Façades et murs-rideaux : un triple défi à relever

Depuis l’instauration de la RE 2020, la conception des façades et murs-rideaux doit tenir compte du confort des occupants, respecter l’environnement et soigner l’esthétique des bâtiments.

Un triple défi que relèvent les verriers et les menuisiers. Une dynamique est enclenchée.

 

Dans un contexte dominé par le réchauffement climatique, les législations française et européenne obligent désormais les acteurs du monde de la construction immobilière à diminuer la chaleur qui entre dans les logements, à augmenter l'apport de lumière solaire et à mieux isoler les bâtiments. Au niveau technologique, l’application de cette politique conduit tous les acteurs – verriers, gammistes, fabricants de menuiseries… – à repenser leur façon de produire. Ils recourent aux énergies vertes, recyclent les matériaux (verre, aluminium…) pour faire naître des gammes moins gourmandes en énergie et plus respectueuses de la planète. Ils mettent aussi en place des filières de déconstruction pour valoriser les menuiseries usagées qui deviennent un précieux gisement et se régénèrent du “berceau au berceau”.

 

Les verriers créent des vitrages bas carbone

 

Les producteurs industriels de verre plat se sont fixés la mission de créer des vitrages bas carbone. « Chez AGC, nous fabriquons des verres spécialisés que nous vendons aux industriels transformateurs. Nous appliquons des technologies particulières sur nos verres pour leur conférer une meilleure isolation thermique, un contrôle solaire optimisé et une transmission lumineuse idéale, le tout avec un taux d’émission de CO2 le plus bas possible », explique Valérie Vandermeulen, directrice marketing et communication d’AGC Glass France.

 

© Nicolas Laisne Architectes - En 2023, le verre Energy 72/38 d’AGC Glass a été choisi pour équiper Arboretum, le bâtiment du nouveau siège de Vinci Construction, à Nanterre (92) imaginé par Nicolas Laisne Architectes

 

De son côté, Saint-Gobain Glass a sorti Orae®, le premier verre bas carbone, puis la gamme Eclaz®, des double vitrages spécialement dédiés au confort d’été avec plusieurs produits : Eclaz® Lumi, Eclaz® Zen et Eclaz® Sun. « Ils sont issus d'une technologie R&D que Saint-Gobain maîtrise depuis quelques années sur le développement de la couche magnétron. Elle nous permet d'obtenir les ratios les meilleurs entre transmission lumineuse, aspect clair et performances », souligne Christophe Richard, prescripteur chez Saint-Gobain Glass.

 

© Cyrus Cornut - Situé dans le 16e arrondissement de Paris, le nouvel immeuble de bureaux Pergolese, conçu par l’agence LBBA Architecture, s’élève sur quatre étages. Le bâtiment est constitué de deux corps latéraux, composés de grandes baies ouvrantes vitrées avec des doubles vitrages de contrôle solaire Pilkington Suncool™ 70/35 et encadrées d’aluminium anodisé satiné

 

Membre de NSG Group, Pilkington innove en lançant Pilkington Mirai™, (NDLR : futur en Japonais), un verre architectural dont il a réussi à réduire de 52 % la part de carbone incorporé, comparé au verre classique Pilkington Optifloat™ 4 mm fabriqué en Europe. « Cette prouesse est obtenue grâce à l’utilisation d’un combustible alternatif pour alimenter notre four de float, d’une part de calcin (verre recyclé) plus importante et d’une électricité verte », expose Marc Amah, responsable technique et marketing Pilkington. Pilkington Mirai™ est un substrat de verre sur lequel peuvent être déposées des couches faiblement émissives et de contrôle solaire telles que le Pilkington Suncool™ Q, pour ainsi agir sur l’ensemble des émissions de carbone, incorporé comme opérationnel.

