WICONA s’illustre sur une restructuration tertiaire lourde à Lyon
© Pierre le Chaletier Si bâtir, c’est penser la ville de demain, réhabiliter c’est recomposer avec l’histoire. Cet exercice passionnant exige une réflexion liée à la sédimentation et au temps.
Le contexte : une nouvelle identité
Démonstration magistrale à Lyon avec Le 107. Datant des années 1980, cet immeuble de bureaux n’était plus du tout en phase avec l’évolution de son quartier, la Part-Dieu, ni avec les attentes en termes de performances énergétiques, de qualité environnementale, de confort d’usage et de bien-être au travail.
Particulièrement investi sur ces critères, l’Union Notariale Financière (UNOFI) souhaitait relooker, remettre aux normes et inscrire dans l’évolution urbaine ce monolithe aux réminiscences post-modernes. Y parvenir passait par “s’entourer de partenaires de qualité, note Jérôme Schreiber, directeur technique immobilier.
En l’occurrence, le binôme Sogelym Dixence promoteur/Soho Atlas architectes a su donner sa nouvelle identité à l’immeuble.” Vingt-trois mois d’une restructuration lourde (désamiantage, déconstruction-curage, ossature béton et enveloppe entièrement retravaillées) ont abouti à une métamorphose complète sur R+7 et 5 630 m2 de surface utile.
Les enjeux : rythmes, confort et performances
Dialoguer avec la ville, valoriser les espaces et les vues, associer confort thermique et acoustique avec une démarche environnementale vertueuse : autant d’enjeux qui ont mobilisé un travail minutieux de redécoupage des volumes intérieurs et de ciselage de l’enveloppe extérieure. Parmi les dispositifs, les menuiseries aluminium WICONA mises en oeuvre par l’entreprise Entraxe Bois Alu ont toute leur part.
Pour rompre sa linéarité et marquer l’entrée, une faille vitrée de 5,4 m de large s’élève au tiers de l’immeuble, au 107 de la rue Servient, sur près de 21 m jusqu’au double attique vitré créé en toiture en remplacement des deux niveaux anciennement “fermés”, spectaculaire hommage aux serres XIXe du parc de la Tête d’Or.
Les façades sur rues (sud et est) sont rythmées par les hauteurs alternées des ouvrants – eux-mêmes ornés “d’étagères à lumière” faisant double office de brise-soleil et de réflecteur. On retrouve également cinq grandes “fenêtres urbaines” conçues sur plusieurs niveaux, de manière à faire bénéficier chaque plateau d’une généreuse lumière naturelle et des vues sur la ville, notamment vers la première tour du quartier, l’emblématique “Crayon” (1976). Enfin, les arches du RdC ont laissé place à des vitrines jusqu’à H. 3,45 m, qui font un “socle actif” au bâtiment.
© Pierre le Chaletier
Les solutions WICONA : transparences et luminosité
Le système de mur-rideau Mécano 52 trame horizontale a permis de réaliser la faille, le double attique en toiture et la peau extérieure des fenêtres urbaines, sur une trame générale de L. 1,35 m. Sur la faille, deux hauteurs de vitrages alternent pour créer du rythme (1 m et 1,80 m). En toiture, le double attique intègre des ouvrants pompiers et une porte-fenêtre WICLINE 65 toutes les trois trames pour les parois donnant sur les balcons.
La peau intérieure des fenêtres urbaines met en oeuvre des ensembles composés sur base WICLINE 65, constitués d’un ouvrant entre deux fixes chacun de H. 2,30 m. Les fenêtres WICLINE 65 à ouvrant caché équipent les autres ouvertures. Au rez-de-chaussée, les vitrines sont fermées par de grands châssis fixes WICLINE 65 sur allège béton (H. 2,90 m) ou toute hauteur (H. 3,44 m).
Les bénéfices : qualité d’usage & environnementales
“Le bâtiment surpasse en qualité de rendu les perspectives présentées par l’architecte”, sourit le maître d’ouvrage. Une qualité esthétique que confortent les qualités d’usage et environnementales validées par une certification BREEAM Excellent. “Le 107 est un bâtiment dont on est fier en tant que propriétaire-investisseur et où l’on est fier de travailler.”
© Pierre le Chaletier
Patrick Miton, architecte associé Soho Atlas, Lyon (69)
L’un des défis de ce projet consistait à rendre vivante cette façade monolithique. À défaut de pouvoir la déposer, nous l’avons ciselée en lui apportant une qualité vibratile où les menuiseries ont forcément joué un rôle essentiel, via la faille, le double attique vitrés, ou les fenêtres courantes, que nous avons “rhabillées” en découpant un certain nombre d’allèges pour varier les cadrages, alternant hauteurs classiques et toute hauteur, intégrant des “étagères à lumière” qui permettent de bloquer les rayons solaires tout en orientant la lumière naturelle jusqu’au fond des bureaux. S’agissant des fenêtres urbaines, c’est un thème que nous pratiquons sur nos bâtiments depuis dix ans. Elles ont été l’occasion d’un débat. Sur un précédent projet, nous avions opté pour un châssis respirant WICONA avec store intégré. Le maître d’ouvrage a préféré une solution plus classique pour la maintenance. Nous les avons donc traitées comme des double-fenêtres avec, côté peau extérieure, un simple vitrage à contrôle solaire sur mur-rideau, puis une lame d’air, puis, côté face intérieure, un châssis toute hauteur double vitrage avec un ouvrant intégré, entre les deux nous avons positionné un BSO.