Les solutions de sécurité incendie et de protection des biens et des personnes épousent la demande d’un marché qui recherche toujours davantage de performances.
La maison individuelle demeure toutefois le parent pauvre des dispositifs de retard à l’effraction.
Que ce soit pour améliorer les performances acoustiques d’un ouvrage ou pour réduire les déperditions thermiques, les portes, fenêtres, ferrures et autres produits verriers ont montré patte blanche et ont su prendre le train de l’amélioration technique tous azimuts. Sans compter la recherche esthétique, nouvelle venue dans un secteur qui a su retravailler la finesse de ses produits pour mieux les insérer dans les constructions, dans le neuf comme en rénovation. Las. Depuis quelques années, la thématique sécurité s’est renforcée et a poussé les industriels à se pencher à nouveau sur la technicité des dispositifs de fermeture. Que ce soit pour la protection incendie, le retard à l’effraction ou encore le pare-balles, on assiste à une véritable course à la performance. D’autant que certaines solutions associent plusieurs fonctions, ajoutant un palier à la recherche de toujours davantage de plus-value produits. C’est le cas notamment chez Bieber, le spécialiste de la fabrication bois qui sort chaque année pas moins de 20 000 châssis façonnés par quelque 140 menuisiers. Rien d’étonnant à ce que le fabricant puisse d’ores et déjà s’enorgueillir de posséder une gamme compatible avec la RE2020. Mais l’industriel alsacien est loin de s'arrêter là. Car depuis les années 2000 et le renforcement de la réglementation incendie, Bieber s’est penché sur la question en initiant les premiers tests de résistance pare- flammes de ses menuiseries. A l’époque, le pare-flammes représente 90 % du marché de la sécurité incendie. Mais la donne a depuis lors changé car depuis 2017, Bieber a ajouté le coupe-feu à son offre.
Du bois contre le feu
© Bieber - La gamme Incendie Protect de Bieber bénéficie d’un classement pare-flammes et coupe-feu 1/2h
Aujourd’hui, l’industriel se targue avec sa gamme "Incendie Protect" d’être le seul acteur du marché à proposer des châssis en bois et mixte aluminium bois coupe-feu EI30 et pare-flammes EW 30. « Nous ne nous limitons pas à de la simple fenêtre rectangulaire classique, car nous sommes en mesure de proposer plusieurs configurations de châssis ouvrants, notamment des fenêtres cin-trées qui peuvent être utilisées sur des bâtiments d’exception », rappelle Christophe Bieber, chargé de projets de l’entreprise. « Nous disposons des procès-verbaux adéquats car le bois, contrairement à l’acier, brûle en cas d’incendie mais est insensible à la chaleur, ce qui permet d’éviter les problèmes de dilatation et de changements dimensionnels. Le mixte bois-aluminium est le fruit d’un développement long et intensif pour arriver au résultat qui permet esthétiquement de rester dans quelque chose de similaire entre les châssis mixtes bois-aluminium et les châssis proprement dédiés à la sécurité incendie ». Mais Bieber pense déjà à demain et notamment à l’incorporation de ses châssis de triple vitrage certifié coupe-feu 30 min. Reste à convaincre ses partenaires de l’intérêt d’investir dans de telles solutions, alors que le marché est pour l’heure encore trusté par le double vitrage.
