Le portail sort de ses gonds
Marché extrêmement concurrentiel, le segment du portail et son corollaire la clôture a su évoluer pour répondre en se démocratisant à la demande des utilisateurs.
Dans le domaine de la menuiserie extérieure, le portail a longtemps été considéré comme un produit de second rang qui ne méritait pas que l’on s’y intéresse au-delà de sa simple fonction de fermeture. Entre les quelques happy few qui possédaient des portails motorisés synonyme de signe extérieur de richesse et la grande majorité des autres qui se contentaient de solutions manuelles plus ou moins opérantes et vieillissantes, le fossé était radical. Ce temps est aujourd’hui révolu. La maison individuelle, et l’habitat d’une manière générale, s’affichent plus que jamais comme un cocon dans lequel on se protège des affres du monde extérieur. Un chez soi qui fait office de plus en plus souvent de lieu de travail, crise sanitaire oblige.
© Burgermeister
Pour le fabricant Burgermeister, le segment portail-portillon-clôture a le vent en poupe
et s’affiche comme la catégorie la plus vendue de toutes ses gammes de produits
Cette nouvelle donne sociologique a fait du portail un élément essentiel des nouveaux modes d’habiter en participant désormais à part entière à la qualité de vie. Et au rehaussement général de la qualité visuelle du bâti. Car le portail, s’il sécurise, doit aussi être agréable à l’oeil, facile d’utilisation, endurant, occultant et design. Des adjectifs longtemps réservés à des parties plus nobles de l’habitat résidentiel comme la porte, la porte de garage et d’une façon générale à la menuiserie intérieure. Une donnée bien comprise par l’industriel Burgermeister, dont le segment portail-portillon-clôture s’affiche comme la catégorie la plus vendue de toutes ses gammes de produits. Il faut dire que l’entreprise qui possède cinq usines de production et emploie 500 personnes bénéficie de trois marques pour leur mise sur le marché avec Jardimat, Aluconcept et la haute valeur de l’offre KSM Production, dernière acquisition datant d’octobre 2021. Si aujourd’hui, Jardimat qui est distribuée dans les GSB et le négoce propose avec sa gamme Variation des portails en PVC, en fer et en aluminium, Aluconcept avec la gamme Urban et KSM sont exclusifs aluminium pour le segment du professionnel installateur en fourni posé. Si l’entité mère Burgermeister réfléchit aujourd’hui à une réorganisation de ses trois marques dans les mois à venir et dont la conclusion devrait prendre forme en 2023, elle constate d’ores et déjà une forte poussée du portail coulissant, mais aussi du portillon. Longtemps complément de gamme, ce dernier représente même désormais 10 % de ses ventes, le standard portant sur une largeur de 1 m avec un seul vantail.
© Burgermeister
Si le coulissant est en forte croissance chez Burgermeister, ce dernier continue néanmoins de proposer du portail battant en aluminium
L’aluminium rafle la mise
Autre tendance chez l’industriel franc-comtois : la forte croissance de l’aluminium, lequel est proposé en assemblé ou en soudé pour des ouvrages de grandes dimensions. « Nous constatons de fortes croissances sur le coulissant, le portillon mais aussi sur la clôture qui devient un axe de développement à part entière », souligne Laura Streit, directrice du développement du groupe Burgermeister. « Il existe une forte dynamique sur de la clôture, à la fois séparative avec de grands linéaires, mais aussi sur de la clôture de façade qui vient s’associer au portail pour finir la façade. Sur l’ensemble de cet écosystème de produits qui comprend le portail, le portillon, la clôture mais aussi le claustra, la tendance à la personnalisation est de plus en plus forte. Pour y répondre, nous avons lancé en janvier 2021 pas moins de 50 motifs différents, laquelle offre sera progressivement déclinée sur nos pergolas et nos volets afin d’obtenir une gamme de menuiseries unifiée ».
Comme bon nombre d’industriels, Burgermeister constate également l’envolée des solutions motorisées, essentiellement sur le coulissant. Travaillant conjointement avec les deux motoristes Nice et Somfy, il a ainsi vu ses ventes de packs motorisés distribués en GSB croître fortement, notamment avec les moteurs intégrés dans les montants. Burgermeister intégrera par ailleurs dès cette année la solution In Visio à l’ensemble de ses gammes Aluconcept. Mieux équipés, ses portails se développent également avec un haut niveau d’occultation avec des lames pleines dont le design a été retravaillé. C’est notamment le cas de sa gamme Urban, qui trois ans en arrière, a été retravaillée afin de lui apporter un surcroît d’esthétique grâce à des profils très saillants permettant d’obtenir une touche architecturale. C’est aussi via Aluconcept que Burgermeister a repensé en 2020 l’adaptation des ouvertures pour de petits espaces en développant trois solutions Reducto : un double coulissant, un coulissant rétractable et un portefeuille. « Ces produits permettent de s’adapter à de faibles niveaux de dégagement, soit en largeur, soit en profondeur et sont particulièrement conçus pour de la maison de ville où l’espace est très réduit », résume Laura Streit. « Ils permettent de gérer de grandes ouvertures et de répartir le dégagement de part et d’autre de l’entrée. Nous sommes donc sur une offre qui colle aux besoins des équipements en ville avec moins de latitude. Pour cette raison, nous avons lancé cette offre de portail télescopique repliable. Pour l’heure, cette solution n’a pas encore décollé en raison de son prix élevé, mais la demande est bien là, notamment du côté des particuliers qui sont souvent désarmés pour installer un portail lorsque le dégagement est insuffisant ».
