Stockage : mieux s’organiser pour optimiser les coûts de production

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Alors que l’industrie française monte en puissance pour accompagner la reprise économique post-Covid – dans un mouvement rapide et ample qui a surpris tout le monde – voici poindre les retards d’approvisionnement de matières premières. Désorganisés par le premier confinement mondial, les circuits de production en Chine et aux États-Unis ont peiné à redémarrer, occasionnant des retards dans la livraison des composants. Puis, la reprise économique ayant sonné dans ces deux grands pays, les voici qui absorbent la majorité des matières premières disponibles, au grand dam des Européens qui subissent la hausse simultanée du prix des matières premières, des composants et de la logistique.

Cette raréfaction des matières surcroît, au moment où les stocks des industriels français sont historiquement bas, la plupart d’entre eux ayant souhaité limiter les lourdes sorties d’argent durant la crise. Conséquence : ils se tournent à présent vers leurs fournisseurs pour reconstituer leurs stocks et les commandes affluent… Plus globalement, cette crise conjoncturelle questionne les chefs d’entreprise sur leurs capacités à créer des chaînes d’approvisionnement solides pour se procurer leurs matériaux de base, tout autant qu’elle les oblige à mieux organiser leurs flux de production internes pour gagner en compétitivité. Les solutions de stockage se retrouvent donc plus que jamais sur le devant de la scène…

Le prix de l’immobilier et le durcissement des normes impactent les stockeurs

Cependant, les chefs d’entreprise ne découvrent pas les problématiques du stockage du jour au lendemain : « le stockage du verre et de la menuiserie a toujours été un élément contraignant et coûteux pour les entreprises : il nécessite des locaux assez importants », remarque Yvon Wirz, directeur général d’elumatec France.

Dans cette usine du futur, où chaque mètre carré est dédié au process, sans rupture de flux, la matière provient directement aux opérateurs depuis le transstockeur © Charles Marion

Dès lors, la hausse du prix de l’immobilier constitue un facteur macroéconomique incontournable dès que l’on veut entreposer des marchandises : « vous vous approchez des grandes métropoles françaises, le prix du mètre carré au sol devient stratosphérique. Conséquence : les stockeurs ne s’étendent plus horizontalement mais en hauteur », révèle Christophe Fay, chef des ventes pour la France et les pays du Maghreb du fabricant allemand de solutions de stockage Ohra. Second facteur : les normes appl iqu ées aux pro duits de stockage sont de plus en plus drastiques, au nom de la sécurité des personnes et des biens.

Solution de stockage la plus demandée, les rayonnages cantilever séduisent majoritairement / Les stockeurs privilégient la hauteur et ne s’étendent plus horizontalement ; ci-dessus, stockage pour blocs-portes - © Ohra

« Aujourd’hui, un rayonnage doit obligatoirement afficher une plaque de charge indiquant notamment son année de fabrication, le nom de son fabricant et sa capacité en poids admissible. Cette plaque de charge est l’équivalent de la carte grise pour une automobile. Certes, il est possible d’encore utiliser un rayonnage dépourvu de plaque de charge, mais c’est au risque de gros soucis en cas d’accident car l’assurance de l’entreprise ne fonctionnera pas et la responsabilité de son dirigeant sera engagée », détaille Christophe Fay. Conséquence : le durcissement des normes conduit au remplacement des anciens moyens de stockage par de nouveaux produits, plus sécuritaires. Les rayonnages artisanaux ou "faits maison" sont donc voués à disparaître très rapidement sous la pression des contrôles.

Ohra est le seul à assurer son matériel 25 ans contre la corrosion à coeur © Ohra

Les rayonnages cantilever séduisent les industriels Quitte à remplacer ses rayonnages, comment peut-on optimiser son espace de stockage, surtout lorsque les produits à stocker sont de longueurs différentes ? « Avec un rayonnage à palettes, vous avez un emplacement contraint : si la distance entre deux échelles est d’une longueur de 2,70 m, vous ne pourrez rien placer qui va au-delà. Si, au contraire, vous mettez un produit de 2 m dans un emplacement de 2,70 m, vous perdez de la place. C’est pourquoi le rayonnage cantilever reste le moyen de stockage le plus demandé aujourd’hui : les charges y sont posées horizontalement en porte-à-faux sur des bras, ce qui permet notamment de prélever et de déposer la marchandise stockée avec un chariot élévateur », explique Christophe Fay.

