VMA 294
22 AVRIL - MAI 2021 / V&MA 294 / www.verre-menuiserie.com et se cumuleront entre elles. Quelle sera notre capacité à réagir vis-à-vis d’elles : aura-t- on anticipé les risques ou non ? Quelle sera notre réaction col- lective suite aux crises ? En sortira-t-on plus fragiles (éco- nomie affectée, perte de légi- timité des dirigeants...) ou plus résilients (la crise pouvant générer un électrochoc per- mettant de passer à l’action) ? Focus sur les ressources économiques des ménages Si le pouvoir d’achat par unité de consommation des ménages a crû de plus de 42 % depuis les années 1980, le phéno- mène ralentit : la croissance entre 2000 et 2020 atteint seulement +9 %. De plus, cette croissance globale couvre de fortes inégalités de revenus avant redistribution : ainsi, l’envolée des revenus finan- ciers des plus aisés n’a pu être enrayée ni par la hausse des prestations sociales, ni par celle des impôts. Et si le taux de pauvreté est resté relativement stable au cours de la période (14,8 % en 2018), le visage de la pauvreté a changé. Il s’est déplacé des elle a eu un retentissement fort sur l'activité du bâtiment. D'autres (Covid, cycles écono- miques...) pourraient suivre. En termes de risques sanitaires, onassiste à lagénéralisationde maladies non transmissibles (diabète…) et, plus récemment, avec la crise du Covid, au retour de pandémies. Au-delà des risques indus- triels, des menaces technolo- giques nouvelles sont appa- rues, liées au numérique (cyberattaques sur les entre- prises, les infrastructures...). Des risques environnementaux de grande ampleur (change- ment climatique, érosion de la biodiversité…) viennent s'ajou- ter aux risques naturels et leurs impacts commencent à se matérialiser (événements extrêmes – canicules, séche- resses – survenant plus sou- vent). L’activité de gestion des risques (atténuation, anticipa- tion, bonne gestion lors de l’apparition d’une crise) est interpellée par l’ampleur des risques futurs possibles. Dérè- glement climatique, perte de biodiversité, affaiblissement des ressources, équilibres géopolitiques déstabilisés… les crises seront plus nombreuses personnes âgées (les retraités ayant connu une améliora- tion relative de leur situation entre 1970 et 1990) vers les travailleurs (avec la hausse du chômage et la précarisation du marché du travail) et, sur- tout, vers les familles mono- parentales. Le nombre de ces dernières ne cesse de croître et leurs membres vivent sous le seuil de pauvreté pour près d’un tiers des cas. Depuis 2018, le taux de pauvreté remonte, notamment sous l'effet de la mise en place de mesures d'économie budgétaire visant les aides au logement. Deux incertitudes pèsent sur les ressources économiques des ménages d’ici à 2050. À l'avenir, quelle sera l'évolu- tion de la croissance écono- mique et donc des revenus ? Et quelle sera leur répartition ? Quatre hypothèses sont pos- sibles : moins de revenusmais plus d’inégalités entraînerait une stagnation – voire une érosion – du pouvoir d’achat et un ralentissement durable de la croissance, lui-même engendré par le ralentisse- ment du progrès technique. Ce phénomène prolongerait le ralentissement de la crois- sance observé depuis les années 2000. On parlerait alors de "stagnation séculaire". Plus de revenus et plus d’iné- galités accompagneraient le retour d’une croissance éco- nomique énergique et la pour- suite des dynamiques obser- vées au cours de la dernière décennie. Cette hypothèse se traduirait par une hausse des revenus financiers et du patri- moine qui soutiendraient le pouvoir d’achat des ménages. La baisse du chômage s’accom- pagnerait d’une précarisation du marché du travail. L’austé- rité budgétaire visant à réduire les déficits publics creusés par la crise duCovid-19, conduirait à de nouvelles baisses des dépenses publiques, et à lamaté- rialisation d’une "fracture sociale". Moins de revenus et moins d’inégalités découleraient de la poursuite du rythme de croissance faible observé depuis 2000. Celui-ci s’accom- pagnerait d’une baisse des revenus financiers et du patri- moine. Le chômage resterait élevé et la précarisation gran- dissante dumarché du travail obligerait à une remise à plat Le comité de réflexion a identifié 22 facteurs clés à prendre en compte pour esquisser le futur des bâtiments. Répartis en quatre thèmes - contexte, offre, demande et politiques - les facteurs interagissent entre eux. Mais les analyses ont été menées pour chacun, à la fois en mode rétrospectif et prospectif ©Ademe-CSTB
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