© Cadiou
L’industriel Cadiou qui a fait sa renommée avec le PVC a retiré ce matériau de sa gamme
portails depuis le 1er janvier dernier. Chez Cadiou, on joue sur l’harmonie des motifs
et des coloris entre portail, portillon et clôture
Chez Cadiou, l’un des plus gros fabricants de portails en France, l’écoute du marché est aussi une seconde nature. L’entreprise familiale fondée en 1973 à Locronan dans le Finistère et qui dégageait en 2007 (date de la reprise par la fille du fondateur Ronan Cadiou) un CA de 12 M€ pour 150 salariés a atteint 67 M€ en 2019 et près de 100 M€ de recettes cette année avec 650 collaborateurs. « Le confinement dû à la crise sanitaire a fait s’envoler nos ventes car les Français se sont recentrés sur leur maison, laquelle s’est fortement équipée en clôture, en portail, en piscine, ou encore en jacuzzi », note Jean-François Legault, directeur commercial et marketing chez Cadiou. « Pendant cette période, ils se sont installés dans leurs jardins, ont taillé leurs haies et se sont ainsi aperçus que le voisin était visible et qu’il fallait mettre une clôture et un portail. Les produits extérieurs se sont donc imposés d’eux mêmes avec les nouveaux modes de vie qui sont apparus ».
Chez GP Portail, l’acier n’a pas dit son dernier motDans le portail, les chiffres sont là : l’aluminium est devenu le matériau de prédilection qui écrase tous les autres, en particulier le bois, qui s’il continue d’exister, a depuis longtemps perdu de sa superbe. Pourtant, certains industriels ne se laissent pas écraser par cette omnipotence. C’est le cas de la petite PME bourguignonne GP Portail qui avec 25 collaborateurs produit chaque année 2 500 portails. Si 90 % de ses produits sont en aluminium et à peine 10 % en PVC, la société sise à Pont-sur-Yonne a pourtant décidé de lancer au printemps prochain une offre haut de gamme en acier pour le portail, le portillon et la clôture. Une décision industrielle à rebours de la concurrence, mais pas totalement hors sol puisque l’acier représente encore aujourd’hui 10 % du marché du portail en France.« Nous allons offrir à nos clients un produit différenciant avec des couleurs qui sortent de l’ordinaire afin de mieux valoriser le produit », résume Nicolas Garnerone, le PDG de GP Portail. « Mais il ne s’agit pas uniquement de prendre le contre-pied du marché, car la demande en portails acier existe, notamment pour les clients qui cherchent à atteindre des hauteurs importantes et veulent y associer de la robustesse. Aujourd'hui, celui qui veut acquérir un portail de ce type a le choix entre de la ferronnerie d’art de qualité, mais très chère et avec des délais de livraison très importants, ou du produit bas de gamme proposé en GSB et qui rouille. En bref, personne n’est satisfait. Nous avons donc une carte à jouer dans cet entre deux ».
© GP Portail L’industriel GP Portail compte lancer d’ici le printemps prochain une nouvelle offre de portails en acier |
Chez Cadiou, le portail PVC n’est plus
Pourtant, chez Cadiou et malgré la très bonne santé des affaires, l’heure est à la révolution. Le fabricant de portails qui avait fait sa fortune et sa renommée avec le PVC a cessé depuis le 1er janvier la fabrication de portails avec ce matériau pour se concentrer exclusivement sur des produits en aluminium. Un changement de braquet radical en phase avec le lancement en 2015 de sa marque haut de gamme Kostum qui dès le départ, s’est donnée pour ambition d’habiller et embellir les extérieurs. Le PVC, quasi exclusivement disponible en coloris blanc et désormais entiché d’une connotation bas de gamme, est donc passé de mode chez Cadiou. D’autant que l’industriel a développé des solutions de portails avec des moteurs Somfy cachés dans les montants, excluant de facto les traverses en plastique d’antan. Cadiou, c’est donc désormais une gamme de portails en aluminium contemporain et de clôtures ajourées et pleines. En 2022, il s’attaquera également au bois en proposant de le coupler avec un cadre aluminium, conformément à la demande croissante des architectes à la recherche de menuiseries extérieures plus sophistiquées et design. Pour pallier à l’arrêt du PVC, Cadiou a toutefois lancé la gamme Céklo qui s’affiche comme une offre de portails et de clôtures en aluminium à prix accessible. Une gamme avec des montants plus fins, mis en oeuvre bord à bord, et qui peut être colorée.
© Cadiou
Cadiou a fait de sa marque Kostum le haut de gamme du segment de la fermeture, et a développé des solutions de portails coulissants avec des moteurs Somfy cachés dans les montants.
