VMA 313
MAI - JUIN 2024 | V&MA 313 | www.verre-menuiserie.com 54 Technique | Équipement Gilles Le Bagousse y voit aussi un fort intérêt pour diminuer les stocks inutiles : « Avec l’auto- matisation, la traçabilité de la pièce est demandée et évite de lancer une production de fenêtre par exemple, tant que tous les éléments constitutifs ne sont pas là, optimisant ainsi le temps et de la place ». Une organisation différente « Point central de l’arrivée des nouvelles technologies dans les ateliers, ceux-ci appellent une organisation différente », note Gilles Le Bagousse ; « les machines fonctionnent en communiquant entre elles pour pouvoir s’alimenter de façon automa- tique ». Il est donc souhaitable d’installer les éléments constitutifs des lignes de production en série, sur une ligne continue pour optimiser le temps passé. « Nouvelle organisation, mais aussi nouveaux métiers en perspective », ajoute Gilles Le Bagousse : « il y a véritablement une émergence de nouveaux métiers, les techniciens aujourd’hui n’ont plus le même profil qu’il y a dix ans ». Auparavant les profils recherchés étaient très souvent des profils d’électriciens, de mécaniciens, aujourd’hui le premier critère est de posséder un bon niveau en informatique, notamment pour être capable de mettre en place de lamaintenance connectée. « Les entre- prises demenuiserie ont lamême démarche », note Gilles Le Bagousse : « nos clients ne recherchent plus forcément desmenuisiers, mais des personnes capables de mettre des méthodes en place ». Permettant ainsi de détourner un problème majeur dans l’univers de la menuiserie et du bâtiment en général : le recrutement, en attirant des profils différents. « Le numérique facilite aussi la formationdes opérateurs. Face à une population plus jeune, qui est déjà fan des écrans, on fait tout de suite mouche quand on parle d’informations dans les ateliers gérées avec des écrans. C’est plus facile de les intéresser et donc de les former », souligne Roland Peyran. Bon pour l’environnement Sujets sensibles et d’actualité dans toute la filière bâtiment, l’environnement et le développement durable voient un allié de circonstance dans les nouvelles technologies. Frédéric Martin le confirme : « il y a des aspects liés à l’environnement qui sont très intéressants dans l’utilisation des nouvelles technologies. Ainsi, elles permettent une meilleure sobriété énergétique en utilisant par exemple des moteurs moins gourmands ». Du côté de l’utilisation de la matière également les avantages sont évidents, grâce à des machines permettant d’optimiser l’utilisationdesmatériaux en travaillant par lots de clients, et non client par client, pour ainsi limiter les chutes de production. BenjaminDebliqui constate d’ailleurs être de plus en plus sollicité sur les niveaux de consommation des machines : « C’est une tendance forte à laquelle répondent bien les nouvelles technologies. L’intelligence des systèmes va permettre demieux gérer la consommation des machines en fournissant la bonne puissance au bon moment. De manière générale, l’innovation que l’on créée avec les nouvelles technologies favorise les initiatives et pratiques plus durables ». Du côté de lamaintenance et notamment de la maintenance prédictive, les avancées aussi sont spectaculaires. En anticipant les pannes grâce aux systèmes informatiques mis en place, cela favorise l’allongement de la durée de vie du matériel avec un vrai impact environnemental. Les outils existent, la volonté de les utiliser s’intensifie peuàpeuet levirage est certainement à prendre maintenant pour s’engager dans un tel processus d’industrie 4.0. Et permet de répondre à des attentes de fiabilité de la production grâce à des interfaces toujours plus interactives, avec des consignes de sécurité et de qualité plus claires, pour davantage guider les opérateurs dans leurs tâches. F.G. ©K.LINE En automatisant les lignes de production avec des robots, les industriels évitent aux opérateurs d’effectuer des tâches répétitives, sans valeur ajoutée - K . LINE 1. De quelle manière les nou- velles technologies sont utilisées dans les ateliers de menuiserie ? Les fabricants de menuiserie sont de plus en plus demandeurs de zéro papier dans l’atelier. Ils veulent des solutions pour digitaliser les fiches de fabrication pour leurs opérateurs. Le recours au papier est une perte de temps, de productivité et c’est source d’erreurs. Aujourd’hui, toutes ces informations indispensables à la fabrication peuvent s’afficher directement dans les écrans disposés dans l’atelier. La 3D devient aussi de plus en plus présente et importante pour les ateliers de menuiserie. Peut-êtremême encore plus pour les entreprises de fabrication de plus petite taille, où les tâches sont moins automatisées, et chez qui on retrouve des menuisiers dans les ateliers. La 3D va permettre de vérifier la position des usinages, les profilés, les plans de coupe… 2. Quels sont les enjeux aujourd'hui autour de l'utilisation des nouvelles technologies en atelier ? La productivité, le gain de temps, la fiabilité, la simplicité : des enjeux quotidiens des fabricants de menuiserie. Il y a aussi la mobilité qui est apportée par la digitalisation. En fonction du poste, nous sommes capables d’apporter la solution matérielle et logicielle adaptée. Si l’opérateur a besoin d’un écran en vertical, c’est possible. S’il a besoin d’avoir ses informations sur un Smartphone, c’est possible aussi. Clairement, il n’y a plus de limite à la mobilité aujourd’hui ! 3. À quoi peut-on s'attendre dans les prochaines années comme évolution ? L’IA peut avoir un rôle à jouer dans les ateliers, notamment dans le choix des informations qui s’affichent sur les écrans. On pourrait imaginer n’avoir qu’à décrire le besoin de l’opérateur pour que l’IA définisse elle-même les informations à afficher. Pour les nouveaux opérateurs par exemple, l’IA pourrait s’adapter à leur expérience et leur parcours pour afficher les informations répondant directement à leur besoin. Roland Peyran , directeur commercial Isia Groupe Elcia 3 questions à
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