« Si, par mégarde, les fourches de ce dernier venaient frapper un bras du rayonnage, celui-ci se lèverait puis reprendrait sa place. Nous avons en effet imaginé un système unique : en bout de bras, deux tétons traversent la colonne du rayonnage, préalablement prépercée, et nous les bloquons avec deux clavettes. Cela donne au bras une certaine mobilité. C’est un système efficace et souple ».

Hegla équipe RIOU Glass VIO

Deux nouveaux systèmes ReMaster conçus par Hegla équipent RIOU Glass VIO © Riou Glass

Une vingtaine de positions de stockage supplémentaires ont été récemment installées dans l’usine mayennaise RIOU Glass VIO RIOU Glass VIO pour stocker les plateaux de verre, dont deux systèmes ReMaster du fabricant allemand Hegla pour la coupe float et feuilleté, lesquels stockent automatiquement à l’horizontal les résiduels des plateaux, permettant de les réutiliser quand le même type de verre doit être découpé. Non seulement, ce stockage automatisé réduit les chutes, offre un réel gain de matière tout en assurant la qualité des verres découpés, mais fait aussi gagner en efficacité les opérations de stockage.

Réduction des temps d'accès et des coûts de stockage

Grâce aux stockeurs et à l'approvisionnement entièrement automatisés de Hegla, les process de fabrication sont maîtrisés dès en amont de la chaîne de production. Hegla propose un vaste choix de systèmes de manutention et de stockage intérieur et extérieur : chargement automatique, système de stockage "gain de place", stockeurs compacts et stockeurs à tiroirs… En étroite collaboration avec les procédés de fabrication et l'environnement de ses clients, un concept personnalisé est élaboré.

Cela donne au bras une certaine mobilité. C’est un système efficace et souple ». Avec certaines options, il est possible de créer d’immenses étagères. « Sur un rayonnage cantilever de 60 m de long, vous pouvez stocker vos produits n’importe où. Certes, la solution cantilever est plus chère, mais elle permet de résoudre tous les cas de stockage, quelle que soit la longueur d’un produit », observe Christophe Fay.

Mais quel est donc le prix moyen d’un rayonnage cantilever ? « Il n’y a aucun prix moyen au mètre linéaire car tout est fonction des caractéristiques du rayonnage : est-il à simple ou à double face ? Est-il destiné à être placé à l’intérieur ou à l’extérieur d’un entrepôt ? Est-il calculé pour supporter 5 kg ou plutôt jusqu’à 1,2 T par bras ? Il peut aussi y avoir des longueurs de bras et des hauteurs de colonnes différentes… Délivrer un prix se fait donc au cas par cas », prévient Christophe Fay.

Filiale d’Intermac, Movetro propose une solution évolutive de classeurs longitudinaux qui permet de réduire de moitié l’emprise au sol du stock © Intermac – Movetro

Pour servir ses clients, Ohra a opté pour la robustesse : « nous travaillons exclusivement de l’acier laminé à chaud qui peut être laqué ou galvanisé. C’est un gage de qualité car la majeure partie de nos concurrents travaillent avec de la tôle pliée. Chez nous, une colonne ressemble assez à un poteau, à l’image de ceux qui soutiennent les caténaires le long des lignes de chemin de fer : c’est un IPE. L’IPN est connu, mais il existe plusieurs sections de métaux : IPE, IPH, HEA, HEB… Vu du dessus, un IPE ressemble à un "i" majuscule. Il possède des âmes et des ailes pleines, en acier hyper robuste. C’est ce qui fait notre particularité. Nous sommes aussi les seuls à garantir notre matériel 25 ans contre la corrosion à coeur », se félicite le chef des ventes Ohra pour la France, qui réalise 80 % de son chiffre d’affaires grâce aux rayonnages cantilever, les 20 % restants étant générés par le rayonnage à palettes et les autres solutions développées par le fabricant allemand.