De son côté, la marque Kostum se veut la Mercedes du portail et de la clôture. Pour y prétendre, Cadiou a développé des renforts dans les lames qui permettent d’éviter la pose d’une traverse intermédiaire avec généralement le désavantage d’enlaidir le portail. La pose des poteaux quant à elle, s’effectue sans ciment grâce à des platines avec deux, trois, voire quatre points de fixation. Le scellement d’un tube 30/30 au ciment chimique permet ainsi d’y glisser le poteau, supprimant de facto les désagréments visuels liés aux coulures, véritable "bête noire" de la mise en oeuvre de menuiseries extérieures. « Actuellement, le marché de la clôture tire clairement notre activité car les clients qui auparavant faisaient le tour de leur propriété avec du grillage rigide passent progressivement à la clôture pour un prix quasiment identique », précise Jean-François Legault. « La mise au point de poteaux simples et creux qui ne demandent plus de béton à l’intérieur nous a permis de faire du volume en divisant par deux ou trois le prix pour l’utilisateur final. Les terrains étant par ailleurs de plus en plus réduits, la capacité d’investissement sur des clôtures plus occultantes, mais aussi plus travaillées esthétiquement, pousse à la vente de nos produits. Cadiou étant équipé de son propre atelier de découpe laser mais aussi d’une ligne de laquage, cela nous permet également de proposer une harmonie entre le portail, la clôture et le portillon, mais aussi avec le reste de la maison. Les clients ont l’impression d’avoir pris un architecte pour faire le design global de leur habitation. Le portail et la clôture ont donc gagné leurs lettres de noblesse car ils participent désormais à l’embellissement global d’une résidence ». C’est du reste pour satisfaire à toujours plus de simplicité et de design que Cadiou a lancé au dernier salon Paysalia une boîte à colis intégrable directement dans la clôture, et dont la particularité est de disposer d’une ouverture à distance via un simple téléphone portable.
Le portail antagoniste, un nouveau mode d’ouvertureConcepteur fabricant majeur de portails, clôtures, volets, portes de garage… SIB innove constamment par la sélection des matériaux, l’adaptabilité à toutes les ouvertures et toutes les architectures, créateur de produits à l’image de chacun de ses clients avec un vaste choix d’éléments de personnalisation. Avec son portail antagoniste, le fabricant vendéen complète son offre de portails coulissants sur mesure, dont l’inédit mode d’ouverture vient répondre aux projets du plus grand nombre. Ce portail coulissant antagoniste, ou face-à-face, se compose de deux portails battants transformés en coulissant, de largeur égale ou inégale, qui coulissent l’un en face de l’autre. L’ouverture se veut centrale et la tenue de l’ensemble, assurée par un sabot de maintien en inox breveté SIB. Parfaitement adapté aux terrains présentant un refoulement réduit et aux grandes entrées de propriété, ce portail est disponible en largeur maximum de 8 000 mm pour une hauteur de 2 000 mm. Conforme aux normes CE et aux exigences des labels Qualicoat et Qualimarine, il bénéficie d’une garantie d’assemblage de 25 ans et d’une garantie de laquage de 10 ans.
© SIB |
Le portail, objet de décoration à part entière
Chez le normand Gypass qui fêtera cette année ses trente ans d’existence, c’est la porte de garage qui originellement aura mis sur les rails l’entreprise familiale sise encore aujourd’hui à Envermeu en Seine-Maritime. Absent des réseaux de GSB et vendant exclusivement en BtoB via des artisans ou des revendeurs comme Monsieur Store, l’entreprise de 130 salariés dégage aujourd’hui 30 % de son chiffre d’affaires avec du portail tout aluminium. Avec 15 ans d’existence sur ce segment, Gypass avait débuté par des gammes de portails avec moulures et rainures.
© Gypass
Chez Gypass, les portails aux lignes droites avec des motifs ajourés remplacent
progressivement les formes contrées qui sont passées de mode
En 2021, ses nouvelles offres Infini et Tendance dévoilées sur les salons Equipbaie et Artibat s’inscrivent davantage dans les tendances du moment. Des lancements qui faisaient suite à la commercialisation en 2020 de la gamme Urban, un portail très épuré avec trois cassettes par battant. « Nous sommes en mesure d’offrir du portail contemporain mais aussi du classique, avec du cintré ou du cintré inversé », souligne Valérie Artu, responsable du service marketing de Gypass. « Mais la grosse tendance du marché se porte clairement sur des portails droits avec des lignes épurées grâce à des montants et des traverses affleurants et qui sont disponibles en version battant ou coulissant. Nous avons également développé des systèmes un peu plus techniques qui permettent de répondre à des demandes sur des refoulements plus petits en lançant un portail coulissant télescopique double ou triple vantaux. La version portail battant propose également une solution repliable qui permet de diminuer la place de refoulement pour répondre également à cette contrainte des espaces restreints. Si le battant demeure le portail le plus vendu chez Gypass, le coulissant prend de plus en plus de poids, d’autant que nous travaillons les décors avec des tôles découpe laser ou du design personnalisé comme l’ajout de vitrages ».