© AGC Glass Europe - Les verres de protection Pyrobel du verrier AGC sont devenus un produit phare en matière de sécurité incendie et garantissent un classement coupe-feu ½ h à 2h (EI30 à EI120) ; ici, mis en oeuvre dans la médiathèque de Vitrolles, dont l’architecte est Jean-Pierre Lott
Chez les verriers justement, l’offre continue elle aussi d’évoluer. AGC notamment, a depuis longtemps fait ses preuves en matière de sécurité incendie en lançant il y a plus de 20 ans sa gamme Pyrobel, suivie de son offre Pyrobelite. Des produits devenus des classiques, ces verres feuilletés à intercalaires intumescents garantissant pour le Pyrobelite un classement pare-flammes 30 min. (EW30) et coupe-feu de 30 min. à 2h (EI30 à EI120) pour le Pyrobel. Mais pour suivre les tendances du marché féru de verre grandes dimensions, AGC a fait évoluer ses produits en lançant en 2019 le Pyrobel T. Un produit basé sur la technologie dite aquarium qui consiste en un double vitrage dans lequel est inséré, en lieu et place de la lame d’air, un gel intumescent qui réagit en cas d’incendie. Un produit qui est surtout venu combler un vide en obtenant des classements pare-flammes du EW 30 au EW120, mais aussi EI30 et EI 60. Un développement qui n’est pas axé que sur la performance incendie mais aussi sur le souhait d’aller sur de grandes dimensions. Auparavant limités à 3 m de hauteur maximum avec le Pyrobel et le Pyrobelite, le Pyrobel T assure des verres de 2 m x 4,50 m, notamment en bord à bord. « Nous avons récemment conduit des essais sur des façades de grandes dimensions en les testant en simple, double et triple vitrage pour répondre notamment à une demande croissante en façade de produits pare-flammes 1 h », note Eric Grandy, responsable des ventes produits feu chez AGC Glass France. « Le Pyrobel T va continuer d’évoluer, car s’il est aujourd’hui disponible en coupe-feu EI 30 et EI 60, nous travaillons d’ores et déjà sur de l’EI 90 et EI120 ». Mais la gamme Pyrobel n’est pas la seule à faire l’objet d’évolutions techniques.
© Bieber - L’industriel alsacien Bieber est devenu le spécialiste incontournable des châssis bois aluminium coupe-feu et pare-flammes. Le bois incorporé dans les châssis de l’industriel Bieber permet d’éviter les problèmes de dilatation du métal en cas d’incendie
Hörmann renforce sa porte de garage sectionnelle
Sécuriser les biens et les personnes, c’est aussi penser à tous les points d’accès d’un bâtiment. Et notamment les portes de garage dans l’habitat individuel. Un segment sur lequel s’est longuement penché Hörmann, le spécialiste entre autres des portes sectionnelles et latérales, dont des développements techniques complémentaires ont été conduits pour rehausser la résistance à l’effraction, sachant que ses portes motorisées disposaient déjà d’un verrouillage mécanique breveté intégré dans le rail. Depuis quelques mois, sa porte sectionnelle à refoulement plafond s’est équipée d’éléments venant renforcer le cadre dormant, mais également le tablier mobile ainsi que la motorisation. « Nous avons, au niveau du cadre dormant, ajouté des pièces de renfort à la jonction d’une section à l’autre, mais aussi introduit des supports galets et des rails de guidage renforcés ainsi que des pions antidégondage », résume Benjamin Le Brech, chef produits portes de garage sectionnelles et latérales chez Hörmann. « Côté motorisation, nous avons également renforcé la console d'entraînement, mais aussi la butée côté fermeture. Les classements jusqu’en CR4 existaient déjà sur nos portes d’entrée et arrivent désormais sur nos portes de garage avec un niveau CR2 pour commencer, même si ce niveau n’est pas encore parfaitement normé au niveau européen. Il existe toutefois en Allemagne des essais de niveau CR2 pour ce type de produit ». Pour l’heure, la porte de garage latérale n’est pas visée par un passage en classe CR2, mais Hörmann travaille déjà à un renforcement de ce produit pour atteindre un niveau supérieur de sécurité.
Côté portes d’entrée, l’industriel allemand qui dispose de deux gammes acier et aluminium avec un classement du CR2 au CR4 a fait passer le retard à l’effraction en fonction standard. « Hormis sur la porte d’entrée vitrée Top Confort, toutes les portes d’entrée avec vitrage ou sur panneaux plats sont livrées de série avec un classement CR3 ou CR4 en fonction de la référence commerciale et en fonction du fait que la porte est vitrée ou non », rappelle Jean Sigot, chef produits portes d’entrée et blocs portes chez Hörmann. « De plus, sur nos portes haut de gamme ThermoSafe, ThermoSafe Hybrid et ThermoCore Hybrid, nous avons de série une serrure 5 points. Quant à la ThermoCarbone, porte très haut de gamme, nous proposons de série 9 pênes de condamnation accrochés ». Historiquement chez Hörmann, les portes d’entrée aluminium n’étaient pas classées de série en CR3, et il aura fallu attendre 2019 pour que ce classement se généralise. « Sur les produits haut de gamme, nous travaillons tous les détails, car pour nous, la fonction de base d’une porte d’entrée, c’est la sécurité et le retard à l’effraction, y compris sur la porte de service », conclut Jean Sigot.
