers partent à l’enfouissement alors que 90 % de la matière est recyclable, le groupe Janneau basé en Loire-Atlantique a mis en place depuis l’année dernière un réseau de collecte de ses menuiseries en fin de vie. L’industriel en phase de rodage a procédé en 2021 à la valorisation de plus de 150 t de produits désinstallés et ambitionne d’atteindre un volume annuel de 1 000 t à l’horizon 2024. Les artisans du réseau "Janneau Menuisier Créateur" qui utiliseront le service de recyclage du groupe seront labellisés "Menuisier Engagé".
© DR Le groupe Janneau vise d’ici 2024 1000 t de menuiseries recyclées chaque année |
Des fiches environnementales en cours de préparation
L’année 2025 est également la date limite à laquelle Wicona souhaite atteindre une circularité à 100 % de ses produits. À un horizon un peu plus lointain, à savoir 2030, elle souhaite engager dans ses actions et ses principes circulaires quelque 500 000 personnes qu’elle accompagnera dans la formation et le développement des compétences. Au travers de programmes d’aide aux pays en développement, elle a ainsi signé pour une durée de trois ans un partenariat avec l’ONG allemande Webuilding qui favorise notamment la construction d’infrastructures qui mettent en oeuvre des matériaux durables.
© Wicona
L’objectif industriel de Wicona est de continuer à réduire la part d’aluminium primaire pour
à terme atteindre 100 % de matière recyclée dans ses billettes
« Depuis plusieurs années déjà, nous parlons de recyclabilité des produits et d’avancées environnementales avec la marque Wicona, précurseur au sein du groupe Hydro Building Systems », résume Lucilia Kouamé. « Mais les choses mettent du temps à s’installer, et il faut un certain délai pour voir les effets bénéfiques des mesures prises. Nous avons donc élaboré notre démarche autour de trois pivots principaux : le produit en luimême, ce que fait l’entreprise au quotidien pour réduire ses émissions de GES, et enfin comment il est possible d’intervenir dans les changements sociétaux. C’est ce que l’on appelle une démarche holistique ». Pour l’heure, ce terme emprunté à la philosophie s’est traduit par des actions très concrètes. A commencer par une enveloppe de 10 M€ investis dans l’usine Hydro de Clervaux au Luxembourg. Une unité de production qui la première a été convertie pour la production de billettes d’aluminium recyclé avec notamment la mise en oeuvre de fours moins énergivores. Depuis son ouverture, deux autres usines sont venues compléter le dispositif, avec une usine en Espagne et une seconde en Angleterre.
L’usine de Dormagen en Allemagne est pour sa part chargée de centraliser la matière première sous forme de châssis et autres profilés divers pour ensuite les diriger vers ses usines soeurs. Aujourd’hui, pour produire son aluminium recyclé, à peine 5 % de l'énergie nécessaire à la production de l’aluminium primaire est utilisée. En France, Wicona s’est également investie dans la mise en place des filières à responsabilité élargie du producteur (REP) dont la vocation est justement de travailler sur la récupération des matériaux en fin de vie pour augmenter leur recyclabilité. Wicona France s’apprête ainsi via le SNFA à intégrer l’éco-organisme Valobat. Si l’entreprise bénéficie pour l’heure des fiches environnementales collectives de l’organisation professionnelle, elle va prochainement s’en affranchir en lançant ses propres FDES qui seront disponibles dès ce mois d’avril. Les menuiseries à frappe, dont les fenêtres Wicline ainsi que le coulissant 65, seront les premiers produits concernés. D’ici l’été, Wicona livrera également des fiches pour les produits de façades, puis enchaînera dans les mois à venir sur les portes et les autres gammes de coulissants.