 

© Kawneer - photographe : Xavier Boymond - Casino et Palais des Congrès du Cap d’Agde : avec plus de 11 m de haut et d’une surface de 1500 m², le mur-rideau AA100 exclusivement conçu et développé par Kawneer constitue une réelle prouesse technique et affiche un coefficient de transmission thermique jusqu’à 0.7Wm²K - Agence A+ Architecture - La résille métallique blanche de 2 900 m² aux motifs sous-marins a été créée par l’artiste sétois Hervé Di Rosa - Menuiserie Barsalou (Narbonne-Montpellier)

 

Les tendances que préfèrent les architectes 

 

Si les verriers s’activent pour satisfaire les attentes de la loi RE 2020, ils composent aussi avec la demande architecturale qui a ses critères propres. « Depuis déjà quelques années, les architectes souhaitent la neutralité des vitrages. La tendance est de réduire les réflexions lumineuses afin de ne pas impacter leur travail », résume Valérie Vandermeulen.

 

« Les façades plutôt lisses et les vitrages neutres et clairs ont la cote. Les façades clamées se développent et apportent une alternative au verre extérieur collé (VEC) », constate Christophe Richard.

 

© Reynaers - Dernière innovation de la gamme de murs-rideaux Reynaers Aluminium, la façade SlimWall présente des profils robustes et des masses vues de seulement 35 mm

 

Il arrive parfois que les architectes aient des attentes esthétiques plus marquées. « Nous y répondons tout en respectant les exigences techniques et environnementales. Par exemple, des films blancs ou translucides sont insérés dans le verre feuilleté. Il est aussi possible de faire appel au verre sérigraphié », précise Valérie Vandermeulen.

 

Chez AGC Glass, les gammes de verre les plus emblématiques et demandées sont Stopray et Energy. En 2023, le verre Energy 72/38 a été installé sur Arboretum, le bâtiment du nouveau siège de Vinci Construction, à Nanterre (92). « Ce produit offre une transmission lumineuse (TL) de 72 %. L’apport de lumière naturelle dans le bâtiment minimise la consommation d’électricité. Ce vitrage affiche aussi un facteur solaire (FS) qui laisse passer seulement 38 % des rayons infrarouges solaires », détaille Valérie Vandermeulen.

 

© Hervé Abbadie - Au cœur du 16e arrondissement de Paris, l’architecte DTACC a conçu l’immeuble Belles Feuilles : un ensemble de 12 000 m² de bureaux et de 1 500 m² d’espaces verts. La façade repose sur les produits Reynaers Aluminium

 

Des logiciels pour aider les acteurs de la menuiserie à combiner les performances des verres

 

Aujourd’hui, choisir un vitrage de façade est très complexe. Il faut tenir compte du lieu d’implantation du bâtiment car l’ensoleillement est différent au Nord et au Sud de la France. L’orientation du bâtiment par rapport au soleil compte aussi. Enfin, la nature de l’immeuble influe : le facteur solaire résidentiel est généralement plus haut que celui d’une tour de bureaux afin de bénéficier, l’hiver, de la chaleur gratuite prodiguée par le soleil. « La première réalisation que nous avons menée avec Orae® est la Polyclinique ICAD Santé à Caen (14). Elle intègre à la fois des vitrages contrôle solaire Cool-Lite® Xtreme et bas carbone. D’autres sont en cour : Kalifornia avec Bouygues Immobilier et Carré Invalides avec Nexity, notamment », révèle Christophe Richard chez Saint-Gobain Glass.

 

AGC Glass a mis en ligne un outil gratuit qui permet de calculer les performances énergétiques et lumineuses des vitrages. Les acteurs de la construction l’utilisent pour concevoir des solutions sur mesure pour leurs clients. Saint-Gobain dispose également d’un logiciel gratuit nommé calumen.com. Il donne les caractéristiques des vitrages : spectrophotométriques, lumineuses, énergétiques… Il génère également des images physico-réalistes du vitrage en termes de réflexion et de teinte, par temps couvert et ensoleillé. Les architectes obtiennent ainsi une première idée du rendu d’un vitrage en fonction de leur attente de performances et d’esthétique, avant même de demander des échantillons ou des prototypes.

 

« À partir de début avril 2024, une évolution du logiciel Calumen prendra en compte les calculs suivant la norme DTU 39. Les solliciteurs y trouveront des informations complètes et à jour en toute autonomie », annonce Christophe Richard.

 

Autre nouveauté : le logiciel Glass Configurator d’AGC éditera bientôt des Fiches de Déclaration Environnementale et Sanitaire customisées (FDES). Cet outil calculera des FDES pour les vitrages isolants d'un chantier particulier. Cela permettra aux bureaux d’études de pouvoir mesurer au plus juste l’impact environnemental des vitrages.

