Bandalux affûte ses lames

VMA

21/02/2022 0

Article mis à jour le 02/03/2022

Le fabricant espagnol de stores, rideaux et systèmes complets, ne cache plus ses ambitions et veut devenir un acteur incontournable sur le marché des dispositifs d’occultation et de protection solaire.

Un chiffre d’affaires de 70 M€, plus de 700 salariés à travers le monde, 7 500 stores fabriqués chaque jour, soit près d’un million d’unités sorties annuellement des chaînes de production : c’est peu dire si le profil de Bandalux a tous les traits d’une success story revigorante. L’histoire d’une entreprise qui s’est spécialisée dès sa création en 1986 dans la commercialisation et le design de stores intérieurs et extérieurs grâce à la volonté farouche de quatre frères nés à Portas, un village de Galice d’à peine plus de 2 000 âmes. C’est dès lors dans la région la plus arrosée d’Espagne, au point qu’elle est souvent appelée le Finistère espagnol que naîtra, ironie du sort, l’idée de trouver des solutions pour se protéger du soleil. Il faut dire qu’entre l’implantation en 2002 de l’usine de Moraña et aujourd’hui, la saga familiale incarnée par Emiliano Garcia, PDG de Bandalux, a été jalonnée d’étapes majeures. À commencer par l’ouverture en 1998 d’une première usine à Granollers près de Barcelone et la création de Bandalux France en 2000, suivie un an plus tard par l’ouverture d’une agence commerciale à Nice. Lorsque dans la foulée le site de Moraña est inauguré, Bandalux a un système économique déjà bien rodé et travaille à une intégration verticale des savoir-faire grâce à deux structures industrielles : Vertisol qui conçoit les tissus et Vertilux, implantée à Miami, qui fournit les composants. Des fournisseurs loin d’être des inconnus puisque les deux entités soeurs appartiennent à la famille Garcia.

Emiliano Garcia, PDG de Bandalux

(De g. à dr.) Fabrice Aitelhocine, directeur commercial Bandalux France et Benelux,
et Miguel Comesaña, directeur général de Bandalux

Moraña, le coeur du réacteur

Une affaire de famille pour une entreprise textile verticale qui a fait de l’internationalisation de sa production son cheval de bataille. Car Bandalux aujourd’hui, c’est quatre sites de production dont deux en Espagne, un à Gorizia en Italie depuis 2008 et un dernier à Miami aux États-Unis depuis 2012. Soit une force de frappe de pas moins 30 000 m² de surface de production dans le monde.

Le site industriel de Moraña, inauguré en 2002, est au coeur de la stratégie de
croissance de l’industriel espagnol ; il fonctionne également comme un atelier
artisanal où la main de l’homme est primordiale pour garantir la qualité des produits

Dans ce maillage, l’usine de Moraña est sans nul doute le coeur du réacteur. Avec 12 000 m², dont 8 000 m² dédiés au stockage de quelque 18 000 références, le site emploie 230 salariés. Une usine qui tire la croissance du groupe et sur laquelle se fondent les plus grands espoirs pour l’avenir. Si l’usine de Granollers est davantage spécialisée dans les panneaux plissés, les rideaux et les stores bateaux, Moraña produit pour sa part la quasi-totalité des stores vénitiens, des enrouleurs et Box de la marque Bandalux. Elle dispose ainsi de plusieurs lignes de production bien identifiées : stores vénitiens en aluminium, stores vénitiens en bois, stores bannes, enrouleurs, enrouleurs avec caissons, et moustiquaires. Une fabrication sur mesure de produits préréglés en usine et qui subissent tous en bout de chaîne des tests qualité poussés.

« Nous possédons deux bancs de tests pour d’une part, les stores en bois et d’autre part, les produits en aluminium », explique Maria Dosil Campos, responsable service clients chez Bandalux.

Maria Dosil Campos, responsable service clients chez Bandalux

« Nous testons l’inclinaison et effectuons les réglages en fin de course. Il ne s’agit pas de menuiserie industrielle classique car le store est un produit qui demande l’assemblage de nombreux composants. Notre activité se rapproche ainsi davantage de l’artisanat que de l’industrie. Ces bancs de tests, qui garantissent un confort de travail aux salariés, sont d’abord pensés comme des ateliers de finition ».

