Profils Systèmes équipe la maison des arts martiaux d'Aix-en-Provence

Une maison des arts de combat et de l'escrime, aux lignes épurées et ultra-modernes, au coeur de la Provence.
Maison signée Christophe Gulizzi, architecte talentueux... et qui raconte à sa façon les principes présidant à son projet.
" Le site - le complexe sportif du Val de l'Arc - est une périphérie d'Aix-en- Provence un peu improbable, avec des logements collectifs de type néo-provençal et quelques équipements publics, comme un collège et une poste. Le projet s'immisce dans cet espace résiduel, caché derrière ces bâtiments. Il fallait donc un bâtiment repérable, avec une écriture et une identité visuelle fortes. " Forte, l'identité visuelle du bâtiment l'est assurément !
L'édifice évoque une Améthyste, " symbole de la clarté de l'esprit, de la sagesse et de l'humilité ", explique Christophe Gulizzi à "Signature". " C'est la pierre de la spiritualité. J'ai voulu une architecture de plaisir, porteuse de sens. La façade est un écrin, tel un masque de Kendo, et agit comme un filtre vers l'intériorité, un processus initiatique, un cheminement vers l'espace consacré ". Le bâtiment considère l'art du combat dans sa dimension sensible et symbolique. Dehors, " son caractère sobre est apaisant ". Dedans, " la lumière naturelle est mise en scène et inonde le bâtiment depuis le jardin intérieur. "
SAM Alu, basée à Istres, a fourni et posé les menuiseries aluminium de Profils Systèmes. Jeu permanent de reflets et de dialogues entre l'âme du concepteur, le jaillissement des matériaux et l'extrême rigueur des arts martiaux. Conçu en béton brut et paré de brise-soleils, l'équipement se veut " une performance technique au service de l'esthétique ", ajoute Christophe Gulizzi, qui livre par ailleurs l'Arena d'Aix en janvier 2017
Le programme comprend un dojo (judo et taekwondo), des salles d'escrime et de musculation et un espace pluriactivité (gymnastique et salle de réunion). Deux unités sont distinctes : d'un côté, l'accueil avec les parties communes (bureaux, loges, espace musculation et sanitaires), de l'autre, les parcelles consacrées (dojo au rez-de-chaussée, salle d'escrime à l'étage).
Ces deux bâtiments sont reliés par un jardin intérieur, franchi dans une passerelle vitrée. Les gammes de Profils Systèmes - l'ensemble des menuiseries de l'équipement - se distinguent... par leur discrétion ! " Un travail a été mené sur la disparition de l'aluminium, explique Christophe Gulizzi. Je suis adepte des ouvrages en béton et verre, ou en acier et verre. Des profils spécifiques et sur-mesure ont été fabriqués, pour que les encastrements, les retournements et les alignements soient parfaits. "
L'architecte apprécie chez Profils Systèmes " l'écoute, la mise à disposition du savoir-faire par rapport au projet. Je n'ai pas affaire à une vente sur catalogue. " Un an après son ouverture au public, comment vit le bâtiment ?
" C'est un vrai succès, la maison des arts de combat génère des nouveaux adhérents !, se félicite Christophe Gulizzi. Il y a une belle tenue des matériaux, et un grand respect du projet par les utilisateurs. " Le dojo compte quatre clubs utilisateurs.
D'un point de vue technique, le bâtiment prend place dans la plus forte zone sismique en France métropolitaine. Aussi, le monolithisme constructif " permet d'optimiser le comportement parasismique du bâtiment, en même temps qu'il fournit une réponse efficace aux objectifs de plans libres et de grande portée pour les activités sportives ", précise Romain Ricciotti, ingénieur du BET Lamoureux & Ricciotti.
Les planchers sportifs sont ainsi structurés par des grandes poutres en béton et précontraintes par fils adhérents, permettant de dégager un plan libre de 15 mètres de portée et de 36 mètres de longueur au niveau du dojo.
En toiture, des poutres reconstituées soudées de charpente métallique franchissent sans porteurs intermédiaires toute la salle d'armes, créant un vaste plan libre de 25 mètres par 36 mètres !
" Les structures restent apparentes, souligne Christophe Gulizzi. Elles allient puissance intérieure et élégance de finition, faisant écho à l'exigence de la pratique des arts martiaux. "
Exemples de cette élévation des exigences architecturales, reflétant celles qu'abrite le bâtiment : 164 brise-soleils extérieurs en béton C25/30 (1 tonne pièce !), ou encore de grandes voiles en béton coffré en place toute hauteur sur 8 mètres.
Le bâtiment est construit avec de grands plateaux sans joint de dilatation, malgré les grandes dimensions en plan, ce qui tranche avec la pratique habituelle dans cette région du Sud de la France, connue pour ses fortes variations de température et d'hygrométrie, précise Romain Ricciotti. " Le calcul aux éléments finis de l'ouvrage a ainsi intégré une approche fine de prise en compte de l'interaction sols-fondations et du comportement thermique de l'ouvrage ", conclut-il..
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