Au royaume des menuiseries, si la couleur n?est pas encore reine, elle monte en puissance face au blanc dont la part de marché recule. Une évolution induite, à la fois, par les architectes et le consommateur final.
Selon l’étude TBC de mars 2018 sur le marché des fenêtres en France à fin 2017, la progression des fenêtres de couleur s’affirme. La société de conseils constate que si le blanc se taille encore la part du lion, il recule au profit de la couleur ; que ce soit en aluminium ou en PVC. Résultat, 39 % des fenêtres vendues l’an dernier portaient haut leurs teintes colorées, contre 31 % en 2016, 28 % en 2015, 26 % en 2014 et 23 % en 2012.
Les fenêtres PVC Excéo Premium de Franciaflex autorisent une personnalisation intégrale, à l’intérieur comme à l’extérieur avec possibilité de mixer plusieurs finitions (PMMA, réelle finition en bois naturel déclinée en 5 essences, apposée sur un coeur PVC…), coloris et textures. Au total, plus de 1 450 combinaisons possibles © Franciaflex
Reports. Dans l’enquête publiée en février dernier, la société relève que la part de marché du PVC couleur progresse à l’initiative des fabricants qui proposent un large choix de films à plaxer ou à laquer, et de capotage aluminium, afin de débanaliser le produit.
Du côté des menuiseries aluminium, le blanc pur (RAL 9010 ou 9016) et les gris (en tête desquels le gris 7016) représentent respectivement 32 % et 35 % des volumes vendus. Au côté de ces deux coloris phares, seuls l’anodisé et les noirs (RAL 9005, sablé 2100...) passent la barre des 5 %. A noter aussi un éclatement plus diffus de la palette de gris au profit de gris alternatifs au RAL 7016 (notamment des gris plus clairs). Pris individuellement, ces autres gris pèsent encore modestement dans les ventes des fabricants (rarement plus de 1 ou 2 %) mais, en cumulé, grignotent progressivement des parts de marché au RAL 7016.
Finition plaxée - Excéo Premium de Franciaflex © Franciaflex
La couleur en plein boom
Exclusivité Kawneer, le coloris Rouille Natif : mariage réussi entre l’aspect couleur naturel et la matière - EADS St Aubin de Médoc Maître d’oeuvre : Atelier Vever - E.H.W. Architecture © Kawneer
C’est certain, non seulement la couleur a beaucoup évolué ces cinq dernières années, cette tendance de fond touchant les menuiseries et produits de l’habitat en général (et tous les matériaux, bois, PVC et aluminium) s’accélère. « Nous sortons d’une période très monochrome, avec quatre couleurs il y a encore dix à quinze ans, teinté masse et chêne doré », indique Sylvain Gaudard, responsable communication chez Profialis.
Les gammes Profialis sont disponibles en finition laquée (toutes teintes RAL) et 42 références plaxées. Son offre de plaxage à la demande s’est progressivement étendue du plaxage extérieur au plaxage intérieur, aux deux faces assorties, puis aux deux faces différentes © Profialis
« Pour se démarquer, les fabricants d’aluminium ont fait entrer la couleur comme argument de différenciation », ajoute Olivier Cros, directeur commercial d’Installux Aluminium.
La société Installux a doté ses équipes d’une mallette de présentation qui met en avant son offre couleur parmi lesquels les nouveaux coloris pastels mis au point par Akzo Nobel ©
« Parallèlement, les fabricants de poudre ont apporté couleur et texture. Il y a 12/15 ans, sont apparus des tons bois avec des films transferts de qualité exceptionnelle, puis les sablés. Et cette tendance perdure. Depuis cinq ans, le tempo est donné par les magazines de déco et les consommateurs, à la recherche d’harmonie esthétique, qui réclament de la couleur. Chez Installux, le gris représente actuellement 20 % des ventes. Pour autant, il perd de son originalité ». Conséquence, le gris devient le standard, au même titre que le blanc auparavant.
Pour sa part, Quentin Rodde, responsable marketing chez Sepalumic, note que « le gris est entré dans les moeurs depuis plusieurs années. D’ailleurs, le 7016 granité dépasse le blanc chez les préfabricateurs multimarques. Un changement notable ».
