La question environnementale qui recouvre les évolutions du climat, la préservation de l?environnement et la raréfaction des ressources notamment? ne doit pas s?effacer derrière la crise sanitaire.
Des stratégies globales pour une économie décarbonée
BaseC amp Lyngby : un projet phare écoconçu au Danemark certfié BREEAM e xcellent. Sur un site de 41 000 m² se fondant harmonieusement à l’environnement naturel, les façades élancées par effet miroir des grands arbres sont presque entièrement constituées de roche volcanique naturelle et de laine de roche recyclée, dans l’objectif d’un process d'économie circulaire. Les fenêtr es éco-énergétiques sont équipées des systèmes warm edge Super Spacer® T-Spacer™ Premium Plus d’Edgetech.
Le concept du toit végétalisé économe en éner gie avec modules photovoltaïques offre un parcours de 800 m pour la marche ou le jogging entre les espaces de jardinage urbain.
« Face au changement climatique et aux évolutions réglementaires, les entreprises passent la vitesse supérieure afin de réduire leur impact et cherchent à conjuguer croissance et sobriété. Ce qui n’est pas le moindre des défis ».
Loi Climat et Résilience, RE 2020… le législateur ancre la transition écologique dans le quotidien des Français et donne un nouveau tour de vis au secteur du bâtiment, d’une part en accélérant la rénovation des passoires thermiques et d’autre part, en réduisant l’impact carbone de la construction. Si tous les acteurs du secteur n’accueillent pas ces textes avec un même enthousiasme, ils s’organisent et prennent leur part de responsabilité. Preuve de cette volonté, Saint Gobain a annoncé le 24 juin dernier la publication de son 1er rapport intégré. De quoi s’agit-il ? Inspiré du cadre de référence de l’International Integrated Reporting Council (IIRC), ce rapport, vérifié par le cabinet PwC, présente les orientations suivies par Saint-Gobain pour atteindre une performance qui allie croissance rentable et développement durable et permet à toutes les parties prenantes d’avoir une vision synthétique de sa stratégie globale. L’on y trouve notamment une cartographie des impacts et des étapes de la chaîne de valeur du groupe sur les objectifs de développement durable des Nations unies.
Saint-Gobain Glass réduit l’impact de ses vitrages : le verre à moins de 10 kg de CO2 éq/m².
Planible Clearvision, le verre float d’AGC Glass Europe à faible teneur en fer, certifié Cradle to Cradle™.
Vers une croissance propre
Saint-Gobain communique sur une réduction des émissions de C02 de – 12,2 % par rapport à 2010 et indique que plus de 70 % de son CA (38,1 Md€) est réalisé avec des solutions durables. En 2020, le groupe a formulé sa raison d’être par la formule Making the world a better home. Et se fixe une mission : « concevoir, produire et distribuer des matériaux et des solutions pensés pour le bien-être de chacun et l’avenir de tous ». Et pour y parvenir, Saint-Gobain entend ne pas se contenter de développer, fabriquer et vendre des produits, mais d’apporterun ensemble de solutions, répondant aux besoins de performance de ses clients et aux exigences du développement durable. De la croissance propre ! Comment agir dans la pratique ? Pour l’habitat individuel, il met en avant par exemple des solutions de vitrage alliant clarté et confort thermique, de ventilation pour une meilleure qualité de l’air, mais aussi des systèmes de collecte des déchets sur chantier pour leur recyclage, des services d’approvisionnement de proximité pour les artisans, etc. Pour le tertiaire, le groupe fait la promotion de ses façades vitrées actives (conjuguant luminosité et efficacité thermique) ou encore de l’accompagnement en amont afin de recommander les meilleures solutions et de l’utilisation du BIM pour fiabiliser le déroulé du chantier. Cette stratégie s’articule autour d’un modèle responsable (achats, production, distribution, recyclage, réemploi des matières recyclées, etc.).
Dans le secteur du verre, d’autres acteurs se penchent sur leur impact. « La thématique est traitée depuis longtemps par notre groupe, AGC Glass Europe, qui dirige deux divisions (Division Building & Industrial Glass et Division Automotive) et publie chaque année son rapport sur la durabilité, disponible en ligne sur le site www.agc-glass-eu. Il dresse un bilan des actions menées sur les différents sites au service d’une production plus durable et de produits et services plus respectueux de l’environnement », résume Valérie Vandermeulen, directrice marketing et communication AGC Glass France. Le panel est assez large ; de la production d’électricité – grâce aux panneaux PV et aux installations de récupération de chaleur – qui atteint 25 577 MWh d’énergie récupérée et autoproduite en 2020, à la construction d’une éolienne sur le site de Seneffe, en Belgique. En passant par la réduction des émissions de CO2 (11 % depuis 2002 par tonne de verre vendu) par la division Primary Operations, celle de la consommation d’eau (69 % entre 1998 et 2020), la gestion des déchets solides (leur quantité avoisine les 234 000 tonnes/an, dont 97 % sont recyclés ou récupérés sur site par des fournisseurs ou entrepreneurs). AGC cherche également à réduire l’impact des transports. Aujourd’hui, 56 % des matières premières sont transportées par bateau, péniche et train (environ 50 170 camions en moins par an sur les routes) et en 2020, près de 40 300 T de produits verriers finis ont été transportés par train et par camion (environ 2 000 camions en moins par an sur les routes). Le rapport fait encore état de la réutilisation des emballages (à hauteur de 98 % en Belgique) et de la politique de recyclage (1 000 000 de T de verre sont recyclés chaque année, économisant près d’1 150 000 T de matières premières et 700 000 T d’émissions de CO2). D’ici 2030, le groupe verrier s’est fixé six objectifs environnementaux, portant sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la consommation énergétique, la consommation d’eau et les déchets, et encourage le développement de nouveaux produits offrant de meilleures performances environnementales tout au long de leur cycle de vie.
