Moteurs de l?industrie, les départements R&D sont peuplés de talents qui imaginent les solutions de demain. Budgets, ressources, sujets?
Biesse passe à l'ère 4.0
Avec la plateforme Sophia qui relie les machines au siège de l’entreprise, détecte les incidents et propose des solutions, Biesse franchit un cap. Jean-Louis Piscina, responsable produit industrialisation Biesse France revient sur une innovation majeure… qui n’a pas fini de faire parler d’elle.
«Comment est organisé le service R&D de Biesse ? »
Le service R&D se trouve à Pesaro, dans les locaux de la société mère, en Italie. À date, plus de 300 personnes sont impliquées dans la recherche et le développement des activités, outils et technologies. Cela correspond à environ 260 000 heures de travail par an. Biesse investit en moyenne 14 M€ par an dans la R&D et détient pas moins de 200 brevets déposés.
«Quelle innovation majeure est sortie de cette entité récemment ? »
La grosse innovation est la plateforme Sophia qui illustre le travail mené par le service R&D.
Sophia, plateforme de contrôle et d’intervention pour faciliter la maintenance des machines © Groupe Biesse
Il s’agit d’une interface mise en place dans le cadre du contrôle et de la maintenance de la dernière génération de machines Intermac. Equipées de capteurs, elles communiquent directement avec la plateforme Cloud qui les géolocalisent. En cas de panne, la machine est donc identifiée et le technicien peut, depuis Pesaro, alerter l’opérateur.
Trois types d’alertes sont prévus d’un simple avertissement à une alerte "rouge", qui relaient l’information. Celle-ci est exploitée dans une base de données répertoriant tous les incidents survenus sur les machines dans le monde et toutes les solutions pour y répondre. Les algorithmes identifient donc l’incident et proposent trois solutions en moins de trois minutes aux techniciens du SAV d’Intermac France, par exemple, qui relaient immédiatement auprès de l’entreprise concernée. Résultat, en moins d’une heure, quelle que soit la localisation de la machine, celle-ci peut être réparée.
L’interface Sophia livre également des statistiques permettant au dirigeant de connaître l’état de la production à tous moments, y compris en situation de mobilité, via son Smartphone.
«Quel est le prochain sujet d’innovation ? »
L’analyse prédictive grâce à l’intelligence artificielle. Les capteurs embarqués sur les machines sont capables d’analyser l’état des pièces stratégiques et de mesurer leur taux d’usure. Nous allons donc pouvoir proposer d’ici la fin de l’année prochaine une fonctionnalité nouvelle pour anticiper l’entretien des pièces, et donc éviter les pannes.
« Une nouvelle dynamique lancée chez Installux »
Mélanie Martinez, directrice marketing & communication du groupe Installux © Groupe Installux
« Quelle est la stratégie d’Installux en termes de R&D et de quelle organisation dispose le groupe pour la servir ? »
Mélanie Martinez : l’entreprise existe depuis 1923 et c’est en 1963 qu’est née la marque Installux, la gouvernance vient de passer entre les mains d’une nouvelle génération, avec la nomination de Christophe Canty qui succède à son père, Christian Canty, en tant que directeur général du groupe. Une nouvelle dynamique est lancée. Jusqu’à présent, la R&D se traduisait par un bureau d’études, ce département est en mutation. Les enjeux consistent à faire évoluer les méthodes, à renforcer les synergies internes et externes et à challenger les idées.
« Comment le service R&D est-il organisé ? »
L’organisation se structure et évolue. Arrivé depuis dixhuit mois, Thomas Didry, le responsable R&D, dirige ce service. Il manage une équipe d’une dizaine de collaborateurs, aux profils d’ingénieurs et de dessinaeurs/projeteurs.
Le Lab d’Installux © Groupe Installux
L’objectif est de renforcer le savoir-faire, développer de nouvelles compétences, et intégrer des technologies nouvelles. Une dynamique motivante qui vise à enrichir tout ce qui est déjà en place.
Thomas Didry, responsable R&D d’Installux a pris ses fonctions depuis dix-huit mois © Groupe Installux
« Quel est le budget annuel dédié à la R&D ? »
Le groupe consacre environ 5 % de son CA à la R&D aujourd’hui, mais projette d’augmenter cette part pour atteindre les 10 à 15 % du CA d’ici trois ans. L’objectif est inspirant et démontre une réelle volonté de penser l’innovation autrement et de bâtir des stratégies différenciantes.
« De quels équipements disposez-vous pour mener à bien cette politique ? »
Bien plus que des équipements, ce sont des méthodologies et le développement des potentiels qui sont au coeur des enjeux d’innovation. La curiosité et les tests doivent nourrir notre retour d’expérience et faire grandir les idées. Le site est bien équipé, de nouveaux locaux ont été réaménagés il y a deux ans et laissent davantage d’espace à la R&D. Nous internalisons certains tests et travaillons avec des organismes agréés externes pour garantir la performance de nos systèmes.
« Sur quels projets travaillez-vous ? »
Plusieurs projets sont en cours et devraient aboutir à la rentrée 2019, dans la tendance du bâtiment connecté et du smart building. L’expérience client est au coeur de nos développements. Que ce soit pour l’utilisateur final ou pour notre client fabricant. Nous travaillons donc sur la "mécatronique", alliance de la mécanique et de l’électronique, afin de mettre ces compétences à la disposition de nos clients via l’intégration d’éléments innovants.
© AGC Glass Europe
AGC ouvre sa porte
Le Technovation Center d'AGC abrite 250 chercheurs, docteurs, ingénieurs, techniciens réalisant les tests en laboratoire, etc. « L’innovation a toujours été le leitmotiv d’AGC, mais leurs travaux en cours restent secrets », commente Valérie Vandermeulen, responsable communication-marketing France. Néanmoins, l’industriel a ouvert dans l’enceinte de son bâtiment une "discovery room" où les chercheurs peuvent présenter certains résultats à des groupes de clients.
V.M.
Source : verre-menuiserie.com