Les besoins de stockage ont considérablement évolué ces dernières années

Directeur commercial de l’Activité Verre chez Intermac France, Pascal Royannais constate : « la diversité de verres est tellement grande sur le marché que cela contraint nos clients à avoir une grande capacité de stockage. La société transalpine Movetro (NDLR : rachetée par l’Italien Intermac en 2017) a donc imaginé une solution de classeurs longitudinaux qui permet de réduire de moitié l’emprise du stock au sol ». Directeur général de l’entreprise allemande elumatec pour la France, Yvon Wirz partage cette approche : « tous les différents types de verres – quels qu’en soient les aspects techniques, la forme ou la taille – nécessitent une solution adaptée. Et une capacité de stockage efficace permet de réduire le temps entre la production et la livraison, et de créer une fluidité entre ces deux étapes clés. Pour la production de verre, une ligne "Lean & Green" est de plus en plus utilisée : flexible et légère, elle permet un niveau de production plus important, tout en permettant une réduction des ressources matérielles et énergétiques ».

Yvon Wirz note une tendance nouvelle : « les besoins de stockage ont énormément évolué récemment, et encore plus sur la dernière année avec l’irruption du Covid. Avec une période de transition nécessaire à tous, une augmentation des commandes et une capacité de production inchangée, il fallait trouver des idées et des solutions rapidement, tout en générant un gain de temps et d’effort qui n’est pas négligeable ». elumatec a donc imaginé un système d’étagères permettant le chargement et le déchargement des verres, rapidement et sans encombre : les étagères à ferrures ayant de 36 à 40 compartiments côtoient les étagères à casier pour le stockage des vantaux de fenêtres qui partagent avec les étagères pour le stockage des cadres la caractéristique d’être spécialement adaptées pour intégrer les lignes de montage. Les étagères tampon de vantaux, spécialement renforcées pour garantir un maintien et une protection optimale, parachèvent ce dispositif fait pour donner une plus-value aux sites de productions.

elumatec a créé un système d’étagères – à ferrures ou à casier – permettant le chargement et le déchargement des verres ou des vantaux de fenêtres avec les cadres, rapidement et sans encombre © elumatec

« L’importance aujourd’hui de prévoir et d’anticiper peut pousser à surproduire. C’est là, précisément, que la différence se fait entre une entreprise qui peut se permettre de surproduire grâce à une capacité de stockage importante et une autre, plus limitée de ce point de vue. Être correctement équipé pour pouvoir fonctionner d’une manière efficace et rapide, en réduisant tous les aspects qui causent des pertes, est capital », souligne Yvon Wirz.

Un message bien reçu chez Nagel qui installe en France plus d’une dizaine d'ateliers en moyenne par an pour des gains de productivité effectifs (selon la méthode inspirée par l'allemand Ruchser), et a mis au point toute une gamme de chariots très spécialisés, certains étant dimensionnés pour recevoir des charges jusqu’à 600 kg. « Les ouvrants vitrés de 100 x 2 200 mm peuvent peser jusqu’à 100 kg par ouvrant. Nos chariots de type RU-TFW sont donc conçus en conséquence », relève Armand Nagel qui propose aussi des convoyeurs de stockage sous toutes leurs formes. « Notre gamme est complétée par les stockeurs avec alimentation et déchargement automatiques pour le transfert et la gestion des flux sur les lignes semi-automatiques. Nous avons aussi développé un logiciel de gestion des stocks et des flux : il permet la manipulation automatique des menuiseries sur les lignes de fabrication et le pilotage des stockeurs automatiques. Ce logiciel, très flexible, peut être adapté aux besoins des sites d’exploitation au cas par cas », conclut Armand Nagel, dirigeant de la société éponyme.

L’automatisme : le must pour accroître la productivité

Responsable commercial chez Bottero France, Éric Mercier parcourt l’Hexagone en tous sens pour aller à la rencontre des industriels du verre. En bon connaisseur du terrain, il résume la conjoncture en quelques lignes : « les clients recherchent de plus en plus l’automatisme dans le domaine du stockage afin de gagner en productivité. Ils souhaitent aussi se soustraire aux soucis de main d’oeuvre. Pour les industriels, la recherche de performance est incontournable à un moment où les prix des matières premières ne cessent d’augmenter, alors que le marché du produit transformé n’est pas propice à la répercussion de ces hausses. Qui plus est, l’accès aux différentes aides économiques, ainsi que les taux d’emprunts bancaires particulièrement bas, en favorisent la démarche ».