Billette aluminum Hydro Circal®75 ou comment faire de débris une ressource certifiée et des billettes un standard du marché. Plus de 100 projets sont en cours de réalisation dans une dizaine de pays, en Europe et en Asie, intégrant l’alliage recyclé et bas carbone Hydro Circal® 75R.
MSI Reports livre une étude sur les stratégies bas-carbone dans la construction
En l’absence d’une définition officielle, l’institut MSI Report (1) définit un bâtiment " bas-carbone" comme visant à limiter ses émissions de gaz a? effet de serre. Selon MSI, les acteurs du marché « s’accordent à dire que les dernières règlementations et lois ont amené l’ensemble des professionnels et filières à réfléchir à des produits, solutions constructives et comportements plus "verts" et écoresponsables ». En cela, tous les considèrent comme très bénéfiques. « Ils regrettent, en revanche, la rapidité de mise en place de ces règlementations au sein d’une filière où les acteurs ne sont pas forcément prêts, trop petits, ou pas ou peu interconnectés, ce qui freine les évolutions et la mise en place de bonnes pratiques ». Par ailleurs, ils semblent craindre les coûts des actions à engager, qui devraient se répercuter à plusieurs niveaux, voire jusqu’au consommateur. La hausse serait de l’ordre de + 10/11 % pour la mise en place des dernières réglementations thermiques (plus particulièrement la RT 2012) et + 10/12 % pour la future RE 2020.
L’enveloppe représente un élément majeur du bâtiment car elle délimite l’extérieur et l’intérieur. « C’est une frontière sélective qui permet de réguler l’environnement extérieur (intempéries, apports solaires, variation de températures, bruits...) des conditions artificielles nécessaires au confort », précisent les auteurs de l’étude. Selon les professionnels du secteur, l’enveloppe devra continuer à évoluer. Passant de façades statiques à des façades intelligentes, capables de s’adapter aux sollicitations thermiques, de respirer, de s’autoréguler. Comment réduire son impact ? L’empreinte carbone des matériaux utilisés dans la conception d’une façade et leur capacité a? séquestrer le carbone, la recyclabilité et la déconstruction des éléments constituant l’enveloppe, le développement et l’emploi de nouveaux matériaux sont autant d’axes proposés.
Estime? a? 2 millions de m², le marché français de la façade légère connaît actuellement une dynamique soutenue. La partie vitrée peut représenter de 10 a? 15 % du bilan carbone d’un bâtiment. Or, la RE 2020 devrait exiger pour la première fois un bilan carbone qui sera base? sur l’indicateur de Réchauffement Climatique ou Global Warming Potential (GWP), re?fe?rence? dans les FDES publiées sur la base INIES et sur lesquelles le SNFA travaille depuis plusieurs années, ainsi que sur d’autres outils comme la démarche Alu+C- ou l’élaboration d’un outil de simulation intégrant les critères de performance énergétique et d’empreinte carbone. L’objectif étant de conserver un maximum de surfaces vitrées sur la façade et d’y intégrer des surfaces photovoltaïques…
(1) « Stratégie bas carbone dans le secteur de la construction en France en 2021 : Quelles alternatives proposer en termes de matériaux, constructions et solutions constructives ? », MSI Reports juillet 2021.
Le gr oupe Hydro a procédé à des investissements dans trois usines de production en Espagne, en Allemagne et en Angleterre ainsi qu'à des amélior ations sensibles sur les sites Hydro de Toulouse et de Clervaux (Luxembourg) ci-dessus. Sur ce site précurseur luxembourgeois, les nouveaux investissements visent à monter la capacité de production d’Hydro Circal® 75R à 27 500 T à partir de 2022.
Certification ISO 14 001 du site de Profils Systèmes à Baillargues en périphérie de Montpellier.
Des objectifs ambitieux
« D’ici 2025 nous souhaitons diviser par deux l’impact carbone de l’activité du groupe », promet de son côté Samuel Viet, directeur Opex du groupe Hydro Building Systems. Cet objectif concerne la production donc, mais aussi l’emballage, le transport, etc. « Il faut être cohérent et tout commence avec les hommes, la clé de l’écoresponsabilité est là, lorsque tous les collaborateurs d’une entreprise s’inquiètent de la question environnementale, et qu’ils désirent contribuer via leur action professionnelle », développe-t-il. Le groupe Hydro a cherché à mesurer son impact : approvisionnements, consommations, cycle de vie des produits. « Le développement de Circal ®75R – aluminium bas carbone – a été l’occasion pour nous d’apporter la preuve de la possible circularité », relate-t-il. Le groupe a investi dans la fusion des déchets, récupère l’énergie de la pyrolyse afin de la réinjecter et optimise ainsi l’énergie utilisée…
Au total, le groupe Hydro produit « 30 000 T de Circal en Europe, ce qui équivaut à une économie de 200 000 T de CO2 par an », affirme Samuel Viet. Son objectif étant de doubler ce volume l’année prochaine et à terme, de couvrir l’ensemble de ses besoins.
