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30 I DÉCEMBRE 2020 - JANVIER 2021 I www.verre-menuiserie.com depuis la mer, il culmine en un emblème blanc, très pur. Lorsque vous livrerez la Phase 0 en septembre 2021, pourra-t-on dire que vous aurez mené à bien la partie du chantier la plus complexe du projet ? » La plus complexe du point de vue du génie civil, certaine- ment. Mais nous attaquerons ensuite la partie complexe du point de vue de l’établissement hospitalier, avec des interlocu- teurs extrêmement exigeants et changeants, et la difficulté intrinsèque d’un projet de pointe qui met dix ans à se construire pour la première partie et près de vingt ans pour la deuxième. En vingt ans, la médecine fait des progrès… Et nous figeons les choses très tôt, alors que le CHPG veut être à la pointe lors de son ouverture en 2026, puis en 2032. Nous allons devoir faire valoir notre expertise : nous réalisons en moyenne cinq hôpitaux par an, depuis 25 ans. Et la Fondation de AIA Life Designers réfléchit à l’hôpital de demain et à ses enjeux en permanence. Face à des méde- cins qui sacralisent leur activité, c'est un peu “le choc des cultures”. Il nous faudra les convaincre de se projeter vers le futur… J.L.C. climatique, le Prince Albert II défend fortement l’exemplarité de Monaco du point de vue de l’environnement, poursuivant la volonté de son arrière-grand- père, créateur du Jardin exo- tique et de l’Institut océanogra- phique, de protéger la terre et la mer. Aujourd’hui, les voitures à moteur thermique non moné- gasques ne vont plus être auto- risées, et d’un parking de 2 000 places au-dessus de l’hôpital, partiront des véhicules élec- triques et un téléphérique pour desservir la ville. Pour sa part, l’hôpital a bénéficié de deux grandes infrastructures urbai- nes : la première est l’eau de mer à 11° C que Monaco col- lecte à plusieurs kilomètres en mer avant de la restituer à 13/14° C. Par ailleurs, nous sommes en train de finaliser un dispositif d’enlèvement des déchets via un système d’aspi- ration, lesquels iront directe- ment rejoindre la centrale de traitement des déchets. D’où est venue l’idée de la grande ombrière qui recouvre la façade ? » Comme nous désirions faire le lien entre la mer et la terre, bien présents àMonaco, nous avons pris l’idée du vent comme concept fédérateur et géné- rateur de notre hôpital. L’air est en effet perçu à la fois comme source d’hygiène et Comment avez-vous traité la résistance au feu ? » Le CHPG est classé "U" puisqu’il s’agit d’un hôpital. Et c’est aussi un Immeuble de Grande Hau- teur (IGH), ce qui induit de très lourdes contraintes – comme la présence permanente d’une équipe de sapeurs-pompiers – et une façon très particulière de compartimenter les bâtiments. C’est pourquoi nous avons aménagé un espace dédié pour toute la partie logistique. En fait, nous avons dû composer avec trois catégories d’appro- ches en termes de sécurité incendie. Nous sommes allés très loin dans les tests au feu. Par exemple, nous avons mené des simulations avec le CSTB en faisant brûler quelques-uns des brise-soleil qui revêtiront la façade pour voir comment ceux-ci se comportaient. Nous avons aussi un C+D assuré par les éléments de béton. Au final, notre bâtiment a un très bon comportement au feu. S’agis- sant du vent, nous avons mené des essais en soufflerie. Nous savons à présent que le bâti- ment résiste bien aux rafales. Quelle est l’ambition environnementale de l’hôpital sur ce plan ? » Pour s’être déplacé sur les deux pôles et avoir constaté les dégâts liés au réchauffement d’esthétisme. Nous avons donc observé comment le vent laisse ses empreintes sur le sable et dans les nuages… Ces signes nous ont inspiré, et avons ainsi pourvu la façade de petits brise- soleil relativement serrés dans la partie basse qui s’écartent progressivement vers le haut et amènent à de grands mou- vements. Créant une animation de la façade. Mais surtout, les brise-soleil protègent l’ensem- ble du bâtiment de l’ensoleille- ment, ce qui constitue une per- formance à Monaco. Et nous pouvons utiliser d’autant mieux nos grandes baies vitrées parce qu’elles sont protégées, en recueillant les bénéfices bien- être de la lumière naturelle et sans faire usage de l’éclairage électrique. Les brise-soleil nous permettent également de dégager des coursives à l’exté- rieur du bâtiment pour l’entre- tien des façades. Nous som- mes allés très loin en matière de traitement environnemental. Et je pense que les commandi- taires de l’hôpital iront dans ce sens : même les équipements médicaux seront choisis en fonction de leur consommation d’électricité. Traditionnellement, l’hôpital est un étendard politique. C’est la raison pour laquelle nous avons traité celui-ci comme un "land- mark" très fort : il matérialise l’entrée dans la ville et visible Actualités I Point de vue V&MA n° 292 Vue en coupe du fonctionnement : 100 773 m² sur 5 niveaux : parking (16 707 m²), plateau médico-logistique, hall d’accueil, plateau technique chirurgical et hébergement Le hall d'accueil, à la fois lieu de détente et cadre d’expositions culturelles, est organisé pour être le moins médical possible. Il permettra également une expérience patient très numérique, avec un certain nombre d’examens de prévention des maladies, tests génétiques… un avant-goût de la médecine de demain Crédits Photos :Aia LifeDesigners - ImageKaupunki

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