© Gypass
La gamme Infini de Gypass lancée en 2021 se positionne comme une offre de sécurité,
mais aussi de décoration
Le portail vu comme un objet de décoration, c’est aussi la tendance ressentie par Margaux Chaplet, dirigeante de la société DC (Design & Conception). L’industriel basé à proximité de Nantes, qui emploie 370 collaborateurs sur cinq sites de production tous situés en Loire-Atlantique et a dégagé en 2021 un CA de 60 M€ (en hausse de 20 % sur 2020) a débuté en 1994 avec le volet roulant et la porte de garage. Le portail est venu deux ans après, avec les premiers produits en PVC, suivis en 1999 d’une gamme de portails et de clôtures en aluminium. Aujourd’hui, DC propose deux gammes par matériau : la gamme Pavillon et la gamme Résidence, la première ayant un positionnement standard plus accessible, tandis que la seconde joue sur l’aspect cossu et les options de personnalisation, notamment pour l’aluminium où sont proposés des modèles uniques sur mesure. Pour le PVC et grâce à une machine de peinture liquide disponible dans ses ateliers, le laquage est également proposé, ouvrant ainsi la possibilité de profilés personnalisés, les couleurs bord de mer ayant depuis quelque temps le vent en poupe. D’ici quelques semaines, DC intégrera à sa gamme en aluminium Résidence des décors en Corian, un matériau composite plus classiquement utilisé en intérieur, mais qui ici trouvera un nouveau débouché sous forme de coeur, d’étoile, etc. « Notre gamme contemporaine fonctionne en assemblage mécanique, tandis que la gamme aluminium imitation fer forgé est en assemblage soudé », résume Margaux Chaplet. « Depuis quelques années, le soudé revient très fort et nos commandes s’accroissent, même si l’assemblage mécanique reste pour l’heure prédominant. D’une manière générale, les portails sont de plus en plus droits, occultants, de plus en plus hauts et dépassant aujourd’hui le 1,60 m standard. Pour agrandir notre offre, nous développons actuellement un portail coulissant télescopique qui sera commercialisé au premier trimestre 2022 ». L’année en cours sera également celle de la domotique. Pour la faire rentrer sur le segment du portail, DC va s’appuyer sur l’expertise acquise dans les volets roulants pour proposer une offre complète.
© DC
DC intègre à sa gamme en aluminium Résidence des décors en Corian, un matériau composite plus classiquement utilisé en intérieur
Assemblage manuel versus soudage
D’ores et déjà, et ce, afin de faciliter la vie des utilisateurs, l’industriel a présenté lors des derniers salons professionnels un nouveau système de gyrophare intégré directement dans le poteau du portail. Il a également mis les bouchées doubles sur la préfabrication en travaillant sur des supports de guidage afin de faciliter la mise en oeuvre par les installateurs. La société Préfalu, à l’instar de Gypass, soufflera également cette année ses trente bougies d’existence. Véritable pure player en portails et clôtures 100 % aluminium, l’industriel du sud-ouest lyonnais qui emploie 50 salariés a un argument pour convaincre : ses portails sont garantis 20 ans sans dégressivité. Le secret de cette couverture longue durée : le portail est assemblé en tenons mortaises avec des lames intégrées directement dans les montants. Avantage de cette technique opposée aux portails soudés : le remplacement rapide et sur site par l’installateur ou un technicien spécialisé Préfalu des pièces abîmées. A cela, il convient d’ajouter un autre point : ce type d’assemblage permet de faire de la bicoloration intérieur-extérieur. Si Préfalu n’a pas d’unité de laquage intégrée et fait appel depuis ses débuts à un prestataire historique qu’est Silac, le fabricant mise toutefois sur ce qui a fait le succès de ses produits, à savoir le SAV. En 2020 , il a du reste connu une très forte croissance de son volume d’affaires à + 30 %. Pas de quoi toutefois se reposer sur ses lauriers puisqu’il lancera au courant du premier semestre des nouveautés techniques et esthétiques dans l’univers du jardin.
© Préfalu
Préfalu, véritable pure player en produits 100 % aluminium, propose un portail
assemblé en tenons mortaises avec des lames intégrées directement dans les montants
« Nous avons retravaillé la qualité des produits avec le développement de clôtures en kit qui intégreront des tôles perforées en découpe laser », explique Olivier Briat, directeur général de Préfalu. « Parallèlement, nous avons développé de nouvelles lames extra larges sur nos portails, portillons et clôtures sur mesure. Pour épouser les tendances du moment, nous allons également à plus long terme travailler sur l’intégration de lames bois. Notre gamme de clôtures Clothor lancée il y a trois ans qui montrait jusqu’ici de la lame plane standard, va à l’avenir être disponible avec l’intégration de tôles de manière à jouer dans les aménagements extérieurs sur du claustra ou du cache climatisation. Si le standard demeure aujourd’hui encore la lame large horizontale avec des éléments pleins et du gros 7016, l’objectif pour nous est de permettre au client de pouvoir adapter l’offre à son propre univers. Pour cette raison, nous proposons d’ores et déjà pas moins de 490 modèles avec 29 coloris au choix ».
Le télescopique en embuscade
Préfalu propose actuellement deux gammes de portails : une offre premium forte de 300 modèles baptisée Séduction disponible en battant et en coulissant et une offre entrée de gamme de 120 modèles nommée Attraction. La gamme Séduction qui représente désormais les deux tiers des ventes est devenue le fer de lance de l’entreprise et a su séduire grâce à une gamme d’accessoires plus développée que les produits d’entrée de gamme, avec notamment des pivots et des paumelles mieux travaillés. Une gamme qui va du reste continuer d’évoluer puisque de nouveaux apports techniques verront le jour au cours du premier trimestre 2022, notamment avec un choix de lames amélioré. Restant dans cet esprit d’amélioration continue des éléments de décoration, Préfalu s’est également penchée sur la quincaillerie et notamment les poignées, partant du postulat que le portail n’est plus seulement un produit de sécurité, mais aussi un élément de décoration qui se doit aussi d’être d’usage aisé. Pour cette raison, 80 % de ses portails sont aujourd’hui motorisés ou prêts à l’être. L’industriel a choisi de travailler exclusivement avec Somfy en raison de la capacité du motoriste à développer des solutions assurant l’intégration dans les montants. Du reste, le développement global de Somfy dans la maison connectée aura terminé de séduire l’industriel lyonnais. Si Préfalu commercialise 65 % de portails battants pour 35 % de coulissants, il n’a pour l’heure pas sauté le rubicond du télescopique, lequel ne semble pas pour l’industriel représenter des perspectives de croissance intéressantes. A l’inverse du portail battant avec motorisation intégrée, dont les ventes, mêmes si elles demeurent encore confidentielles, devraient selon les scénarios optimistes du fabricant être leader sur son marché. D’ores et déjà, les ventes de ce produit doublent chaque année chez Préfalu.