Les communiqués proclamant l’engagement des industriels se succèdent. Aux premiers jours de l’été, Profils Systèmes a annoncé avoir obtenu la certification environnementale ISO 14001. L’entreprise s’est engagée à réduire son impact environnemental sur plusieurs axes, notamment son empreinte carbone, améliorer la prévention des risques environnementaux (risques de pollution par exemple). « Notre entreprise s’inscrit dans la démarche Alu+C- depuis 2019 pour laquelle nous organisons un suivi et une politique d’approvisionnement en billettes qui nous permet notamment d’obtenir un poids carbone le moins élevé possible », confirme Aymeric Reinert, directeur général de Profils Systèmes. Pour rappel, la démarche Alu+C- a été Initiée par le SNFA (Syndicat National de la Construction des Fenêtres, Façades et Activités Associées) et le GFA (Groupement des Fileurs d’Aluminium), pour proposer au marché des fenêtres et des façades murs-rideaux aluminium à l’empreinte carbone réduite. D’autres engagements ont été pris comme recourir à de l’énergie renouvelable ou hydro électricité. « Nous projetons la mise en place de panneaux photovoltaïques sur l’ensemble du site de Profils Systèmes d’ici 2022, ce qui représente le déploiement de plus de 10 000 panneaux solaires couvrant les bâtiments et parkings », précise Aymeric Reinert.
Au printemps, Reynaers Aluminium, spécialiste des systèmes architecturaux de fenêtres, portes et façades en aluminium est revenu sur sa stratégie : Reynaers Aluminium s’est engagé dans une forte augmentation de ses achats d'aluminium primaire produit à partir de sources d'énergie verte et issus du recyclage et a conclu des accords clairs avec ses fournisseurs. La décision a une incidence importante sur l'empreinte carbone. « Nous améliorons l’impact environnemental de nos activités en choisissant une électricité durable dans la production primaire d'aluminium », a déclaré Erik Rasker, directeur technique de Reynaers Aluminium Europe. Une partie de l’empreinte carbone de l’industrie aluminium est en effet liée au besoin d'électricité dans le processus de production. « L'aluminium utilisé en Europe génère actuellement en moyenne 8,6 kg de CO2 par kg d'aluminium. La majorité de ce CO2 est attribuable à la source d'énergie. En utilisant de l'électricité verte, l'empreinte peut baisser à 4 kg. C’est ce que nous appelons " l’aluminium primaire à faible teneur en carbone". Avec la décision d'acheter de l'aluminium primaire à faible teneur en carbone, notre société réalisera une réduction de CO2 de plus de 25 % (par rapport aux volumes de référence de 2019) », commente Erik Rasker.
Rehau publie son 1er livre blanc "Habitat durable"
Quelles solutions pour un impact concret ? Telle est la question que pose le 1er livre blanc publié par Rehau à destination des prescripteurs. « Nous y réunissons des conseils sur les tendances, les solutions à mettre en place et nous y présentons notamment EcoPuls, le label créé par Rehau afin d’identifier les châssis produits de manière durable à partir de matériaux recyclés », explique Maxime Boileau, responsable marketing et communication chez Rehau. Pour rappel, les profilés EcoPuls sont fabriqués sur le principe de la coextrusion et contiennent au moins 40 % de matière première recyclée. Il est également question dans ce guide de la charte Économie Circulaire et des dix engagements de Rehau, du made in France, de l’usine de Morhange… « Nous mettons également en avant le chantier de réhabilitation de la résidence étudiante de Beaulieu à Rennes avec la gamme Neferia en Raufipro® », ajoute-t-il.
Le bois est une r essource illimitée et un matériau d’avenir pour Christophe Bieber, responsable prescription chez Bieber ; ci-dessus, gamme Duoba bois-aluminium.
Les ruches installées dans le par c de Kawneer permettent à l’entreprise d’organiser des évènements, par exemple un atelier durant lequel l’apiculteur explique la biodiversité aux salariés et à leurs familles.
FRET 21, quand les chargeurs s’engagent
Officiellement lancé en mai 2015 et porté par l’Ademe, l’AUTF, et Eco CO2 avec le soutien du ministère de la Transition Écologique, le dispositif "FRET21 les chargeurs s'engagent en faveur du climat !" compte 75 entreprises signataires d’un accord avec l’Ademe fin 2020. Son objectif ? Inciter les entreprises agissant en qualité de donneurs d'ordre des transporteurs, à intégrer l'impact environnemental des transports dans leur stratégie de développement durable. « Nous avons rejoint ce dispositif parce que le transport est responsable d’une grosse partie d’émission de CO2 », Indique Maxime Boileau chez Rehau.
Økern Portal en Norvège est l’un des premiers projets réalisés avec des façades Wicona à base d’ aluminium Hydro CIRCAL®75R. Conçu par le bur eau d’architecture DARK Arkitekter, ce pr ojet d’envergure sur 80 000 m² a été développé selon les normes d’efficacité énergétiques les plus élevées et vise la certification BREEAM Excellent.