Profine et Finstral parient sur la couleur
C’est à la suite d’une étude de marché menée auprès de ses clients que le groupe Profine a mis au point une nouvelle offre couleur il y a quatre/cinq ans. Aujourd’hui, elle compte 28 nuances. « Sur le marché français et tout matériau confondu, la couleur représente 22 %, chez Profine 26/27 % », se réjouit Jean-Michel Larrazet, directeur commercial et marketing chez Profine France. « Et sur nos 28 couleurs, huit pèsent 88 % des volumes. Compte tenu d’un contexte économique difficile, nos clients ont choisi de tirer le produit vers le haut et la couleur est un moyen d’y parvenir ».
Pour Profine, la couleur tire son marché par le haut © Profine
De son côté, Finstral, installé en France depuis le début des années 80, a proposé des tons bois (via le thermosoudage) dès ses débuts, puis le capotage aluminium. « Cette tendance à la couleur a pris de l’ampleur depuis 6/7 ans », précise Bertrand Bedel, directeur commercial chez Finstral. « Chez nous, elle représente aujourd’hui 16 % du volume total, les teintés masse tout autant. Et elle progresse régulièrement car, désormais, les particuliers osent un peu plus la couleur. Certes, les gris et les tons bois sont toujours à la mode, mais il existe de nombreuses autres possibilités ».
ForRes, le nouveau matériau fabriqué par Finstral à base de balles de riz et de PVC recyclé, est utilisé comme option d’habillage intérieur des fenêtres FIN-Project © Finstral
Quant au ForRes, présenté à Batimat, Finstral en est au tout début. « Rencontrer le public prend du temps », poursuit Bertrand Bedel. « Il faut voir, toucher. Pour l’heure, les distributeurs s’équipent avant le lancement prévu en 2019 ».
Couleur et équipements industriels
La montée en puissance de la couleur a conduit la plupart des industriels à renforcer leur équipement. Visite guidée…
• Profialis. La société s’est équipée d’une nouvelle ligne de plaxage et a réorganisé, à la fois, l’outil industriel et la logistique. Car avec 42 coloris, les ventes se font plutôt sur commande. Conséquence, Profialis dispose de deux types d’offres, l’une en semi-stock sous quinze jours pour les couleurs courantes, l’autre plus longue pour les coloris exotiques.
• Aluplast. Il y a deux ans et pour faire face à la demande sur le marché européen, la firme s’est dotée de six nouvelles lignes de production.
• Proferm. L’entreprise nordiste a installé une seconde cabine de laquage il y a trois ans afin de répondre à la demande.
• Castes Industrie. Pour les menuiseries bois, l’entreprise a investi dans un robot de peinture afin de s’adapter aux petites séries. Elle s’est dotée voici trois ans d’un transstockeur de 1 300 alvéoles.
• Swao. L’entreprise du groupe Cetih s’est équipée d’une chaine de laquage en 2015 avec test de durabilité des 21 teintes (bleu, noir, vert, rouge, gris) garanties dix ans. Elle a aussi une bonne maîtrise du laquage pour les parcloses PVC qu’elle travaille depuis 1993.
• Leul. Il y a deux ans, deux millions d’euros ont été consacrés à la modernisation de l’atelier aluminium couleur, dont 1,2 million pour la transitique des châssis afin d’éviter les rayures. La société projette aussi l’amélioration de l’atelier PVC.
• GIMM et Menuiseries Françaises. En 2014, les marques se sont équipées d’une plaxeuse numérique permettant un changement plus souple de coloris ainsi que d’une soudeuse sans ébavureuse. Aujourd’hui, elles possèdent trois soudeuses de ce type pour le PVC plaxé et les portes d’entrée.
• FPPO. La société chez qui la couleur représente 30 % tant en PVC qu’en aluminium a acquis des soudeuses sans ébavureuses.
• Profine. Le groupe allemand a acquis une troisième ligne de plaxage l’an dernier et a doublé l’équipe. Un important investissement dans le bâtiment, les machines, les hommes et la logistique, et une nouvelle organisation destinés à répondre à la demande et proposer des délais raisonnables pour développer le marché.