© Préfalu
Préfalu lancera au premier semestre des nouveautés techniques et esthétiques
dans l’univers du jardin, avec notamment des lames extra larges
Le premium, c’est aussi le credo du fabricant Horizal, spécialiste du portail, de la clôture et du garde- corps depuis 1969. Une entreprise qui a bien grandi depuis ses débuts puisqu’elle emploie aujourd’hui 175 salariés pour un CA de 40 M€ (en hausse de 20 % sur les deux derniers exercices) pour un unique site de production situé à Bourgoin-Jallieu en banlieue lyonnaise. Oeuvrant uniquement pour le secteur résidentiel, Horizal dispose d’une offre de 300 modèles, avec de nombreuses gammes segmentées selon des critères éthériques et un positionnement sur des produits techniques plutôt premium. « Un produit technique est un produit qui peut être posé dans toutes les configurations demandées et qui offre toutes les solutions possibles de coulissants, d’autoportants ou encore de télescopiques », précise Fabrice Marchand, directeur commercial et marketing de l’activité portails chez Horizal. « C’est également un produit qui va fournir une solution haut de gamme pour la fiabilité et la sécurité dans le fonctionnement avec de fortes épaisseurs d’aluminium qui vont notamment permettre de pouvoir démonter le portail grâce à de l’assemblage mécanique. Le portail Horizal est un portail réparable plusieurs fois, ce qui permet notamment d’assurer une traçabilité de tous les dossiers. Parce que nous sommes filiale d’une ancienne fonderie d’aluminium, nous possédons le savoir-faire pour la conception de l’ensemble de nos pièces en acier, à commencer par les pivots hauts, les charnières, les crapaudines ou encore les butées au sol. Notre technicité a augmenté ces dernières années et nous a permis de concevoir entièrement notre portail télescopique qui est conçu avec des pièces haut de gamme inusables ». Horizal dispose aujourd’hui d’une gamme Contemporain forte de nouveaux modèles, notamment de produits qui ne sont plus uniquement pleins mais qui permettent le passage du vent, tout en garantissant un niveau d’occultation important.
© Préfalu
La personnalisation du portail est devenue le credo de Préfalu qui propose 490 modèles
avec 29 coloris au choix ; 80 % de ses portails sont désormais motorisés, exclusivement
avec des solutions Somfy
Des produits personnalisables
La gamme Révélation, de son côté, est personnalisable avec l’ajout de différents matériaux comme le verre ou des tôles perforées. Les salons professionnels de l’année 2021 auront également été l’occasion de présenter de nouveaux motifs laser mais aussi de nouveaux barreaux avec éclairage incorporé. Des rendez-vous qui auront aussi permis de dévoiler un moteur intégré Somfy In Visio équipé d’un feu clignotant intégré au capot qui recouvre le moteur. Situé au sommet des montants pivots de chaque côté du portail, ce signal intérieur-extérieur permet d’améliorer la sécurité en sus de supprimer l’effet verrue de ce genre de dispositif. L’esthétique encore donc. « La personnalisation des portails, notamment dans le coulissant, tout comme l’intégration de la motorisation, font de ce marché un secteur en mouvement où la concurrence est forte », poursuit Fabrice Marchand. « Contrairement par exemple à la fenêtre PVC, le portail s’intègre de plus en plus dans l’esthétique de la maison et répond à des phénomènes de mode que nous sommes obligés de suivre. L’architecture évolue, les coloris également, et les besoins du consommateur pareillement. Le portail d’aujourd’hui n’a ainsi plus rien à voir avec celui d’il y a deux décennies, car la dimension esthétique est supérieure aux autres produits de la menuiserie et de la fenêtre. Un industriel doit donc être en développement permanent afin d’accompagner les tendances esthétiques, au risque d’être dépassé par des évolutions rapides et profondes ».
© Horizal
Chez Horizal, pas moins de 300 modèles sont disponibles, avec un positionnement sur un
créneau plutôt haut de gamme
Acteur dans le domaine du portail depuis les années 2000, Profils Systèmes conçoit des produits en aluminium pour le secteur du bâtiment sur un périmètre relativement large : menuiseries, garde-corps, pergolas, escaliers ou encore carports. Avec une ligne d’extrusion sur son site en périphérie de Montpellier qui sera complétée par une seconde unité en 2023, l’industriel Profils Systèmes est bien armé puisqu’il possède également deux lignes de laquage vertical, une de laquage horizontal, une ligne d’accessoires, une autre de sublimation, le tout complété par cinq lignes de barrettage et une ligne de cintrage. Si l’activité portail est venue se greffer en cours de route, elle représente désormais une part significative du chiffre d’affaires de l’entreprise. D’autant que son offre a évolué quatre ans en arrière avec de nouvelles gammes.