Des flottes propres
PVC sans plomb, aluminium recyclable, tri, DC Production multiplie aussi les initiatives. « Nous essayons de végétaliser nos locaux, de prévenir les risques professionnels, d’orienter la flotte de véhicule vers des modèles propres et pour leurs déplacements entre les sites, les responsables de production bénéficient de trottinettes mises à leur disposition », énumère Margaux Chaplet, directrice générale. Kawneer affiche sa volonté de se placer dans une démarche RSE, et s’est mobilisé pour faire progresser son organisation. « Nous avons emménagé il y a deux ans dans un nouveau bâtiment recouvert de panneaux photovoltaïques (11 000 m²), le parking est équipé de bornes électriques que les salariés peuvent utiliser gratuitement, ce qui est facilitateur, et la flotte de l’entreprise intègre de nouveaux véhicules électriques ou hybrides », témoigne Cécile Houvert, responsable de la communication externe. En outre, les commerciaux ont été formés à l’écoconduite pour adopter une conduite plus souple, réduire les consommations et les risques. « Ce type d’action s’avère très positif car les collaborateurs échangent avec leurs collègues et partagent leurs acquis », se réjouit Cécile Houvert. D’autres initiatives ont ici vu le jour : tri sélectif, politique du zéro papier, installation de ruches, etc.
« VD-Industry, fabricant industriel de menuiseries vitrées résistant au feu, antieffraction et pare-balles, s’oriente depuis plusieurs années vers une démarche de plus en plus responsable pour tendre vers l’usine 4.0. L’ensemble des processus et des collaborateurs s’ancrent dans cette démarche environnementale », assure Laura Ferry, directrice de la communication du groupe. Les actions sont menées tous azimuts. Les chutes de profilés en acier et aluminium sont recyclées auprès d’une entreprise locale spécialisée. Les profilés en PVC Raufipro®, qui font partie des matières premières responsables, sont 100 % recyclables. Ils s’inscrivent dans la charte Economie Circulaire signée par VD-Industry. Son fournisseur Rehau est labellisé VinylPlus. « Il s’agit de la première marque mondiale de la durabilité pour les fenêtres en polymère. Le label VinylPlus est utilisé comme une preuve d’écoresponsabilité grâce à un audit officiel et indépendant », explique-t-elle.
La chaîne de thermolaquage intégrée est déjà labellisée Qualisteelcoat, Qualicoat et QualiMarine, mais précise Laura Ferry, « elle est également non polluante car elle fonctionne en circuit fermé ». Cette unité de traitement de surface fonctionne sans rejet d’effluents au réseau externe des eaux usées. Elle est constituée d’un évaporateur qui recycle les bains de rinçage des différents traitements et produit de l’eau déminéralisée, nécessaire au bon fonctionnement de la machine. Les résidus de poudres sont récoltés puis recyclés, et servent à fabriquer des tapis de jeux pour enfants dans les parcs. L’entreprise s’est fixée comme objectif zéro papier, dématérialise ses documents (factures, notes de frais, gestion des RH…) et gère le tri en partenariat avec Paprec Groupe. Enfin, ses collaborateurs sont invités à privilégier le train ou le covoiturage. « Un dispositif de covoiturage a d’ailleurs été mis en place par l’équipe », glisse Laura Ferry.
La chaîne de thermolaquage intégrée de VD-Industry, non polluante, fonctionne en circuit fermé.
Dans le secteur du bois, les acteurs sont par essence mobilisés ! « Pour peu qu’il soit bien géré, le bois est une ressource illimitée, c’est un matériau d’avenir ; depuis les années 2000 nous utilisons d’ailleurs du bois issu de forêt certifiée FSC car nos clients, sensibilisés à l’écoresponsabilité, sont demandeurs », confie Christophe Bieber, responsable prescription Bieber. Matière naturelle, le bois subit les aléas environnementaux. « En sortie de confinement, les forestiers ont moins récolté alors que la demande reste forte », observe Christophe Bieber, « les prix augmentent car la ressource se raréfie, le bois étant toujours sur pieds ». Il faut compter 6 à 12 mois pour le séchage et la transformation après la coupe, le bois suivant un cycle naturel.
L’usine de Morhange de Rehau ; l’extrudeur PVC très impliqué en matière de recyclage et développement durable encourage un vrai travail d’équipe avec ses fournisseurs recycleurs pour mettre au point des recettes particulières biosourcées.
Les perspectives de la construction bois sont immenses : « 1 m3 de bois équivaut à 1 tonne de CO2 stocké, aussi plus la consommation de bois dans le bâtiment augmente, plus on stocke durablement du CO2 », argumente Christophe Bieber, qui milite pour la valorisation de la production de CO2 par les forestiers.
Enfin, aujourd’hui, la question environnementale préoccupe aussi les PME et certaines passent à l’action. Ainsi chez Coublanc Stores, une ingénieure écoconcept a été recrutée depuis deux ans. « Elle apporte une nouvelle vision de conception afin de favoriser la réemployabilité de la matière aluminium, sachant que cette approche nécessite de repenser totalement notre organisation et inspire les autres ingénieurs », se félicite Pierre Marsaglia, président de Coublanc Stores. Les premiers produits écoconçus ne seront pas commercialisés avant 2022 ou 2023, car leur développement prend du temps. « Nous travaillons aussi en collaboration avec nos fournisseurs », glisse ce dirigeant écoresponsable. Ici tout est remis à plat : la conception disruptive recherche à la fois la baisse des consommations, plus de simplicité dans les produits qui doivent être réparables, des approvisionnements et circuits de distribution en circuit court, etc. « La remise en cause est totale, mais je viens d’un milieu rural et je suis sensibilisé à la préservation de la nature », révèle Pierre Marsaglia en orientant son entreprisesur le chemin d’une nouvelle offre, plus respectueuse et durable, et qui représentera, espère-t-il, un avantage concurrentiel indéniable. Le nouveau monde.