Bottero France offre différentes solutions de stockage et de dépilage automatisées. Le groupe italien mise sur l’innovation et s’adapte à son client, indépendamment de sa taille, pour lui fournir des solutions sur mesure © Bottero France

Pour sa part, Laure-Line Peter, assistante commerciale de la société vendéenne MZR observe : « le marché du verre et de la menuiserie s’est particulièrement développé ces dernières années, demandant à chaque acteur de s’adapter et d’évoluer au même rythme. Portés par des innovations toujours plus poussées et efficaces, lesconstructeurs font face à des consommateurs plus exigeants et en quête des dernières fonctionnalités : volets intégrés, isolation sonore et thermique, gestion électronique, sécurité… Pour répondre à cette demande croissante et rivaliser avec une concurrence de plus en plus importante, les industriels ont su s’adapter et innover en agrandissant leurs usines de production et leur cabinet de R&D. Actuellement, ils recherchent sans cesse des solutions innovantes permettant d’ordonner et d’optimiser le stockage au sein des usines ».

Mais, d’une manière générale, quelles sont les attentes du marché d’aujourd’hui ?

« Les clients souhaitent des équipements très personnalisés : aucune installation ne ressemble à une autre. Bottero a su s’adapter à cette demande de personnalisation accrue. Bien sûr, nos clients portent un regard aiguisé sur le prix, systématiquement décisif, malgré l’accès facilité au financement par les critères d’aides gouvernementales et les emprunts bancaires accessibles », pointe Éric Mercier pour Bottero France.

Pour Christophe Garde, directeur général de DGM Industries et de Corba Industries, deux aspects sont à prendre en compte : la productivité et la sécurité. « S’agissant du premier, la complexité et la diversité des menuiseries font que certaines tâches de parachèvement ne peuvent être entièrement automatisées. On peut observer que les opérateurs de fabrication en menuiseries passent entre 30 et 50 % de leur temps à chercher le produit et/ou les accessoires. La manutention automatisée permet de concentrer les opérateurs au parachèvement : le produit leur est amené automatiquement sur la ligne de montage et il repart de même. Sur le plan de la sécurité, la manutention automatisée évite tout port de charge lourde et toute manipulation dangereuse par les opérateurs. Elle contribue donc à la disparition des Troubles Musculo Squelettiques (TMS) ».

Larenn, mécanique de précision

Larenn, fabricant de scies à panneaux verticales de presses à vitrer et d'équipements d'atelier propose des convoyeurs et des racks verticaux adaptés aux besoins spécifiques de chaque client ; ces racks sont équipés de rouleaux sectionnés facilitant la manipulation des cadres © Larenn

L'industriel français Larenn développe sur mesure des systèmes logistiques et de transitique optimisés. La souplesse de sa structure et l'offre personnalisée construite avec son bureau d'études interne, sont sans conteste une force qui ne fait que s'accentuer dans le contexte actuel.Jean Lajudie, PDG de Larenn revendique une expertise historique d'équipements mécanosoudés et un large spectre de machines personnalisables selon les usages de ses clients. Parmi ses activités, la conception et fabrication de scies à panneaux verticales de presses à vitrer et systèmes de stockage : « suite aux nombreuses demandes de nos clients, nous avons repris le principe de stockeurs à châssis ouvrants et dormants vitrés, ou non. Toutes nos gammes de produits reposent sur un excellent rapport prix/performances que nous faisons constamment évoluer », spécifie l'entrepreneur.