 

« Nous ouvrons ainsi le champ à de nouvelles manières de coconstruire les vitrages et les bâtiments. Mais il revient aux architectes de combiner le verre et les menuiseries : ce sont les chefs d'orchestre en la matière », rappelle Valérie Vandermeulen.

 

Essentielles à la mise en œuvre des vitrages sur les façades, les gammes de profilés aluminium offrant les masses vues les plus fines sont appréciées des architectes, d’autant plus si elles sont réalisées avec de l’aluminium recyclé afin de respecter le nouveau décret environnemental RE 2020.

 

« Nous sentons une réelle demande des architectes pour les aider à concevoir des bâtiments durables, avec comme objectif la décarbonation du secteur de la construction. En effet, ce dernier représente près d’un tiers des émissions de carbone de l’Union Européenne », fait remarquer Marc Amah.

 

Construire une façade exige de savoir répondre à plusieurs critères

 

Sur le plan économique, plusieurs bouleversements secouent actuellement le marché de la façade. « En résidentiel neuf, les permis de construire ont chuté de 25 % entre décembre 2022 et décembre 2023. Et les mises en chantier ont reculé de 10 %. C’est un peu plus faible sur la partie non résidentielle », rend compte Maxime Virot, responsable Études et Projets Sepalumic.

 

Pour 2024, les études de marché laissent entrevoir un ralentissement dû à la période post-Covid et aux changements de législation. La RE 2020 a cristallisé les peurs. « Certains pensaient que les grandes façades vitrées, type la Défense, ne seraient plus d’actualité. Finalement, nous nous sommes organisés avec le Syndicat National de Fabricants d’Aluminium (SNFA). Nous avons mis en place les fiches FDES qui éclairent les autorités sur l’origine des matériaux que nous mettons en œuvre dans nos menuiseries. Et l’on se rend compte que la façade vitrée a de nombreuses vertus, notamment le fait que l'aluminium est 100 % recyclable », se réjouit Maxime Virot.

 

© Sepalumic - Nouvelle résistance sismique pour les façades W44 de Sepalumic ultra fines avec masse vue aluminium de 44 mm, dont l’esthétisme ne fait aucun compromis avec la sécurité et la performance. Ce mur-rideau permet de créer des trames allant jusqu’à 5 m de demi-périmètre, capable de supporter des poids de vitrage allant jusqu’à 250 kg ; conçu pour s’adapter à tous types de projets, il pousse la performance thermique jusqu’à Ucw = 0,8 W/m².K

 

En France, le marché neuf étant en berne, celui de la rénovation des façades se structure. « Selon une étude, il y aurait dans l’Hexagone entre 40 et 60 millions de mètres carrés de façades vitrées à rénover », affirme le responsable Études et Projets Sepalumic. Autant de façades à déconstruire, à recycler puis à reconstruire, en tenant compte des souhaits des commanditaires…

 

Ancien de Seralu, Thomas Selin est aujourd’hui chef des marchés Façades et Développement durable Reynaers. Selon lui,  les projets de rénovation prennent de plus en plus d’importance depuis trois ans. Et ce phénomène va s’amplifier.

 

Reynaers doit actuellement répondre à des projets comportant de 5 à 6 bâtiments avec un maximum de 3 niveaux qui exigent une plus grande polyvalence. « Les demandes mêlent les châssis, les murs-rideaux, la sécurité – donc le feu – et s’étendent même aux façades blast, anti-explosives. Il faut répondre en même temps à tous ces critères, ce qui induit une gamme assez large de produits pour satisfaire un seul et unique projet. Nous devons également conseiller techniquement les clients. Par rapport au feu, nous devons avoir le produit mais aussi proposer le service qui s’y rapporte », affirme Thomas Selin.

 

Propriété du groupe belge Haerens, Eribel France est issue de la fusion de VD-Industry, de Pyrometal et de Meyvaert France. Mais elle maintient deux activités distinctes : la fabrication de produits vitrés, coupe-feu, pare-balles, anti-effractions… prêts-à-poser pour ses clients menuisiers, métalliers, entrepreneurs général et agenceurs (Eribel SAS). Quant à Eribel Projets, l'ex-Pyrometal, elle travaille en fabrication, fourniture et pose pour ses clients majeurs du bâtiment, essentiellement en Île-de-France.