Recyclage, la grande affaire du bâtiment
« Pour boucler la boucle de l’économie circulaire, le recyclage et la valorisation des déchets nécessite la mise en place de filières qui commencent à émerger ».
Nous n’utilisons chez Bieber aucun produit fossile », aime à rappeler Christophe Bieber, responsable prescription Bieber, car chez ce spécialiste de la menuiserie bois, tous les déchets bois générés sont captés et utilisés au service des besoins thermiques de l’entreprise. Ce qui semble évident pour le bois, l’est moins pour les autres matériaux. Néanmoins aujourd’hui, tous les acteurs du secteur – PVC, aluminium, tissus et verre – oeuvrent en faveur du développement du recyclage de leurs chutes et déchets. D’ailleurs 26 entités – parmi lesquelles des groupes comme Saint-Gobain et des organisations professionnelles comme l’UFME et le SNFA – se sont engagés pour fonder un écoorganisme, Valobat, afin de faire progresser le recyclage des déchets du bâtiment et de lutter contre les dépôts sauvages… Ses missions ? Prendre en charge pour ses adhérents la fin de vie des produits et matériaux de construction du bâtiment (PMCB), offrir un service de point de collecte, créer de la valeur par la valorisation des déchets et accompagner l’évolution des pratiques. Les enjeux sont colossaux et sur le terrain, le travail à faire à leur hauteur. Pour rappel, la loi AGEC de 2020 (relative à la lutte contrele gaspillage et à l’économie circulaire) transforme les filières Responsabilité Elargie du Producteur (REP). A compter du 1er janvier 2022, une nouvelle filière sera créée pour les produits et matériaux de construction du Bâtiment. Elle vise à responsabiliser les metteurs sur le marché de produits ou matériaux de construction sur la gestion des déchets en versant une écocontribution.
Deceuninck dispose de sa propre usine de recyclage.
Le PVC manque de volume à recycler
Les industriels agissent au service du recyclage et de la valorisation avec plus ou moins de bonheur compte tenu des difficultés rencontrées. « Comme beaucoup d’entreprises allemandes, profine a fait très tôt le choix des économies d’énergie et des circuits de recyclages les plus valorisants », affirme Yann de Bénazé, président de profine France. « Le PVC réduit en poudre alimente la production d’un nouveau PVC offrant un niveau de résistance identique à celle de la matière vierge », expliquet- il. Au départ, la politique de recyclage du groupe se concentre sur les chutes de production, sa gestion est déléguée soit à des partenaires, soit en interne suivant les pays. « La REP joue l’effet d’un accélérateur, nous essayons de discuter avec les acteurs du recyclage afin d’augmenter le volume collecté en déconstruction et de mettre en place des accords tripartite entre le menuisier, le recycleur et nous », signale-t-il. Le groupe a investi dans plusieurs lignes pour l’extrusion de matière recyclée. « Nous produisons en circuit court », se félicite le président de profine France. L’industriel a également signé la Charte de l’UFME d’engagement pour le recyclage des fenêtres en fin de vie. « En signant cette charte, nous encourageons nos menuisiers à recycler, mais profine ne peut intervenir que dans le recyclage du PVC », avertit Yann de Bénazé. Or le sujet concerne tous les matériaux. Reste la question épineuse des lieux de décharge. « Nous n’avons pas encore obtenu l’interdiction de l’enfouissement de certains châssis par les déchetteries sans accord avec les recycleurs », regrette Yann de Bénazé. Preuve que la filière n’est pas encore tout à fait sur les rails. Autre problème, dénoncé par les industriels, la gestionlogistique du tri et du transport. La Francebénéficie d’un territoire étendu, qui rendrait le coût économique de la collecte trop lourd à supporter, contrairement à d’autres pays aux superficies moins généreuses. Enfin, la matière PVC manque. Les travaux de déconstruction actuels fournissant plutôt du bois et de l’aluminium. Deceuninck a fait du recyclage et de l’intégration des matières recyclées son crédo. Nous commercialisons une nouvelle gamme dont la quasitotalité des profilés intègreront des produits recyclés issus de la collecte et des chutes de production de nos clients », annonce Olivier Dirringer, directeur commercial de Deceuninck. « Nous avons la chance de disposer d’une usine de recyclage avec une capacité de 45 000 T par an et la volonté d’inscrire notre activité dans l’économie circulaire », se félicite-t-il encore. Deceuninck devrait également présenter sa première fenêtre 100 % recyclée, c’est-à-dire fabriquée sans matière vierge. « Son nom, Phenix, évoque le phénix qui renaît de ses cendres, elle est déjà mise en oeuvre dans un chantier aux Pays Bas », assure Olivier Dirringer.
Assemblée générale du SNFA le 25 juin dernier, un casting de renom sur un plateau TV interactif autour de trois tables rondes dédiées à l’économie circulaire, la RE 2020 et la communication. Et Bruno Léger (au centre) a été réélu en tant que président du SNFA à l’unanimité.
Le siège d’Installux – un bâtiment écoresponsable – pour une entreprise qui cherche à réduire son empreinte carbone, préserver les ressources en s’inscrivant dans une économie circulaire et mobiliser pour construire positif !
PVC : toujours plus de formulations vertes !
