Les outils de manutention se portent bien

Palonniers, potences et mini-grues ont le vent en poupe, les uns dans les ateliers, les autres sur les chantiers. Les industriels recherchent confort de travail, ergonomie et sécurité pour leurs salariés.

Sur ce marché intimement lié à celui des menuiseries, la demande en matière d’outils de manutention se confirme, notamment chez les grands fabricants de menuiseries. Cette situation ne doit rien au hasard. « Le marché est dynamique car, en dépit de l’interdiction de porter des charges supérieures à 25 kg, de nombreux clients les manipulent encore à la main, que ce soit en atelier ou sur les chantiers », indique Xavier Loriot directeur de GK Techniques.

 

Jean-Marc Auger, directeur commercial France chez Bohle ajoute : « les fenêtres, surtout les coulissants, sont de plus en plus grands. Conséquence, les volumes sont de plus en plus lourds. Moins faciles à manoeuvrer, ils nécessitent la mise en place d’aides à la manutention ».

 

Pour sa part, Frédéric Mazoyer, directeur de MZR, note « que les industriels recherchent, en même temps, gain de productivité et confort au travail. Ceci grâce à la polyvalence aux différents postes de travail et à l’intégration des femmes dans l’atelier. Très clairement, il s’agit d’éviter le portage et les transferts répétés. Ce qui conduit à faire évoluer les postes de travail avec, par exemple, la mise à hauteur sur-mesure ; que ce soit pour l’opérateur ou le produit ».

 

Le changement des mentalités et la prise en compte de l’ergonomie sont en marche et se traduisent sur le terrain par la généralisation d’outils de manutention.

 

 

Tecauma fabrique des robots de dépose de vitrage avec vision, de dépose robotisée de vitrage dans un ouvrant (visuel) et de palettisation des vitrages en fin de ligne de fabrication © Tecauma

 

L’industrie verrière ne fait pas exception. « La demande est très forte principalement dans les petites et moyennes entreprises pour éviter la fatigue physique des salariés », confirme Dominique Bossu, gérant de Kem.Tech. De son côté, Gervais Gendre, chef de marché menuiseries chez Tecauma, estime que « le marché progresse, même si l’équipement en robot, encore difficile, doit se démocratiser. La technologie fait peur alors que c’est très simple. Heureusement, les réticences commencent à tomber ».

 

Syam sécurise les ouvriers

 

La société a mis au point un système d’ancrage temporaire et transportable sécurisant les interventions au bord du vide. Le Système d’Ancrage Mobile se transporte dans un sac à dos, s’installe en quelques minutes, ne nécessite aucun perçage et ne provoque aucune détérioration. Il résiste à plus de deux tonnes et permet de travailler avec les deux mains libres. Il peut être complété avec l’option Syam + SP qui permet de dériver l’ancrage vers l’extérieur.

 

 

© Syam

 

Les chantiers : manutention sur-mesure

 

Les outils de manutention s’invitent aussi sur les chantiers. Un marché de niche qui fait face à la pose de baies de plus en plus surdimensionnées. « Non seulement, il se pose des baies dont les dimensions sont de plus en plus grandes, mais encore les façades comptent maintenant des éléments de six, huit, voire douze mètres », précise Xavier Loriot. GK Techniques commercialise des palonniers à ventouses d’une capacité de 50 à 2 500 kg, des palonniers couplés avec un chariot manuel (800 kg et montée électrique jusqu’à 8 m) et, pour les hauteurs supérieures, des mini-grues (4 à 6 tonnes, jusqu’à 22 m). « Nous proposons des solutions répondant à toutes les situations (manuelles ou automatisées) et configurations », poursuit Xavier Loriot.

 

 

D’une capacité de 250 kg, le BD 400 de Kem.Tech assure un levage électrique (avec variateur de vitesse à 4 m). Avec sa potence, il est de plus possible de l’équiper d’un palonnier multi-usage permettant aussi le vitrage de verrières ou vérandas. La marque propose aussi le diable transporteur élévateur GT 2 permettant à une seule personne de transporter sans effort fenêtres ou verre jusqu’à un poids de 180 kg. Avec son châssis coulissant, il est possible de monter directement en façade. © Kem Tech

 

Enfin, Kem.Tech a développé le BD 400 pour répondre aux besoins des entreprises désireuses de disposer d’un élévateur multi-usage de faible encombrement pour l’installation de fenêtres jusqu’au premier étage. Ses pieds peuvent être disposés devant ou derrière le mât (pour un travail en façade).

 

Fluidifier la production

 

En matière de manutention, les attentes des industriels sont claires : simplifier les flux, éviter les TMS et assurer le confort des salariés.

 

« La première préoccupation est d’enregistrer le minimum de TMS », détaille Jean Lajudie, PDG de Larenn. « La seconde, d’optimiser le poste de travail et d’assurer l’autonomie en matière de manutention ; la troisième, d’assurer le moins de casse possible. Enfin, la quatrième consiste à organiser le mieux possible la transitique ».

 

De son côté, Catherine Crestey, assistante de direction chez Comall, constate que « les opérateurs recherchent à mieux organiser les flux, la sécurité, l’ergonomie et la qualité tout au long du process de production. Il s’agit de travailler plus vite et dans de meilleures conditions. Nos interlocuteurs sont les services des méthodes ; ce qui témoigne de l’importance de ce sujet ».

 

Pour Christian Touchais, consultant stockage chez Kasto, « notre clientèle recherche des aides à la manutention, principalement pour les produits longs. Ses attentes : amener le produit de façon rapide et ergonomique, aider les opérations humaines ».

 

C’est certain, le besoin d’améliorer la manutention des menuiseries et des vitrages est bien réel. L’artisan cherche à faciliter les opérations, les grandes entreprises à trouver des solutions efficaces compatibles avec des cadences soutenues.