Faire disparaître le cadre
Aujourd’hui, Profils Systèmes dispose de quatre offres bien identifiées : la gamme Jack .R, positionnée en entrée de gamme, Shar-Pei, la plus vendue à ce jour, Wolf qui séduit par son remplissage de 40 mm contre 15 et 25 mm pour les deux gammes précitées, et Terre-Neuve qui se distingue en apportant un aspect ferronnerie. Spécificité de ces produits : le remplissage fait cadre en même temps, tandis que les chapeaux de gendarme et cintres sont très clairement passés de mode au profit de formes droites. Quant à la gamme Wolf, au départ proposée en version battante, elle est désormais disponible en mode coulissant. « L’innovation porte aujourd’hui sur le coulissant et les parties ajourées, la demande du marché sur la gamme Wolf étant d’offrir une solution de portail esthétique où le cadre s’efface », explique Aymeric Reinert, directeur général de Profils Systèmes. « Classiquement, un portail est constitué d’une ossature visible avec des remplissages à l’intérieur. La nouveauté consiste aujourd’hui à faire disparaître cet aspect structure grâce à des lignes verticales marquées par des poteaux aux extrémités. Le remplissage désormais sert en même temps d’ossature ».
© Profils Systèmes
Chez Profils Systèmes, la gamme Terre Neuve se distingue par son aspect ferronnerie
© Profils Systèmes
La gamme Shar-Pei de Profils Systèmes est aujourd’hui la gamme la plus vendue de l’industriel
et joue sur un cadre très épuré
Cette volonté de produits plus épurés se retrouve également chez Fybolia. Fondée en 1986 dans le Morbihan, l’industriel compte deux sites de production, emploie 129 collaborateurs permanents et a dégagé en 2021 un CA de 17 M€ contre 15 M€ l’exercice précédent. Si l’industriel fabrique des portes d’entrée, des volets roulants et des portes de garage battantes, son activité portails est loin d’être négligeable puisqu’elle représente désormais près de la moitié du volume d’affaires de l’entreprise. Il faut dire que Fybolia propose de la clôture et du portail tant en PVC qu’en aluminium avec six gammes pour son dernier matériau : Minéral, Classique, Empreinte, Déco Laser, Design et enfin Authentique. Dans le PVC, trois gammes sont commercialisées : Relax, Confort et Design. Actuellement, 65 % de sa production sur le segment portails est en aluminium contre 35 % en PVC. Pour ce qui concerne la clôture, les chiffres sont pratiquement identiques avec 77 % de produits en aluminium et 23 % en PVC, avec une nette tendance à la baisse depuis quelques années. « Notre gamme aluminium est bien distincte de notre offre PVC, notamment avec des produits qui répondent à des demandes plus spécifiques comme le portail coulissant qui répond aux problématiques de refoulement », détaille Antoine Prod’homme, chargé de développement commercial et marketing chez Fybolia.
« Nous avons aussi conçu le portail autoportant Split Slider destiné à des façades de plus en plus petites qui est proposé en manuel ou en motorisé. Actuellement, l’aluminium est le matériau le plus demandé, avec une demande croissante de personnalisation au niveau du choix des couleurs. Toutefois, le 7016 représente encore 53 % de notre production de portails aluminium et tombe à 8 % pour le noir, tandis que le PVC est exclusivement vendu en blanc. Par ailleurs, la tendance va clairement à la motorisation puisque 65 % de nos ventes sont en portails motorisés ». Si Fybolia envisage le lancement de nouveaux portails dans les prochains mois, l’industriel travaille aussi sur l’incorporation de Leds aux montants, même si cette innovation n’a pas pour l’heure de caractère prioritaire chez le fabricant breton.
© Fybolia
Fybolia propose une clôture avec décoration laser, en phase avec le développement de produits
portés aussi sur l’esthétique
© Fybolia
Chez Fybolia, comme pour la majorité des fabricants, le portail coulissant
est en croissance ; 65 % des ventes portent sur des portails motorisés
© Fybolia
Fybolia joue sur le contraste des matières et les jeux de lumière pour créer des motifs contemporains
Les limites du porte-à-faux
Coté priorités, la tendance chez Mantion va clairement à la réflexion sur l’avenir des solutions télescopiques. Ou pas. En effet, le spécialiste des systèmes coulissants basé à Besançon et qui reste une entreprise familiale depuis sa création en 1920 a gagné sa réputation en axant sa politique industrielle sur l’innovation. Son budget R&D représente ainsi pas moins de 4 % de son chiffre d’affaires monde. Un budget conséquent donc et une marque de fabrique pour une société de 135 personnes dont la filiale française a dégagé un CA de 28 M€ en 2021 sur un CA groupe de 48 M€. Si Mantion fournit des solutions en portes coupe-feu ou en volets, l’entreprise a remis depuis quelques mois le sujet portails sur l’établi, elle qui fabrique ce type de produits depuis une dizaine d’années.