• FenêtréA. La société a récemment fait l’acquisition d’une troisième Graf destinée à son atelier PVC et mixte, afin de réaliser des finitions sans ébavurage sur les plaxés.
• AluK. La ligne de laquage de l’industriel est associée à différents outils industriels dont le transstockeur et le buffer, intégrés en 2016. Ce dernier évite la manutention entre le laquage et le sertissage et permet donc d’offrir un délai de production raccourci. C’est aussi un gage de qualité produits (ni rayure, ni choc), et de confort pour les opérateurs. Dans le cadre de l’amélioration de la qualité, AluK a aussi intégré le pelliculage de ses profilés.
© Profils Systèmes
Précurseur dans le domaine du design avec le lancement de la gamme Terra Cigala® dans les années 2000, Profils Systèmes insuffle des textures uniques et décline aujourd’hui plus de 400 teintes et couleurs exclusives qui se retrouvent dans les lignes sobres et épurées de ses profilés aluminium ; ici, la gamme Eclats Métalliques® avec effets de métaux patinés, et la dernière collection, Terre de Matières®, aux effets minéraux, métalliques ou encore boisés.
La couleur, élément de différenciation
Qui est à l’origine de cette flambée colorielle ? « Cette tendance est poussée un peu par tous, même si les architectes ont été précurseurs en la matière », explique Bertrand Lafaye, responsable marketing et communication tion Kawneer. « De même, les magazines déco et les émissions télévisées sont une source d’inspiration pour les particuliers. Pour leur part, les professionnels se calent sur ce que l’industriel ressent du marché. En contact avec les architectes, celui-ci les conseille et les incite à proposer des tons tendance ».
De son côté, Pascal Coutié, directeur commercial France, Belgique, Suisse chez Aluplast, constate : « les architectes qui n’apprécient pas le PVC ont promu le bois, plus noble à leurs yeux, et l’aluminium pour la finesse de ses profilés et son offre couleur. A ces deux leviers, ils ont ajouté une solide promotion et la prescription des aluminiers ».
Lors du dernier salon fensterbau, Aluplast
a dévoilé trois nouveaux tons bois © Aluplast
Eric Chalançon, directeur commercial du groupe Cetih constate que « les architectes sont des initiateurs de tendance désireux de se démarquer. De même, pour les constructeurs qui cherchent une signature et une personnalité ».
Avis partagé par Philippe Cuq, directeur de la production chez Castes Industrie pour qui « la prescription vient d’une part des architectes pour se différencier, d’autre part des pavillonneurs pour attirer le client » et Hervé Pelé, directeur marketing et commercial chez Leul qui constate : « la couleur a été initialement poussée par les architectes et est entrée dans les moeurs, surtout le gris anthracite ».
Swao (groupe Cetih) a lancé au printemps un coulissant en aluminium disponible en deux rails, trois rails et galandage. Ses dimensions peuvent atteindre 2 600 mm de hauteur ou 1 750 mm de largeur par vantail. Il existe, entre autres, en 19 coloris monocolores ou bicolores, et sept teintes texturées © Swao
Pas de doute pour Franck Abram, directeur marketing chez GAM (marques GIMM et Menuiseries Françaises) pour qui « la couleur est progressivement venue des architectes, mais aussi des promoteurs souhaitant valoriser les façades. Désormais, les consommateurs sont friands de couleurs, plus modernes pour les primo-accédants, tons bois en rénovation. Le blanc lasse ». Aujourd’hui en résidentiel, le consommateur choisit des coloris affirmés pour assortir les fenêtres aux vérandas. De quoi surligner joliment la maison.
Gimm Menuiseries lance le coulissant aluminium Prestance. Ses caractéristiques : profils réduits, vitrage de 28 mm, ouverture jusqu’à six vantaux, seuil PMR, neuf coloris standards, couleurs RAL en mono ou bicoloration, deux finitions anodisées © Gimm Menuiseries
« La couleur permet d’adoucir l’encadrement des fenêtres pour se fondre dans l’esthétique du bâtiment », précise Flamine Andrade, responsable marketing opérationnel et communication chez Bieber. « Mais on peut aussichoisir de les faire ressortir sur la façade ».