Un point de vue que partage Laure-Line Peter chez MZR : « de manière générale, les constructeurs de menuiseries sont à la recherche de nouveaux produits et postes de travail qui leur permettront de gagner en productivité, en confort et en parité, tout en limitant les risques physiques liés aux activés au sein des ateliers et des usines. Le marché est donc à la recherche de produits et de lignes de production complètes destinés au travail en série. Ils se doivent d’être efficaces en supportant les charges lourdes et en permettant aux opérateurs de passer d’un poste à un autre avec le moins d’effort possible. Le tout étant personnalisé avec les fortes attentes du client en termes de budget, de dimensions, de fonctionnalités et de spécificités. De l’atelier à la réalisation de lignes pour les usines, MZR innove, conçoit et réalise depuis 15 ans des produits sur mesure dans le but de répondre à chacun de ces besoins ».

Directeur commercial de l’activité Verre chez Intermac France, Pascal Royannais accompagne lui aussi cet effort de personnalisation et d’automatisation des solutions de stockage, allant même au-delà : « la solution Movetro ne s’arrête pas simplement au stockage. Elle propose une large gamme de systèmes automatiques pour le chargement de plateaux de verre. Aujourd’hui, le marché s’automatise de plus en plus, diminuant les coûts d’exploitation et augmentant la sécurité des miroitiers. Notre métier est d’apporter une solution sur mesure et évolutive aux industriels ».

Système de stockage automatisé Tandem Remaster – Hegla L'approvisionnement automatique relie le stock à la ligne de coupe, indépendamment du type de stockage : pupitres fixes ou stockeur compact, ou encore une combinaison des deux. Avec cette solution, une ou plusieurs lignes de coupe peuvent être approvisionnées en continue sans opérateur. Le portique peut alimenter automatiquement tous formats de verre de n'importe quel emplacement de stockage et approvisionner plusieurs lignes de coupes © VMA

Adaptation des automatismes aux besoins des entreprises : l’évolution racontée par Tecauma

Ingénieur technico-commercial et chef de marché Menuiserie chez Tecauma, Gervais Gendre a suivi pas à pas, au fil des années, l’évolution des besoins de stockage des entreprises.

« Au départ, elles assuraient la gestion de leurs produits en cours d’usinage, d’assemblage ou d’expédition via une manutention manuelle, avec une organisation sous format "papier" non informatisée. Bientôt, ce modèle n’a plus répondu aux exigences de nos clients, toujours soucieux de réduire les délais, de mieux gérer la matière, d’optimiser l’ergonomie et la sécurité des opérateurs. Désireux d’augmenter la qualité des produits et d’accroître leurs gains de productivité, ils nous ont ainsi sollicité pour que nous développions des process automatiques ».

Stockage horizontal automatique d'ouvrants vitrés – Tecauma © Tecauma

Le premier besoin auquel Tecauma a dû faire face concernait l’approvisionnement des zones d’usinage en profilés. Elle y a répondu en développant un transstockeur de profilés spécifique au marché de la menuiserie (gamme Tec’up). « Géré via un logiciel informatique dédié, il permet aux clients de s’assurer que les références sont bien en stock et que leurs engagements de délai de livraison seront bien respectés. Cette informatisation contribue à diminuer les stocks, et donc à optimiser le volume de stockage placé au plus près des centres de débit et d’usinage », explique Gervais Gendre.

Puis Tecauma a dû répondre aux contraintes de stockage des profils débités et usinés, regroupant tout d’abord de façon automatique les profils constituant un cadre, puis assurant leur acheminement, lui aussi automatique, vers les différentes lignes d’assemblage. « La prise en compte des caractéristiques des ouvrants et des dormants a également été résolue par des process automatiques de stockage spécifiques. Au final, ces derniers permettent un prélèvement des profils tout en affichant les informations nécessaires à l’alimentation des lignes de cadrage », précise le chef de marché Menuiserie chez Tecauma.

En fonction des phases d’assemblage des ouvrants et des dormants et afin de pallier aux différences de cadences et de temps de parachèvement des cadres, des "buffers" (stocks de cadres) automatiques ont été insérés dans les lignes de production. Ces derniers permettent de temporiser et de distribuer les cadres selon les lots de production et selon les approvisionnements des composants.