Sur la route de l’économie circulaire, l’extrudeur Profialis (Groupe Alphapro) s’inscrit depuis de nombreuses années auprès des engagements du SNEP (Syndicat National de l’Extrusion Plastique) en faveur du PVC recyclé englobant toute la chaîne, producteur de composants, compoundeurs, outillage…
La formulation est au coeur des métiers du PVC, « ces dernières années, nous avons élaboré des formulations de plus en plus complexes pour répondre aux différents besoins de nos clients pour leurs applications PVC. On part des produits, des performances et des contraintes auxquelles ils doivent répondre dans leur utilisation quotidienne, pour proposer des matières PVC qui représententaujourd’hui le meilleur rapport qualité, prix et durabilité », explique Philippe Gressier, président de la Commission Communication du SNEP et directeur commercial chez BENVIC. Au-delà de la durée de vie du PVC, entre 30 et 80 ans selon les applications, les formulations intègrent de plus en plus la dimension environnementale, « nous savons développer des formulations pour des produits avec des propriétés antibactériennes ou photoluminescentes.Cela s’ajoute aux propriétés des PVC en termes de stabilité dimensionnelle, résistance au feu, isolation thermique, acoustique du PVC. Nos PVC relèvent tous ces défis ! », poursuit Isabelle Lucas, responsable Matière et Formulation PVC chez Alphacan.
Formulations biosourcées : une nouvelle tendance dans le PVC. Les formules PVC tendent à sourcer des produits renouvelables pour réduire leur impact environnemental. « Une résine PVC traditionnelle est composée à près de 60 % de matière minérale (le sel). Aujourd’hui, on travaille sur un sourcing renouvelable des 40 % restants », explique Thierry Jaffrain, directeur commercial et export chez Actiplast. La matière conserve les mêmes propriétés, mais est formulée à base de biomasse et labellisée ISCC, un certificat international de durabilité du carbone.
Couplée à un travail sur les liants, les composants du PVC évoluent vers des formulations plus vertes
« Le PVC est l’un des rares matériaux à pouvoir être recyclé et retravaillé vers son application d’origine. Il n’y a pas de déperdition en termes de propriétés. Il n’y a pas de downcycling : ainsi, le PVC issu d’un portail, d’une piscine ou d’une goulotte électrique, une fois recyclé, peut à nouveau trouver une application dans un portail, une piscine ou une goulotte », illustre Philippe Gressier. Le SNEP a développé la marque QualiPVC fenêtre, qui assure le respect de la charte de recyclage du SNEP.
La promesse de l’aluminium
L’aluminium est recyclable à l'infini sans altérer ses qualités, proclament en choeur les gammistes et fabricants de menuiserie aluminium. Maisle secteur se heurte aussi à la limitation de la disponibilité des déchets. « En raison de la longue durée de vie de l'aluminium dans de nombreuses applications, les déchets d'aluminium disponibles ne couvrent actuellement que 40 % de la demande mondiale », admet Erik Rasker directeur technique de Reynaers Aluminium Europe. « Ce pourcentage va certainement augmenter grâce, entre autres, à la rénovation mondiale des bâtiments. L'augmentation du contenu recyclé de certains produits n'affectera cependant pas l'impact environnemental global, car tous les déchets d'aluminium disponibles sont déjà recyclés au maximum », poursuit-il. Au fond, le développement du recyclage dépend, selon Aymeric Reinert, directeur général de Profils Systèmes, de deux paramètres : « d’une part, la gestion de la fin de vie des produits est prise en charge par nos clients, beaucoup de travaux sont menés notamment par le SNFA pour valoriser et mettre en place la filière, d’autre part, des chutes de production recyclées en billettes puis réinjectées dans la production ».
Dans le secteur du textile, « nous travaillons à la base une matière première qui inscrit nos produits dans une certaine durabilité », se plaît à rappeler Patrick Raguet, directeur commercial de Dickson-Constant. Tisseur, Dickson-Constant fabrique ses textiles avec peu d’eau. « L’eau est recyclée en circuit fermé, nous disposons d’une station d’épuration et d’analyse environnementale régulière », assure-t-il. Mieux, aucun déchet n’est enfoui, selon le directeur commercial. « Nous recyclons et revalorisons l’ensemble de nos déchets industriels en partenariat avec des entreprises de la région, ils sont transformés en matière isolante », poursuit-il. « Les chutes industrielles sont traitées pour retrouver leur état de fibre et rangées par couleurs, puis refilées et réinsérées dans le circuit de fabrication de tissus d’ameublement ».
Quatre certifications (ISO 9001, ISO 14 001, ISO 45 001 et ISO 50 001) attestent de la volonté de l’entreprise de réduire son impact. « L’idéal serait se trouver des solutions de recyclage revaloripour les déchets textiles produits par nos clients, les chutes de confection et la récupération des toiles usagées, mais il faut mettre en place une filière avec des solutions de stockage, et c’est complexe », avance Patrick Raguet.
Enfin, les verriers recyclent le calcin pour produire du verre bas carbone. « Tous les calcins ne se valent pas », note néanmoins Isabelle Pirès, responsable marketing Saint- Gobain Glass, « le seul réellement vertueux est celui qui provient des vitrages en fin de vie, car aucune usine n’a vocation à produire du calcin ni des chutes ». On le voit, chaque matériau est confronté à des problèmes similaires : disponibilité de la matière, collecte, acheminement, transformation. D’où les enjeux autour de la rénovation des fenêtres et de la récupération des menuiseries déposées. La filière doit prendre le temps de se structurer, les réseaux s’organiser, pour faire naître une véritable économie circulaire… le défi est de taille.
