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en était encore, pour 80 %, à l’isolation des maisons par l’inté- rieur alors qu’en Allemagne, en Autriche et en Suisse, l’Isolation Thermique par l’Extérieur (ITE) est courante depuis 15 ans. Il est vrai toutefois que leur climat est plus rigoureux que le nôtre… ». Internorm produit environ 700 000 fenêtres par an, dont 55 000 sont vendues enFrance. « Nous sommes concepteurs gammistes : nous concevons nos fenêtres et ne sommes pas uniquement assembleurs. Nous disposons de nos propres mou- les de fabrication pour conce- voir nos barres de PVC. Nous fabriquons des produits sur mesure, à haute performance thermique, en triple vitrage pour 92 % et avec trois matériaux : PVC, PVC capoté aluminium ou bois (intérieur) et aluminium (extérieur). Nos fenêtres affi- chent un coefficient d’isolation thermique UW en dessous de 1.0 » , souligne Maxime Picard. En France, le chiffre d’affaires d’Internorm est réalisé pour 80 % avec des rénovations et pour 20 % avec la construction neuve. « Dans cette dernière partie, nous travaillons majori- tairement avec des construc- teurs demaisons à ossature bois qui ont une conviction énergé- tique et écologique forte. Nous avons des produits qui cor- Et nous sommes toujours en retard : la RT 2005 n’a été adoptée qu’en 2007 et la RE 2020 n’interviendra pas avant le 1 er janvier 2022 » . « Mesurettes et poudre aux yeux » Directeur général de la filiale française du groupe autri- chien Internorm (1 850 colla- borateurs dans le monde qui réalisent 375 M€ de CA), Maxime Picard a le recul et l’observation encore plus vifs. Certes, il perçoit d’un bon œil que la France s’intéresse enfin à faire évoluer ses bâti- ments. « Mais, en tant que représentant en France d’une entreprise familiale autri- chienne où l’écologie est un leit- motiv depuis 90 ans, j’ai une vision de ce qui se passe en Europe et je constate que nous sommes en retard de 10 ans par rapport aux pays germaniques. En France, on aime bien faire des "mesurettes", mais lorsqu’il s’agit de s’intéresser un peu plus au dossier, force est de consta- ter que cela fait à peine trois à quatre ans que l’on commence à faire de l’isolation par l’exté- rieur. Il y a quelques semaines, lors d’une réunion au siège d’InternormenAutriche, onm’a fait remarquer que la France respondent à leur philosophie. Nous sommes également pré- sents dans lesmaisons passives. Mais nous faisons très peu de promoteurs ou de pavillon- neurs car eux recherchent à mettre en place les fenêtres les plus basiques possibles par rap- port aux normes en vigueur pour faire de la marge dessus » . Maxime Picard apprécierait que l’État suive davantage la vision européenne de la réno- vation et qu’il encourage les Français à aller vers davantage de performances en termes d’économies d’énergie. « J’aime- rais aussi que le gouvernement cesse les mesures poudre aux yeux comme les crédits d’impôts… Cela permet d’accé- lérer le marché durant un ou deux ans mais il convient de mettre des coefficients accep- tables en face. Le dernier coef- ficient en date était de 1.3 pour atteindre le crédit d’impôt. On devrait plutôt donner un gros coup demassue en exigeant des fenêtres à 1.0 pour pouvoir bénéficier d’une aide de l’État. Ce serait intéressant. Le pro- blème de fond que nous avons est lié à la mentalité des pays latins : le Français consomme écologique quand il y a un intérêt financier, comme une aide de l’État. Mais pour majorité, il n’est pas "écolo" par conviction. Avec mes collègues autrichiens, allemands ou suisses, je constate que ces populations consom- ment vraiment pour réaliser des économies d’énergie, par conviction. Pour autant en France, l’intérêt pour l’écologie commence à poindre mais ce n’est pas encore naturel pour la majorité des personnes » . Des produits d’étanchéité écologiques D i r e c t eu r c omme r c i a l d’ISO-Chemie France, Frank Müller perçoit lui aussi les changements qui s’annoncent sur le bâtiment en France : « depuis deux ou trois ans, je sens que les choses évoluent vis-à-vis du bâtiment durable : les gens s’y intéressent davan- tage. Les architectes et les bureaux d’études sont plus sensibles à cette démarche : ils prescrivent des produits plus respectueux de l’environnement, plus écologiques » . Créée en 1977, la société alle- mande Iso-Chemie est basée à Aalen, près de Stuttgart. C’est là que sont localisés le siège de cette belle PME fami- liale qui emploie aujourd’hui 200 personnes et son site de production de 60 000 m². « Nous fabriquons des produits d’étanchéité périphérique pour les fenêtres et les portes ainsi que des isolants thermiques pour le bâtiment. À la base, nous sommes transformateurs de mousse polyuréthane et de mousse polyéthylène, mais nous sommes très actifs en matière d’innovations » , souligne Frank Müller. Depuis plusieurs années, ISO-Chemie développe des produits durables dans le temps et plus isolants pour les bâtiments. Ils permettent d’éviter les déperditions éner- gétiques et les ponts ther- miques. « Nous avons mis au point des mousses imprégnées 30 JUIN - JUILLET 2021 / V&MA 295 / www.verre-menuiserie.com Maxime Picard, directeur général d’Internorm France à Sausheim (67) Internorm commercialise trois types de fenêtres : PVC, PVC capoté aluminium ou bois (intérieur) et aluminium (extérieur). Dans les pays germaniques, les consommateurs apprécient davantage les performances du PVC © Internorm

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