VMA 313

MAI - JUIN 2024 | V&MA 313 | www.verre-menuiserie.com 96 Marché | Enquête profine s’organise depuis plusieurs années et travaille avec 14 partenaires. L’objectif étant de parvenir à harmoniser les process : « Les fenêtres PVC collectées sont prébroyées aux quatre coins de l’Europe, les déchets étant orientés vers des centres capables de trier le métal, la couleur… avant d’être acheminés vers le centre de recyclage du Groupe à Pirmasens », détaille Claude Lickel, directeur commercial et marketing de profine. Car pour lui, « un autre gros défidu recyclage vient du transport et de la logistique ». Le nouvel outil, basé à Pirmasens en Allemagne, a ouvert ses portes aumois de janvier avant d’être inauguré le 1 er mars. « profine développe une approche européenne en centralisant ses ressources afin d’optimiser la logistique », argumente-il. Ce centre affiche une capacité de production de 15 000 tonnes par an. Les matériaux PVC issus de menuiseries en fin de vie sont achetés auprès de sociétés externes qui procèdent à un prébroyage et un tri grossier. Ils sont ensuite soumis à un processus de nettoyage et de filtrage en plusieurs étapes, afin d'obtenir des granulés de haute qualité, qui seront réemployés dans les profilés de fenêtres avec de la matière vierge. « Ce PVC recyclé sous forme de granulé assez homogène sert à produire lamatière injectée à l’intérieur des produits, alors que lamatière vierge blanche est employée à l’extérieur », souligne Claude Lickel. Cette nouvelle installation permettra à l'avenir de recourir demanière plus flexible auxmatériaux recyclés et de contrôler plus précisément la qualité des matières premières recyclées. « Aujourd’hui, notre production ingère 13 %dematière recyclée, l’objectif étant d’atteindre les 25 % fin 2025 », avance-t-il. Disponibilitédelamatière&écocircularité LefabricantfrançaisIsostadepanneauxsandwich, façades et de soubassements de menuiserie, s’est doté de sa propre ligne de démantèlement de panneaux sandwich, Repan. « En2023,nousavons récupéré 200 tonnes dematière, issue des chutes de production provenant de nos sites et de chez nos clients industriels, unpeumoins qu’attendu », consent ChristopheMolliex, directeur RSE chez Isosta. Les panneaux enfin de vie ne seraient, pour l’instant, ni identifiés, ni en état d’être recyclés. Isosta projette de créer un Repan 2 avec une capacité de production plus élevée. « L’entreprise a acheté une friche industrielle à Sens avec un bâtiment de 5 000 m² lui permettant d’accueillir les installations nécessaires à la séparation desmatières et de passer à la vitesse supérieure », commente Christophe Molliex. Pour tenir leurs objectifs, les industriels doivent dénicher de la matière. « Les chutes de production de nos clients ne représentent qu’environ 1,5 tonnes de matière par an, et la collecte se heurte au cycle de vie de la fenêtre, et au manque de fenêtres PVC à démonter », remarque Claude Lickel. profine mise sur la répartition de l’utilisation de la matière recyclée. 1. Quelle est votre stratégie en matière environnementale ? Notre stratégie est écrite depuis une quinzaine d’années, et nous la questionnons régulièrement. Elle consiste à apporter à différents profils de clien- tèle des solutions écoperformantes permettant de construire et de rénover un habitat sain, économe en énergie.Elle repose sur l’utilisation optimale des ressources (matières premières, énergie, eau). Il s’agit de produire mieux, plutôt que plus. Depuis trois ans, nous établissons notre Déclaration de Performances Extra-Financière (DPEF) et nous la renforçons en vue de la CSRD (NDLR - Corporate Sustainability Reporting Directive, la directive européenne visant à harmoniser le reporting extra-financier) avec plus d’indicateurs communs à toutes les sociétés, et le renforcement de la frugalité dans son acception la plus large. Nous menons des projets transverses, par exemple une production d’électricité plus verte à horizon 2030 pour laquelle nous déployons des installations photovoltaïques, ainsi qu’une réduction de nos consommations électriques. 2. Quelle place occupe l’écoconception dans votre Groupe ? Cette dimension entre dans le pilotage des projets du Groupe, via nos cinq activités, dans les solutions constructives en terre cuite, dans la fermeture de l’habitat, dans nos spécialités bétons, les écosolutions de parquets de Panaget et la valorisation énergétique. Nous avons constitué une équipe, en charge de cette dernière activité, autour du directeur énergie et environnement, certaines compétences du service R&D, un ingénieur thermique. Mon objectif étant de faire de la CSRD un outil de pilotage de l’amélioration continue et de la frugalité. 3. Et concrètement, quelles sont les avancées dans les activités fermeture et menuiserie ? Nous concevons des solutions bioclimatiques (screen, pergola) et intégrons des matières recyclées (matières plastiques, aluminium). Par exemple, la production de SPPF utilise environ 60%dematières issues de la filière recyclage. D’ailleurs nous travaillons, pour SPPF et Groupe Maine, en circuit fermé, en broyant la matière issue des déchets de production. Le PVC est en avance. Les équipes ont été formées à l’écoconception. L’offre évolue, le bloc-baie Chrono One de Soprofen contient une partie de matière regénérée par exemple. SPPF développe actuellement un bloc-baie (Green Bloc) avec une dimension ecofriendly. Nous avons conçu un appui de fenêtre issu d’un partenariat entre l’activité fermeture et l’activité terre cuite de notre groupe, afin de faciliter la mise en œuvre et d’améliorer la fixation des menuiseries à un point souvent source de déperdition thermique. Cette gamme d’appui de fenêtre allégé Thébault, Lisa, est préfabriquée et offre une qualité de finition lisse. Roland Besnard , président du Groupe Bouyer Leroux ©Bouyer Leroux 3 questions à

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