Pour gagner en confort et créer des lieux plus en symbiose avec les éléments naturels, les verrières et serres urbaines se multiplient.
Ces espaces baignés de lumière sont à la fois fonctionnels et esthétiques. Ils sont aussi, contrairement à la classique véranda, accessibles toute l’année.
Dans le secteur de la construction, il est toujours difficile de prédire si une tendance architecturale va se confirmer dans le temps ou simplement disparaître aussi vite qu’elle est apparue
Il en est une de mode qui est notamment apparue ces dernières années : celle des espaces entièrement vitrés ouverts sur l’extérieur pour apporter luminosité et un semblant de retour à la verdure. Car les serres urbaines et les verrières ont en effet le vent en poupe, poussées d’une part par la crise sanitaire, mais aussi en raison d’une volonté manifeste de vivre dedans - dehors. Une notion popularisée en partie par le concept de outdoor living, mais qui prend ici une forme plus aboutie avec des ouvrages qui ne sont plus des annexes, mais de véritables lieux de vie. Dans les deux cas, ces espaces semblent faits pour durer et s’afficher toujours un peu plus dans le paysage constructif hexagonal.
© RIOU Glass/VITRUM Glass - RIOU Glass a travaillé avec Vitrum Glass pour la mise en oeuvre de 250 m² de vitrages CalorGlass sur le bâtiment usine La Chocolaterie
D’autant que la recherche de la vie au grand air et l’avancée des préoccupations environnementales sont intimement liées et ne sont pas prêtes de s’amenuir. « Nous assistons à un véritable phénomène de démocratisation de ces espaces, notamment dans les grandes villes qui manquent d’espaces verts et de lieux végétalisés », confirme Jamila Azaouzi, directrice du développement commercial et marketing de RIOU Glass. « C’est par exemple le cas du concept de ferme urbaine allant du simple potager urbain aux serres plus abouties dans les centres commerciaux qui diversifient ainsi une architecture généralement très classique. Mais cette tendance est aussi présente dans le tertiaire avec l’arrivée de nouvelles conceptions d’espaces de travail. Toutefois, le vrai changement réside du côté du particulier. La verrière post-covid a ainsi enregistré une croissance spectaculaire car elle est vue comme une extension de l’habitat pour devenir un lieu de vie à part entière. Le particulier vient dès lors y chercher l’apport de lumière, mais aussi le confort avec une ambiance très cocooning. Il ne s’agit donc plus d’une annexe comme pouvait l’être la véranda, mais d’un véritable espace d’habitation, certes plus réduit, mais beaucoup plus fonctionnel et esthétique ». Un point de vue partagé par Cyril Bataillie, chef de produit smart glass chez RIOU Glass. « Le besoin de se sentir bien chez soi pour y vivre mais aussi pour y travailler s’est fortement renforcé suite à la crise sanitaire », précise-t-il. « Le particulier a découvert de nouveaux espaces et les a investis tout au long de l’année, alors que la véranda était précédemment boudée une partie de l’année car trop chaude l’été et trop froide l’hiver. Cette pièce dite de mi-saison prend donc un coup de vieux avec la verrière qui est aujourd’hui le meilleur moyen d’agrandir son habitat tout en gagnant en luminosité ». Pour réussir à faire de la verrière un lieu utilisable à temps plein, RIOU Glass a bien évidemment travaillé sur des solutions de vitrages adaptées.