Coupler du triple vitrage à des produits de sécurité incendie
Le triple vitrage Fineo, dernière innovation lancée par AGC il y a deux ans, est aussi sous le feu des projecteurs avec des développements en résistance au feu déjà programmés. AGC teste actuellement des solutions, notamment en feuilletant le Fineo sur du Pyrobel. « L’objectif est d’optimiser les menuiseries avec une épaisseur de triple vitrage dont l’épaisseur aura été fortement réduite », poursuit Eric Grandy. « Avec du Pyrobel 25 par exemple et une résistance au feu EI 60, le triple vitrage passera de 76 mm à 37 mm. Sur des menuiseries bois par exemple, cela permet de diminuer les sections bois. D’une façon générale, cette solution nous permettra de rentrer dans la quasi-totalité des profilés standards sans que les gammistes soient obligés de développer de nouvelles gammes ». Star du moment, le Fineo ne doit pourtant pas faire oublier que l’industriel est également présent sur le segment du verre pare-balles couplé à la sécurité incendie. C’est le cas du Pyrobel 16 BR 5 NS classé EI 30 qui montre une épaisseur d’à peine 60 mm. Une révolution, car traditionnellement les doubles vitrages demandaient des menuiseries sur mesure en raison d’une absence de finesse caractéristique de ce type de produit. Depuis deux ans, AGC conduit des tests sur ce mixte protection incendie/pare-balles, notamment pour trouver à l’avenir des débouchés dans les aéroports où des sites sensibles comme les commissariats ou institutions politiques. « La multifonctionnalité des produits devient désormais le critère principal », note Eric Grandy.
Un point de vue que partage l’entreprise Cevino Glass qui travaille étroitement avec AGC. L’entreprise du Nord, qui fêtera cette année ses dix ans d’existence, s’est en partie construite sur la base de rachats progressifs d’entreprise, Lukora fin 2019 et plus récemment Averia en mars 2020. Avec un CA de 45 M€, 300 salariés et 14 sites de production en France, dont les Miroiteries Dubrulle à Villeneuve d’Ascq, Cevino Glass doit également son succès à sa performance opérationnelle. Mais aussi à des produits spécifiques dans le domaine de la sécurité incendie. L’industriel qui façonne et transforme le Pyrobel et le Pyrobelite en provenance des usines d’AGC est également et nécessairement présent sur le pare-balles, en phase avec les plateaux techniques fournis par le verrier belge. Mais Cevino Glass se positionne aussi de plus en plus sur le segment de l’anti-effraction, la part du feuilleté dans ses achats ne cessant d’augmenter ces der-nières années. « Désormais, nous fournissons de plus en plus de vitrages isolants avec au minimum une face feuilletée, voire deux faces feuilletées pour notamment la fonction garde-corps ou vitrage de sécurité dans les établissements scolaires », explique Gilles Delpierre, directeur développement de Cevino Glass. « Dans l’habitat, l’évolution vers des produits de sécurité retardateurs d’effraction n’est pas encore flagrante, hormis sur les niveaux en rez-de-chaussée, car le résidentiel est encore davantage impacté par la thermique et l’acoustique davantage que par le vandalisme ». En phase avec les développements technologiques de son fournisseur principal, Cevino Glass a signé mi-2020 un contrat avec AGC pour la distribution sur le territoire français de son verre sous vide Fineo. « Nous avons pour ambition de faire de Cevino Glass l’acteur incontournable de ce produit sur le marché hexagonal », affirme Gilles Delpierre.
