VMA 296
France, expose en revanche, un avis opposé : « dans les faits, je ne pense pas que l’’ITE en tant que telle accélère le mouve- ment de l’industrialisation de la menuiserie en France. Ce mou- vement est déjà lancé. Quelque part, l’ITE contraint un peu les industriels parce qu’elle implique des châssis moins faciles à transporter : ils prennent plus de place et sont moins facile- ment conditionnables sur palet- tes. Il est vrai que l’ITE permet de standardiser un certain nombre d’éléments dans lamise en œuvre. Mais ce n’est pas la solution la plus économique L’ITE va-t-elle s’industrialiser avec la préfabrication ? Question : la fabrication sur mesure en atelier d’une ITE puis sa pose rapide sur le chantier deviendront-elles bientôt les standards pour ce type d’isolation ? Autrement dit, l’industrie va-t-elle l’emporter sur l’artisanat pour le déploiement de l’ITE ? R e s p o n s a b l e R & D d e Louineau, Guillaume Dufaix pense que oui : « dès que l’on travaille sur des immeubles en ville, nous nous heurtons au problème de la main d’œuvre qualifiée. Ce qui nous amène à un souci de certification de la qualité de l’ouvrage, sans omettre lamaîtrise du temps et des aléas. De surcroît, intervenir dans les villes est assez contraignant : il n’y a pas de zone de stockage. Ce qui nous amène à réduire le temps du chantier. Pour y parvenir, la solution est de faire intervenir un maximum d’éléments préfabriqués. Les éléments isolants ne sont pas d’un poids très important mais ils peuvent être volumineux. Chaque chantier ayant ses spécificités, il y aura plusieurs solutions pour en résoudre la complexité. Certains chantiers peuvent durer plusieurs années et être découpés en tranches. D’autres cas induisent une construction très rapide de l’ouvrage. La contrainte de temps de l’intervention est très forte. En revanche, en amont, nous avons du temps pour la préparer. La construction hors site est alors intéressante. Nous avons déjà eu à effectuer de telles interventions, notamment sur de la construction bois. D’autres chantiers étaient tour- nés vers la rénovation en ITE traditionnelle sur de grandes tours » . Fabrice Triaes, directeur Support Technique Wicona pour les industriels qui vont tou- jours lui préférer la vision du "châssis dans le trou" puisqu’elle nécessite moins de matière et moins de gestion des aléas des environnements périphériques et qu’elle est plus facile à appré- hender du point de vue de la reprise d’étanchéité » . Fabrice Triaes en est persuadé : « la problématique vient plutôt des entreprises générales du bâti- ment qui, pour des raisons de coûts et de standardisation, vont aller vers des solutions industrielles, quitte à égratigner la vision de l’architecte et sous- traiter la pose de l’ITE avec plus ou moins de réussite. Nous, en tant que gammiste, nous permettons à nos clients qui répondent à des appels d’offres publics ou privés (la majorité sont axés sur le tertiaire) d’obtenir un palliatif aux solutions indus- trielles. Nous leur permettons de s’adapter à ce marché pour qu’ils puissent faire de l’ITE sur mesure. L’ITE n’est pas encore standardisée et elle ne le sera pas tout de suite pour ce qui concerne lesmodules extérieurs, dont les épaisseurs peuvent mesurer 120, 140, 160 ou 200 mm, voire davantage » . Directeur technique de la société Scell-it, Jérémy Foulon offre un point de vue nuancé : « la préfabrication a tendance à s’accélérer pour gagner du temps de montage sur le chan- tier. Les coûts de main-d’œuvre et de levage, sans oublier les délais importants représentent la majeure partie du coût final du chantier. Toute l’industriali- sation en amont est forcément rentable. Nous voyons de plus en plus d’éléments préfabriqués, voire parfois pré-isolés. C’est vrai pour les opérations à grande échelle, en construction, dans le neuf.Mais l’artisanat est encore bien présent lors des travauxmenés sur desmaisons individuelles : les méthodes traditionnelles ont encore de belles années devant elles, àmon sens. Quant à la part de la réno- vation, elle est primordiale.Mais elle laisse assez peu de place à la préfabrication, ne serait-ce que pour des raisons de mise en œuvre. On rénove en rajoutant de l’isolant : on enlève rarement un mur complètement pour le remplacer par un nouveau » . Directeur dumarché "Artisans et poseurs" de la société Boschat Laveix, François Millasseau le souligne : « lors- qu’il s’agit de rénovation, une grosse partie de la mise en œuvre s’effectue sur le chantier. Nos artisans sont équipés comme des poseurs : le plus sou- vent, ils ont très peu d’ateliers. Heureusement, il y a aujourd’hui davantage de matériel qui faci- lite la coupe et la pose de l’ITE sur le chantier. Cela leur facilite la tâche » . JLC 63 AOÛT - SEPTEMBRE 2021 / V&MA 296 www.verre-menuiserie.com Nos solutions allient esthétisme et performances avec une préoccupation environnementale liée au recyclage. Nous l’avons démontré avec notre aluminium Circal 75 R et nos barrettes polyamides, tous deux recyclés. Nous sommes totalement prêts à mettre nos produits en adéquation avec la RE 2020 Fabrice Triaes, directeur Support Technique Depuis 2010, Scell-It a une activité au Royaume-Uni. Nous touchons aussi la Pologne depuis 2011 et l’Italie depuis 2020 Jérémy Foulon, directeur technique de Scell-it ©Scell-it ©Wicona
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy Mjc5MjEx