© RIOU Glass/VITRUM Glass - La Chocolaterie, bien plus qu’une simple usine, est un espace multifonctions avec notamment des lieux de repos contemplatifs donnant sur la serre végétale
Un débouché pour les verres chauffants
C’est notamment le cas de la large gamme de verres pour le contrôle solaire afin de garantir le confort d’été, mais aussi du vitrage chauffant CalorGlass. Lancé en 2014, ce produit a depuis lors fait ses preuves auprès des professionnels, mais reste pour l’heure relativement peu connu des particuliers. Pour convaincre et attaquer ce marché de la verrière en maison individuelle, RIOU Glass a dès lors ajouté au thermostat de son verre chauffant une fonction pour le rendre pilotable et connectable. Une option en phase avec le raz de marée du 4.0, mais pas seulement. « Si on remonte l’historique de la maison connectée, sont d’abord apparus les gadgets, puis les outils permettant de gagner en confort, et désormais des outils qui apportent des bienfaits en termes de durabilité », note Cyril Bataillie. « La connectivité permet aujourd’hui de mieux utiliser nos produits avec un impact direct sur la consommation énergétique. Le particulier gagne ainsi en qualité de vie, mais aussi trouve une valeur financière à ces évolutions technologiques qui ont largement dépassé le stade du futile ». Les vitrages chauffants, conçus comme des radiateurs électriques invisibles, jouent donc sur la face intérieure, tandis que le contrôle solaire opère sur la face extérieure. Une solution couplée pour un deux-en-un en phase avec l’obligation de sobriété énergétique du bâti. Lors du dernier Batimat, RIOU Glass a également révélé son Store Vision, un vitrage isolant avec store intégré très demandé dans le tertiaire ou le secteur médical mais qui commence aussi à pointer le bout de son nez du côté des vérandalistes attirés par le couple luminosité/intimité des personnes. Un produit encore une fois technique et qui pourrait bien faire des émules auprès des particuliers, dont le profil lui-même est en train d’évoluer à grands pas. « Le client particulier est progressivement devenu un sachant qui se positionne de plus en plus en mode projet et fortement demandeur de nouveautés », précise Jamila Azaouzi. « Il est devenu très proactif sur le changement de ses vitrages et se dit fortement demandeur de nouvelles technologies car il a su s’intéresser de plus près aux solutions techniques avancées. Il est aussi volontaire pour investir dans le durable et le made in France. Ce nouveau profil de client est intéressant car cela pousse à challenger le professionnel qui va installer les produits de menuiserie. La verrière est donc un vecteur de nouveautés et de montée en compétences de tous les acteurs ».
Des ouvrages souvent bioclimatiques
Une montée en compétences que l’on retrouve notamment sur le projet de serre tropicale de La Chocolaterie que RIOU Glass a conduit avec son partenaire intégrateur Vitrum Glass. L’ouvrage de 3 000 m² récemment construit à Saint-Thonan dans le Finistère consiste en une usine de fabrication de chocolats haut de gamme comprenant une zone de stockage des fèves de cacao, des lignes de production, un espace de vente au public, mais aussi des bureaux et un restaurant. Une serre tropicale a par ailleurs été installée au coeur du bâtiment. Elles renferment des plants de cacaoyers qui poussent sous le regard des visiteurs. Un lieu complexe à gérer puisque cultiver ce petit arbre exige une température constante de 26 degrés et un niveau d'hygrométrie calculé au cordeau. Pour parvenir à recréer une atmosphère identique à celle de son milieu tropical naturel, 250 m² de vitrage chauffant par rayonnement CalorGlass ont ainsi été mis en oeuvre par Vitrum Glass. Deux sondes de température par face de vitrage permettent de régler la température en temps réel, sans aucune convection ni flux d’air susceptibles d’endommager les plants de cacaoyers. La température de la surface vitrée donne la température de la pièce, de façon homogène, sans assécher l’air et sans formation de gouttelettes sur les vitres. Avantage : l’absence de condensation sur les parois, pour un espace cultivé contrôlé en température et visible à tout instant. Ce projet, le plus grand à ce jour en France pour RIOU Glass sur le segment du vitrage chauffant, est emblématique pour l’industriel des défis techniques rencontrés sur le segment de la verrière et de la serre urbaine. « Ce projet est un défi technique mais aussi logistique, qui découle de nos investissements comme celui d’une nouvelle station de retournement de nos vitrages », rappelle Jamila Azaouzi. « L’amélioration de notre process industriel nous a permis de répondre à des projets à grande échelle comme dans le tertiaire ou les complexes immobiliers mixtes. Le projet de La Chocolaterie a été le point de départ de l’ouverture à ce type de marché ». L’entreprise RIOU Glass est en effet désormais consultée pour des projets désireux d’intégrer entre 300 et 500 m² de vitrages chauffants, notamment par les commerces spécialisés dans la cryothérapie.