VD-Industry sécurise le complexe sportif de Saint-Cyr-l’École
VD-Industry, fabricant industriel vosgien membre de la French Fab et très largement reconnu dans les menuiseries vitrées résistant au feu, a participé à la construction du nouveau complexe sportif Pierre Mazeaud à Saint-Cyr-l’École (78) en réalisant des menuiseries vitrées résistant au feu sur mesure. Cet espace de plus de 1 000 m² doté de plus de 10 salles (dont une multisports de niveau régional et sa tribune de 400 places), offre une large gamme d’activités sportives de différentes disciplines (escalade, arts martiaux, danse, escrime, sports de combat, gymnastique, tennis de table...). Parfaitement intégré à son environnement et au quartier dans lequel il est situé, le bâtiment se distingue par ses formes sobres et épurées, sa qualité architecturale et ses matériaux naturels.
© Ville de Saint-Cyr-l’École - Source : www.saintcyr78.fr En collaboration avec : Plastalu Maître d’ouvrage : Ville de Saint-Cyr - l’Ecole et Grand Paris Aménagement Architectes : OLGGA Architectes
Des menuiseries en acier pour la sécurité incendie du bâtiment
Pour assurer le compartimentage du bâtiment entre les différents espaces et leur protection en cas d’incendie, VD-Industry a ainsi fabriqué des châssis fixes en acier de différentes dimensions, menuiseries de résistance E30 (pare-flammes 30 min.) et EI30 (coupe-feu 30 min.) tout en apportant un maximum de luminosité dans chaque espace, grâce à leur vitrage. Ces solutions sur mesure sont disponibles dans la gamme Pyrotek développée par VD-Industry pour toutes les menuiseries vitrées coupe-feu et pare-flammes en acier, aluminium, inox et PVC. VD-industry a rejoint le groupe belge Haerens en mars 2022, un rapprochement et association de savoir-faire permettant d’asseoir leurs positions d’experts sur le marché européen.
Pyrometal : 10 ans d’expertise au service des entreprises générales
Pyrometal, la filiale de VD-Industry, qui fête ses 10 ans cette année, s’est forgée une solide réputation dans le secteur de la construction pour son expertise feu et a su se positionner comme un acteur incontournable sur le marché français au service des entreprises générales pour l’étude, la conception, la fourniture et la pose des menuiseries vitrées coupe-feu et pare-flammes. Tout en alliant lumière, esthétisme et conformité, Pyrometal a déployé depuis 2012 son savoir-faire en matière de compartimentage incendie pour les constructions et rénovations de bureaux, d’établissements recevant du public (établissements scolaires, hôpitaux, centres aquatiques, parkings…) et d’immeubles de grande hauteur. La valorisation d’une forte synergie entre fabrication et pose en scindant les menuiseries vitrées coupe-feu du lot serrurerie-métallerie, a notamment permis à Pyrometal de se distinguer pour sa capacité à relever des challenges techniques et mettre en oeuvre des ouvrages coupe-feu de grandes dimensions. L’année 2022 marque également un véritable tournant pour Pyrométal qui a fusionné avec Meyvaert France en rejoignant le groupe Haerens en avril. Indéniablement porteuse de valeur ajoutée, cette fusion a permis d’associer les savoir-faire des deux équipes et d’étendre l’offre de produits techniques innovants grâce à un bureau d’études composé de 13 personnes, au renforcement de l’équipe travaux et à ses propres équipes de pose.