Si l’actualité environnementale est dense du côté des aluminiers, elle l’est également dans le secteur du PVC avec des initiatives qui se multiplient. C’est le cas notamment chez Deceuninck (cf. portrait vma 299 – p. 46) où le dossier devenu prioritaire est celui de la coextrusion L’entreprise belge qui incorpore entre 40 % et 90 % de matière recyclée à son PVC vierge travaille d'arrache-pied pour mette en place une filière de collecte sur les chantiers des menuiseries en fin de vie. Le roi du profilé PVC a d’ores et déjà prédit qu’à terme, 100 % de ses profilés passeront par un processus de coextrusion, bannissant de fait le PVC vierge
de ses lignes de production.
© Deceuninck
A terme, 100 % des profilés PVC de Deceuninck seront issus d’un processus de coextrusion
Du côté de Velux, le premier fabricant mondial de fenêtres de toit, le plastique n’est pas davantage en odeur de sainteté. L’industriel danois vient ainsi d’annoncer début mars que 90 % de ses emballages en seront désormais exempts. Les nouveaux emballages sont 100 % recyclables grâce à un monomatériau à base de papier, fabriqué à partir de matériaux certifiés FSC (Forest Stewardship Council).
Velux a fait ses comptes : cette mesure lui permettra d’économiser 900 t de plastique chaque année. Une goutte d’eau au vu des 300 millions de tonnes de déchets plastiques produits annuellement dans le monde mais qui représente toutefois une réduction de 13 % de l’empreinte carbone des emballages des produits du groupe. Lequel s’est fixé comme objectif une diminution de moitié de ses émissions à l’horizon 2030.
© DR
Le contrôle qualité pour certifier des performances de l’aluminium après fusion
sont une des clés de la viabilité du système
© DR
Le groupe HBS possède trois usines en Europe chargées de fondre l'aluminium recyclé
Le photovoltaïque en très bonne formeLe think-tank France Territoire Solaire qui a pour vocation de « produire des propositions notamment de politiques publiques permettant le développement de l’énergie solaire en France », a confirmé il y a quelques mois dans sa 39e édition de l’Observatoire de l’énergie solaire photovoltaïque la très bonne dynamique de la filière. Selon ce rapport qui traite de l’activité des installations photovoltaïques au second trimestre 2021 en France, le volume de raccordement s’est établi autour de 663 MW, en hausse par rapport au volume corrigé du 1er trimestre 2021. Un second trimestre marqué par une certaine stagnation du segment "autoconsommation" (totale ou partielle), avec presque 12 000 installations raccordées et par une légère baisse du segment des installations domestiques (<9 kW), avec 44 MW raccordés. Le document note également une légère baisse du segment des moyennes toitures (9 à 100 kW), avec 134 MW raccordés ainsi qu’une par une légère baisse du segment des grandes toitures (100 à 250 kW), avec un volume raccordé de 25 MW, et une baisse du segment des très grandes toitures (250 kW à 1 MW), avec un volume raccordé de 2 MW. L’observatoire note que la part d’électricité photovoltaïque dans la consommation brute d’électricité en France a atteint un niveau de 4,7 % au terme de ce 2e trimestre 2021. Le rapport conclut que « l’année 2021 rend compte d'un cru exceptionnel, et le seuil des 2 GW de volume annuel semble atteignable ».
