Bonne nouvelle, les menuisiers réinvestissent à nouveau, qu'il s'agisse de renouvellement ou d'équipement en produits intermédiaires.
Et les industriels accompagnent le mouvement avec des outils de plus en plus polyvalents.
Christophe Garde, président en charge de la gestion et du commercial chez DGM Industries est catégorique : " les professionnels ont retrouvé le moral ", dit-il. " D'ailleurs, les projets, petits ou grands, se multiplient. Car si les grands groupes ont investi pendant la crise, c'est désormais, au tour des PME ". Un ressenti partagé par Yvon Wirz, directeur général d'Elumatec France qui note " une certaine sérénité des clients qui investissent et renouvellent leurs équipements ". Pour sa part, Alexandre Giraud, responsable commercial chez Ryko, remarque que " les menuisiers investissent dans des équipements pour l'aluminium et renouvellent le matériel dans le PVC. De même, les artisans s'équipent de modèles de base : l'époque du tout manuel est révolue ! ".
Attentes multiples
Ce que souhaitent les industriels ? Tout d'abord, de la souplesse, de la polyvalence car les menuiseries évoluent très vite (la section des profilés est plus imposante). Ensuite, une productivité accrue. " Les fabricants veulent des machines performantes affichant de solides cadences et dotées de fonctions supplémentaires ", indique Célian Cayzac, responsable commercial France chez BDM. Mais aussi un minimum d'intervention et pas de transfert d'une machine à l'autre. De même, ils sont sensibles à la simplicité d'utilisation, par exemple pour le logiciel que n'importe quel opérateur doit pouvoir utiliser.
Enfin, " les industriels recherchent des équipements fiables, sans contraintes et peu coûteux en entretien ", précise Julien Schweitzer, chef des ventes chez Eismo. Ils souhaitent aussi " rendre le centre d'usinage moins pénible grâce à l'automatisation et/ou la robotisation ", complète Jean-Marie Caron, ingénieur commercial chez MTI France. Une vraie tendance de fond. " Grâce à l'intelligence embarquée, nos îlots offrent une autonomie pendant cinq à six heures ", indique Laurent Mazies, directeur général de Biesse France. " Ce qui libère les opérateurs et permet de les affecter à d'autres tâches. Et génère, en amont, la création de postes ". Une véritable mutation du métier.
Une offre adaptée
Les fabricants l'ont bien compris. Ainsi, DGM Industries propose, outre trois centres d'usinage à banc fixe sur pièces préalablement coupées pour menuiseries aluminium et PVC, deux centres de coupe et usinage pour barres de 6 à 7 m pour les menuiseries aluminium et trois pour le PVC. De son côté, Elumatec a mis au point le centre d'usinage SBZ 122/75 cinq axes avec convoyeur à rouleaux dédié à l'usinage de profilés, jusqu'à 6 300 mm, pour fenêtres et portes.
Pour sa part, Eismo commercialise le centre d'usinage P 104 (une variante trois axes, le P 103, est disponible). Il usine des profilés en aluminium PVC, métaux en alliage léger et acier jusqu'à 2 mm d'épaisseur. Enfin, MTI France améliore les performances de ses systèmes de logistique, et solidifie la structure du stockage.
Orgadata pilote les centres d'usinage
L'éditeur de logiciels Orgadata a mis au point LogiKal, un logiciel de conception et fabrication de menuiseries et façades (aluminium et acier). " L'utilisateur saisit les caractéristiques de chaque pièce et le logiciel le guide à travers l'ensemble du processus de conception et de calcul ", explique Emmanuel Rohmer, directeur d'Orgadata France. " LogiKal transfère directement ces données à un centre d'usinage. Il détecte les collisions, reconnaît les outils de la machine, affecte les outils et le choix de la position de serrage des profilés ".