Comment boucler la boucle de l’économie circulaire incluant la collecte, le recyclage et la réutilisation des menuiseries en fin de vie...
... c’est toute la question à laquelle Rehau et son partenaire Paprec depuis 2015, se sont engagés à répondre aujourd’hui en créant un véritable gisement d’exploitation en devenir. Rendez-vous sur site à Trémentines, près de Cholet, où Paprec Plastiques déploie sa principale unité de recyclage PVC (parmi ses 10 divisions sur l’Hexagone).
© Rehau/Paprec - (De g. à dr.) Maxime Boileau, responsable marketing et communication Rehau Window Solutions France et Olivier Leclercq, directeur de territoire-division Plastiques chez Paprec
Entrer dans l’antre du leader français du recyclage plastique, plus précisément dans sa divison PVC choletaise du Maine-et-Loire, c’est prendre conscience de la masse de déchets déversée par notre société de consommation et celle ici, plus particulièrement, par la menuiserie de second oeuvre. Dans cet univers de la chute se révèle le haut potentiel de la déconstruction et les vertus de la matière rendue. Lorsque l’on sait que le PVC peut renaître tel le phénix, au moins jusqu’à 10 fois sans perdre ses propriétés et qu’une fenêtre actuelle bénéficie d’une durée de vie d’au moins 30 ans, le calcul de sa résilience est vite fait.
Pour le groupe Rehau, l’évidence de limiter son impact environnemental ne date pas d’hier, puisque l’industriel établit des actions de recyclage dans ses usines depuis plus de 30 ans, accélérant pour autant ses engagements écoresponsables ces dernières années. Label EcoPuls au sein de sa division Window Solutions identifiant l’intégralité des chutes de production de ses profilés de fenêtres réintégrées dans le circuit de production dédié à la fabrication de profilés coextrudés – et investissant au passage 5 M€ sur ces 2 prochaines années (2 nouvelles lignes de coextrusion et filières en 2023 et 2 autres en 2024) à Morhange en Moselle – charte de l’économie circulaire signée pour près de 80 % de ses clients français d’ici l’été 2023, la nouvelle identité numérique Rehau Window.ID pour mieux suivre le cycle de vie de la fenêtre (fabrication, pose, SAV et son recyclage bien sûr)… autant d’actions dont Maxime Boileau, responsable marketing et communication Rehau Window Solutions France, se félicite : « depuis 2014, la part des matériaux recyclés dans les profilés EcoPuls a progressivement augmenté en puissance pour atteindre 86 % prochainement, et ce sont au total 65 M€ investis dans des installations de recyclage avec plus de 70 000 tonnes de matière PVC collectées et recyclées en 2022 ».
© Rehau/Paprec - Tout le process rigoureux de collecte, stockage, broyage, dépollution, tri optique, purification et d’extrusion ou micronisation, fiabilise une recette de granulés réinjectés dans la fabrication de nouvelles menuiseries en PVC coextrudé tout aussi qualitatives
Matière à transformation
Avec son partenaire Paprec, groupe familial qui pour rappel, créé en 1994 par Jean-Luc Petithuguenin, compte aujourd’hui plus de 12 500 collaborateurs et atteint cette année 2 Mds € de CA, il ne fait aucun doute que les déchets sont devenus les matières premières du 21e siècle ! La demande grandissante de PVC recyclé donne aux deux acteurs Rehau-Paprec les moyens d’agir au lieu de subir. Concrètement, Olivier Leclercq, directeur de territoire – division Plastiques chez Paprec, avise : « en anticipant il y a déjà 8 ans notre partenariat avec Rehau, nous avons engagé les process d’une boucle complète d’économie circulaire pour rendre un PVC avec des niveaux de garantie et d’exigences certifiées par le CSTB ». Gage économique et indépendance d’approvisionnement de la matière, les atouts sont nombreux pour l’avenir de la construction de demain et celle relationnelle, désormais établie entre les deux partenaires. Une confiance mutuelle à l’écoute des besoins évolutifs de leur marché et où chacun sensibilise au changement avec pédagogie et accompagnement, des clients à convaincre, autant de la nécessite de se rallier à un paradigme vertueux qu’à épouser un nouveau modèle économiquement viable et productif. Pour Maxime Boileau, la tâche n’est pas aussi simple malgré son évidence, mais les résistances affûtent les arguments et l’amplitude des moyens donnés force le respect de l’engagement de Rehau pour renverser les archétypes obsolètes d’une croissance épuisant les ressources de la planète, et concilier industrie et écoresponsabilité.
Produit de substitution à haut potentiel
Côté Paprec Plastiques, les process sont rondement menés, championne de l’innovation en la matière et plus spécifiquement du recyclage des différentes résines plastiques. La renaissance d’un nouveau produit suit un parcours rigoureusement balisé. Tout d’abord la collecte des chutes de PVC s’effectue auprès des industriels, puis la matière stockée en préparation de son traitement passe dans un broyeur qui permet la réduction du plastique en paillettes, lesquelles, dans un overband, sont dépolluées des matières ferro-magnétiques. Ensuite, dans une cabine dédiée au tri optique, les plastiques sont triés automatiquement en fonction de leur type et de leur colorimétrie. Les paillettes ressortent purifiées et prêtent à entamer, soit une phase d'extrusion ou de micronisation. À chaque étape, le contrôle est drastique. « Nous devons garantir la recette », souligne Olivier Leclercq. Les granulés extrudés sont alors prêts à rejoindre l’usine de Rehau à Morhange pour laquelle ce marché et la valeur morale qui l’accompagne sont devenus largement prioritaires.
Photo ouverture © Rehau/Paprec - Le site Paprec à Trémentines (49), certifié NF, recycle les vieilles fenêtres PVC de Rehau ; les deux partenaires ont noué un partenariat qui monte en puissance et investissements pour chacun
Source : verre-menuiserie.com