VMA 282

permet de faire monter les opé- rateurs en compétences. Avec la robotisation des tâches, les métiers se transforment. « Les opérateurs sont plus qualifiés, ils supervisent au lieu d’exécuter des tâches répétitives » , observe Nicolas Maritan. Une transfor- mation que Technal a vécue lors de la robotisation de lignes de production. « Les postes de travail mécaniques étant sup- primés, nous avons créé des postes de superviseurs et nous tion de l’outil de vente afin de donner de la visibilité au consom- mateur final, de l’autre, la cen- tralisation des commandes permet de faire des recom- mandations de lots à la produc- tion » , explique Nicolas Maritan. MONTÉE EN COMPÉTENCES ET SÉCURITÉ Quels sont les apports pour les ressources humaines ?Multiples, à priori. D’abord, l’industrie 4.0 ligne Jean-Baptiste Gevresse, directeur industriel de FenêtréA. D’ailleurs, comme l’affirme Sébastien Joly, directeur mar- keting et communication de Riou Glass, « l’automatisation permet, en supprimant les manipulations, de renforcer la sécurité au travail et donc de préserver la santé de l’opéra- teur » . Riou Glass s’intéresse de près aux innovations. « Nous avons testé un exosquelette qui porte des verres de 100 kg comme un livre, nous ne sommes pas encore équipés, mais mini- miser les manipulations fait partie de nos enjeux », déclare Séba s t i en Jo l y. Un gan t connecté pour piloter les ponts roulants est également à l’étude… Chez FPEE, qui a investi près de 8 M € dans la modernisa- tion de son usine aluminium, et installé un transstockeur, l’objectif est clairement « d’amé- liorer les conditions de travail des salariés, en évitant les ports de charge importants, avec bien sûr un impact positif sur la qualité de la production, puisqu’il n’y a plus de manipu- lation, et sur la productivité » , assure Cécile Sanz, présidente du groupe. L’implantation de l’outil a pu être réalisé grâce à un agrandissement du bâti- ment. « Nous avons axé nos investissements sur l’amélio- ration des conditions de travail plus que sur la productivité, car pour atteindre un niveau de productivité plus important, il faudrait perdre en agilité, or compte tenu de notre largeur de gamme, nous avons besoin d’un outil industriel agile » , confie la dirigeante. L’automa- tisation de la production s’est donc opérée dans la limite du niveau d’agilité souhaité. Dans les entreprises, le projet 4.0, comme tout changement organisationnel, doit être accompagné. Chez Technal, les MARCHÉ I Enquête V&MA n° 282 avons vu des collaborateurs se révéler » , se réjouit Joan Bonnafous. Gilles Le Bagousse, complète : « les profils viennent davantage de BTS de produc- tique et de maintenance » . Depuis deux ans, FenêtréA accompagne sa transformation d’un projet de Lean facturing. « Nous sommes à l’écoute des besoins des opérateurs, le 4.0 passe par les collaborateurs, le management évolue, il est inclus dans la démarche » , sou- Crédit Photo : Elcia Ramasoft et Elcia, l’alliance 3D Le Cetim en mode recherche… Cetim, centre d’expertise mécanique français, s’associe avec des laboratoires spécialisés dans la recherche fondamentale afin de contribuer aux progrès techniques des entreprises mécaniciennes. Ainsi, le Laboratoire d’usinage et de procédés de mise en œuvre des poudres en fabrication additive (Luppiam) cherche à faire progresser les technologies majeures pour les industriels avec la mise en synergie des moyens et des compétences de l’institut Carnot Cetim, de l’École nationale d’ingénieurs de Saint-Étienne (Énise) et de l’École des Mines de Saint-Étienne (EMSE) au sein d’un laboratoire commun. Actuellement, trois thèses en usinage sont conduites au sein du laboratoire. Une première vise à réduire l’usure des outils coupants via une nouvelle approche de simulation, validée sur des cas industriels. Deux autres se concentrent sur la prédiction des contraintes résiduelles induites en tournage et en perçage. Dans le même domaine, le projet FUI "Impulsa" consiste à anticiper par la modélisation, les déformations mécaniques et thermiques des pièces dès leur programmation sur machines-outils. Philippe Choderlos de Laclos, directeur général du Cetim s’est félicité, à l’occasion de la publication du rapport de l’Académie des Technologies fin septembre 2018, de la montée en compétences technologiques des PME et de voir le Centre technique industriel reconnu comme acteur national de la transformation des PME et ETI industrielles. L’objectif est ambitieux : sensibiliser 30 000 PME industrielles (c’est-à-dire la quasi-totalité du tissu national) au numérique d’ici 2022. Une belle feuille de route pour l’Alliance Industrie du Futur. 126 I AVRIL - MAI 2019 I www.verre-menuiserie.com Philippe Choderlos de Laclos, directeur général du Cetim Crédit Photo :Cetim

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