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André-Charles Fasques, directeur technique de Reynaers : « Je ne pense pas que les essais soient liés à l’aspect environne- mental, mais plutôt à la typo- logie des produits : il faudra prouver qu’ils sont constitués des bons matériaux. Prenons l’exemple des barrettes d’iso- lation placées dans les fenêtres. Et bien entendu, ces données sur les verres à couches éma- nent aussi de tests (réalisés par des organismes tiers). Il n’y a pas d’information sans tests ». « Vous attendez-vous à ce que les tests soient encore plus exigeants d’ici à quelques années, notamment avec l’arrivée de nouvelles normes environnementales ? » Bertrand Bedel, directeur commercial et marketing France de Finstral : « Compte tenu de l’évolution des produits et de l’apparition de nouvelles technologies, cela paraîtrait logique. En fonction de lamenuiserie, de la géométrie du profilé et de sa technologie, le CSTB demande des essais particuliers. Aujourd’hui, les techniques de vitrages collés permettent d’affiner les profilés. Si vous faites tester un ouvrant très fin, les exigences des tests seront accrues. Néanmoins, mon sentiment est que tous les essais, nombreux, contraignants et coûteux que mènent tous les fabricants sont insuffisamment valorisés vis-à-vis de la clientèle, à la fois en BtoB et en BtoC. Aujourd’hui, un particulier qui veut acheter des fenêtres n’a aucune idée de tous les essais qualitatifs qu’elles ont subis. Mais le fait qu’il y ait des normes et des essais le rassure ». Aujourd’hui, elles sont faites de polyamide additionné de diffé- rents éléments recyclés. Mais si elles incluaient des matériaux encore plus écologiques, le CSTB demanderait àmieux les connaî- tre et cela pourrait déboucher sur des essais supplémentaires et de nouvelles exigences… Actuellement, la simu- lation informatique évolue énormément sur toute la capacité d’essais. C’est par ce biais que nous testons nos châssis et leur résis- tance au poids des vitrages sur les façades mur- rideaux : l’informatique permet de simuler une charge sur desmatériaux et de constater leur réaction avant que nous nemenions les essais physiques. Cependant, les laboratoires ne sont pas encore prêts à n’accepter que de la simulation informatique. L’essai réel reste la norme car il ras- sure l’utilisateur final ». Éric Fromentin, directeur du Développement Produits des marques du groupe Hydro : « Le durcissement des normes est perçu chez nous comme une opportunité de développement et d’innovation. Cela va faire 35 ans que je suis dans le métier. J’ai commencé avec des produits où il n’y avait pas de rupture de pont thermique. Et toutes les nouvelles normes nous ont amenés à faire évoluer nos produits. Cela va continuer. La RE 2020 nous oblige déjà à travailler différemment : nous devons porter attention au poids carbone du matériau que nous allons utiliser. Les perfor- mances thermiques concernent le bâtiment et son environ- nement et plus seulement la fenêtre. Cette nouvelle évo- lution nous obligera àmener des essais allant vers davantage de résistance au changement climatique. Il n’est plus suffi- sant qu’une façade résiste à 600 Pascals à l’eau comme auparavant. Aujourd’hui, on ne peut pas faire demesures en dessous de 1 500 Pascals. En termes de performances ther- miques, nous sommes toujours incités à celles de plus en plus fortes. Nos produits doivent devenir de plus en plus isolants. Au-delà de la norme, le marché pousse à travers la concurrence. Dès que l’on sort un nouveau produit, nous essayons d’aller au-delà de ce que peuvent faire nos confrères. C’est un peu la course à l’échalote, mais l’enjeu futur sera placé sur l’environ- nement en incluant les méthodes de pose » . Amandio Garrido, R&D Technal et responsable du développement produits : « Il est difficile de répondre à cette question. Mais la ten- dance – avec les conditions cli- matiques que nous connaissons, plus les économies d’énergie – devrait s’accentuer. Jusqu’à quel point ? Nous aimerions bien le savoir… Mais les exigences vont s’accroître ». JLC 36 AOÛT - SEPTEMBRE 2021 / V&MA 296 / www.verre-menuiserie.com ©VMA/AB Sur le site d’Unterinn,Bertrand Bedel,directeur commercial de Finstral France, explique à ses visiteurs partenaires-distributeurs Finstral, l’amplitude et la rigueur des tests les plus draconiens menés par Finstral dans ses laboratoires et dans ses différentes unités de fabrication à travers l’Europe Les essais sont définis dans les moindres détails, à l’image de ce test de vitrage feuilleté à Scurelle, où Finstral a fait de son site de fabrication de vitrage isolant le plus important d’Italie… Ici, minutieusement testé, le verre durci à 680 degrés Celsius, est capable par exemple de résister et plier jusqu'à 10 cm sous une charge de 150 Newton/mm² avant de se briser ! Technal s’est récemment équipée d’un laboratoire d’acoustique qui génère un niveau de bruit à l’émission d’environ 115 dB avec deux sources omnidirectionnelles. Les mesures s’échelonnent de 100Hz à 5000Hz avec indices d’affaiblissements acoustiques Rw © Technal © Finstral/DR

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