« Ils sont constitués de navettes de distribution et de cases de stockage permettant d’équilibrer les lignes de production et d’optimiser les phases de montage. Les différences de dimensions des produits et les nombreuses compositions d’assemblage nous ont amené à adapter nos produits pour sécuriser les transferts selon les cadences souhaitées, tout en respectant les cadres manutentionnés. D’ailleurs, ces adaptations nous ont permis de différencier deux types de stockage : vertical et horizontal », révèle Gervais Gendre.

La gamme de produits de type transitique mise au point par Tecauma permet également de réaliser la bonne coordination des dormants et des ouvrants avant l’engondage. « Depuis plusieurs années, nous proposons une première génération de postes semi-automatiques. Nous avons créé dernièrement une deuxième génération, plus automatisée et adaptée à l’évolution du marché. Nous y avons notamment intégré le goupillage automatique des oscillo-battants en partie haute de la menuiserie », évoque Gervais Gendre. Tecauma a également créé des process automatiques pour répondre aux besoins de stockage en fin de ligne, sur les zones d’expédition et de palettisation avant ou après emballage. Ils permettent un regroupement des lots en logistique et une palettisation dans l’ordre souhaité selon la destination, le chantier et les dimensions des produits.

Les lignes de manutention automatisées Corba s’adaptent à tous les matériaux : bois, aluminium et PVC. Elles permettent de transférer des éléments (cadres, menuiseries, vitrages, coffres de volets roulants) aux postes de travail sans intervention humaine – Groupe DGM © Groupe DGM

« Comme pour les Tec’up, ces process de transitique sont systématiquement gérés par un automatisme asservi à un logiciel informatique. Ce qui permet aux techniciens de production de connaître à tout moment l’état d’avancement de chaque lot, de chaque commande et de chaque produit. Les historiques de production sont répertoriés et accessibles. Les techniciens de maintenance peuvent également accéder à tous les historiques d’arrêts et visualiser, grâce à des caméras embarquées, chaque case de stockage pour effectuer un diagnostic et organiser une éventuelle maintenance préventive », analyse Gervais Gendre. Aujourd’hui, cette société maîtrise en interne toutes les étapes de la conception et de la réalisation des équipements. Elle continue néanmoins à faire évoluer ses gammes et anticipe le futur. Elle propose, par exemple, des "tours de stockage automatisées" ainsi que des "carrousels à balancelles". Ils permettent notamment le stockage de profilés en zone de préparation pour un regroupement de références dans un même contenant. « Aujourd’hui, nous avons les compétences pour traiter des projets intégrant des Véhicules à Guidage Automatique (AGV), permettant de stocker automatiquement tout type de produits avec une évolutivité intéressante des capacités de stockage selon l’augmentation des productions », préfigure Gervais Gendre.

Technologie d’exception, le système logistique de stockage du verre Forel

Le transformateur néerlandais Van Noordenne Groep s’est équipé du système logistique de stockage du verre Forel, une technologie parmi les plus avancées au monde © Forel

Van Noordenne Groep, l'une des plus grandes usines de transformation du verre européenne, est équipée de l'un des systèmes de tri Forel les plus remarquables existants : connecté à trois lignes de découpe différentes, ce système reçoit les pièces découpées sur mesure, programme la production selon les commandes pour les diriger vers les différents process et zones logistiques.

Le système intégré de dernière génération supprime toute manipulation manuelle du verre, réduit les déchets et les risques de casse ou d'endommagement du verre, et améliore très sensiblement la productivité en optimisant les flux de production et l'approvisionnement des lignes de traitement. Par ailleurs, en attribuant un ID unique (code d'identification) à chaque pièce, la traçabilité de chaque feuille de verre gérée à partir d'une station PC permet de contrôler en temps réel la progression de chaque commande.

Kasto innove avec son nouveau service Retrofit et son concept de maintenance VisualAssistance

Au défi permanent de maintenir leur compétitivité et leurs capacités de livraison dans la conjoncture complexe actuelle, les entreprises peuvent être parfois victimes de pannes sur leurs machines, ce qui risque d’entraver – voire de stopper – la production. Ce phénomène est particulièrement flagrant avec les systèmes de stockage automatiques dédiés aux produits longs et aux tôles qui constituent souvent un chaînon indispensable de la logistique interne de la plupart des entreprises de menuiseries. Consciente que la crise sanitaire a parfois impacté la trésorerie de certaines sociétés, ce qui les empêche d’investir dans des équipements de stockage neufs, la société allemande Kasto vient de lancer un service de rétrofitage et de maintenance.

