Démarrés en mai 2018, les travaux de construction de l?internat seront finalisés en mars 2020.
Atteindre l’épure n’est pas simple. Quand on regarde le bâtiment finalisé, on ne perçoit pas la complexité technique, car tout a été soigneusement dissimulé. Les difficultés répondant aux normes ERP – traitement de réactions au feu - s’effacent derrière l’aspect homogène et harmonieux du bâtiment : face à cette façade épurée, l’interrogation du complexe n’émerge pas, face aux parties vitrées et panneaux, on se demande où sont les ouvrants ? Le communiqué complet
Parties pleines des ouvrants en mélèze et parties vitrées intégrées au béton. © Lorillard
Ainsi, en posant les yeux sur la façade de l’internat de Chelles, l’impression première est celle de lignes pures et d’une seule surface mêlant 3 matériaux, le béton, le bois et le verre, qui semblent se fondre. La façade en béton et les fenêtres constituent donc l’élément architectural principal du bâtiment.
La partie pleine en mélèze et la partie vitrée, intégrées au béton, indiquent le code architectural qui joue sur une inversion. Ici, pas de garde-corps, puisque c’est le vitrage qui se fait garde-corps plein et entier, un vitrage fixe tout en hauteur et qui touche le sol, pour donner une impression de vide.
Ici, pas de garde-corps, puisque c’est le vitrage qui se fait garde-corps plein et entier, un vitrage fixe tout en hauteur et qui touche le sol, pour donner une impression de vide © Lorillard
Cette épure esthétique relève pourtant d’un caractère complexe d’ouvrages composés, longuement conceptualisés en bureau d’études : un temps d’étude incompressible pour une finition parfaite et assurer une sécurité optimum des internes.
De la prouesse technique en atelier à la prouesse technique de la pose
Tous les éléments réalisés pour ce chantier s’avérant hors standard, le bureau d’étude a dû développer un système industriel spécifique pour l’approvisionnement et le montage dans la conduite des travaux soit : un concept industriel unique et propre à ce chantier, s’adaptant aux dimensions des ouvrages prémontés en atelier et ce, pour éviter la création d’un atelier sur place.
Pour acheminer ces ensembles inhabituels par leur dimension et leur poids (exp : fenêtre de 2m30 par 2m30 pour 250 à 300 kilos), et permettre leur installation dans les meilleures conditions tout en assurant un nombre maximum de poses en une seule et même journée, le bureau d’étude a conçu et fabriqué des échafaudages et un chariot, spécifiquement adaptés au chantier.
Les fenêtres étaient alors redressées, par le biais d’un vérin préalablement fixé sur le chariot, permettant une pose avec des réglages en hauteur différenciés. La fenêtre n’avait plus alors qu’à être vissée © Lorillard
Les ensembles-fenêtres, non manoeuvrables à la main, furent préalablement parés d’anneaux en acier, afin d’être livrés à l’aide d’une grue. Par ailleurs, ne pouvant pas passer par les entrées en béton, les fenêtres étaient transportées sur le chariot qui permettait de les incliner à 45 degrés, afin d’être passées en diagonale par les ouvertures. Puis elles étaient acheminées à l’intérieur du bâtiment, et descendues le long d’une rampe en bois, au bon niveau, en face de leur baie.
Avec ce chantier, Lorillard est allé au-delà du sur-mesure, en livrant une réponse industrielle technique parfaite à un geste architectural créatif et exigent. C’est le propre du génie des choses simples en apparence, qui sont vues comme simples car leur complexité est masquée.
Projet fini Internat Chelles - Architecte Pascale Guédot © Lorillard
Source : verre-menuiserie.com