Chaque store en aluminium est vérifié, notamment le réglage en
bout de course ; une fois assemblés sur une ligne de production en
amont, ils sont dépliés pour tester leur bon fonctionnement

Un travail artisanal qui se retrouve par exemple dans la conception de stores en bois. Fabriquées à partir de l’abachi, une essence africaine importée, les lames se doivent d’allier légèreté et résistance à l’humidité. En clair, être fines tout en étant compactes et atteindre des longueurs jusqu’à 3 m. Si Bandalux a souhaité comme d’autres industriels mettre la réduction de l’impact carbone au coeur de ses activités industrielles, difficile pour l’heure de remplacer par une essence plus locale un bois qui parcourt des milliers de kilomètres pour être usiné en Espagne. « Le store vénitien en bois demeure un produit haut de gamme qui, actuellement, ne peut difficilement se passer de l’importation d’un matériau réputé pour sa finesse et sa résistance », note Fabrice Aitelhocine, directeur commercial Bandalux France et Benelux. « Trouver un produit alternatif à l’abachi se révèle aujourd’hui quasi impossible. Nous sommes donc sur un compromis matière prix, en attendant de référencer un bois plus local et bénéficiant des mêmes qualités techniques ».

En s’arrimant au nouveau showroom Le Square, Bandalux s’offre une vitrine premium
à Paris avec ses partenaires Reynaers Aluminium et Forster, prêt à relever ses
nombreux challenges en France et l’organisation d’événements -
(ci-dessus) Duo avec toiles Soltis B990 et Polyscreen® 365

Depuis près de 5 ans, Bandalux a développé la gamme ÉCO ; « ces textiles ecofriendly, éco-conçus et écoresponsables répondent à une efficacité énergétique remarquable, donc à une architecture durable », exprime Fabrice Aitelhocine. « Cette gamme est la plus exhaustive du marché avec 5 références textiles — composés pour certains à 100 % de bouteilles PET recyclées ou intégrant des matières naturelles telles que la canne à sucre, la betterave et le maïs — et 29 coloris ». 100 % recyclables, ces textiles sont garantis 5 ans et bénéficient du classement Euroclasse Bs2d0. Cette collection représente aujourd’hui 5 % des ventes globales de Bandalux. En 2021, le groupe a intégré plus d’une tonne de bouteilles PET recyclées dans la conception de ses textiles écoresponsables (chiffre constant depuis 2019 contre 900 kg en 2018 et 700 kg en 2017). « Nous accompagnons également les architectes et les bureaux d’études façade quant à l’établissement des facteurs solaires grâce au moteur de calculs Vitrages Décision. À ce jour, 90 % de nos produits — systèmes complets intégrant les caractéristiques techniques et optiques de nos toiles — sont modélisés BIM. Ce sont des atouts précieux quant à la prescription et au service clients », souligne Fabrice Aitelhocine.

Bandalux possède une unité de sérigraphie de toiles afin de personnaliser des produits en
fonction des clients et des lieux de mise en oeuvre

Des toiles personnalisables

Dans la zone de production des stores toiles, une collection de plus de 1 000 textiles différents sont disponibles. Fournies par Vertisol, la plupart de ces toiles techniques font partie de la gamme Polyscreen®, laquelle représente à l’heure actuelle 90 % des ventes. Un tissu composé de fil polyester à haute ténacité recouvert par un PVC, dont l’avantage est l’absence de COV dans sa composition et qui lui a ouvert les portes du label Greenguard Gold. Dans la catégorie des toiles à valeur environnementale ajoutée, la Sea Planet produite à partir de déchets plastiques provenant des océans ou la Raw Ignis conçue à base de fibre naturelle comme la canne à sucre ou la betterave, tirent leur épingle du jeu. D’autant que leur caractère ignifuge avec classement au feu M1 en font des produits d’occultation qui sont aussi des solutions techniques. Les toiles PVC sont soudées sur la ligne de thermosoudage, laquelle fonctionne en parallèle de l’atelier de toiles cousues pour la mise en place des barres de charge. L’usine de Moraña possède également un atelier de sérigraphie qui permet de donner une touche unique aux tissus en y ajoutant des motifs personnalisés en fonction des lieux où ils sont installés. C’est aussi dans cette zone qu’est travaillé le store bimatière Bandalux qui associe la toile opaque Trend Light et du textile de protection solaire Polyscreen® 403. Mais l’une des sections les plus dynamiques de l’usine est incontestablement celle de la gamme Box, une offre de stores enrouleurs avec caissons qui connaît actuellement une forte croissance. Que ce soit la solution Z-Box pour installation à l’extérieur, Fit-Box avec coulisses latérales, Zi-Box Duo avec double toile blackout ou encore One-Box encastrable invisible au plafond, de face ou en tableau, la large gamme de dimensions disponibles allant de 55 mm à 136 mm explique l’engouement du marché et la production à plein régime. Une croissance qui a convaincu les dirigeants de Bandalux de développer l’outil de production, permettant ainsi d’augmenter de 40 % l’espace de production pour les enrouleurs.

