Véritable technologie de rupture, le vitrage dynamique développé par la SATT Conectus est capable de s'opacifier en quelques secondes en présence d'une source de lumière et produire de l’énergie photovoltaïque.
A Strasbourg, la nouvelle startup P-Layer propulsée par la SATT (Société d’Accélération du Transfert de Technologies) Conectus annonce une création technologique inédite avec le développement d’ un nouveau vitrage " intelligent" autonome, contrôlable et auto-alimenté, capable de s'opacifier en quelques secondes en présence d'une source de lumière, tout en produisant simultanément de l’énergie photovoltaïque.
Ancrée sur une technologie innovante issue du laboratoire de recherche public ICube en collaboration avec l’Université de Southampton (UK), P-Layer propose une technologie de rupture en vue d’accroître la performance énergétique des bâtiments, des véhicules, des serres agricoles, mais aussi présente un potentiel d’application majeur dans le domaine des lunettes et systèmes de vision intelligents.
Ce verre innovant inédit intègre en un seul dispositif, des couches photovoltaïques et des cristaux liquides. Grâce à un système de modulation adaptative, ce verre permet de capter, filtrer, contrôler et exploiter toute source de lumière (naturelle ou artificielle), pouvant alors se teinter graduellement, totalement ou partiellement, tout en générant simultanément de l'énergie photovoltaïque.
Une technologie innovante aux multiples bénéfices et applications
Cette solution novatrice de P-Layer constitue une nouvelle opportunité technologique stratégique, notamment dans le secteur des bâtiments professionnels et résidentiels. La polyvalence de P-Layer offre par ailleurs un grand champ d'applications possibles, notamment dans le domaine des lunettes intelligentes, des systèmes de vision avancée. La technologie P-Layer s’adapte au verre, mais aussi à tous autres supports rigides ou flexibles (ex. polycarbonate, PET, PMMA…).
Parmi ses bénéfices du système P-Layer :
- Réduction des coûts énergétiques, grâce à la modulation de la lumière, réduit la consommation énergétique (chauffage, climatisation, ventilation, lumière artificielle) tout en produisant de l’énergie photovoltaïque
- Simplicité : ce dispositif est autonome et ne nécessite aucune alimentation électrique
- Contrôle : grâce à un simple interrupteur, l’utilisateur peut choisir le confort thermique et/ou visuel (niveau d’opacité) le plus adapté à ses activités
- Personnalisation : possibilité d’opacifier seulement une zone localisée
- Sécurité : protège contre l'éblouissement et préserve les capteurs photosensibles
- Rapidité : le vitrage se teinte et revient à l’état transparent en moins d’une seconde
- Green : le processus de fabrication est à basse température sans métaux et les matériaux sont en partie recyclables
Du prototype à l’industrialisation
© P-Layer - Au cœur de P-Layer, une équipe réunie par le goût de l’innovation, l’ouverture d’esprit, le multiculturalisme et la satisfaction client ; (de g. à dr.) O. Ibraikulov, scientifique R&D P-Layer ; Thomas Heiser, professeur à l’Université de Strasbourg et co-inventeur ; Sadiara Fall, CEO et fondateur de P-Layer ; Y. Lin, maître de conférence à l’université de Strasbourg, détaché chez P-Layer
Cette innovation est issue de travaux de recherche académique menés conjointement par le laboratoire ICube (Strasbourg) et l'Université de Southampton (UK). Le projet a rapidement convaincu la SATT Conectus, qui a investi dans ce projet dès 2017. Cet investissement a permis de déposer un brevet en 2018, de produire plusieurs prototypes fonctionnels, de structurer la création de la startup P-Layer et d’amorcer, grâce au dispositif Team to Market, des premières actions de business-développement (analyses de marché, qualification de premiers partenaires commerciaux et prises de contact).
Thomas Heiser, chercheur-inventeur au sein du laboratoire strasbourgeois ICube et Malgosia Kaczmarek, co-inventeur et professeur à l’Université de Southampton, expliquent : « la création de la société P-layer marque l’aboutissement fructueux et exceptionnel d’un travail de recherche collaboratif mené depuis 2013 par nos deux équipes de recherche. Notre objectif est de combiner deux classes de matériaux aux propriétés optiques et électriques très spécifiques et complémentaires - les cristaux liquides et les semi-conducteurs organiques - dans un seul dispositif afin de créer de nouveaux composants optiques pour la photonique. Les travaux initiaux ont été réalisés par Thomas Regrettier (co-inventeur du brevet) dans le cadre de sa thèse de doctorat, et ont abouti aux concepts qui sont aujourd’hui au cœur de la technologie développée par P-layer ».
Pour Marc Gillmann, président de la SATT Conectus, « P-layer est une nouvelle illustration de l’inventivité des chercheurs français. C’est aussi une technologie qui offre une réponse nouvelle aux enjeux de la transition écologique et notamment en termes d’efficience énergétique des bâtiments. Sans dépôt de brevet, sans prototypage, sans étude de marché, sans accompagnement business, ces formidables inventions resteraient dans les laboratoires et n’auraient strictement aucun impact positif sur nos vies. P-layer est une nouvelle démonstration de l’importance souveraine des Sociétés d’Accélération du Transfert de Technologies, dont la mission est de propulser les découvertes scientifiques dans le quotidien. Nous sommes au cœur de la création de l’innovation deeptech et ce rôle de passeur de sciences à l’économie nous permet de délivrer un triple impact : création de valeur, impact sociétal et, à terme, impact social grâce à la création d’emplois dans des secteurs innovants, à fort potentiel ».
P-Layer est également soutenue par Bpifrance et la Région Grand Est. Le CNRS vient par ailleurs de sélectionner P-Layer pour intégrer son programme RISE d’accompagnement aux startups. Actuellement incubée chez SEMIA (Strasbourg), P-Layer compte 2 salariés et devrait renforcer ses équipes courant 2024.
Sadiara Fall, CEO et fondateur de P-Layer, confirme l’ambition : « nous visons à lever des fonds d’ici le premier semestre 2024 pour catalyser notre développement technologique et renforcer nos initiatives commerciales. Parallèlement, nous recherchons activement des partenaires industriels pour préparer la phase de pré-industrialisation de notre produit. Nos récentes participations au Deeptech Connect Réseau SATT et à l’Investor Day organisé par Quest for Change ont été très encourageantes, confirmant la pertinence de notre vision. Tous les indicateurs sont au vert, et nous sommes prêts à propulser P-layer vers de nouveaux horizons avec passion et détermination ! ».
Le marché mondial du vitrage dynamique et du vitrage photovoltaïque connaît une croissance exceptionnelle, stimulée par la demande croissante de bâtiments à haut rendement énergétique et incitée par les nouvelles normes environnementales. Le marché devrait atteindre 5 Mds$ en 2029 à un taux de croissance annuel moyen de 6,2 %. L'Europe domine le marché en raison de la grande popularité du verre dynamique en tant que matériau de construction et des investissements massifs réalisés par les principaux acteurs.
Le marché du vitrage photovoltaïque affiche des prévisions encore plus impressionnantes, puisqu'il devrait atteindre 359 Mds$ d'ici 2029, avec un taux de croissance annuel moyen de 32 %. L'Europe connaît une trajectoire similaire, le marché français étant estimé à lui seul à 12 Mds$ d'ici 2029. Cette immense croissance représente une opportunité unique pour ceux qui sont à la pointe de l'innovation dans ce domaine passionnant.
© P-Layer
Source : verre-menuiserie.com