Le développement des systèmes de portails coulissants en porte-à-faux, à savoir du portail porté sur des galets fixes sans rail au sol, a en effet changé la donne. « Ce système qui permet un dégagement de passage total pour les véhicules et évite les risques d’écrasement des chemins de roulement comme c’est le cas sur les portails roulants au sol, trouve aujourd’hui des débouchés en maison individuelle », précise Olivier Van de Woestyne, directeur commercial France de Mantion. « Conçue au départ pour des applications industrielles, cette solution se retrouve désormais chez le particulier mais sur du très haut de gamme, car elle nécessite d’avoir une zone de dégagement plus importante que pour le portail roulant classique. Néanmoins, le porte-à-faux a ses limites, notamment parce qu’il nécessite une ouverture suffisante pour pouvoir l’intégrer. Son encombrement est donc une contrainte forte. L’arrivée du porte-à-faux télescopique est une piste de réflexion chez Mantion, mais la charge financière plus lourde à intégrer reste un frein à son développement. Notre approche porte ainsi sur l’évolution du portail roulant afin d’optimiser le rapport prix/solution sur des marchés qui se banalisent. Notre ADN voudrait qu’on sorte un produit un peu plus innovant que le télescopique, lequel est déjà proposé par d’autres acteurs du marché. Il existe aujourd’hui un creux entre le battant et le télescopique que nous entendons bien combler dans les prochains mois ».
Pour l’heure, Olivier Van de Woestyne note une banalisation du portail roulant, avec des produits d’entrée de gamme souvent importés d’Asie. Toutefois, la rupture des composants venant de Chine a permis à l’industriel de reprendre des parts de marchés sur ce segment, notamment grâce à la mise en place d’une démarche RSE afin de travailler avec des aciers sans plomb qui semble séduire des acquéreurs hexagonaux.
© Mantion
La société franc-comtoise Mantion propose des portails sans rail au sol,
notamment pour l’industrie ou le tertiaire
Le portail fait son entrée dans le smart home
Mantion a par ailleurs présenté au dernier salon Artibat sa solution Moventiv qui consiste en un moteur linéaire sans système de transmission, conçu pour les portes et qui demain pourrait être adapté au segment du portail. Mais dans le portail, le motorisé a d’ores et déjà plus que le vent en poupe. Chez le motoriste Nice, la vision du futur est claire et sans appel : dans 20 ans, notamment avec la généralisation du solaire, près de 100 % des portails installés en France seront équipés en standard de solutions motorisées, laissant aux oubliettes la version manuelle, vestige d’un autre temps. Un optimisme qui passe d’abord par une connaissance du marché actuel. Un marché qui selon le spécialiste italien de la domotique et des automatismes épouse quelques tendances forces. A commencer par la prégnance du design qui a poussé le fabricant à penser, il y a plus de deux décennies déjà, à l’intégration des moteurs.
© Mantion
Mantion a présenté sur Artibat sa solution Moventiv qui consiste en un moteur linéaire
sans système de transmission conçu pour les portes, et qui demain pourrait être adapté au segment du portail
L’évolution vers des systèmes de plus en plus connectés est une autre tendance de fond. « Pendant longtemps, le portail a été le grand oublié de la connectivité à la maison », note Franck Pichereau, président de Nice France. « L’interphonie, les volets roulants, le chauffage, tout était connecté, mais le portail n’existait pas. Désormais, les solutions technologiques existent pour intégrer le portail dans un écosystème global de Smart Home. Par ailleurs, l’influence du design sur les automatismes est technologique puisque nous devons rendre nos motorisations connectables à un système, tout en étant compatibles avec un éventail le plus large possible de boxes, dont la nôtre. La bidirectionnalité des systèmes radio et de la maison intelligente permet de connaître la position de son portail, même s’il n’est pas visible en visio. En vingt ans, les prix de la motorisation des portails ont été divisés par deux, et ce qui était vu à l’époque comme un luxe est devenue une évidence pour ceux qui veulent aujourd’hui s’équiper ». Il faut dire qu’en deux décennies, les choses ont bien changé. A commencer par le dimensionnement des moteurs, nettement réduit en raison de l’utilisation de matériaux, beaucoup plus légers et résistants. Résultat : l’intégration des motorisations et conséquemment l’amélioration de leur discrétion. Autre booster : la réduction des puissances avec le passage à la basse tension oeuvrant à la mise en place de normes de sécurité beaucoup plus élevées. Une basse tension qui aura aussi permis de monitorer plus finement la consommation. Nice note aussi une forte croissance du marché de la motorisation coulissante, laquelle a l’avantage de fonctionner avec non plus deux, mais un seul moteur. Le fabricant s’apprête ainsi à mettre sur le marché un nouveau moteur pour coulissant en 2022.
