VMA 295

37 JUIN - JUILLET 2021 / V&MA 295 / www.verre-menuiserie.com l’image du secteur car ses acteurs proposent réellement des métiers qui évoluent beau- coup, se transforment, nous observons une ouverture aux problématiques actuelles dont les jeunes gens n’ont peut-être pas conscience » . Avec deux tendances de fonds, la trans- les produits innovants (vitrage chauffant, opacifiant, thermo- chrome, photovoltaïque…) qu’ils méconnaissent » , indique Jean-Christian Thenière, pré- sident adjoint des opérations, animation et développement de la formation à la FFPV. Les marchés liés à ces innova- tions, tout comme au vitrage sous vide ou aux façades intel- ligentes, devraient se déve- lopper et appellent là encore de nouvelles compétences. V.M. formation du verre est pour- voyeuse d’emplois et n’est pas fermée aux femmes. « Je peux en témoigner en tant que prési- dente de CEKAL » , s’amuse Nelly Philipponnat… Il est pos- sible de faire carrière dans le secteur lorsque l’on est une femme. « Il n’est d’ailleurs pas rare que CEKAL ait des interlo- cutrices dans les centres de transformation » , ajoute-t-elle. La féminisation poursuit son développement dans l’ensem- ble du bâtiment. Y compris dans la menuiserie. Chez Mariton, la dirigeante peut se féliciter d’être en avance sur le sujet. « Plus de la moitié de nos salariés dans l’usine sont des femmes ; nos métiers, proches de la décoration, attirent les candidates, qui développent une expertise et une technicité très pointues » , ajoute Sabine Mariton. Formations adaptées La fabrication automatisée modifie les métiers, c’est pour- quoi la profession s’est mobi- lisée pour adapter le CAP de menuiserie industrielle et proposer un Certificat de Qualification Professionnelle (CQP) "menuisier industriel, fabrication de fenêtres et de portes", en cours de création. « Les ateliers se sont transformés avec l’automatisation complète de la fabrication de fenêtres sur mesure » , rappelle Philippe Macquart, délégué général de l’UFME qui vient de parti- ciper à la révision du CAP de menuiserie industrielle. « Le CAP n’intégrait pas suffisam- ment la dimension numérique du métier, la nouvelle mouture devrait être appliquée dès la ren- trée 2021 ; elle tient compte de l’évolution de la menuiserie industrielle, qui n’est plus en bois, mais enmultimatériaux ! », déclare-t-il. Cette mise à jour du CAP devrait entériner l’évolution du métier de menuisier industriel. Le CQP créé par la profession devrait être mise en œuvre en 2022. Il cherche à combler les caren- ces et propose aux salariés en poste, ou souhaitant rejoindre le secteur, une formation qualifiante pour améliorer ou reconnaître leurs compé- tences. « Nous avons terminé les phases de tests et avons déposé le CQP au registre natio- nal des certifications profes- sionnelles » , précise Philippe Macquart. Sur sonsite Internet, l’Opco 2i (opérateur de com- pétences interindustriel) rappelle que l’hybridation des matériaux entraîne un élar- gissement des compétences nécessaires, en plus de la com- pétence traditionnelle en bois qu’il faut préserver. De son côté, la branche miroi- terie est désormais adossée à l’Opco EP (entreprises de proximité) alors que d’autres secteurs du verre dépendent de l’Opco 2i. « Nous travaillons sur le sujet du numérique avec l’Opco de la branche et les partenaires sociaux afin d’accompagner la miroiterie dans cette mutation, car si les grandes entreprises s’y prépa- rent, les PME doivent éga- lement se pencher sur la gestion prévisionnelle de l’emploi et se projeter à 5 ou 10 ans pour bien définir leurs besoins en compé- tences » , explique Christian Le Devehat. Enfin, les poseurs devront monter en compétences. « Notamment pour piloter l’in- terconnexion des produits entre eux » , suggère Dominique Lamballe. Mais pas que. Les produits évoluant, les compé- tences pour les mettre en œuvre aussi. « Lesmiroitiers ne fabriquent quasiment plus rien, ils achètent les produits et les assemblent, voire les posent ou sous-traitent la pose, nous leur proposons des formations sur « 15 000 jeunes talents Bâtisseurs » La FFB et ses adhérents se sont engagés à proposer 15 000 contrats de travail et stage – dont des contrats d’apprentissage ou de professionnalisation – en 2021- 2022. C’est l’objet d’une conven- tion nationale signée le 15 avril dernier par la FFB, Élisabeth Borne, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, Emmanuelle Wargon, ministre déléguée du logement,del'Égalitédesterritoires et de la Ruralité et Nadia Hai, ministre déléguée auprès de la ministre de la Cohésion des terri- toires et des Relations avec les col- lectivités territoriales, chargée de la Ville.Ce dispositif concerne tous les métiers et toutes les fonctions et devrait permettre aux entre- prises d’entrer en contact avec des candidats jeunes, demandeurs d’emploi et stagiaires principa- lement issus des Quartiers de la Politique de la Ville (QPV) et réfu- giés en situation régulière. L’idée étant de les former et de stabiliser les compétences au sein du bâti- ment,tout en agissant sur l’emploi dans les territoires prioritaires. Les Pouvoirs publics s’engagent à venir en aide aux entreprises afin d’identifier les candidats. Un marché du travail dynamique Les intentions d'embauches en France continuent à progresser au 3 e trimestre 2021 par rapport au trimestre précédent selon le baro- mètre des perspectives d'emploi deManpowerGroup (publié début juin). Le secteur de la construction est celui dont la prévision nette d'emploi s'avère la plus importante (+16%), un chiffre qui correspond toutefois à une diminution de –4pointsenuntrimestre.88 % des employeurs français sondés déclarent avoir des difficultés à recruter, une hausse spectaculaire de 34 points par rapport à 2019. Du côté de l’UFME, Philippe Macquart délégué général de l’UFME confirme : « nous avons accueilli dans nos entreprises les salariés issus du secteur de la res- tauration qui,à l’annonce du décon- finement, s’apprêtent à réintégrer leur propre activité,nous allons être confrontés à des pénuries de can- didatures, car dans notre secteur l’emploi est dynamique » . Philippe Macquart, délégué général de l’UFME et professeur au Cnam ©UFME

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