 

© Eribel - Imaginée par l’agence RDAI, la réhabilitation de l’immeuble de bureaux au 44, rue Saint-Lazare à Paris met en scène un mur-rideau E30 conçu par Eribel France sur des profilés en acier. Celui-ci atteint une surface totale de 230 m² (9,10 m de largeur x 6,60 m de hauteur) et répond à des contraintes acoustique, architecturale et technique (résistance au feu, étanchéité à l’air et à l’eau)

 

Eribel souhaite monter en puissance sur le marché français. « Il s’agit d’intégrer notre nouvelle marque dans l'esprit du marché – de la menuiserie feu et de la menuiserie en général – de la faire connaître comme acteur majeur du domaine de la sécurité. Aujourd'hui, nous sommes très connus pour la menuiserie vitrée et coupe-feu. Mais nous allons élargir notre spectre. En ce premier semestre, nous lancerons notamment des produits bois fabriqués en Belgique sur le marché français », annonce Vincent Carpentier, directeur commercial et marketing d’Eribel France.

 

Eribel France fournit en prêt-à-poser des murs-rideaux en kit mais déjà préassemblés pour aider au montage. « Les clients demandent des murs-rideaux qui cumulent les performances : anti-effraction, coupe-feu ou pare-flammes, en plus des contraintes thermiques et de protection solaire (transmission lumineuse, facteur solaire) qui viennent améliorer la performance de la paroi vitrée », explique Vincent Carpentier.

 

Lors de Batimat, Reynaers dévoilera une gamme de mur-rideau plus fin, avec des masses-vues de 35 mm. « La masse-vue a très peu d'impact sur l’inertie. C'est plutôt sa profondeur qu’il faut prendre en compte. C’est la raison pour laquelle nous optons pour des épines très grandes, très profondes. Ce nouveau type de mur-rideau permettra une continuité avec les portes automatiques car elles sont réalisées avec des profilés très fins », précise Thomas Selin.

 

Grande première chez Wicona : une nouvelle façade traverse-traverse

 

Chez Wicona, filiale du groupe norvégien Hydro, 2023 a été marquée par le lancement de la nouvelle application Wictec 50 NGTT : une façade grille traditionnelle en module de 50 mm. Auparavant, Wicona agissait plutôt sur une structure montant-traverse, pour cette fois une application traverse-traverse : un profilé unique permet de réaliser l'intégralité d'une façade.

 

© Daniel Schäfer - Campus Airbus à Madrid met en œuvre deux modèles signés Wicona : la façade par élément Wictec 50 EL et l’application standard Wictec 50

 

« Nos clients historiques vont pouvoir rapidement se familiariser à ces techniques d’assemblage beaucoup plus faciles à mettre en œuvre que celles de la façade traditionnelle. Et les clients de la gamme Meccano, utilisée depuis plus de 20 ans, retrouveront leurs habitudes et les temps de fabrication réduits par rapport à ce qu'ils connaissent aujourd’hui », annonce Lucilia Kouamé, responsable marketing Wicona.

 

S'adressant plutôt à des bâtiments de moyenne dimension (R+3 maximum), cette nouvelle solution va pouvoir accueillir des poids de vitrage allant jusqu'à 380 kg (contre 200 kg à l’ancienne génération Meccano) et couvrir jusqu'à 6 m².

 

« Le positionnement prix de la gamme Wictec 50 est inférieur à celui de la gamme Meccano qui a vocation à disparaître une fois que la Wictec 50 NGTT sera bien installée », révèle Lucilia Kouamé.

 

Cette nouvelle génération de façade sera réalisée en aluminium recyclé post-consommation Circal 75R, dont l'empreinte carbone s'est encore améliorée à 1,9 kg de CO2 par kg d'aluminium produit.