© Pyrométal
Outre de nouveaux projets marquants qui verront le jour dans plusieurs années à Paris, parmi les projets les plus emblématiques de Pyrométal équipés de produits fabriqués par VD-Industry : l’hôpital Necker, la médiathèque de Brest, le siège social d’Orange Bridge, la Tour Alto et plus récemment les Tours Duo et la Tour Hekla des Ateliers Jean Nouvel…
Deveugle mise sur le pare-balles
De l’ambition, c’est peu de dire que l’entreprise Deveugle en a à revendre sur le marché de la sécurité. Il faut dire que la toute récente acquisition du groupe Portalp en a fait sa spécialité puisque l’entreprise de Neuville-en-Ferrain (59) propose une large gamme de portes, châssis, fenêtres et profils en acier Jansen pour mur-rideau en pare-flammes EW 30 jusqu’au EW120 et coupe-feu EI30 jusqu’au EI120. Mais les Établissements Pierre Deveugle, forts de 160 ans de bons et loyaux services dans le domaine de la fermeture acier, sont aussi présents dans le pare-balles et le retard à l’effraction. L’entreprise vient récemment d’homologuer avec Saint-Gobain des cloisons classées FB7 et travaille actuellement sur des portes avec classe de résistance CR4, dans la continuité de produits ayant déjà obtenu le CR2 puis le CR3. « Les avancées en matière de produits retardateurs d’effraction sont manifestes et nous croyons beaucoup au développement de ce marché », confirme Louis Deveugle, directeur de l’entreprise. « Mais le pare-balles demeure le marché le plus dynamique et cette tendance va aller en se renforçant dans les années à venir. La nouveauté est que nous allons cumuler le pare-balles et l’anti-effraction avec les premiers tests qui débuteront en octobre sur des portes ayant les classements CR4 et FB7. La demande sur du châssis pare-flammes ou coupe-feu avec une notion de pare-balles ou d’anti-effraction est en demande constante. Nous sommes actuellement le seul acteur du marché à proposer du FB7 sur nos cloisons et nos murs-rideaux, avec une masse vue à peine supérieure de 10 mm. Nous sommes sur des micro niches mais nous demeurons plus qu’attentifs au degré de résistance et de sécurité de nos menuiseries ».
© Maco - La fermeture de Maco Instinct consiste en de petits modules électromécaniques qui garantissent la compression et le verrouillage afin de supprimer les points d’attaque apparents sur les portes d’entrée
Avec 9 M€ de CA en prêt-à-poser acier, Deveugle s’affiche actuellement comme le plus important préfabricateur de menuiseries acier en France. Il s’agit aussi du plus gros client Jansen dans l’Hexagone, avec pas moins de dix tonnes usinées chaque semaine. En juillet dernier, pas moins de 200 portes sont sorties de son unité de production nordiste. Les synergies avec la maison mère Portalp sont donc plutôt porteuses.
« Sur des chantiers importants comme celui du musée de Nice pour lequel nous avons livré des portes en Corten, nous avons travaillé avec le bureau d’études de Portalp sur la motorisation des fermetures », précise Jonathan Berthero, le bras droit de Louis Deveugle dans l’entreprise. « Nous travaillons sur des synergies avec chaque entité apportant sa spécificité technique. Le pare-balles reste chez Deveugle, le coupe-feu également sur la porte classique, tandis que Portalp le propose avec sa porte coulissante coupe- feu Diva RS. Chaque entité se retrouve donc sur certaines opérations avec son savoir-faire ». Du savoir-faire qui se distingue aussi chez Maco, le spécialiste autrichien de la serrure, de la ferrure et de la poignée de fenêtre. Chez Maco France, la filiale hexagonale basée en Eckbolsheim en périphérie de Strasbourg, 11 M€ de CA et une dizaine de salariés, le constat est sans appel : la France est très en retard en matière de sécurité par rapport aux marchés allemand et autrichien. « La sécurité reste un terme barbare car elle équivaut à de la plus-value, donc à une difficulté à vendre au client », constate amèrement Laurent Dupé, directeur opérationnel France. « Le retard en matière d’équipement est principalement dû à une prise de conscience inexistante du problème ». Loin de se satisfaire de cette situation, Maco n’en propose pas moins une gamme de produits dont près de 95 % bénéficient au minimum du classement RC2.
La nouvelle fermeture Instinct de chez Maco lancée il y a quelques mois sur le marché européen est basée sur un verrouillage en forme de tête de cheval qui s’effectue dans le sens du mouvement de la porte
Le coulissant en ligne de mire
C’est le cas notamment de sa fermeture Instinct, sa dernière innovation lancée sur le marché européen il y a quelques mois et qui est basée sur un verrouillage en forme de tête de cheval qui s’effectue dans le sens du mouvement de la porte. « Ce produit va dans le futur remplacer les portes d’entrée où l’on imagine ne plus avoir de cylindre, de poignée, de serrure comme on l’entend actuellement avec des têtières ou des crochets », prédit Fabrice Koszarek, manager produits chez Maco France. « Instinct consiste en de petits modules électromécaniques qui vont faire la compression et le verrouillage, ce qui permet de supprimer les points d’attaque apparents sur les portes d’entrée. Le crochet vient envelopper un axe au moment de la fermeture qui ne s’effectue plus perpendiculairement à la porte, mais dans le sens du mouvement de la porte. Le crochet se verrouille automatiquement, à l'instar d’un coffre de voiture, en basculant derrière un axe, ce qui génère une compression par enroulement ».
