VMA 296
56 AOÛT - SEPTEMBRE 2021 / V&MA 296 / www.verre-menuiserie.com simples pour soulager princi- palement les manipulations des opérations, le fabricant également allemand Lemuth va lui beaucoup plus loin : il propose des solutions iden- tiques, mais en tout automa- tique. Si Ruschser met à dispo- sition de l’opérateur un poste où il bénéficiera d’assistances mécaniques mais où le travail à la main reste central, chez Lemuth, le cadre est retiré du convoyeur par un robot puis envoyé vers une installation de pose automatique des gâches, paummelles, tringles et autres parcloses. Pensé pour les grosses installations, ce système est adapté pour la production de 200 à 300 uni- tés/jour. Mais le développe- ment de ces automates reste pour l’heure réservé aux menuiseries avec du vitrage collé, un produit qui demeure relativement rare et peu accepté en France contraire- ment aux pays de l’Est. Une solution technique qui a pour- tant un avantage : la menui- serie gagne en rigidité et en robustesse dès lors que le vitrage participe au maintien du vantail. Mais le vitrage collé a justement cet avantage de permettre l’automatisation. Lemuth propose ainsi des lignes tout automatique qui ce qui permet l’accès à la tra- verse supérieure sans effort physique inconsidéré. Une table mobile qui peut ensuite, en étant basculée à la verti- cale, être intégrée dans le convoyeur, permettant ainsi de pousser d’une seule main de lourdes menuiseries sur des dizaines de mètres. Épou- sant la philosophie d’un opé- rateur = une menuiserie, cette organisation permet non seulement d’économiser du personnel, mais aussi de le responsabiliser puisqu’il suit de bout en bout la fabrication de son produit. Loin d’être du travail à la chaîne, il s’agit au contraire pour les petites et moyennes commandes de permettre à l’opérateur de tra- vailler individuellement pour atteindre une certaine cadence. Avec une cinquantaine d’ins- tallations en France, Nagel sent depuis une quinzaine d’année un regain d'intérêt des industrielspource typede solu- tions. Une prise de conscience déjà acquise il y a plus de trois décennies en Allemagne et dans les pays scandinaves et qui commencent désormais à essaimer dans l’Hexagone, pays où le thème de la produc- tivité du secteur industriel est récurrent. Si Ruchser propose des appareils mécaniques très permettent de produire près de 1 000menuiseries par jour, avec à peine deux opérateurs. « Toutes les gammes de quin- cailleries ont été retravaillées et optimisées pour rentrer dans la fabrication automatique » , explique Armand Nagel. « Cette réflexion initiée depuis les années 90 continue de s’opérer, mais avec des solu- tions désormais très abouties en t e rme s de t echn i que s d’assemblage et de montage » . Fabricant de portes automa- tiques piétonnes, l’industriel Portalp est au fait de la pro- blématique de manipulation des pièces lourdes : certains de ses caissons tout équipés peuvent atteindre 70 kg. L’entreprise qui a inauguré en août 2020 sa toute nou- velle unité de production de 6 500m² à Saint-Egrève dans la banlieue grenobloise, a ainsi mis en place un stockage dynamique de ses profilés sur les lignes de production. Le transstockeur, outil de logistique massif Ce nouveau système de trans- stockeur automatisé permet de prélever non plus des profilés La robotisation de certaines opérations répétitives et facteurs de stress physique est devenu le credo du fabricant Portalp ©Portalp Le lean management en phase avec VD-Industry Chez VD-Industry, spécialiste des menuiseries résistant au feu, c’est le lean management qui depuis quelques années déjà retient l’attention des diri- geants de l’entreprise vosgienne. Le lean management, ou l’art de produire en limitant le gaspillage,est une des tendances de fonds de l’évolution logis- tique des entreprises. Et le segment de la menuiserie n’y est pas étranger. VD-Industry s’y est donc penché avec d’autres concepts souvent inspirés des organisations japonaises, comme la méthode des 5S qui consiste à opti- miser les conditions de travail. Basée sur le tri, le rangement, le recyclage afin de limiter les pertes de matériel et réduire les accidents de travail. «Depuis la création de la société,nous avons fait le pari d’une industrialisation desmenuiseries vitrées résistant au feu qui en 2003 étaient faites uniquement de manière artisanale » , explique Laura Ferry, directrice communication et marketing de VD-Industry. « Nous avons découvert le lean et nous avons été séduit par l’objectif de réduire nos coûts globaux d’entreprise en supprimant les gaspillages. Cela a notamment été une des raisons pour laquelle nous nous sommes lancés dans le challenge de l’ISO 9001. Tout a ainsi été retra- vaillé : surprocess, stock et transports inutiles avec l’intégration notamment de notre propre chaîne de thermolaquage, ou encore correctifs sur les erreurs avec une gestion de la qualité très pointilleuse.En parallèle et via notre logiciel métier, nous avons travaillé à l’optimisation des chutes de profilés afin de pouvoir les réutiliser pour d’autres affaires et ainsi réduire presque à néant le gaspillage de cette matière » . VD-Industry a fait du lean management un axe de travail pour optimiser la fabrication de ses menuiseries coupe-feu. La firme vosgienne a également fait le pari de réduire ses coûts de production en réduisant le gaspillage de la matière première ©VD-Industry
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