© SOVEC Installation photovoltaïque de 36kWc – porté par les industriels Systovi (groupe CETIH) |
L’UFME montre l’exemple
Les petits ruisseaux faisant les grandes rivières, c’est aussi dans cet esprit que l’Union des fabricants de menuiseries (UFME) a lancé en juillet 2019 sa charte d’engagement pour le recyclage des menuiseries en fin de vie, afin de massifier la collecte et la valorisation. Elle a par ailleurs intégré depuis juin 2020 l’Association européenne des producteurs de profilés PVC pour fenêtres et produits de construction dérivés (EPPA). Une adhésion qui vise notamment à mener une mission sur le développement en France du réseau de collecte de fenêtres PVC de vie. Car le PVC, s’il est bien recyclable à 100 %, est très mal tracé, la filière de captation des volumes demeurant précaire et poreuse. L’objectif est donc de parvenir à ce que les détenteurs de déchets aient l’obligation de
les remettre en fin de vie à des professionnels qui se chargeront de leur valorisation afin d’abaisser le poids carbone de ces produits. Les quelque 150 adhérents de la fédération professionnelle se sont d’ores et déjà engagés à augmenter significativement la part de matière recyclée dans leurs profilés PVC et faire passer le pourcentage de 8 % obtenu en 2017 à 20 % à l’horizon 2025. C’est aussi tout l’enjeu de l’éco-organisme Valobat, dont l’UFME est membre fondateur depuis son lancement officiel en juin 2021, conformément à ses ambitions de balayer devant sa porte. C’est également à l’UFME que l’on doit le lancement également en juin dernier de la marque Fervam, acronyme de "filière engagée pour le recyclage et la valorisation des menuiseries en fin de vie". En clair, après avoir dans un premier temps lancé une charte de bonne conduite visant à « promouvoir les bonnes pratiques nécessaires à la maîtrise de la qualité de collecte et de traitement des déchets de menuiseries, et à informer sur les moyens existants pour une valorisation la plus vertueuse possible », l’organisation professionnelle l’a adossée à une marque. « L’adhésion à l’EPPA s’inscrit dans une démarche européenne qui porte uniquement sur le matériau PVC, tandis que la charte et la marque Fervam concernent l’ensemble des menuiseries en fin de vie », explique Ludivine Menez, déléguée technique de l'UFME. « En effet, le gros gisement en France concerne avant tout les menuiseries bois. La marque Fervam s’est mise en place à la demande des signataires de la charte qui souhaitaient avoir une reconnaissance de leurs bonnes pratiques, notamment en matière de collecte séparée de la partie vitrée et des autres composants, en allant autant que possible vers une valorisation en boucle fermée. Nous avons, depuis le lancement de la charte, doublé le nombre de signataires, et donc le nombre de points de collecte associés. Le quota d’adhérents qui est de 82 à ce jour passera à une centaine d’ici la fin du premier semestre. L’objectif d’ici fin 2022 est que l’ensemble des adhérents de l’UFME signent cette charte ». Sur les trois premiers trimestres de 2021, le tonnage global des menuiseries collectées et traitées par les adhérents a atteint 40 000 t tous matériaux confondus, dont 16 000 t de PVC. Un volume qui a doublé par rapport à 2020.
Partenaire officiel de VinylPlus, profine soutient le développement durable de l'industrie européenne du PVCOutre son partenariat officiel de VinylPlus, profine soutient également d’importantes initiatives telles que l'EPPA, le réseau de recyclage Rewindo, membre également du SNEP (Syndicat national de l’extrusion plastique). Le label de durabilité développé par VinylPlus et porté notamment par le groupe profine, incarne l'engagement volontaire de l'industrie européenne du PVC en faveur du développement durable, en étroite collaboration avec le Building Research Establishment (BRE) et The Natural Step (TNS).
Comme il est d'usage dans les procédures de certification, le détenteur du système doit prouver, par des audits réalisés de manière indépendante, que certaines exigences essentielles soient respectées. Les critères comprennent l'approvisionnement responsable en matières premières et en additifs pour le PVC, les boucles de matériaux fermées et le recyclage, une stratégie énergétique et thermique durable et des exigences en matière de gestion des processus. Il faut essentiellement veiller à ce que le PVC, en tant que matière première, soit acheté, traité et recyclé de manière durable.
Certifié "Label produit VinylPlus", profine distingue les hautes performances et la durabilité de ses solutions responsables, reconnues par les clients finaux, les fabricants et les acheteurs chez les donneurs d’ordres. Les entreprises partenaires peuvent utiliser le label pour promouvoir les systèmes de profilés de profine dans les appels d'offres, par exemple.