© CMF - À Nantes, le groupe CMF a travaillé sur le projet de food hall Magmaa qui abrite dans une atmosphère industrielle des espaces de restauration très variés
La verrière et la serre urbaine seraient-elles donc devenues des vecteurs et des laboratoires de l’innovation verrière ? À regarder les projets sur lesquels travaille cette fois le groupe CMF, c’est fort possible. Car l’industriel situé à Varades (44) qui emploie aujourd’hui 180 personnes sur deux sites de production (le second basé dans le département du Vaucluse) a derrière lui six décennies d’expertise dans le domaine de la serre urbaine et de la verrière de grande portée. L’entreprise fondée en 1962 près d’Ancenis a d’ailleurs appris son métier dans le végétal puisqu’il a débuté dans la création d’espaces de cultures maraîchères sous serre vitrées. Un apprentissage qui lui a notamment permis d’acquérir une forte expertise dans la gestion d’ouvrants, mais aussi dans les métiers de l’équipement et de la gestion bioclimatique. Et qui l’a conduite tout naturellement à la conception de serres de recherches, notamment pour l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA). De quoi tester différents dispositifs de création de climat afin d’étudier la résistance et le taux de croissance des plantes, et de fait, de travailler aux différentes solutions techniques adaptées. Mais la vraie révolution pour CMF, c’est incontestablement l’engouement pour ce type d’espace dans des bâtiments pour un usage de confort et d’espace de vie. Si l’industriel a débuté par des serres avec des profilés bois, les matériaux ont depuis lors largement évolué, principalement en matière d’efficacité thermique et d'étanchéité des joints. CMF a donc lancé sa solution Eco Klima qui consiste en une gamme de profilés en aluminium à rupture de pont thermique adaptée au simple et au double vitrage à faible émissivité garantissant un Uw de 1,65 W/m².K Le système de cintrage au niveau des joints vient assurer l'étanchéité du système.
La tendance de l’urban farming
© CMF - Le projet Symbiose livré récemment par CMF groupe à Nantes consiste en la construction d’une serre urbaine en R+5 d’un immeuble collectif
Un procédé qui lui a permis de dépasser le cadre strict de la serre maraîchère et horticole pour aller vers la serre urbaine ou des bâtiments bioclimatiques. « Notre expertise s’apparente à celle d’un bureau d’études façades lorsque nous dimensionnons un ouvrage et que nous tenons compte d'éléments aussi divers que la sismicité de la zone, mais aussi le climat », résume Gérard Laurans, directeur du marché bâtiment - serres urbaines chez CMF. « La vocation de l’entreprise est de créer des espaces de vie qui prennent en compte les éléments naturels que sont la température, l’eau, la direction et la vitesse du vent et le soleil, afin de créer des zones de confort les plus adaptées à leur environnement climatique. Sur un bâtiment bioclimatique, nous veillons notamment à la bonne exposition des ouvrants, ce qui diffère des serres de culture où nous recherchons davantage la circulation d’air. Nous travaillons ainsi les échanges thermiques extérieur/intérieur en fonction de l’usage ». Surfant sur la vague de l’urban farming, l’entreprise a ainsi travaillé conjointement avec Nantes Métropole Habitat sur le projet Symbiose, consistant en la réhabilitation d’un immeuble HLM en R+5. Afin d’améliorer le quotidien des habitants, le bailleur social a décidé de créer une serre urbaine sur la zone de la toiture terrasse. Baptisée Symbiose, l’opération conçue selon les principes de la gestion climatique, développe une double fonction : la plantation de légumes et de plantes potagères destinées à la consommation locale d’une part, et la récupération de chaleur pour alimenter une pompe à chaleur pour fournir 60 % des besoins en eau chaude sanitaire des locataires, d’autre part. Livré en septembre dernier, l’ouvrage réhabilité coiffé de sa nouvelle structure verrière, part de l’idée que les habitants trouvent un moyen en ville de s’imprégner du retour à la terre. « Les confinements engendrés par l’épidémie ont poussé à un regain d’intérêt pour les espaces végétaux », poursuit Gérard Laurans. « Créer des espaces de vie et de culture qui en plus permettent de créer de l'énergie est donc la conséquence la plus directe de ces changements de perception de l’espace urbain ». Avant le projet Symbiose, CMF avait déjà tapé fort en 2020 avec la conception en Eco Klima de la serre tropicale du ZooParc de Beauval, et s'apprête d’ici quelques mois à débuter une nouvelle tranche de travaux sur l’un des sites animaliers les plus visités de France. L’industriel a également pensé le projet Magmaa de food hall à Nantes, qui donne la part belle à un espace de restauration en phase avec l’architecture industrielle d’antan. En mai 2021, l’entreprise a également oeuvré au projet Utopia consistant en la construction à Bruz, dans la périphérie rennaise, d’une verrière traversante et de jardins privatifs en attique de près de 1 000 m² en R+4 d’un immeuble d’habitation collectif. Chaque année, CMF façonne pas moins de 25 projets de serres urbaines partout en France. Son bureau d’études fort de 25 collaborateurs n’est pas étranger à un palmarès qui promet de largement s’étoffer dans les mois à venir.
