VMA 290

31 V & MA n° 290 | AOÛT - SEPTEMBRE 2020 | ACTUALITÉS | Face-à-face DES PIONNIÈRES EN FRANCE Si cette notion n’est pas encore très répandue dans l’Hexa- gone, certaines entreprises françaises s’y intéressent de près. C’est le cas d’Elcia qui a récemment reçu sa 4 e label- lisation HappyAtWork consé- cutive. Une récompense qui lui a d’ailleurs servi de déclen- cheur et permis de mettre en place divers plans d’action dès 2017. « Lors de notre pre- mière participation, et à notre grande surprise, les salariés ont souligné qu’ils n’avaient pas de possibilité d’évolu- tion », soulignent Stéphanie Robin, DRH du groupe Elcia et Nicolas Maritan, directeur marketing chez Elcia. « Ce qui nous a conduit à mettre en place un parcours de mobilité interne. De même, nous avons tiré les leçons de l’enquête de 2018 sur les horaires. Collectifs jusqu’en 2019, ils sont désor- mais variables. Et les résultats sont positifs, puisque cette an- née les horaires ressortent en point de satisfaction ». L’entreprise poursuit dans cette voie avec une com- munication accrue entre les équipes. Ainsi, face aux nom- breux recrutements, Elcia en- tend conserver le lien entre ses employés. « Au global, le label, bien perçu par les sala- riés, est un bon moyen pour eux de s’exprimer », poursuit Stéphanie Robin. « Il a aussi eu un impact fort pour le recru- tement. Certes, il s’agit d’un label, mais c’est surtout une promesse tenue par l’entre- prise ». Parallèlement, Elcia a construit un second bâtiment conçu dans le respect environ- nemental. Mieux, depuis trois mois, la société a créé un comité interne (sur la base du volonta- riat) permettant d’échanger sur l’écologie, l’environnement et les actions concrètes à mener en la matière. Seconde entreprise très concernée par le sujet, Proginov. « La question à se poser est : va-t-on au travail pour être heureux ? », interroge Philippe Plantive, président du conseil d’administration. « Pour ma part, je pense que l’on doit être dans une certaine équité, une éthique, une cohérence globale. Chacun apportant sa valeur ajoutée ». Résultat : la société a instauré une échelle des rémunérations (un rap- port de 1 à 3) entre les plus faibles et les plus fortes. De plus, chaque collaborateur est actionnaire de l’entreprise ; au total, 85% des 250 salariés le sont. « Cette organisation est très exigeante », ajoute Phi- lippe Plantive. « Les salariés actionnaires veulent com- prendre les décisions. Dès lors, le dirigeant doit accepter de se remettre en question et s’appliquer les règles à lui- même. La gouvernance est liée à toute l’organisation de l’entreprise. On ne peut pas demander aux collaborateurs de s’investir sans transpa- rence, ni expliquer ses choix. Toutes les générations, tous les profils sont partie prenante à la vie de l’entreprise. Chacun, chacune y a sa place et per- sonne ne doit rester au bord de la route ». Il faut aussi inté- grer les jeunes qui seront les « contemporains de l’avenir ». Une coconstruction inter- générationnelle précieuse pour conserver le lien social. Proginov a par ailleurs mis en place le conseil des jeunes, le CSE qui relaie le collectif des collaborateurs et créé une structure pour l’organisation d’événements clients, une grande salle où il est aussi pos- sible de tenir, par exemple, des cours de fitness. L’entreprise a organisé les lieux de travail pour accueillir des activités extra professionnelles à des moments précis, ainsi que des activités les soirs ou le week- end. De quoi resserrer les liens entre les salariés. Depuis sa création en 1996, Proginov SA fonctionne sur le modèle de l’actionnariat salarial ; la demande a été telle, que l’entrerpise nantaise a procédé à une augmentation de capital, lors de sa bourse aux actions annuelle en mai 2019. Un acte managerial qui s’inscrit dans l’agrandissement du siège et de bâtiments dédiés au bien-être en entreprise Philippe Plantive , président du conseil d’administration de Proginov Crédits Photos : Proginov

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