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général de l’UFME et profes- seur au Cnam (Conservatoire national des arts et métiers). Des métiers qui s’orientent vers toujours plus de haute technicité. impacter la relation clients, de la prise de commande à la livraison, et même à la main- tenance des produits, qui mute aussi grâce à la réalité augmentée. « Par exemple » , avance Christian Le Devehat, « pour déposer les données dans les bases et alimenter les modèles numériques, les compétences de gestion des fiches FDES sont nécessaires » . Dans les ateliers, l’arrivée de la 5G accélère les transferts de flux, favorise les interactions et optimise la production. Le développe- ment des outils numériques et l’essor du BIM font émerger de nouveaux jobs. Du BIM manager en charge de la ges- tion de la maquette numé- rique au chef de projet IoT pour le développement de produits connectés ! Sans oublier toutes les thématiques liées à la gestion des données (avec les chief data officer), la cybersécurité (et ses consul- tants dédiés), l’intelligence artificielle (ingénieur IA) ou la cobotique (qui veille au déve- loppement et à lamaintenance des cobots, ces robots qui tra- vaillent en collaboration avec l’humain)… Autre évolution qui devrait impacter les métiers, la recherche des per- formances, car après l’isola- tion thermique, la dimension acoustique devient centrale. « J’ai lancé trois thèses sur la modélisation acoustique de la fenêtre et deux sur celle des entrées d’air, dont la dernière, porte précisément sur la modé- lisation acoustique des entrées d’air dans les coffres de volets roulants parce que nous savons modéliser le comportement d’une menuiserie au plan ther- mique, mais pas encore au plan acoustique, or, la prédiction des performances thermiques et acoustiques des menuiseries devrait alimenter les nouveaux métiers du secteur » , explique Philippe Macquart, délégué Dans les usines, les postes évoluent. « C’est déjà le cas » , constate Dominique Lamballe, président de FenêtréA, « les opérateurs "faiseurs" sont deve- nus des opérateurs "pilotes", le travail de précision est réalisé par la machine » . En outre, les méthodes demanagement de la production se sont enrichies. « Le savoir-faire méthodo- logique remplace le savoir-faire 35 JUIN - JUILLET 2021 / V&MA 295 / www.verre-menuiserie.com Globalement, je dirai que ces 3 phénomènes tendent à rendre l’organisation d’entre- prise moins compartimentée mais interconnectée. Il y a encore quelques années, un fabricant pouvait se per- mettre de fabriquer et livrer dans les règles de l’art un produit. Aujourd’hui, l’équa- tion a bien changé. Il doit fabriquer un produit, apporter les services nécessaires au développement du business de ses propres clients, tout en produisant avec éthique. « 2. Quels nouveaux métiers voyez-vous émerger ? » J’en distingue cinq qui parais- sent pertinents pour le groupe HPG, mais bien évidemment cela dépend du niveau d’avan- cement technologique de chaque entreprise. - Cyber sécurité : quand tout le modèle d’une entreprise se base sur un sys- tème d’information de plus en plus complexe. La solidité et la protection du système reste une priorité. - Chief digital Officer : une personne capable d’ana- lyser, d’orchestrer, de priori- ser et de mettre en œuvre les projets numériques de l’entre- prise. - La maintenance : une maîtrise et une compré- hension des machines et de leur fonctionnement restent des points centraux pour per- mettre à l’entreprise de rester compétitive. 3 questions à Flamine Andrade, directrice de la communication groupe HPG « 1. Quels éléments. de contexte expliquent la naissance de fonctions nouvelles et les prédéfinissent ? » Les nouveaux métiers sont directement associés à des phé- nomènesaccélérateursdechan- gements et interconnectés : • Le développement du numé- rique et les nouvelles tech- nologies qui continuent leur progression (réalité augmen- tée, imprimante 3D…) • La recherche quasi-systéma- tique de la personnalisation et le couple produits/services désormais indissociables. • Les nouveaux enjeux de production vertueuse et durable, tant socialement, écologiquement qu’éthi- quement (environnement, féminisation). - Le technicien de bureau d’études : les demandes des clients étant de plus en plus personnalisées, la présence d’experts capables de gérer les interactions entre le client et la technique est devenue primordiale. - Responsable RSE : le développement durable dans une entreprise ne peut être rendu réel que s’il est piloté au regard de la réalité vécue par l’entreprise. Il s’agit donc de nommer un interlo- cuteur qui sera en mesure de prendre en main le sujet de façon globale, progressive et raisonnée. « 3. Quelles sont les conséquences de l’apparition de ces fonctions au sein des organisations ? » Les frontières entre les métiers se réduisent : l’inte- raction très forte entre les machines et les technologies ouvre naturellement le champ de compétences et resserre les frontières entre les différents métiers (ex : projet technique => interlo- cuteur commercial => bureau d’études => discussion directe entre le bureau d’études et le client). • Une ouverture d’esprit plus large (vision collective – collaborative), • Une connaissance tech- nique dumétier et des outils numériques, • Un mode de management de plus en plus transverse. INTERVI EW ©GroupeHPG
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