 

Ceci grâce à des systèmes de levage, ponts, potences, structures porteuses équipées d’accessoires, palonniers installés à l’entrée, entre les différents postes et en sortie de chaîne. « Si la première attente est de travailler en sécurité et avec une pénibilité moindre, les menuisiers recherchent un équipement qui fait tout », résume Céline Paul, responsable commerciale chez Axitec. « Un produit adapté à la configuration de l’atelier, un moyen de levage personnalisé, vertical ou une table basculante, par exemple. Des produits standards que notre bureau d’études adapte aux besoins du client ».

 

Naturellement, les équipements de manutention dépendent des utilisateurs et de leurs besoins. « Dans les ateliers, les industriels optent pour des palonniers autonomes », indique Christophe Bardet, conseiller technique chez CR Laurence. « En revanche, pour la pose sur les chantiers, les outils doivent être pratiques et manipulables par une seule personne ».

 

Une chose est sûre, la transitique, autrement-dit l’acheminement des profilés ou des cadres vers les différents postes de travail, fait davantage appel aux automatismes. « Mais attention, l’équipement est toujours personnalisé, car chaque atelier a son environnement, sa superficie, son organisation », avertit Alexandre Giraud, directeur commercial chez Ryko.

 

Covadis : une offre multiple

 

Covadis distribue, entre autres, la marque italienne Eléphant. Au sein de son portefeuille, figurent des palonniers à ventouses pour le verre et le verre bombé, des palonniers à ventouses à châssis fixe à la verticale, des manipulateurs spéciaux à ventouses pour double vitrage, des pinces de manutention, des potences murales et à colonne, des palans, etc.

 

Parmi eux, le palonnier GP12 Rebetta à 12 ventouses est autonome grâce aux basculements, rotations et batteries électriques. « Pour gagner en poids, les palonniers Eléphant n’ont pas de réservoir acier pour le vide mais utilisent l’intérieur
des tubes creux qui constitue la structure du palonnier comme deux réservoirs indépendants », indique François Ausset, PDG de Covadis. « La problématique de la sécurité est essentielle pour le matériel de manutention du verre plat ».

 

 

© Covadis

 

Des industriels novateurs

 

Les industriels l’ont bien compris. Résultat, ils mettent au point des outils répondant au plus près aux attentes des fabricants. Tout d’abord, MZR présente la version 4 du poste de levage avec rayon de braquage de 0° (sur place).

 

 

L’entreprise vendéenne MZR fait évoluer Polylev’ avec la version 4. Désormais, ce poste de levage motorisé autonome se manoeuvre avec un rayon de braquage de 0° © MZR

 

Plus ergonomique et polyvalent que le modèle précédent, il se manoeuvre en "poussé tiré" et sa prise en main est ludique.

 

Par ailleurs, l’entreprise vendéenne a signé un partenariat avec la triathlète handisport Gwladys Lemoussu jusqu’aux JO de Tokyo. « J’ai voulu associer Gwladys à ma société car nous partageons les mêmes valeurs : détermination, combativité, compétitivité », souligne Frédéric Mazoyer. Et Gwladys Lemoussu de préciser : « novice dans le monde de l’industrie ; je me suis rendue compte que l’esprit de dépassement de soi n’existait pas que dans le sport ! ».

 

De son côté, Axitec, qui développe des préhenseurs, s’est lancée dans un projet d’envergure puisque la société a développé pour le verrier AGC, un palonnier monumental destiné à la préhension de vitrages de 18 x 3,21 m (près de 60 m² et 2,2 tonnes) en sortie de ligne de fabrication. « Les produits standards correspondent à des attentes classiques et des budgets raisonnables », indique Céline Paul. « Mais les clients recherchent aussi des produits modulables couvrant l’ensemble de leur activité ».

 

Pour sa part, Larenn propose le palonnier à quatre ventouses en croix MVL dédié à la manipulation des vitrages et des châssis vitrés.

 

 

Larenn commercialise le palonnier à 4 ventouses en croix MVL © Larenn

 

Principales caractéristiques : basculement par vérin pneumatique, rotation manuelle à 360° avec encliquetage tous les 90°, fonctionnement à air comprimé, alarme visuelle et sonore, reprise des commandes du palan sur le timon du palonnier, etc. Tecauma, « dont la force est de développer des interfaces hommes/machines intuitives », selon Gervais Gendre, assure la gestion de tout le process, machine et son environnement.

 

 

Chariot pour verre CRL Glasstrax. D’une capacité de 272 kg, il dispose d’une fonction de serrage automatique qui bloque des charges jusqu’à 50,8 mm d’épaisseur. Une seule personne suffit à charger et manoeuvrer le chariot © CR Laurence

 

 

Outre des chariots, Comall a mis au point des convoyeurs verticaux installés sur rails. Objectif : amener les produits d’une ligne de production à une autre © Comall

 

Innovation encore pour Bohle avec Liftmaster. « Cet appareil de levage permet, pour une seule personne, de déplacer facilement et en toute sécurité, des éléments comme du verre, des fenêtres, des plaques de métal ou de pierre jusqu’à
180 kg », relève Jean-Marc Auger.

 

 

Bohle commercialise Liftmaster en France depuis plus d’un an. Polyvalent et simple d’utilisation, il se démonte et se transporte facilement. Un seul salarié suffit pour l’utiliser © Bohle

 

« Polyvalent et simple d’utilisation, il se démonte et se transporte facilement ». Même chose pour Kasto qui travaille, par exemple, à la mise au point de petites stations de sortie de produits pour alimenter les centres d’usinage.

 

M.L.

Source : verre-menuiserie.com

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