© profine GmbH Dans le cadre de sa stratégie sur la durabilité, profine GmbH a reçu en 2021 le "Label |
3 questions àChristina Raab, présidente de l’Institut Cradle to Cradle basé à Amsterdam
© DR. Christina Raab
« Quelle a été l’ambition de départ de l’Institut ? » L’Institut Cradle to Cradle est une organisation à but non lucratif dont l’origine remonte à 2002. C’est à cette époque que les grands principes fondateurs basés sur l’économie circulaire ont été énoncés, afin de lancer ce que nous appelons aujourd’hui l’économie holistique. Après avoir travaillé sur les grandes lignes à suivre, nous avons fondé officiellement la structure en 2010 en basant notre travail de certification sur les standards internationaux que les entreprises pouvaient utiliser afin de diminuer l’impact environnemental de leurs produits. Notre démarche repose ainsi sur l’analyse de catégories essentielles à la santé de l’homme et de l’environnement : la santé des matériaux, la circularité des produits, la pureté de l’air et la protection du climat, la gestion de l’eau et du sol ou encore l’équité sociale. Pour atteindre le plus haut niveau de certification, nous demandons par exemple à ce que les entreprises s’engagent sur une rémunération de leurs collaborateurs qui ne soit pas en deçà d’un certain seuil. Nous portons donc notre attention sur la protection de l’environnement sans omettre les critères sociaux, comme l’égalité au niveau interne des entreprises.
« Quels sont les bénéfices de cette certification ? » La certification est une démarche volontaire de la part des entreprises et de ce fait, elle ne comporte pas de caractère obligatoire. Le premier avantage est la reconnaissance que des produits industriels sont reconnus pour leur capacité à entrer sur le marché de la construction durable. Il s’agit donc d’une aide importante pour les fabricants qui ont besoin d’avoir des produits compétitifs et qui doivent se distinguer de la concurrence avec des produits vertueux en matière environnementale, notamment au regard de leur impact carbone. Aujourd’hui, de grandes compagnies adhérent au certificat Cradle to Cradle car elles émettent le souhait d’avoir une approche holistique, non seulement au niveau de l’organisation interne de l’entreprise, mais également au niveau des produits eux-mêmes. Nous aidons donc les entreprises au travers de cessions de formations mais aussi de conseils stratégiques, à améliorer leur outil de production pour parvenir au plus haut niveau de certification qui est "platinum".
« Le marché Français est-il réceptif à cette démarche ? » En France, l’intérêt pour les certificats Cradle to Cradle est en croissance notamment dans le secteur de la construction, avec des leaders comme Saint-Gobain, Schneider Electric ou encore le groupe Hydro Building Systems. Actuellement, douze entreprises françaises font partie du programme, sur un total à l’échelle internationale de 250 sociétés du BTP. À ce jour, 600 entreprises tous secteurs et pays confondus sont certifiés Cradle to Cradle, ce qui représente plus de 26 000 produits. Notre objectif est de doubler ce chiffre dans les années à venir, en atteignant notamment d’autres secteurs qui sont pour l’heure encore en retard comme celui de l’ameublement, des composants électroniques ou du secteur automobile. |
Rehau, 97 000 t d’émissions de CO2 économisées chaque annéeDésigné parmi les 50 leaders mondiaux du développement durable et du climat, Rehau investit durablement dans l’innovation et la production de solutions particulièrement qualitatives, notamment pour la division Window Solutions, dans une démarche de valorisation écoresponsable et d’économie circulaire. Entreprise engagée, Rehau inscrit cette forte légitimité à son actif avec la création du label Rehau EcoPuls, attestant que les profilés fabriqués sur le principe de coextrusion contiennent au moins 40 % de matière première de recyclage. Également certifié VinylPlus, le groupe s'est vu décerner la médaille d'or du développement durable par l'agence de notation EcoVadis.
© Rehau |
© Sergio Graz