Si l’aluminium a toujours misé sur la couleur, c’est plus nouveau pour le PVC. « Pour les menuiseries aluminium, la couleur est traditionnelle », confirment Céline Coutand, responsable communication et Olivier Simonin, chef de produit chez K•Line.
Située à Saint-Vulbas dans l’Ain, la toute nouvelle usine de K•Line a intégré une chaîne de laquage dans son process ; une première pour l’industriel. Elle comprend deux cabines de poudrage et un four de cuisson à 200°, et offre un traitement de surface sans chrome, certifié Qualicoat et Qualimarine. Elle permet de laquer 300 barres par heure, aussi bien les 20 coloris standards de la marque que les teintes hors standard © K•Line
« En effet, les architectes le proposaient facilement pour les chantiers haut de gamme. Il y a dix ans, les coloris rouge, vert et bleu étaient très répandus, aujourd’hui, ce sont les gris et les noirs. D’ailleurs, le gris 7016 est la première couleur. Et puis, les textures se développent, relançant même certaines couleurs, comme le rouge, car le rendu est différent pour un RAL équivalent ». Pour Anne-Laure Potiron, responsable communication, commerciale et marketing chez FPPO, « l’aluminium est porté par la couleur depuis de nombreuses années. Toutefois, le gris anthracite commence à lasser au profit d’autres gris et du noir ».
Proferm a mis au point les menuiseries Textural et Hybride constituées d’un profil aluminium serti sur un profil PVC. A l’intérieur, Textural propose des matières, carbone, cuir, wengé, etc, Hybride du PVC blanc ou ivoire. A l’extérieur un laquage tout RAL satiné ou granité est disponible pour Textural, un laquage tout RAL (donc neuf couleurs standard à prix réduit) ou deux faces laquées pour Hybride © Proferm
De son côté, Eric Chalançon constate que « les vert, bleu, rouge régressent fortement car les consommateurs préfèrent des teintes sombres, des gris clairs ou des bronzes ». Ce qui a conduit la marque Swao, dès sa création en 2014, à commercialiser (au même prix) les blancs 9016, gris 7016 et noir 2100. Avec succès, puisqu’aujourd’hui les ventes s’équilibrent entre les trois teintes.
Après avoir converti son nuancier brillant en satiné, FenêtréA a basculé l’ensemble de son nuancier satiné en texturé, à l’exception du blanc 9016 et du gris 7016. Le fabricant a conservé quelques teintes en sablé et tons bois et a remplacé l’anodisé naturel trop fragile par les anodic champagne et naturel © FenêtréA
Enfin, Flamine Andrade retient que « pour les menuiseries aluminium, les gris sont toujours tendances. Toutefois, un petit changement apparaît pour le gris anthracite 7016 dont les demandes commencent à s’essouffler au profit du 7039, un peu plus moderne, plus doux. Par ailleurs, on passe du brillant au structuré sablé et l’anodisé fait son retour ».
Socredis développe un profilé de masquage
Socredis a mis au point un profilé de masquage avec ses partenaires. Avantage : il évite de masquer le profil et d’ôter les joints (et de les remettre) ; une opération très chronophage. Découpé aux dimensions du cadre, il s’appose sans scotch.
© Socredis
Castes Industrie retravaille sa palette
« L’aluminium est le matériau qui propose le plus de couleurs », relève Philippe Cuq. « Et même si le blanc domine encore (30 % des volumes chez nous), le gris 7016 devance tous les autres. Cependant, les architectes commencent à s’en lasser. Pour notre part, nous avons retravaillé nos couleurs standards, gris, marron, noir et avons développé la bicoloration laquelle représente 16 % et progresse de 2 % chaque année. Côté PVC, le blanc pèse 70 %, le teinté masse 8 %, la couleur 22 % ».