© ZooParc de Beauval - Le groupe CMF qui possède une très large expertise dans le domaine des serres et verrières est également à l’origine de la serre tropicale ou dôme bioclimatique du ZooParc de Beauval
Recherche de l’esthétique
© Verrissima - Le spécialiste émérite du verre décoratif Verrissima peut sublimer des espaces vitrés extérieurs grâce à un large panel de coloris, mais aussi grâce aux technologies de l’impression numérique
Car la tendance n’est pas prête de s’inverser. D’autant que la recherche esthétique n’est pas en reste. C’est ce que constate Verrissima, le leader français du verre décoratif pour l’habitat et l’industrie. L’industriel lorrain qui s’est emparé il y a plus de dix ans déjà de la technologie de l’impression numérique applique son savoir-faire sur des portes d’entrée, des crédences de cuisine, des cloisons de bureaux ou encore des murs-rideaux. Mais aussi, et c’est une tendance nouvelle, sur des verrières. Sur ce segment particulier, Verrissima est souvent appelé sur des chantiers de dépose et de remplacement de verrières existantes. La demande porte globalement sur des vitrages à facteur thermique plus épais où des calculs de poids sont nécessaires pour ne pas surcharger la structure porteuse existante. Isolation acoustique, protection des biens et protection des personnes : tel est le triptyque que doit désormais combiner un vitrage en verrière. Faire des produits plus légers tout en restant avec de meilleurs coefficients d’isolation est donc tendance. Mais les choses bougent et la technicité des verres doit aussi faire place désormais à la recherche de l’esthétique, laquelle était jusqu’ici réservée au domaine du vitrail. L’impression numérique a changé la donne. « Lors du dernier Batimat, nous avons été approchés pour travailler sur un projet d’ampleur sur une vaste verrière à habiller avec des verres imprimés numériquement », indique Patrick Gross, directeur général de Verrissima. « Aujourd’hui, l’effet esthétique touche tous les verres, avec une recherche permanente d'éléments en impression numérique à partir de décors imaginés par des cabinets d’architectes ». L’industriel fait appel aux deux techniques actuellement disponibles sur le marché, à savoir l’impression digitale avec des machines SwissQprint, mais aussi l’impression céramique, laquelle est assurée sur son site d’Agen. Dans l’habitat, Verrissima est principalement présente sur le segment des verrières dites d’intérieur ou de séparation. Une mode qui prend de l’ampleur et qui est suivie par de plus en plus d’acteurs du secteur.
© Alupréférence - Les verrières d’intérieur proches de la cloison de séparation sont aussi une tendance du marché du verre. Alupréférence propose ainsi une large gamme de produits pour l’habitat résidentiel
C’est notamment le cas chez Alupréférence qui propose une large gamme de verrières destinées à l’habitat, que ce soit pour la douche, la cuisine, la salle à manger ou encore le salon. Plus proche de la cloison vitrée que de la verrière proprement dite, elle joue toutefois sur la même offre de confort : apporter de la lumière et de la transparence en décloisonnant les espaces intérieurs. Maximiser le confort en somme. L’entreprise bordelaise propose ainsi des verrières avec porte fixe ou coulissante, en version totalement vitrée ou avec soubassement plein. Fabriquées sur mesure, elles sont préassemblées en usine (châssis assemblé avec vitrage et plats posés, dormant prépercé) et sont disponibles en deux teintes noir ou blanc. Elles présentent aussi un vitrage clair personnalisable dans différentes finitions : maille armée, master, dépoli ou miroir.
© RIOU Glass/VITRUM Glass - Le projet de serre tropicale de l’usine de La Chocolaterie est à ce jour le plus important projet de vitrages chauffants en France en partenariat avec VITRUM Glass pour RIOU Glass
Source : verre-menuiserie.com