« Pour les biens d’investissement prévus pour durer, tels que les installations de logistique et de production destinées au travail des métaux, le KASTOretrofit est souvent une solution plus économique qu’une nouvelle acquisition. Avec des moyens relativement minimes, il est possible de rehausser les performances, la disponibilité et l’efficacité des anciennes installations au niveau d’une installation neuve. Kasto offre dès le début à ses clients, l’assistance technique et conceptionnelle nécessaire », rend compte Alfred Schwörer directeur du service Retrofit chez le spécialiste des techniques de stockage et de sciage Kasto Maschinenbau. « Avec un KASTOretrofit, nous sommes en mesure dans la majorité des cas, d’augmenter la longévité de nos installations et de celles d’autres fabricants – tout en améliorant les performances, la disponibilité et l’efficacité énergie-coûts. Le remplacement de quelques petits composants suffit souvent à obtenir une amélioration spectaculaire », souligne Alfred Schwörer.

La société allemande Kasto vient de lancer un service de rétrofitage et avec VisualAssistance, a mis au point une solution novatrice pour la télémaintenance de ses installations © Kasto

Lors de ses projets Retrofit, Kasto remplace toutes les armoires électriques et les commandes obsolètes de ses transstockeurs. Des entraînements à courant triphasé plus efficaces sont substitués aux moteurs à courant continu. Un remplacement des régulateurs d’entraînement, transducteurs et capteurs permet d’augmenter les performances et d’améliorer l’efficacité énergétique du magasin. De nouveaux câbles et lignes l’alimentation électrique aident à rendre l’alimentation électrique des transstockeurs plus sûre et fiable. Kasto considère également qu’il est judicieux de remplacer les éléments de commande et les logiciels : « les systèmes plus anciens disposent souvent encore de pupitres de commande avec boutons, un écran manque. Nous leur substituons des écrans tactiles avec interface utilisateur graphique – la commande est alors beaucoup plus intuitive pour l’utilisateur et le nombre de fonctions est bien plus élevé. Il est ainsi possible de mieux contrôler les données des ordres et les stocks – on obtient ainsi plus de transparence et on diminue le risque d’erreurs », se félicite Alfred Schwörer.

Kasto suit une toute nouvelle approche en proposant le concept de maintenance VisualAssistance : il repose sur une application interactive pour les tablettes, Smartphones ou lunettes connectées. Les clients peuvent ainsi s’adresser aux collaborateurs du SAV de l’entreprise allemande par flux vidéo et audio. Utilisateurs et techniciens visualisent en temps réel la même perspective. Cela facilite grandement la compréhension mutuelle et aide à identifier rapidement les différents composants de l’installation et les éventuels dysfonctionnements. Les experts de Kasto ont aussi la possibilité, via l’application, d’aider au moyen d’indications visuelles et d’afficher, par exemple, des marquages dans la vidéo en direct. Le client reçoit, en même temps qu’il réalise sur place la main tenance ou la réparation sur la scie ou le magasin, toutes les informations nécessaires qui s’affichent directement sur son écran par réalité augmentée. Et en utilisant les lunettes connectées, il a même les mains libres – ce qui facilite encore plus son intervention. Les techniciens de maintenance de Kasto sont ainsi virtuellement sur place et guident les collaborateurs.

« De longues formations ou des déplacements coûteux sont ainsi évités grâce à l’utilisation de Kasto VisualAssistance », signale Alfred Schwörer. Ce type de nouvelles technologies permet à Kasto d’aider ses clients de manière encore plus flexible et individuelle : « grâce à la grande qualité de nos produits et à notre service après vente complet, les exploitants de ma gasins peuvent se fier pendant de nombreuses années à leurs installations », s'enthousiasme Alfred Schwörer. Le Retrofit apparaît donc comme une solution de bon sens et de saine gestion offerte à tous les acteurs du stockage : ils auraient tort de s’en priver.