 

© Reynaers - Façade Concept Wall 60 développée par Reynaers

 

Schüco va lancer plusieurs nouveautés en 2024

 

L'activité phare de Schüco pour les façades est liée au marché du non résidentiel. « Face à la montée en puissance du marché de la rénovation, nous devons être capable d’apporter des solutions à nos partenaires qui interviennent sur site occupé. Cela nécessite une préparation, une logistique, des adaptations au produit différents et une meilleure maîtrise du temps à passer sur le chantier », indique Cédric Puyou, responsable Produits Façade et Occultation Schüco.

 

© Nicolas Grosmond - Les solutions de châssis et de façades Schüco ont été choisies lors de la rénovation de La Poste du Louvre à Paris

 

Schüco travaille actuellement autour de deux familles de produits majeurs. La première est la plateforme FWS, une façade grille avec capot serreur. Elle comporte trois gammes phares : la FWS 50, la FWS 60 et la FWS 35. Ces nombres déterminent la masse vue en millimètres et induisent aussi des caractéristiques techniques pour certains projets.

 

© Schüco - Schüco-Façade-AOC-50-60-75

 

La FWS 50 est le produit phare chez Schüco. La FWS 60 est un produit qui monte en puissance. Enfin, la FWS 35 est aujourd'hui l’un des produits les plus fins sur le marché français avec 35 mm de masse vue.

 

Autre type de produit phare chez Schüco, les solutions de façades cadres se déclinent en Verre Extérieur Collé (VEC) et Verre Extérieur Parclosé (VEP). Elles sont proposées dans la gamme SFC 85 qui englobe des solutions de façades simple peau, respirantes, double peau…

 

« La sécurité est un thème émergeant. Les exigences s’amplifient en termes de retardement à l’effraction, de sécurité pare-balles, d’incendie avec des solutions coupe-feu et pare-flammes exigées. Schüco a imaginé une variante de son système FWS 50 qui offre la possibilité – sans générer de changement d'aspect extérieur – de proposer des solutions de façade standard et des solutions de façade feu pare-flammes », rappelle Cédric Puyou.

 

© Jean-Philippe Mesguen pour PCA-Stream - ShAKe est un bâtiment tout neuf construit à Lille. Schüco a développé et intégré sur les façades des brise-soleil spécifiques pour répondre aux problématiques de contrôle solaire

 

Cette année, Schüco lance plusieurs nouveautés, à commencer par les éléments FWS 50-60 munis de capots plats qui évitent les saillies en façade. La gamme FWS 50-60 s’enrichit d’une version SG CL de vitrages à clamer qui permettent d’obtenir un aspect extérieur très proche du VEC avec des profilés beaucoup plus fins. « Jusqu’ici, pour réaliser une façade VEC, il fallait utiliser la gamme SFC 85 avec 85 mm de masse vue intérieure et des profilés plus épais, donc plus chers », pointe Cédric Puyou.

 

Schüco s’apprête aussi à sortir l’Aluminium On Construction (AOC), une gamme internationale de façades ou de verrières. Elle se décline en trois produits : AOC 50, 60 et 75 mm avec des éléments rapportés sur des structures bois ou acier. Cette nouvelle génération de produits sera prochainement proposée aux grands comptes.

 

Kawneer parie sur la modularité de ses solutions pour séduire les architectes

 

En tant que gammiste et façadier, Kawneer doit lui aussi répondre aux attentes, notamment en termes d'isolation thermique. « Imaginer une façade toute vitrée et sans occultation pour les bâtiments de bureaux est tentant. Mais, dans certaines régions comme en Occitanie – nous sommes basés à Montpellier – la consommation d'électricité devient plus importante l’été que l’hiver. Dans le Sud, pratiquement toutes les nouvelles constructions optent pour la climatisation, à contre-courant de la RE 2020. Les architectes devront de plus en plus traiter leurs jolies façades en simulant les effets de l’été », remarque Pascal Schumacher, responsable du service technique Client Kawneer.

 

© Xavier Boymond - Kawneer pour le Center Parc d’Agen

 

Par rapport à la fenêtre, l’avantage de la façade est qu’elle est facilement modulable au design de l'architecte. « Grâce à une multitude de capots, nous pouvons lui donner une forme un peu particulière, jouer sur les couleurs. Les architectes apprécient de pouvoir ainsi personnaliser leur projet », explique Pascal Schumacher.