Les industriels surfent sur la couleur
Face à cette tendance lourde du marché, les industriels se sont adaptés depuis plusieurs années déjà. C’est le cas de Profialis qui travaille avec 42 références de film ; une palette dans laquelle toutes les teintes ont été produites, y compris le rose ou le jaune poussin. « Nous avons choisi le plaxage, technique sur laquelle nous avons plus de recul et que nous maîtrisons », explique Sylvain Gaudard. « A la clé, un large choix de couleurs et de textures comme par exemple un aspect bois très réaliste. Par ailleurs, plus on va vers le premium, plus la couleur est importante. C’est le cas de notre gamme 83 mm dans laquelle la couleur pèse 25 % des ventes ».
Aluplast propose douze teintes standard et trente coloris à façon. « Le blanc est encore très majoritaire dans le PVC », souligne Pascal Coutié. « Nous essayons de promouvoir la couleur, mais cela nécessite beaucoup de travail. Chez Aluplast elle représente 33 % des ventes. C’est bien, mais nous pouvons mieux faire ». Dans cet objectif, la société a présenté trois nouveaux tons bois à fensterbau en partenariat avec Rehau.
© Proferm
Chez Proferm, le blanc est passé en quelques années de 60 à 42 % de la production totale et les menuiseries couleurs prédominent, maintenant, avec 58 % de la production ; les menuiseries en PVC plaxé, elles, représentent 20 %. Au sein de l’usine AluK, 90 % du volume est laqué et 10 % anodisé ou sublimé ; ce qui représente 600 couleurs différentes par an. « Les teintes les plus demandées restent le noir, le blanc et le gris avec 40 % des ventes », précise Jonathan Thirion, responsable marketing chez AluK. « Les autres teintes incarnent 35 % des ventes ».
Par ailleurs, l’entreprise a enrichi sa palette avec le gris 2900 sablé. De son côté, Swao sort deux ou trois teintes, bleu mat, vert lichen et rouge vermillon par exemple, chaque année sous la houlette de son propre bureau de design. En matière de texture, le brillant cède la place au texturé qui représente la moitié du nuancier ; tout simplement parce qu’il est moins fragile sur le chantier.
Les menuiseries bois en finition totale usine prête-à-poser de Leul sont désormais disponibles en 24 teintes RAL et cinq lasures en mono ou bicoloration. Elles s’habillent d’un traitement IFH (insecticide, fongicide et hydrofuge) en base aqueuse et de deux couches de peinture spécifique et respirante © Leul
Chez Leul, la couleur est passée de 22 % à 28 % en trois ans. « En aluminium, le blanc représente 40 % des ventes, le gris anthracite, seconde couleur, 25 % », explique Hervé Pelé. « Pour le bois, nous avions envisagé 2%, au final la couleur a atteint 5,3 %. Enfin, pour le PVC, le teinté masse se stabilise à 3,4 % et le plaxage progresse grâce à des tons de plus en plus proches du bois ».
GIMM et Menuiseries Françaises travaillent la couleur depuis de nombreuses années sur l’ensemble des produits que ce soit pour les menuiseries en bois à assemblage mécanique ou pour le PVC, dont la couleur représentait 18 % des volumes en 2017 et 20 % au premier semestre de cette année. « Nous travaillons deux concepts, le teinté masse en sable, gris 7016, plus le gris galet 7035 nouveau chez nous, ainsi que le plaxé en dix coloris », explique Franck Abram.
GMI propose la multicoloration, sur l’ensemble de sa gamme, fenêtres M3D (27 coloris satinés, givrés, anodisés, sablés), PVC (3 teintés masse, 11 plaxés, 17 laqués) et bois (15 tons). Au total, 600 combinaisons sont possibles © GMI
L’an dernier, Installux s’est intéressé de près à deux nouvelles palettes signées Akzo Nobel, précurseur de teintes novatrices. « Nous avons intégré des tons plus nature, pastels comme le vert ou le marron », indique Olivier Cros. « Des coloris intéressants qui adoucissent les formes droites des menuiseries aluminium. Ils apportent aussi esthétisme et féminité. Et les ventes démarrent plutôt bien ». En effet, les menuiseries de couleur permettent à l’artisan poseur/installateur de conseiller le particulier et de valoriser son métier. Et les encouragent à vendre.