Valobat s’engage dans le recyclage des déchets du bâtiment
Pas moins de 26 entreprises et organismes professionnels du secteur des produits et matériaux de construction viennent de s’unir au sein de l’éco-organisme Valobat. Objectif : s’attaquer aux 46 millions de tonnes de déchets produits annuellement par le seul secteur du bâtiment.
La montagne de déchets accouchera-t-elle d’une souris ? Sur les quelque 240 millions de T de déchets produites chaque année par le secteur de la construction, pas moins de 46 millions sont imputables au seul secteur du bâtiment, le reste étant dévolu au segment des travaux publics. Il est donc peu de dire que cette montagne de produits et matériaux fait désordre dans un secteur qui cherche depuis des années à revaloriser son image en donnant des gages de son entrée dans le monde très vertueux de l’économie circulaire. Un secteur qui est désormais au pied du mur et qui doit prendre ses responsabilités avec la REP (Responsabilité Elargie du Producteur) en 2022, et les PCMB (Produits et Matériaux de Construction du Bâtiment), pour les particuliers mais aussi pour les professionnels. Pour mieux responsabiliser les producteurs de déchets et punir les excès en cas de non gestion des flux, tous devront contribuer viaune taxe à la gestion des déchets via une écocontribution. D’autant que la gestion par les collectivités des dépôts sauvages a un coût : pas moins de 400 M€ chaque année. Pour devancer l'appel et aller vers une collecte séparée à la source, l’éco-organisme Valobat permettra aux producteurs de déchets de transférer leurs obligations de gestion de la fin de vie de leurs produits via le paiement d’une contribution financière. Et la tâche est immense car le nombre de détenteurs de déchets dans le bâtiment atteint le chiffre faramineux de quelque 600 000, avec un nombre très important d’acteurs sur le terrain.
L’enjeu majeur de la récupération du verre plat
Pour répondre aux enjeux qui visent notamment à améliorer les taux de réutilisation, de valorisation, de recyclage et de réemploi des matériaux de construction, Valobat a donc réuni dans un esprit multimatériaux un collectif de 26 associés, tous leaders dans leur secteur, soit par leur taille, soit par leur volonté d’insuffler cette ambition sociétale et environnementale à leur secteur. Neuf filières phares ont ainsi été définies, chacune réunissant des acteurs et des marques majeurs : métaux de construction, métaux des équipements, bois, plâtres et mortiers, revêtements de sols, matériaux inertes, plastiques rigides, produits à base de laines minérales, et enfin menuiseries, parois vitrées et produits connexes. Dans ce dernier secteur, c’est l’Union des fabricants de menuiseries (UFME), forte de 150 adhérents, qui a décidé de tenter l’aventure Valobat. Secteur fortement atomisé, la représentation via une instanceprofessionnelle semblait ainsi parfaitement adaptée à l’enjeu de cet éco-organisme, la menuiserie étant un des secteurs au sein duquel les débats sur le réemploi et la recyclabilité des matériaux apparaissent comme les plus intenses. L’enjeu de récupération du verre plat a notamment été posé par Valobat comme un enjeu majeur. Du reste, l’UFME a fait ses comptes : près de la moitié de la mise sur le marché des déchets provient de ses adhérents. Pour les autres secteurs, des majors sont au rendez-vous : Gerflor, Tarkett et Forbo dans le revêtement de sol, Isover et Rockwoll dans la laine minérale, Nexans et Legrand dans le câblage, Soprema dans l’étanchéité, Knauf et Siniat dans la plaque de plâtre ou encore Hansgrohe dans le sanitaire. Ce groupement d’acteursqui veut au travers de cette REP montrer patte blanche pour selon Hervé de Maistre, pilote de l’opération pour Valobat, « contribuer à la transition environnementale du bâtiment en améliorant notamment le bilan carbone des associés », souhaite notamment offrir un service pertinent de collecte à tous les détenteurs de déchets. « Les pratiques sont bien meilleures dans la réalité que l’image que peut en donner le secteur du bâtiment », poursuit Hervé de Maistre « Ce secteur est en pleine ébullition. Il s’agit donc d’industrialiser localement le recyclage afin d’intensifier les boucles d’économie circulaire et d’accueillir plus de T ».
Des ombres au tableau
Pour l’heure, certaines incertitudes demeurent. C’est le cas notamment du secteur des déchets inertes, de loin le plus gros producteur de déchets avec 30 millions de T sur le total de 46 millions de T, et qui bénéficie d’autres initiatives d’éco-organisme, notamment de la part de l’Unicem dans le domaine des industries de carrières. Même chose dans le bois qui ne possède pas encore de représentant au sein de l’éco-organisme fraîchement né. Si Valobat est encore en attente d’agrément, elle butte aussi sur un autre écueil : la définition même du metteur sur le marché du déchet donc de la responsabilité exacte de l’entreprise reste encore floue. Un chiffre pourtant est clair pour tout le monde : le coût annuel du traitement des déchets atteint 3 Mds€. Un montant qui vaut bien une alliance.
Nelly Philipponnat, directrice Bâtiment durable chez Saint-Gobain Glass Bâtiment france.
« Dans une fenêtre, il y a aussi du verre plat. Comment le recyclet- on et comment l’intègre-t-on dans les fenêtres ? ».
Tas de calcin.
