VMA 309
Uneprouessetechnique Trois portiques de 38 m de haut portent ainsi deux blocs de 4 étages dédiés à accueillir les 96 chambres des étudiants. Les planchers béton d’à peine 8 cm d’épaisseur sont portés par les poutres métalliques avec les efforts ramenés en tête de portique. Un vide entre les deux blocs est comblé par un vaste appar- tement doté d’une ample terrasse pensée à l'époque pour loger le directeur de cette Maison de l’Iran. Deux volumes en rez-de- chaussée forment l’accueil et les salles communes, tandis qu’enfin, un escalier mécanique formant une double spirale inversée est accolé à la façade côté ouest. Un escalier essentiel puisque pour optimiser l’espace intérieur, il est avec les ascenseurs, le seul moyen d’accéder aux 9 étages de cet ouvrage. En fondation, des puits de 22 m passent au travers de trois couches de calcaire. « À l’époque de sa construction, le coût du bâtiment était proportionnel à la reprise et au cheminementdes efforts » , tient à rappeler Jean-Franz Katzwedel, ingénieur du bureau d’études structures et façades Nemo K en charge des calculs en phase conception. « Ce projet de restructuration sur un bâtiment emblématique qui possède une longue histoire, revêt denombreuses contraintes, notamment acoustiques, en raison de la pré- sence proche du périphérique, mais aussi des contraintes enmatière de protection incendie. À cela, il convient d’ajouter celles liées à son classement ABF qui nous obligeait à respecter le design originel tout en recréant un visuel particulier en façade » . C’ est un incontournable signal urbain pour tous les auto- mobilistes qui empruntent le boulevard périphérique au sud de la capitale. Mais pas seulement, tant l’ouvrage est une icône de l’architecturemodernedu20 e siècle ; construit en 1969 par l’architecte Claude Parent, il reste encore aujourd’hui le plus bel exemple en France d’édifice suspendu à une macro- structure, un souhait technique mettant en œuvre un concept de façades aluminium anodisées et de masse vues organisées autour d’un squelette métallique. Collé à l’artère routière majeure de la région pari- sienne, le pavillon de la Fondation Avicenne est d’autant plus visible depuis mars 2021 et le début du chantier de rénovation lourde, emmaillotéqu’ilestd’unimposantéchafaudage de400tsurlatotalitédesesfaçades.Ilfautdire que l’ancienneMaison de l’Iran cédée en 1972 par l’État iranien au profit de la Cité Inter- nationale Universitaire de Paris qui la renomme Fondation Avicenne, a subi depuis sa construction les affres du temps. Laissée à l’abandon depuis 2007 et quasi promise à une démolitionévoquée demanièrenon offi- cielle, son classement à l’inventaire supplé- mentaire des Monuments Historiques en aura fort heureusement décidé autrement. Une interventionlourdeenfaçades De la bien belle ouvrage qu’il convenait de remettreàflot,carfaitavectoutcequel’époque admettait et a banni depuis, notamment l’amiante et le plomb. Le budget relativement conséquent de 17M€ HT dégagé par la Régie ImmobilièredelaVilledeParis(RIVP)etlaVille de Paris, maîtres d’ouvrage de l’opération, n’aurait pu être trouvé sans le soutien du Plan de relance et celui de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC). Laissé à l’abandon depuis plus de 15 ans, le pavillon de Claude Parent aura finalement trouvé les fonds nécessairesalorsmêmequeleconcours de sa restructuration avait été lancé dès 2004 avant d’êtrerepris en2017. Le projet confié à l’agence d’architectes Béguin & Macchini SCP a ainsi cherché dès le départ à trouver des procédés admissibles et des Avis Techniques facilement exploitables. « Nous avons déve- loppé des extensions de formes et de coques en partant principalement des PV acoustiques mais aussi en s’inscrivant dans le planClimat de laVille de Paris qui exige des performances thermiques en dessous de 50 kW/m² /an de consommation énergétique » , poursuit Jean-Franz Katzwedel. «Lescinqpremièrestramesatteignentuneperfor- mance de -43DB, tandis que les façades moins exposées aubruit dupériphérique -35DB. Lapose d’un sonomètre au niveau 7 du bâtiment nous a permis de mesurer un niveau sonore de 72 DB » . Lemaître d'œuvre, ainsi que leBE NemoK, ont travaillé main dans la main avec Wicona. La façade vitréemet ainsi enœuvre des ensembles menuisés développés sur la base de la Wicline 65 Evo (L 2 600 mm x H 2 500 mm) OCTOBRE - NOVEMBRE 2023 l V&MA 309 l www.verre-menuiserie.com 24 Actualités l Architecture La Fondation Avicenne renoue avec son glorieux passé Fermé au public depuis 2007, le pavillon de la Fondation Avicenne situé dans l’enceinte de la Cité Internationale Universitaire de Paris fait l’objet de travaux de restructuration de grande ampleur. L’ouvrage de l’architecte Claude Parent inscrit depuis 2008 au titre des monuments historiques a été entièrement désossé pour lui redonner son lustre d’antan. Sa façade vitréemunie deloggiasaétérepenséeavecdeschâssisexclusifs conçus par le gammiste aluminiumWicona. Situé en bordure du périphérique parisien, l’ouvrage de Claude Parent est emblématique des réalisations métalliques des années 70 FondAvicenneClaudeParent /Béguin©OlivierWogenscky
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