Maine en mode FusionLe spécialiste mayennais de la fabrication de profilés thermoplastiques est aujourd’hui un acteur incontournable sur le marché du portail, notamment au travers de sa division Maine Clôtures (Groupe Bouyer Leroux). Avec trois sites de production et une activité d’extrudeur, l’industriel qui possède également une offre de produits d’occultation pour le secteur de l’habitat collectif a depuis longtemps fait sa mue pour passer au multimatériaux. Avec une gamme aluminium depuis les années 2000, il est venu renforcer son offre traditionnelle et historique en PVC. Un succès puisque actuellement, l’aluminium représente 100 % de ses ventes sur le segment portails, même si le PVC n’est jamais bien loin. En effet, Maine Clôtures a la particularité de proposer des produits en aluminium thermolaqué mais aussi en aluminium gainé de PVC, laquelle gamme représente un quart de son volume de ventes sur sa gamme portails. « Nous ne sommes pas sur des produits d’entrée de gamme mais sur une offre où l’esthétique, la résistance ou la structure sont travaillées pareillement, que l’on soit en thermolaqué ou en finition PVC », note Dominique Hallouin, directeur commercial et marketing du groupe Maine. « La tendance générale sur le portail va vers du produit, plein, droit, avec des lames relativement larges, et qui est magnifié avec l’ajout de motifs découpe laser, notamment pour être en harmonie avec le reste des menuiseries de l’habitat comme la porte de garage ou la clôture ». Rarement avare de nouveautés, Maine vient de dévoiler, lors des différents salons d’automne, une nouvelle offre qui consiste en un portail battant motorisé avec portillon central intégré. Baptisé Fusion, ce produit 100 % en aluminium thermolaqué répond à un habitus classique : nombreux sont les portails motorisés à demeurer ouverts en bord de mer, là où le va-et-vient est fréquent. Pour répondre à ce désagrément, le portillon pour le passage des piétons est la solution idoine. D’autant que cette solution ne possède pas de traverse en bas, permettant ainsi le passage intégral, facilitant ainsi la vie des personnes à mobilité réduite et autres mères et pères avec poussettes et vélos. Le portail Fusion sera commercialisé au courant du premier trimestre 2022.
© Groupe Maine (Groupe Bouyer Leroux) Le portail Fusion de Maine sera disponible au courant du premier trimestre 2022 |
Le réchauffement climatique rebat les cartes
Mais pour Nice, hormis le travail qu’il continue d’effectuer pour mettre au point des systèmes les plus compacts et les plus discrets possibles, le grand dossier demeure celui du solaire. « Nous avons été précurseurs sur les systèmes avec alimentation solaire et nous comptons bien développer des solutions qui restent pour l’heure encore très peu connues du grand public, mais aussi des installateurs eux-mêmes qui font peu confiance à cette technologie », poursuit Franck Pichereau. « Ce que nous cherchons, ce sont des portails autonomes mais connectés ». Un axe de développement que ne prend pas encore son concurrent Sommer. Encore peu connu et présent en France sur le segment de la motorisation de portails, le fabricant allemand qui emploie 340 personnes dont 8 dans sa filiale française sise à Brumath en Alsace, l’est surtout dans la motorisation de portes de garage. La création d’une antenne dans l’Hexagone avec notamment un stock a été clairement actée par la volonté de développer le segment du portail extérieur. Travaillant avec des industriels comme SIB ou Clôtures de l’Océan, Sommer vient de lancer à Equipbaie un nouveau moteur destiné au portail coulissant. Baptisé STARter S2 et destiné à de l’entrée de gamme, il développe une petite puissance et est destiné à du portail de 300 kg. Davantage destiné au marché outre Rhin, Sommer devait également présenter au salon R+T (reporté en 2024), son nouveau vérin Twist 200 destiné à du portail battant de 2,5 m pour un poids allant de 250 à 300 kg. Sommer s’est par ailleurs allié avec Delta Dore pour développer en commun une nouvelle platine pouvant être embrochée sur ses moteurs et qui permet d’ouvrir et de fermer tout en vérifiant le mouvement du portail.
Aujourd’hui, le coulissant domine chez Sommer puisqu’il représente 65 % de ses ventes en France, notamment dans les Hauts de France où ce système est plébiscité. « Dans les automatismes, la vitesse est devenue un élément clé, avec des moteurs de portails coulissants rapides qui atteignent désormais une ouverture/fermeture de 25 à 30 cm seconde », souligne Patrick Kieffer, manager général de Sommer France. « L’autre tendance est de positionner la motorisation dans le profil vertical, mais le coût reste encore important pour des moteurs tubulaires qui doivent être adaptés aux profils. Si actuellement, les produits d’entrée de gamme sont en manuel, il est parfaitement possible de trouver en GSB des motorisations à des prix très raisonnables. Un canal de distribution qui n’est pas dans notre positionnement stratégique mais qui atteste de la démocratisation de ces systèmes ».
© Sommer
Le fabricant allemand d'automatismes Sommer a développé son moteur STARter S2
destiné à des portails de 300 kg. Ses moteurs Sommer jouent notamment sur la vitesse d’ouverture et de fermeture, un critère de choix pour les utilisateurs
Autre tendance notée par le fabricant allemand : le surdimensionnement depuis trois ans des motorisations pour les portails battants. « Avec le réchauffement climatique et des phénomènes de tempête de plus en plus fréquents, le portail se doit d’avoir une meilleure tenue au vent », poursuit Patrick Kieffer. « Pour développer une meilleure résistance, la tendance est donc de passer surtout en portail battant à des puissances supérieures, mais aussi de mettre en oeuvre une serrure électrique pour garantir la fermeture lorsque les deux vantaux sont fermés. L’ajout de vérins plus puissants est également une solution, tout comme la pose de consoles de fixation plus solides ». Produit aujourd’hui parfaitement intégré à l’habitat, le portail fait désormais parler de lui, et ce, bien au-delà de sa seule fonction de fermeture qu’il dispute et partage avec la clôture. Longtemps grand oublié de la menuiserie, il fait désormais partie du catalogue de la plupart des fabricants qui historiquement se développaient plutôt du côté du volet, de la porte de garage ou du claustra. Car tous ont bien senti la tendance qui est faite pour durer : la maison est devenue un refuge et le portail, un outil de fermeture de choix.
© KSM (Groupe Burgermeister)