Le verre plat est recyclable à l’infini. Il a donc toute sa place en cette période où le recyclage, l’incorporation de matières recyclées et l’écoconception sont des enjeux majeurs. Même si l’on intègre une grande quantité de MPR, il n’y a pas d’impact sur la qualité du produit dans la mesure où le calcin a la qualité exigée. Est-ce facile de recycler du verre plat ? J’entends souvent dire que les exigences des floatiers sont excessives et inatteignables. Il est vrai qu’il y a des exigences : elles sont là pour assurer à nos clients une qualité de produit fini, tant esthétique que technique, qui soit satisfaisante.
Il y a un travail extrêmement important qui a été fait sur ce cahier des charges pour que nous puissions intégrer dès à présent de plus en plus de calcin provenant des fenêtres en fin de vie. Il faut savoir qu’aujourd’hui sur les presque 35 % de calcin intégrés dans les vitrages Saint-Gobain, la très forte majorité provient des chutes de production des sites de transformation.
Il ne faut cependant pas oublier que si le cahier des charges des floats tiers est important dans le recyclage du verre plat, le point clé reste à mon sens la qualité de collecte des fenêtres en fin de vie. Elles doivent être collectées intègres et le rester jusqu’à un lieu de démantèlement qui a cette compétence de traiter le vitrage pour pratiquer le recyclage en boucle fermée. Il existe déjà de tels sites de démantèlement en France, c’est-à-dire qu’ils ont travaillé avec nous pour que leur process permette d’envoyer le calcin qu’ils ont produit directement vers les fours de float.
Menrec, la collecte dans le Grand Ouest
Atlantem Industries et FenêtréA ont créé Menrec fin 2020, une nouvelle entité dédiée au recyclage des menuiseries en fin de vie. Les deux fabricants bretons, qui souhaitent en faire une structure collaborative, ont intégré Riou Glass et le groupe Bohelay, société de transport spécialisée dans la logistique du recyclage. Menrec apporte aux installateurs (artisans, menuisiers, réseaux) de la région une solution clé en main en matière de collecte et de démantèlement de menuiseries en fin de vie, avec la mise à disposition d’un rack ou d’une benne et organise la collecte, puis achemine les déchets vers le site de démantèlement qui dissocie le PVC, l’aluminium, le bois et le vitrage. Une fois recyclée par un centre spécialisé, la matière est réintroduite dans de nouveaux process de fabrication d’Atlantem, de FénêtréA et de Riou Glass.
Appel à projet construction bois
Cherchant à soutenir la construction de bâtiments avec des produits bois issus de la forêt française pour les besoins du gros oeuvre et du second oeuvre alors que la RE2020 doit entrer en application, Emmanuelle Wargon, ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée du Logement,a annoncé l’ouverture de l’AAP « Industrialisation de produits et systèmes constructifs bois et autres biosourcés ». Son objectif ? Accroître la capacité industrielle française dite "de seconde transformation", afin que la filière nationale puisse répondre à la demande en produits bois pour la construction et que sa balance commerciale s’améliore, et plus largement structurer de bout en bout la filière forêt-bois. L’appel à projets – doté d’un budget de 50 M€ – s’adresse à l’ensemble des entreprises de la filière bois et des autres filières biosourcées et leur offre l’opportunité d’améliorer leurs process de production ; il pourra notamment financer la création ou l’extension d’unités de production industrielle et le développement de technologies innovantes. Le cahier des charges est accessible sur la plateforme de l’Ademe.
Ce nouveau programme Sensations de Bouygues Immobilier à Strasbourg a été inauguré par Emmanuelle Wargon, ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée du Logement ; un véritable défi technique pour la plus haute tour de France en logements 100% bois. Au total, 3.500 m3 de bois auront été requis pour dresser l’ensemble qui répond à un niveau énergétique passif, souligné par la certification NF Habitat. Ses niveaux de performances répondent aux exigences les plus strictes et avancées (RT2012 niveau Bepos et BBCA niveau Excellence).
Valorisation des menuiseries en fin de vie :
l’UFME veut créer un cercle vertueux avec FERVAM
Avec l’AGEP et la REP, concrètement, les producteurs de menuiseries devront collecter en tous points du territoire français les menuiseries en fin de vie puis les valoriser en les réemployant. L’UFME, qui a créé la marque FERVAM qui signifie "Filière engagée pour le recyclage et la valorisation des menuiseries" pour les accompagner dans cette démarche, a tenu une conférence en ligne le 27 mai dernier, consacrée à la Filière fenêtre et au développement durable. Celui-ci devient un critère essentiel chez les clients, en particulier les collectivités locales, comme en a témoigné Emmanuel Blanchet, directeur général des Services du Pays de Fontainebleau (94) : « le rôle des collectivités territoriales dans la lutte contre le réchauffement climatique s’est considérablement renforcé. Beaucoup de programmes municipaux en 2020 ont introduit de façon très forte le sujet de la transition écologique. Toutes les intercommunalités doivent se doter d’un Plan climat Air Énergie territorial. C’est le cas pour le Pays de Fontainebleau où il a été voté fin 2020. Le soutien des filières biosourcées est inscrit dans nos actions qui prévoient la mise en oeuvre d’un plan de soutien de rénovation du bâti intercommunal. Nous mettons également en place un mode de subvention des communes pour la rénovation de leur patrimoine bâti qu’elles doivent entretenir, développer et rationaliser ».
Pour une collectivité, la traduction des enjeux s’opère par l’intégration des critères de développement durable au sein des critères techniques, lors de l’analyse des offres.
Source : verre-menuiserie.com