VMA 299
Pierre-André de Chalendar l’assure : « les solutions tech- niques vont aider à plus de modularité » . Avec la pandémie, les préfé- rences des ménages ont changé. « Nous assistons à un basculement : les ménages installés dans des apparte- ments avec deux chambres considèrent aujourd’hui la maison individuelle comme le logement idéal, et désirent quit- ter le centre des grandes villes, c’est vrai en France, en UK, en Australie » , affirme Soo-Jin Kim. Pour répondre à ces nou- velles attentes, Christine Leconte propose des solutions inédites : « 70 % des maisons individuelles sont sous-peu- plées et ne comptent qu’un seul occupant, elles ne correspondent parfois plus à certains besoins » . Pourquoi ne pas fluidifier les parcours résidentiels ? « Les Français demandent à béné- ficier d’un espace extérieur, proposons-leur des étages avec balcon et des rez-de-chaussée avec jardin ou des logements dans des immeubles dotés de jardin collectif » . Pour l’archi- tecte, « il est temps de remettre l’habitant au cœur du sujet » . Quelles seront les consé- quences de la crise sanitaire actuelle ? Les Français télé- travaillent en partie, les bureaux sont moins occupés, etc. « Le télétravail sonne comme une déflagration car il change la donne, le taux de vacance des immeubles de bureaux augmente dans cer- taines zones » , admet Jean- Claude Bassien. Seront-ils pour autant transformés en logement ? « Les contraintes réglementaires diffèrent entre les deux destinations, même si la loi Elan (2018) facilite un peu les mutations, l’exercice semble complexe » , reconnaît-il. D’autant que les intérêts divergent, les élus souhaitant la présence d’entreprises dans leur commune. Une chose est sûre, « le télétravail a fait pren- dre conscience de la question centrale de la mobilité, beau- coup de sujets y sont liés », remarque Pierre-André de Chalendar. Pour autant, poursuit-il, « les entreprises cherchent à faire revenir leurs salariés au bureau, les réflexions sur leur rénovation sont menées, avec le souci d’apporter du bien-être et de la convivialité » . Très heureux de la tour Saint-Gobain, La ville de demain doit-t-elle privilégier la proximité et rapprocher les logements, emplois, équipements (école, hôpital, etc.) ou au contraire s’étaler, comme l’encourage le modèle américain ? « La situation actuelle est para- doxale, les centres villes inabor- dables poussent les habitants à s’en éloigner alors que se déve- loppe le concept de la ville du quart d’heure, où tout est acces- sible, car les gens n’ont plus envie de passer du temps dans les transports » , observe Soo-Jin Kim. Ce qui fait dire à Pierre-André de Chalendar, que demain « il y aura plusieurs centres dans une ville car une ville doit être complète, les villes nouvelles reliées par le RER ne fonctionnent pas » . Au final, « habiter demain » para î t dé j à d ’ ac tua l i t é , quelques initiatives intéres- santes percent ici ou là : lieux partagés, zones multifonc- tionnelles, inclusives, bâti- ments durables, etc. Programme de recherche sur l’empreinte biodiversité des projets immobiliers 16 entreprises s’unissent pour transformer les pratiques vers un modèle plus respec- tueux du vivant et lancent le programme de recherche appliquée et d’actions col- lectives BIG (Biodiversity Impulsion Group) : Aire Nouvelle, Altarea Cogedim, Amundi, BNP Paribas Real Estate, Bouygues Immobilier, Covea Immobilier, Crédit Agricole Immobilier, Gecina, Groupama Immobilier, Korian, Linkcity, LVMH, Nexity, Perial Asset Management, Groupe RATP, Schneider Electric. Crée à l’initiative de la fon- cière Gecina dont la raison d’être est de « faire partager des expériences humaines au cœur de nos lieux de vie durables » , et coordonné par l’Observatoire de l’Immobilier Durable (OID), BIG se dévelop- pera autour de trois axes pour construire un référen- tiel commun sur l’enjeu de biodiversité avec : 1. L’élaboration d’outils de mesure des "bénéfices" de la biodiversité à l’échelle d’un projet immobilier (mesure de l’impact car- bone, santé ou encore fraî- cheur en ville). 2. Le développement d’une plateforme de cartographie 28 JANVIER - FÉVRIER 2022 / V&MA 299 / www.verre-menuiserie.com ©BIG Plénière au congrès Fnaim & salon des professionnels de l’immobilier Aux côtés de l’animateur du congrès (au centre) : (de g. à dr.) Jean-Claude Bassien, directeur général Nexity Groupe ; Soo-Jin Kim, chef de l’unité des politiques et études urbaines à l'OCDE et (de dr. à g.) Pierre-André de Chalendar, président de Saint-Gobain et Christine Leconte, présidente du Conseil national de l’ordre des architectes Signature du manifeste BIG. Les signataires prennent la pose © Fnaim
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy Mjc5MjEx