 

Animé de la volonté d’harmoniser ses produits, Kawneer a décidé de n’en avoir qu'un seul mais qui peut tout faire : l’AA 100. « C’est un vitrage qui est collé sur la structure, un peu comme le VEC. Et nous pouvons le décliner en version feu SSG. Ce produit convient aux bureaux d'études, à la fabrication, à la pose… Nos clients vont pouvoir toujours travailler avec le même système, ce qui les conforte : plus de catalogues à feuilleter dans tous les sens. À l'intérieur de cette gamme AA 100, nous avons aussi développé récemment des ouvrants invisibles », précise Pascal Schumacher.

 

Verre Technic : l’agilité d’un acteur régional complet

 

Filiale de Verrissima Group, Verre Technic est implantée à Thaon-les-Vosges (88). Elle fabrique, fournit et pose des solutions de façades et de murs-rideaux auprès d’une large clientèle B2B et d’institutionnels de la Région Grand Est. « Nous faisons beaucoup de gros chantiers en murs-rideaux. Ces solutions apportent beaucoup de luminosité dans les bâtiments et leur procurent une meilleure isolation thermique. Et surtout une rapidité et une facilité de pose des vitrages. Pour les architectes, c’est bénéfique » affirme Morgane Gérard, responsable de site Verre Technic.

 

© Verre Technic - Filiale de Verrissima Group, Verre Technic est au croisement entre l'artistique et le technique, et maîtrise toutes les attentes (acoustique, thermique, solaire…) pour réaliser des façades conformes à la réglementation RE 2020

 

« Appartenant à un groupe indépendant, Verre Technic peut travailler des gammes de produits qui lui permettent de répondre à tous types de demandes, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur d’un bâtiment. Et nous maîtrisons la pose, qu’il s’agisse de façades VEC ou parclosées », indique Olivier Cifani, directeur commercial de Verrissima Group. Très tourné vers le panneau décoratif, maîtrisant l’argenture, les techniques du verre trempé et l’impression numérique – entre autres savoir-faire artistiques – le groupe présidé par Jonathan Metz sait décliner toute cette richesse sur la façade, permettant aux architectes de s’exprimer différemment. Il l’a démontré au Pôle des Métiers d’Épinal (88), réalisant toute une façade avec des vitrages sérigraphiés représentant les métiers de la boulangerie.

 

« Nous sommes également capables d'aller chercher des verres à couches spécifiques, de les mettre en œuvre et de trouver le bon produit et la bonne technicité pour répondre aux critères énergétiques requis par la façade d’un bâtiment », résume Olivier Cifani.

 

© Verre Technic - Verre Technic est intervenue sur un chantier de référence à l’aéroport de Strasbourg Entzheim : la réalisation d’un premier mur-rideau de 70 m², doublé d’un deuxième en mars dernier

 

On le voit : lorsque les acteurs de la façade et du mur-rideau prennent bien en compte les critères de la RE 2020 et qu’ils les croisent avec leurs solutions industrielles pour répondre aux attentes, des solutions nouvelles naissent. « Nous sommes en train de changer d’ère », s’enthousiasme Christophe Richard.

 

« En rupture de technologie, notre époque nous conduit à rechercher des choses extraordinaires au niveau de la production des vitrages. Nous sommes à un tournant du siècle », conclut Valérie Vandermeulen.    

 


Photo ouverture © Kai Nakamura - Pour la construction du nouveau siège du groupe Ikeuchi à Sapporo, le maître d'ouvrage a engagé nul autre que le lauréat du prix Pritzker Toyo Ito, l'un des grands architectes les plus influents du Japon. L'Ikeuchi Gate Building combine technologie et innovation au plus haut niveau avec pour cette façade iconique, le triple vitrage haute performance Saint-Gobain Eclaz One II et le warm edge Swisspacer Ultimate. La structure porteuse est composée d'un ensemble de piliers en béton armé en forme de feuille assurant un soutien antisismique aux niveaux des étages et favorise un aménagement intérieur flexible. 

Maître d'ouvrage : Maruyo Ikeutchi Co. LTD., Sapporo/JP - Architecture : Toyo Ito and Associates Architects Co. Ltd - Fabricant du verre : vandaglas Eckelt Glas, Steyr/AT

Source : verre-menuiserie.com

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