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28 I AOÛT - SEPTEMBRE 2020 I www.verre-menuiserie.com ments de Paris. Nous en repar- lerons peut-être l’année pro- chaine – je l’espère – car nous avons un projet en ce sens » , témoigne Denis Bourène. S’il n’existe pas, à ce jour, de projet sur un bâtiment neuf, Armor souhaite valider l’avancée de ces solutions auprès du CSTB. « Sur deux des projets actuelle- ment en cours, le CSTB devrait intervenir pour pouvoir émettre une Appréciation technique d’expérimentation (ATEX Cas A). Par la suite, nous demanderons une ATEX Cas B sur un domaine d’emploi, autrement dit une région, ce document étant valable deux ans. Le graal reste bien entendu l’Avis Technique : sur ce point, nous n’avons pas encore de visibilité. Sur un autre projet, nous réalisons une intégration de notre film Asca ® entre deux feuilles de polycarbonate : notre objectif est d’obtenir une ATEX avant la fin de l’année 2020. Sur les modules prêts à coller, com- parables à des autocollants, nous avons entrepris des tests afin de pouvoir déposer des dossiers de certification sur les normes internationales photo- voltaïques. L’objectif consiste, pour début 2021, à obtenir une certification pour ce type de produit spécifique » , révèle Denis Bourène. réaliser des formes libres (free forms). « À partir de n’importe quel dessin d’architecte, nous pouvons créer une forme que l’on va ensuite assembler sous l’aspect d’un module. Notre bureau d’études est à même d’accompagner les architectes pour faciliter l’intégration esthé- tique du module à la façade. Et cela change tout : les architec- tes sont souvent très réticents au fait de recourir à des pan- neaux photovoltaïques clas- siques car leur forme est banale. Pour eux, c’est l’affaire de l’in- génieur : on va poser les pan- neaux sur le toit. À la limite, on va en disposer en brise-soleil devant mais – conséquence – on ne verra pas à travers…Avec notre solution, nous libérons les architectes de la contrainte même du panneau photovol- taïque » , plaide Denis Bourène. Pour son film Asca ® , Armor bénéficie d’une capacité indus- trielle de production d’un million de m² par an qui désormais inclut la production de modules free-form. Le groupe espère saturer sa ligne de production à l’horizon de 2024. « Aujourd’hui, le film qui sort de notre outil industriel est à 4 % de rendement énergétique. Notre objectif pour 2024 est de porter ce rendement à 12 %. Depuis quelques mois, Armor combine ses expertises com- plémentaires : l’enduction de modules en pleine laize est d’abord réalisée par l’équipe d’Armor basée à La Chevrolière (44). Leur parachèvement – dont la gravure laser – est ensuite assuré par la société allemande Opvius, rachetée par Armor en 2019 et qui dispose de sites à Kitzingen et à Nuremberg. « Translucide et hyper fin, le film Asca ® peut être simplement collé sur une façade existante, exac- tement comme un autocollant. Traité comme un panneau, il peut aussi s’intégrer à une façade entre deux couches de verre ou de polycarbonate. Dans les deux cas, il permet de produire de l’énergie pour les bâtiments. Une façade jusque-là inerte devient ainsi un élément architectural actif. Autre avantage : le filmAsca ® laisse passer la lumière exté- rieure mais en filtre la chaleur, ce qui rend l’atmosphère du bâti- ment plus supportable en cas de fort ensoleillement » , s’enthou- siasme Denis Bourène, chargé de développer pour le groupe Armor toutes les applications du film photovoltaïque Asca ® dans le secteur du bâtiment. Dépourvu de silicium et de métaux rares, Asca ® permet de Actuellement, dans notre labo- ratoire, nous travaillons sur des formulations qui montent à 13%. Mais avant de passer du labo- ratoire à l’échelle industrielle, les développements prennent plusieurs années. Nous devons encore répondre à des pro- blèmes de mise à l’échelle et de process » , reconnaît Denis Bourène. Néanmoins, Armor travaille sur plusieurs projets en cours, au contact de plusieurs architectes. « Il s’agit de projets ambitieux qui font intervenir des formes qu’ils ont eux-mêmes dessinées et qui vont recouvrir le bâtiment ou une partie de celui-ci. À Nantes, je travaille sur un projet qui inclut une verrière. Il devrait voir le jour l’année prochaine. À ce jour, nous avons mené une installation à la Cité des Congrès de Nantes. Nous avons tout simplement collé notre film sur un brise-soleil en dentelle d’alu- minium. Nous sommes venus solariser une façade existante. Ce module prêt-à-coller, nous pourrons demain – quand les prix auront baissé – le démocra- tiser et ouvrir un énormemarché. Nous pourrons vendre notre film avec une teinte assimilée à celle du support, par exemple sur des toitures en zinc. Nous envisageons d’aller sur les bâti- ACTUALITÉS I Point de vue V&MA n° 290 Ombrelles, verrières, architecture métallo textile, palmiers artificiels, tableaux de bord… Rachetée par Armor en 2019, la société allemande Opvius est passée maître dans l’art de transformer les films photovoltaïques organiques souples (OPV) Crédit Photo :Schmidhuber/Milla& Partner/Nüssli Le film Asca ® peut être simplement collé sur une façade existante, exactement comme un autocollant, pour produire de l’énergie Crédit Photo :Armor
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