VMA 311
FÉVRIER 2024 | V&MA 311 | www.verre-menuiserie.com 56 Technique | Équipement Centres d’usinage pour le verre : gagner en productivité pour éviter de voler en éclats Après plusieurs années d’euphorie, le marché du bâtiment entre en crise. Mais de nouveaux outils de production peuvent apporter qualité et flexibilité aux miroitiers et les aider à mieux gagner leur vie. Découvertes… Q uelle est la conjoncture actuelle sur les machines-outils qui équipent le monde verrier ? Ingénieur Technico-commercial Business Unit Glass &Metal chez CMSFrance, Alexandre Limousin perçoit 2023 comme un bon cru : « nous avons observé que nos clients n’ont pas manqué de travail et qu’ils se sont modernisés. Nous avons connu un élan véritable, en continuité de l’année précédente ».Mais 2024 s’annonce plus incertain. « Enraisonde laforte inflationrécente et de lahausse des taux d’intérêt, la demande a considérablement diminué, tant dans la construction de maisons individuelles que celle des bâtiments à usages com- merciaux. En conséquence, l’économie du secteur de la construction s’est sensiblement affaiblie. Seule l’activité de rénovation thermique s’est montrée récemmentunpeuplusferme », témoigneGottfried Brunbauer, Chief Executive Officier (CEO) du groupe autrichien Lisec, dont les produits sont vendus en France par GlassForce. « La visibilité sur les carnets de commandes semble un peu moins longue qu’auparavant : de l’ordre d’unmois chez les petits etmoyensmiroitiers. De ce fait, les projets d’investissement ont un peu reculés. Unpetit roundd’observation seproduit… », constate Alexandre Limousin. Pour sa part, GottfriedBrunbauer remarque : « les transformateurs dans le domaine du verre sont plus prudents dans leurs décisions d’investissement ou ont même reporté les projets prévus. De ce fait, l’activité et donc les commandes pour lesfabricantsdemachinesetd’installationspour la transformation du verre ont également baissé ». Cependant, les plus gros faiseurs qui s’attaquent traditionnellementàdeschantiersplusimportants ont davantage de visibilité sur leur carnet de commandes. Et ils cherchent actuellement des relais de croissance en s’intéressant auxmarchés deniches,auluxe…occupésparlespetitsmiroitiers, face auxquels ils disposent de moyens de production très amortis et dematières premières unpeumoins chères, et plus compétitifs, prennent ainsi des parts demarché. « Il est possible que nous assistions à une restrictiondunombre d’acteurs sur le marché », pronostique Alexandre Limousin. Sur le plan européen, l’activité vitrage pour les bâtimentsadéjàatteintunniveauélevé,notamment enraisondesexigencesréglementaires.« Undouble vitrage isolant avec des revêtements de protection thermique est désormais standard partout. Dans certains pays d’Europe centrale, c’est même le triple vitrage isolant. En raisondes efforts intensesvisant à réduire lesémissionsdeCO 2 etdonc laconsommation d’énergie, nous escomptons une augmentation de la proportion de triple vitrage isolant. De plus, les nouvelles technologies comme le verre sous vide deviendrontdeplusenplusdemandées danscertains domaines.Dans lemêmetemps,deseffortscroissants seront déployés pour réduire les émissions de CO 2 provenant de la production de verre elle-même. À cet égard, l’Europe deviendra encoreplus unmarché porteur pour le verre isolant de haute qualité. Par ailleurs, de nouvelles technologies seront de plus en plus utilisées pour réduire considérablement la consommationd’énergie dans laproductiondeverre et les pertes d’énergie dues aux surfaces vitrées des bâtiments », prédit Gottfried Brunbauer. Plusieurs grandsdéfis à relever Aujourd’hui, les verriers doivent relever de véri- tables défis qui englobent le respect des normes de sécurité, les économies d’énergie et la rotation de la main-d’œuvre. Ils veillent également à la qualité constante et à la rentabilité de leur production, y compris lorsqu’il s’agit de faibles lots. « La technologie moderne les aide à répondre à toutes ces sollicitations quotidiennes. Et c’est la raison pour laquelle Denver investit depuis des années dans l’innovation technologique : il s’agit d’offrir auverriermoderne les outils les plus adaptés pour qu’il puisse être compétitif sur lemarché du futur », souligne PaoloDucci, gérant deDumatek et agent de Denver France. Typiquement, un miroitier qui a toujours fait du débit très simple va certainement subir le ralentissement du monde de la construction. « Mais s’il s’équipe d’une machine réalisant les arrêtes abattues –ce qui lui permet de limiter les rebuts etmême d’augmenter en qualité de fabrication – il peut sortir sonépingledujeu », soutient Alexandre Limousin. Dans cette optique, Denver a développé toute une gamme demachines à commandes numériques, horizontales et verticales, qui répondent à la plupart des process requis par l’industrie du verre. « De ladécoupe aumeulage des bords, duperçage au fraisage et enfin au polissage, nous proposons des solutions, tant pour le verre droit que pour le verre entièrement formé », précise Paolo Ducci. Ces dernières années, lesmachines de façonnage vertical ont connu un véritable essor car elles facilitent la mise en œuvre et la manutention des verres, rendues beaucoup plus simple. « Nous avonstoujoursdesmachineshauteperformancesur ce type de centres à commandes numériques (CN), mais nous développons aussi des machines plus "light" et un peumoins productives pour l’entrée de gamme. Cela permet, à moindre budget, d’accéder quandmême à cette technologie et ouvre des possi- bilités de façonnage auxmiroitiers qui n’étaient pas encoreéquipés », rend compteAlexandreLimousin. © Lisec
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