Depuis plusieurs années, le PVC sans plomb rentre " dans les moeurs ", en avance sur les réglementations, notamment la directive européenne qui fixe la date de 2010 pour une réduction de 50 % des stabilisants plomb et celle de 2015 pour un PVC produit 100% sans plomb.
Les avis concernant les effets du PVC sur la santé humaine et sur l'environnement sont divergents, tout comme les mesures prises par certains états européens sur le sujet. Or, le PVC (pétrole + sel) est l'une des matières plastiques les plus utilisées aujourd'hui, grâce à ses qualités e longévité, de facilité de production et de mise en oeuvre, ainsi que son recyclage, de plus en plus pratiqué et maîtrisé.
Les questions et les inquiétudes au sujet de la santé et de l'environnement portent plus particulièrement sur l'utilisation de certains additifs et stabilisants qui entrent dans sa fabrication. Sans ces stabilisants, la matière jaunirait sous les effets de la chaleur et la filière s'encrasserait, pour finir pas s'obstruer.
Cependant, il y a risque... Depuis des décennies, le principal stabilisateur utilisé dans la fabrication du PVC est le plomb. Lors du processus de fabrication, même s'il est effectué en circuit fermé, le personnel peut être exposé à des émissions de substances dangereuses lors du dosage de ces composants dans le mélangeur... Selon la directive (67/548/CEE) concernant la classification des substances dangereuses ;
" la plupart des composés à base de plomb, dont ceux utilisés dans le PVC, sont classé comme toxiques pour la reproduction, nocifs, dangereux pour l'environnement et présentant un danger cumulé.Les stabilisants à base de plomb et de cadmium ajoutés au PVC restent (probablement) intégrés au PVC durant sa phase d'utilisation, mais une contamination potentielle est possible durant les phases de production et d'élimination ".
En résumé, peu de risque pour l'utilisateur final, risques identifiés pour le fabricant et risques prononcés pour l'environnement, une fois le " cycle de vie " terminé. L'utilisation de ces stabilisants fait l'objet de réglementations très strictes, leur élimination progressive est au programme et des alternatives moins risquées pour l'homme et l'environnement sont déjà en marche.
Le cadmium, autre métal stabilisant a été abandonné depuis 2001, même s'il convient de noter que la plupart des états membres de l'UE qui ont interdit son utilisation dans la fabrication, permettent encore le recyclage de déchets de PVC contenant du cadmium... En France, l'industrie du PVC s'est aussi engagé à rechercher et développer des stabilisants alternatifs au plomb, comme le calcium/zinc ou le baryum/zinc.
Bouvet menuiseries est la 1ère entreprise française à mettre en place un nouvel additif autre que le plomb. Avec le belge Solvay, son partenaire historique, des programmes de recherches ont été mis en place pour déterminer la meilleure alternative ; l'étain, comme aux Etats-Unis ou le calcium/zinc, comme en Allemagne ? Le calcium/zinc a été élu ; il peut remplacer le plomb, il est plus commun, moins cher et surtout moins toxique.
Les recherches par Bouvet et Solvay se sont faites sur plusieurs années : " les 1ère formulations satisfaisantes ont été fournies fin 2002, mais en situation réelle d'extrusion au sein des ateliers, le bilan n'a pas été positif : la blancheur de la matière était conservée, mais ni sa brillance ni sa rhéologie (fluidité). Il fallait améliorer sa rhéologie, puis adapter la formulation pour conférer une stabilité identique au plomb. Enfin, les essais ont porté sur la brillance de la surface du PVC " précise le fabricant Bouvet.
L'objectif était aussi de ne pas modifier l'outillage existant et donc de supprimer l'encrassement des filières. En 2006, Solvay et Bouvet aboutissent à une formulation optimisée ; la brillance et la fluidité sont retrouvées et l'encrassement réduit. Depuis février 2007, Bouvet produit donc 720 tonnes par mois de PVC blanc 100% sans plomb utilisé dans la fabrication de tous ses produits de menuiserie.
D'autres fabricants - encore peu nombreux, ont devancé les normes et réglementations encore en gestation et ont lancé des produits exempts de métaux lourds. Le groupe profine, avec ses 3 marques Kömmerling, KBE et Trocal est parmi les premiers en Europe à s'être lancé dans cette fabrication et à avoir proposé des produits PVC sans plomb à ses partenaires fabricants, produits qui connaissent un grand succès auprès des consommateurs, de plus en plus sensibilisés à la cause environnementale.
C'est en 2001 que les laboratoires du groupe ont mis au point la 1ère formulation de PVC destinée à la fabrication de profilés de fenêtres sans métaux lourds : ni plomb, ni cadmium, qu'ils ont baptisée " greenline ". Après Kömmerling qui extrude " greenline " depuis 2001 en France, le groupe profine a étendu sa nouvelle formulation sans plomb à l'ensemble des gammes du groupe pour les marques KBE et Trocal. profine et Bouvet : 2 précurseurs, qui n'ont pas attendu 2010 ou 2015 pour s'engager dans le développement durable, à saluer..