S?appuyant aujourd?hui sur 11 unités de production servies par 500 collaborateurs, le fabricant de blocs-portes techniques (métalliques, bois et vitrés) Malerba, a réalisé un CA de 193 M? en 2019.
« David Palmero, en tant que directeur commercial de Malerba, pouvez-vous nous expliquer pourquoi votre entreprise a-t-elle fait le choix d’ouvrir récemment deux showrooms virtuels ? »
Nous disposions déjà de deux showrooms réels à notre siège de Cours-la- Ville (69) : l’un de 500 m² dédié à notre clientèle de menuisiers et un second de 300 m² à destination des serruriers et métalliers. Et puis, lorsque nous avons pris la décision de mener notre chantier de développement d’objets BIM (maquettes 3D avec l’intégration des objets dans les maquettes), nous avons réfléchi… Malerba étant située dans une région assez éloignée des grands axes, à certains moments de l’année, il est difficile pour nous de faire venir des clients à Cours-la- Ville.
David Palmero, directeur commercial de Malerba © Malerba
Profitant du fait que nous avancions dans notre conquête numérique, nous avons ainsi décidé de rematérialiser totalement nos 2 showrooms en réel et en 3D afin de pouvoir offrir à nos clients, où qu’ils soient, une visite virtuelle avec une définition et un niveau de détails sur les objets particulièrement bluffants. Une année s’est déroulée entre notre réflexion et la réalisation concrète de ce projet qui s’est apparenté à un exercice passionnant et témoigne du niveau d’aboutissement que nous avons atteint sur le dossier BIM.
Grâce à un oculus, le visiteur est transporté dans une nouvelle dimension et se déplace physiquement dans le showroom virtuel comme dans un véritable point de vente… © malerba
« Comment accède-t-on à vos showrooms virtuels et qu’y voit-on ? »
Lorsque nous participons à des salons ou que nous organisons des événements dédiés pour nos clients, nous sollicitons notre BIM Manager qui se déplace avec un ordinateur puissant et des oculus (lunettes 3D et manettes). Nous en équipons nos clients, chez eux, et nous leur expliquons comment ils peuvent évoluer dans nos showrooms virtuels. En pleine immersion, ils se retrouvent devant un bloc-porte, le visualise, peuvent tourner autour, l’ouvrir, le fermer… Ils découvrent à la fois nos produits tout en modifiant les paramètres, les finitions, peuvent rajouter un oculus, changer l’éclairage, une serrure… et consulter les fiches techniques (un petit pupitre virtuel apparaît, qu’il est facile d’ouvrir avec les manettes.
Organisés par segments de marché – habitat collectif, habitat individuel, enseignement, établissements de santé, bureaux… – tous ces espaces se visite, exactement comme dans le showroom réel.
Au sein d’un bâtiment de 400 m², Malerba a aménagé son propre four d’essais feu équipé de 10 bruleurs pilotés par ordinateur afin de monter très rapidement en température. 50 à 60 produits Malerba et Montibert y sont testés annuellement pour qualifier leur résistance au feu durant 30, 60 ou 120 min. Lors d’un essai de résistance au feu de deux heures, la température du four monte jusqu’à 1 200° C. L’industriel rhône-alpin valide 25 à 30 nouveaux procès-verbaux et rapports d’essais par an © Malerba
« Vous avez nouvellement fait réaliser une vidéo immersive de vos essais feu. Pourquoi avez-vous voulu montrer cet aspect-là à vos clients ? »
Si nous développons, fabriquons et vendons des blocs-portes, une bonne partie de notre métier reste liée à la réglementation. La plus contraignante touche la "performance feu" pour laquelle nous nous sommes dotés, il y a un peu plus d’un an, d’un four d’essais (4 m x 4 m). Nous pouvons ainsi mener en interne tous nos essais d’orientation (deux par semaine) et de développement pour la R&D. Toujours animés par l’idée de pouvoir emmener Malerba directement chez nos clients, nous avons donc produit cette vidéo immersive à 360° ; nous pouvons leur confier des oculus et les immerger totalement dans un essai feu, où durant 5 minutes, ils se retrouvent au coeur du laboratoire avec explications en temps réel. L’on peut tourner la tête, voir le four monter en chauffe – nous sommes partis sur la base d’un essai de produit vitré – et découvrir véritablement tout ce qui se passe à l’intérieur du four en début d’essai. Et l’on suit, en version accélérée, toutes les grandes étapes d’un essai feu qui dure normalement une demie heure. Nous avons élaboré ce film en même temps que les deux showrooms virtuels, pour appréhender les enjeux de la sécurité incendie et la technicité des produits conçus par Malerba.
« Dans quelle direction orientez-vous votre stratégie d’entreprise ? »
La force de Malerba repose sur la volonté d’être référente sur tous les segments de marché. Historiquement, notre entreprise a toujours été présente sur le marché du logement. Notre stratégie est de préserver cette présence sur ce marché, aussi bien en neuf qu’en rénovation. À côté de cela, Malerba figure aussi sur le marché du tertiaire (hôpitaux, bureaux, sièges sociaux d’entreprise…) où les contraintes réglementaires sont élevées. Nous nous y développons depuis de nombreuses années. Tout cela nous permet, en fonction des aléas, de nous rééquilibrer. Nous essayons d’être présents à 360°, sur l’ensemble des marchés, pour sécuriser notre société.
« Quelles sont les nouveautés produits chez Malerba et Montibert ? »
Chez Malerba, nous avons travaillé sur des systèmes de ferrages différents. Plus résistants, ils offrent de meilleures possibilités de réglage lors des ajustements sur les chantiers. Sur le plan industriel, c’est une petite révolution, car changer les systèmes de ferrage sur toute une gamme de produits représente un grand enjeu. Nous venons de le faire pour toute la partie portes métal techniques. Et nous lançons le projet sur toute la partie blocs-portes bois. Nous allons mettre sur le marché un ferrage Malerba qui présentera les mêmes intérêts techniques que le ferrage universel commun à toute la profession, mais avec un argument esthétique supérieur. S’agissant de la gamme de produits Montibert, nous utilisons notre four pour optimiser les produits que nous détenons déjà, à la fois techniquement et industriellement. Nous optimisons également notre offre tarifaire sur certains produits. Mais nous sommes davantage dans une phase d’optimisation de la gamme que de pur développement.
« Quelles étaient vos perspectives de développement produits à moyen terme, avant l’irruption de la pandémie du Covid-19 ? »
Nous étions partis pour sortir de nouveaux produits, au second semestre 2020, sur le logement. Nous sommes de plus en plus sollicités sur les chantiers par les clients de nos clients, notamment les architectes souhaitant des produits finis sortie d’usine. Il s’agit d’éviter que les produits soient peints – mal, parfois – sur les chantiers. Si l’on prend, par exemple, le cas des portes palières sur du logement, l’huisserie métallique est aujourd’hui coulée directement dans le voile béton. La porte est donc l’un des éléments qui arrive dans les tous premiers sur le chantier et elle va en vivre tous les aléas durant 18 mois, ce qui se traduit souvent par des dégradations. L’idée consiste à orienter une nouvelle organisation afin que le maçon laisse ouvert l’espace consacré à la porte et que nous arrivions sur le chantier le plus tard possible, avec un bloc-porte complet et une huisserie enveloppante, finie et laquée, qui vienne s’adapter sur le mur. Pour limiter au maximum les interventions après coup sur les produits en finition et leur exposition. L’irruption du Covid-19 modifie notre organisation : il va falloir digérer tout cela et notamment assurer la reprise quand l’activité économique va repartir…
JLC
Source : verre-menuiserie.com