Les poignées : la touche design
Outre les poignées Elégance qui allient design épuré et couleurs, Sepalumic a collaboré avec l’italien Pininfarina pour créer une ligne de poignées différenciantes d’un point de vue esthétique, performantes d’un point de vue ergonomique.
Elles ont été conçues comme un cadre fermé : l’extérieur est marqué par la pureté des lignes et la rigueur des formes qui permettent de s’intégrer dans une architecture contemporaine, tandis que les courbes complexes de l’intérieur confèrent son ergonomie et sa fonctionnalité au produit. « Elles commencent à être industrialisées et sortiront fin 2018/début 2019 », précise Quentin Rodde. « Pour ses 50 ans, Sepalumic a notamment créé une édition spéciale associant bois d’olivier et aluminium brut ».
© Sepalumic
Hoppe complète sa gamme de poignées avec des designs inspirés des dernières tendances de décoration ; ceci, dans différentes matières, aluminium, inox et laiton. La marque bouscule les standards actuels avec les formes carrées de la ligne Acapulco, les formes angulaires toutes en sobriété et simplicité de la collection Toulon. La ligne Austin, quant à elle, apporte minimalisme et délicatesse avec ses rosaces plates.
Lignes carrées ou angulaires, les poignées Hoppe misent sur la sobriété © Hoppe
De son côté, Profils Systèmes a dévoilé sa collaboration, au cours de la dernière édition Batimat 2017, avec le designer Patrick Veillet, reconnu dans le monde de la mode et de la haute couture, et qui a signé pour la première fois une ligne de poignées design en aluminium avec tout son art de l’élégance ; un nouveau point sensible d’exploration et de valorisation de l’habitat sous la gamme Mandurah® by Profils Systèmes.
Patrick Veillet devant ses oeuvres sur le stand de Profils Systèmes
lors de la dernière édition 2017 Batimat © V&MA
Cette collection se compose de deux poignées, l’une destinée aux fenêtres, et l’autre dédiée aux portes – bouton poussoir pour les baies coulissantes et poignées/bâton de maréchal (classique et déportée) – aux formes géométriques affirmées. Et toutes personnalisables (et évolutives) grâce à de nombreux modèles d’enjoliveurs : plaquettes rectangulaires, longues ou galbées en forme de vague, faisant appel à plusieurs matériaux : essences de bois, métal, bakélite... Toutes les poignées et certains modèles d’enjoliveurs peuvent être laqués en une multitude de couleurs classiques RAL ou exclusives Profils Systèmes.
La gamme de poignées Mandurah® by Profils Systèmes dessinée par le designer Patrick Veillet © Profil Systèmes
Pour sa part, Technal propose toute une collection de poignées au design droit, dédiées aux portes, fenêtres et baies coulissantes contemporaines ou traditionnelles. Ergonomiques, elles sont compatibles avec des systèmes sécurisés jusqu’à quatre points de verrouillage, avec ou sans clé.
La collection de poignées Technal, contemporaines et ergonomiques © Technal
Volma s’équipe
Afin de répondre à la progression de la couleur, le fabricant d’ouvrants monoblocs et de panneaux de portes d’entrée Volma a investi dans une chaîne de laquage. « Nous y avons ajouté une ligne de plaxage ainsi que de laquage pour le PVC », indique Franck Serrure, directeur général. « Ce qui nous permet d’être indépendant, d’avoir plus de souplesse et de flexibilité en matière de délais et de proposer une offre sans limite ».
De quoi répondre à la totalité de la demande. Car si la marque réalise 40 % de ses volumes en blanc laqué, le gris 7016 tient une place importante. « Mais de nouvelles couleurs, telles des gris clairs, montent en puissance », poursuit Franck Serrure. « De même, les brillants, fragiles, cèdent le pas aux satinés. Enfin, on assiste à l’arrivée de nouveaux films PVC qui donnent la sensation de vrai bois ».
© Volma
M.L.
Source : verre-menuiserie.com