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président du Pôle Habitat FFB, « la RE2020 risque malheureu- sement d’être synonyme de renoncement des ménages modestes à accéder à un loge- ment neuf et d’accélération de la chute d’activité ». L’Association des Industries de Produits de Construction (AIMCC) a indiqué dans un communiqué « craindre que l’orientation prise ne conduise à imposer le recours à certains matériaux et modes constructifs en s’appuyant sur desmodes de calcul de l’impact environnemen- tal contestés par les experts ; alors que deux choix positifs ont été faits avec la sobriété énergétique renforcée (cœfficient Bbio) et la prise en compte du confort d’été qui constitue une avancée vers une performance accrue des enveloppes » . Et de pour les maisons individuelles et les petits collectifs semble sous-estimer les délais dans lesquels une telle révolution peut être accomplie, tant par l’outil industriel que par le tissu d’entreprises et d’artisans locaux » . Concrètement, le Pôle Habitat FFB, estime que « pour la maison neuve, un Bbio ren- force de 30 % et un traitement du confort d’été, associés à l’obligation de recourir aux pompes à chaleur, engendre- ront un surcoût de 10 à 15 % dès 2021. Et pour le logement collectif, la perspective de labels d’État préfigurant à court terme les étapes 2024, 2027 et 2030 présente le risque d’une suren- chère locale au détriment du logement abordable » . C’est pourquoi, conclut GrégoryMonod, 25 Actualités l Construction & Promotion Immobilière V & MA n° 292 I DÉCEMBRE 2020 - JANVIER 2021 I Rénovation de logements à Saint-Just en Chaussée (60) labellisée BBCA Crédit Photo :Alexis Toureau 3 QUESTIONS À HÉLÈNE GENIN, DÉLÉGUÉE GÉNÉRALE DE L’ASSOCIATION POUR LE DÉVELOPPEMENT DU BÂTIMENT BAS CARBONE (BBCA) Quelle est la raison d’être de la BBCA ? » L’association est née en 2015 et réunit les principaux acteurs de la construction, des maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvres (près de 115 membres promoteurs immobiliers, investisseurs, aménageurs, architectes, bureaux d’études, collectivités, etc.) qui se sont saisis de la question du climat. Le bâtiment est le secteur le plus émissif – avant les transports – et c’est dans sa phase de construction qu’il l’est le plus. En effet, les émissions en phase de construc- tion représentent 60 % du total, contre 40 % en phase d’exploitation. Or, cette phase était jusqu’alors ignorée et le bâtiment piloté à l’aune de sa consommation énergé- tique. Notre objectif est donc de mobiliser autour de la question du carbone et de l’urgence à réduire les émis- sions, notamment par le choix des matériaux. La BBCA contribue également à développer la connaissance. Elle a mis au point une méthode de mesure dès 2016, référentiel qui sert de socle à son label. Sur quels critères le label BBCA est-il délivré ? » Le label atteste de l’exemplarité d’un bâtiment en matière d’empreinte carbone. Il concerne le neuf et la rénovation et s’appuie sur quatre piliers : la construction raisonnée (mixité des matériaux, sobriété de la construction), l’ex- ploitation maîtrisée (énergie faiblement carbonée, ENR…), le stockage carbone (présence de matériaux biosourcés), l’économie circulaire (déconstruction sélective, réemploi de produits, mutualisation des espaces…). Il est délivré par des organismes certificateurs (Certivea, Cerqual, Prestaterre, Promotelec Services) et offre trois niveaux de performances. La BBCA a publié un Manuel à l’usage des décideurs, quels sont ses objectifs ? » Cet ouvrage collaboratif est conçu à partir des retours d’expérience et des travaux des membres et partenaires actifs de l’association, et mobilise de façon très concrète les décideurs de l’amont de la filière. Il explique les enjeux du bas carbone et propose des clés pour mener un projet bas carbone. INTERVIEW
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