Installux mène l'enquête
A notre demande, Installux a sondé l’avis de ses clients sur leurs chantiers BBC. Ils pointent un manque de coordination entre corps d’état.
L’ex label « BBC » vu par 3 pros
Sur le terrain, en l’absence de règles précises décrites par feu le label BBC, hormis les performances des produits (Uw, Sg, Tl, etc.) et des accessoires, les pros font de leur mieux pour livrer des chantiers performants.
Pour rappel, dans le neuf, la RT 2012 a imposé à tous les bâtiments d’habitation des objectifs de résultats avec une consommation d’énergie primaire de 50 kWhepEP/(m².an), proche du niveau BBC (Bâtiment Basse Consommation), qui l’a précédé. Alors que l’expression "BBC" n’est plus guère employée aujourd’hui, elle évoque, y compris en rénovation, une demande du marché en matière d’isolation du bâti.
Car si le BBC a bel et bien disparu avec la RT 2012, la culture du bâtiment à basse consommation, voire à énergie positive, s’est imposée. D’ailleurs, la RT 2020 promet des bâtiments Bepos (à énergie positive).
Plus de concertation pour de meilleures performances
Sur le terrain, les axes de perfectibilités sont réels. Et ils semblent concerner d’abord la coordination des différents corps d’état. D’autant que le test d’infiltrométrie, qui selon David Malbranche, gérant de Devaux Fillard, menuiserie métallique, à Voglans (73) « démarque les pros en mettant en valeur la qualité produit et celle de l’entreprise qui les pose », met en exergue les effets du travail des uns sur celui des autres.
Philippe Picart, gérant de 2APIC, fabriquant installateur de menuiseries à Beaucroissant (38) et président de la section métallerie à la FFB Isère, appelle à davantage de corrélation entre les acteurs (menuisiers, architectes, maîtres d’oeuvre et maîtres d’ouvrage). Hervé Rocuet, gérant de TMI (Techniques Modernes d’Isolation) à Cran Gevrier (74) estime pour sa part, que « la question de l’étanchéité à l’eau de la coque extérieure reste en suspens, la réalisation de la couvertine et de la bavette étant confiée aux bardeurs ou façadiers dont ce n’est pas le métier ».
Avec les risques de désordres induits. David Malbranche dénonce également le manque de concertation entre les différents acteurs et les fuites d’air liées aux interventions des uns et des autres (plombiers, électriciens), et notamment au sujet des trous divers percés et non rebouchés. Hervé Rocuet note enfin que l’offre « des produits proposés par les gammistes devrait davantage tenir compte des types de pose, avec l’isolation par extérieur et l’isolation par l’intérieur ». Autre casse-tête sur les chantiers : « le manque de main d’oeuvre qualifiée pour ces types de pose », ajoutet-il. Un débat qui dépasse le cadre du BBC…
V.M.