© Roto - La ferrure pour coulissant Patio Inowa de Roto jusqu’alors proposée pour des châssis jusqu’à 200 kg, désormais disponible pour des éléments allant jusqu’à 400 kg
Mais Maco ne s’est pas penché uniquement sur la porte et s’est intéressé également au coulissant, élément névralgique de la maison individuelle en matière d’effraction. L’industriel a repris son système à frappe pour le traduire dans le système du coulissant avec une solution baptisée Hautau Move. Assurant une aération sécurisée grâce à un châssis décalé de 6 mm du dormant, il est pour l’heure adaptable uniquement sur PVC, en attendant de pouvoir le déployer sur l’aluminium. « Sur le marché allemand, ce système de coulissant vient progressivement remplacer le coulissant à translation », précise Laurent Dupé. « La demande est forte sur le bois mais aussi sur l’aluminium, mais nos solutions ne sont pas encore approuvées sur ces deux matériaux. Sur la fenêtre, les solutions qui existent tendent souvent à dégrader la quincaillerie comme c’est le cas de la crémone sortie de tringle qui coûte une poignée d’euros, plutôt que d'opter pour des solutions sécuritaires où il faut multiplier les points de fermeture ».
La gâche de sécurité Tilt Safe de Roto apporte davantage de sécurité à la fermeture tout en faisant gagner en esthétique ; elle permet de sécuriser l’oscillo-battant en position ouverte en atteignant un classement CR2
Un marché trusté par la sortie de tringle, c’est aussi le constat fait par Roto Frank Ferrures. La filiale française annonce un CA de 14 M€ pour une vingtaine de salariés et la maison mère située près de Stuttgart, affiche une position dominante, notamment en Allemagne. La raison est simple. « Le marché français est très spécifique car il est encore très porté sur l’ouvrant à la française avec beaucoup de sorties de tringle », déplore Fabrice Scherer, responsable produits chez Roto France. « En bref, la sécurité en France n’est pas aussi présente qu’en Allemagne, où le classement CR2 s’est imposé depuis plusieurs années déjà et où le RC3 est en train d’arriver. L’évolution dans l’Hexagone est très lente, car la réponse sécuritaire consiste à mettre une alarme plutôt que de penser à sécuriser en amont les fenêtres, les portes et les baies vitrées. Nous incitons aujourd’hui nos clients à délaisser le traditionnel ouvrant pour passer au minimum à la crémone de type oscillo-battant avec renvois d’angle pour gagner un premier niveau de sécurité ». Un travail de longue haleine auprès des fabricants qui pourraient être convaincus par la nouvelle gâche de sécurité Tilt Safe lancée par Roto en 2020, et qui permet de sécuriser l’oscillo-battant en position ouverte tout en atteignant un classement CR2. Des fabricants peut-être aussi prochainement tentés par la ferrure pour coulissant Roto Patio Inowa. Déjà commercialisé depuis quatre ans, ce coulissant intelligent continue son évolution puisque jusqu’alors proposé pour des châssis jusqu’à 200 kg, il est désormais disponible pour des éléments jusqu’à 400 kg. « L’évolution autour de la porte en termes de sécurité, c’est l’intégration de davantage de systèmes avec des crochets goujons et de la gâche filante, ce qui permet d’apporter de l’esthétique, mais aussi de la sécurité, car on rigidifie le châssis », précise Fabrice Scherer. En matière de sécurité, Roto comme les autres acteurs du secteur, n’en ont visiblement pas terminé avec l’innovation.
© Maco - La solution Hautau Move de Maco pour le coulissant permet une aération sécurisée grâce à un châssis décalé de 6 mm du dormant
Source : verre-menuiserie.com