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pour fournir chacun des ser- vices nouveaux et réduire leur dépendances aux services extérieurs ? Les logements, comme les autres bâtiments, deviendraient producteurs et stockeurs d’énergie. Ils collec- teraient les eaux de pluie et recycleraient les eaux usées, permettraient de développer les jardins, les lieux d’accès à la nature et de production alimentaire. Ils intègreraient des espaces spéc i a l i sés d’usage individuel pour les livraisons à domicile (concier- gerie d’entreprise, boîtes à colis connectées…), le diver- tissement (home cinéma), le sport (piscines, salles de sport, table de ping-pong des start-up). En résumé, nous serons face à trois choix pour les bâti- ments du futur : celui de l’autonomie énergétique, de l’intégration des services essentiels dans chaque bâti- ment ou de la flexibilité et de la polyvalence… monofonctionnels dans des zones dédiées (très spécialisés, mais aussi très dépendants de l’environnement) comme par le passé ? Construira-t-ondes bâtiments rendant des services au quar- tier ? L’un des enjeux est en effet tourné vers l’accès aux besoins du quotidien en moins d’un quart d’heure à pied (ou de 5 minutes à vélo). Les bâtiments accueilleraient les fonctions communes au quartier : commerce, espaces verts partagés, agriculture urbaine, locaux associatifs, captation d’énergie, parking et recharges de véhicules élec- triques. Ils inclueraient des espaces plurifonctionnels dont l’usage peut varier au cours de la journée ou de la semaine (par exemple le res- taurant d’entreprise peut être utilisé le week-end pour célé- brer des fêtes familiales). Se dirigera-t-on vers des bâti- ments autonomes, conçus L’organisation de la filière construction rénovation La filière construction réno- vation comprend un grand nombred’acteurs qui interagis- sent. Ces dernières années, ils se sont multipliés, à l’image des sous-traitants. Dans le même temps, le rôle de coor- dinateur de la maîtrise d’œu- vre a diminué. Cependant, la filière souffre d’un manque de productivité (qualité et prix) lié notamment aux diffi- cultés de coordination entre acteurs qui cherchent tous à augmenter leur part de valeur ajoutée. La tendance est à l’augmentation des exigences sur l’ouvrage en matière d’environnement, de confort et de santé. Les exigences s’expriment en matière de résultat et pas seulement de moyens. Le développement de la maquette numérique (BIM) est perçu comme un outil pouvant potentiellement contribuer à une meilleure coordination. 24 AVRIL - MAI 2021 / V&MA 294 / www.verre-menuiserie.com Deux incertitudes vont peser. Premièrement, quelle sera l’évolution de la productivité (qualité et prix) du secteur de la construction ? Continuera- t-elle une progression lente ou progressera-t-elle fortement ? Deuxièmement, quels seront les acteurs qui auront le pou- voir sur les projets ? Les gains éventuels de productivité seront-ils dus à une prise de pouvoir des acteurs de la coor- dination (majors, plateformes de rénovation…), d’un trans- fert fort de la plus-value du chantier vers l’usine (éven- tuellement à l'étranger) ? Ou peut-on imaginer une amélio- ration collective sans modi- fication du poids relatif des acteurs ? Quatre hypothèses contrastées se dessinent… • Productivité stagnante : la filière continue dans un fonc- tionnement similaire à la situa- tion actuelle et ne résout pas La prospective mise en place par l’Ademe et le CSTB intéresse toute la filière immobilière, de l’amont à l’aval : propriétaires, entreprises et artisans, concepteurs, agents immobiliers, banquiers et assureurs ou promoteurs…Pas moins de 222 personnes ont suivi le webinaire de restitution des analyses de l’Ademe et du CSTB le 26 janvier dernier ©Ademe-CSTB
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