Le site comprend également la pose d’enrouleurs motorisés, tous exclusivement équipés par
des moteurs Somfy

Aux États-Unis, la gamme Box enregistre ainsi des scores prometteurs, notamment dans le secteur résidentiel haut de gamme. Les maisons dites d’architecte ont ainsi trouvé un produit qui convient à une mise en oeuvre sur de grandes dimensions de toiles pouvant atteindre 4,50 m x 4,50 m. Mais si Bandalux produit à la chaîne, elle est aussi dans le sur mesure, avec des produits à la commande qui sortent de l’ordinaire. La Z-Box avec coulisses latérales ZIP est ainsi disponible avec option moustiquaire. Un produit rare, mais à la valeur ajoutée indéniable qui cumule caractère occultant et dispositif de sécurité aux grands vents. « L’usine de Moraña fonctionne selon trois axes bien définis », résume Maria Dosil Campos. « Le premier porte sur l’innovation en continu que nous garantissons grâce à un bureau d’études interne fort de 25 ingénieurs. Le second concerne la qualité et le respect des critères environnementaux avec une fabrication selon des normes européennes et américaines très strictes, afin de favoriser notamment la réduction de notre impact carbone. Le dernier axe concerne le service clients dont la satisfaction doit être optimale afin de distinguer Bandalux en tant que société de référence sur un marché très concurrentiel ». Des axes qui sont sans compter sur l’importance économique vitale de l’usine dans son contexte géographique. À Moraña, Bandalux est de loin le premier employeur d’une ville qui compte près de 4 000 habitants. De sa vitalité future dépend aussi celle de centaines de foyers. Pour Emiliano Garcia, qui a fondé le succès du groupe sur l’entraide et la solidarité familiale, cela n’a pas de prix.

La gamme Box comprend notamment une option avec moustiquaire, un produit relativement rare, dont
Bandalux assure la maîtrise parfaite sur son site de Moraña - Premium Plus avec toile Polyscreen® 473 au Square

Bandalux voit grand

L’industriel espagnol n’a eu de cesse depuis 1986 de vouloir grandir bien au-delà de ses frontières nationales. Aujourd’hui, 35 ans après sa création, cette dynamique reste intacte. Si Bandalux a inauguré en 2021 un showroom à Paris dans les locaux de ses partenaires Reynaers Aluminium et Forster, le fabricant ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Car l’Hexagone est le pays qui connaît la plus forte croissance parmi les représentations commerciales de Bandalux à l’étranger. La maison mère vise ainsi une hausse de 40 % de ses ventes en France dans les trois ans à venir. Une ambition de bon augure, alors que Bandalux avait en 2018 fermé ses bureaux en Ile-de-France, puis ceux historiques de Nice en 2019, pour concentrer son activité en région lyonnaise, précisément à Saint-Priest. C’est donc le grand retour de Bandalux qui renforce ses équipes commerciales avec la nomination prochaine d’un chargé de prescription, mais aussi le renforcement de ses espaces concept gallery qui sont désormais au nombre de neuf lieux et exposent l’ensemble des savoir-faire de la marque. « Nous ne nous cantonnons pas à de simples intentions mais construisons des projets concrets avec, en ligne de mire, la volonté d’ouvrir une usine en France d’ici trois ans », précise Miguel Comesaña, directeur général de Bandalux. « Nous allons renforcer la partie commerciale et les supports techniques, afin de favoriser encore plus la proximité et être à l’écoute du marché. Nous souhaitons clairement être reconnus comme un acteur majeur du store et de l’occultation en France ».

Arion XXL avec toile Ecoplanet Ignis (gamme Éco) — Ce store textile garantit un
enroulement remarquable de la toile sur de grandes surfaces jusqu’à 36 m²

Pour y parvenir, Bandalux a aussi d’autres ambitions, notamment sur le territoire espagnol. L’industriel s’apprête ainsi à inaugurer en mai prochain l’extension de 8 000 m² de son usine en Galice qui lui permettra à terme d’augmenter sa capacité de production de 20 %, en particulier avec des lignes plus automatisées en ce qui concerne la zone emballage/expédition. Parallèlement, Bandalux a également lancé la construction en novembre dernier d’un nouveau siège social de 7 000 m² à Saint-Jacques-de-Compostelle. Un ouvrage à 10 M€ qui sera livré en 2023 et comprendra un vaste showroom. De quoi montrer l’étendue de l’offre d’un fabricant de stores, rideaux et systèmes complets, qui a depuis longtemps choisi d’apparaître en pleine lumière.

Nouvelle gamme de textiles Moves. En stores bateaux et rideaux traditionnels,
la collection Moves se met en scène en version sur mesure : 4 confections distinctes réalisées à la main

Source : verre-menuiserie.com

Laissez votre commentaire